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Encore appelé organisation des données, le traitement ou l’analyse de données consiste à rassembler le corpus ou le matériau relatif à la recherche. Cette organisation consiste au tri, au dépouillement et au choix des éléments qui seront retenus pour la suite de l’étude. Tout comme pour le recueil des données, plusieurs possibilités s’offrent au chercheur pour leur traitement où le champ de l’analyse qualitative est potentiellement illimité, les méthodes circonscrites, rares (Paillé, 2009). Holloway et Trodes (2003) dans Braun et Clarke, (2006) y rajoutent les critères d’: « incredibily diverse, complex and nuance ».

Notre travail consiste au dépouillement de vingt-cinq (25) entrevues semi- dirigées et de questionnaires de renseignements sociodémographiques. Cette étape s’est avérée une des plus fastidieuse de notre étude au vu de la masse de données, l’utilisation des mots et leur mouvance (plusieurs sens) (Mukamurera et al., 2006) qui ne nous ont pas facilité la tâche. Par la suite, nous avons opté, non pas par choix, mais plus par contrainte, pour la méthode traditionnelle, c’est-à-dire, l’utilisation du crayon et du papier. L’usage des logiciels aurait pu être plus simple, mais c’était sans compter avec les différentes contraintes liées à notre lieu de résidence et aux délais en rapport à une commande du logiciel. Le traitement de notre matériau commence par la transcription des entrevues.

5.1. La transcription « verbatim » des entrevues

Dans la suite du traitement de nos données, nous procédons à une transcription « verbatim » des entrevues. Celle-ci précède la phase de codage du matériau. Elle nous permet de rassembler tout le matériel verbal sans faire de tri, pour passer à une analyse plus fine (Savoie-Zjac, 2009). L’annexe U présente un exemple d’entrevue retranscrit. Une fois les transcriptions effectuées, nous passons à l’étape du codage proprement dit.

5.2. Le codage du corpus

À la suite de Deslauriers (1991), le meilleur outil d’analyse est, et reste la lecture et la relecture des notes prises au cours des entrevues. En nous appuyant ensuite sur le guide d’entrevue, nous avons dans un second temps apporté un codage aux différentes unités de sens qui émanent des thèmes contenus dans celui-ci. Autrement dit, nous avons procédé à l’élaboration d’un tableau dans lequel nous avons répertorié les unités de sens (annexes V1, V2, V3, V4 et V5) c’est-à-dire ce que les parents ont déclaré sur les principaux thèmes énoncés à savoir les APEE/PTA, les représentations sociales de leur rôle dans ces associations, les représentations sociales de leur rôle de manière générale ou encore les facteurs qui constitueraient des freins à leur participations parentale. En d’autres termes, à partir d’un entretien retranscrit, nous avons procédé à un regroupement d’unités de sens relatif à un thème donné auquel nous avons attribué un code. Cette démarche a été valable pour les vingt-cinq entrevues réalisées. Nous expliquons dans la section suivante les raisons du choix de l’analyse utilisée dans notre démarche.

5.3. L’analyse ou le traitement du corpus

Plusieurs méthodes d’analyses ou de traitement des données sont utilisées en recherche qualitative. Nous citons en exemple l’analyse phénoménologique, l’analyse qualitative de théorisation, l’analyse en mode écriture, l’analyse par questionnement analytique ou encore, l’analyse thématique. Ces méthodes visent des objectifs de lecture dans le sens de la compréhension (Paillé, 1996). Par méthode qualitative, Paillé (2009) et Mucchielli (2007) entendent une succession d’opérations et de manipulations techniques et intellectuelles dans le but d’expliciter, à l’aide de concepts induits de l’observation, la structure intime et le fonctionnement interne d’un phénomène social.

5.4. Justification du choix de la méthode d’analyse

Le choix de la méthode d’analyse ou du traitement des données dépend des questions et des objectifs de recherche. Au vu des méthodes énoncées en section

(5.2), l’analyse thématique (Paillé et Mucchielli, 2012) apparaît appropriée pour le traitement de nos entrevues. Celle-ci consiste à « procéder systématiquement au repérage, au regroupement et, subsidiairement à l’examen discursif des thèmes abordés dans un corpus » (Paillé et Mucchielli, 2012, p. 232). L’analyse thématique est également qualifiée de polyvalente (Deschenaux et Bourdon, 2005). En d’autres termes, « elle peut s’exercer de manière inductive, en partant du corpus pour générer des thèmes, ou encore de manière déductive en ayant préalablement à l’analyse, identifié les thèmes à repérer » (Ibid., p. 6).

Une des premières fonctions de l’analyse thématique consiste à saisir l’ensemble des thèmes du corpus. Dit autrement, de « relever tous les thèmes pertinents en lien avec les objectifs de la recherche » (Paillé et Mucchielli, 2012, p. 232). La deuxième fonction consiste à « tracer des parallèles ou de documenter des oppositions ou divergences entre les thèmes » (Ibid., p. 232). Au-delà du repérage de thème, il s’agit de vérifier s’ils se répètent, se recoupent, se rejoignent, se contredisent ou se complémentent (Ibid.).

Dans le cas de notre travail, nous avons au préalable élaboré des thèmes à partir d’une grille de référence qui découle de notre cadre théorique (méthode déductive) et qui fait référence à notre guide d’entrevue. Cependant, d’autres thèmes, suite au matériau recueilli émergent de l’analyse (méthode inductive). L’utilisation des deux méthodes nous permet après un codage du matériau, de pouvoir ressortir les éléments que nous recherchons et qui expriment les idées des parents sur un thème donné.

Pour Negura (2006), l’analyse thématique constitue l'outil classique pour l’étude des opinions par la catégorisation des énoncés dans des thèmes d'analyse. Elle reste du domaine de la subjectivité (reformulation, interprétation et reformulation) et les thèmes qui en ressortent, en accord ou en opposition aux différents paramètres de l’enquête sont mis en lien, puis en évidence afin de répondre aux objectifs de l’étude.

L’analyse thématique présente par ailleurs un double avantage. Elle pose un diagnostic dans le cadre de la description plutôt que de l’explication. Cet aspect rejoint le type de recherche dans lequel s’inscrit notre étude qui consiste à identifier les représentations que les parents ont de leur rôle dans les APEE/PTA.

En définitive, la pluralité de méthodes d’analyse qualitative ne discrédite pas certaines, il y en a, plus appropriées que d’autres (Trudel et Gilbert, 2000 dans Wanlin, 2007). L’important étant les objectifs de l’étude, la posture, la tradition du chercheur et le choix du matériel technique (papier ou logiciel). Toutefois pour y accéder, certaines conditions à sa réalisation restent à respecter (Paillé, 2011a).

5.5. Le contre-codage du corpus

Les grilles d'analyse ont été validées en utilisant un processus de contre- codage (Denzin et Lincoln, 2011). Ainsi, un taux de concordance moyen de 70% entre les codeurs et les chercheuses a été obtenu et l'unanimité après discussion entre les codeurs. Ces résultats correspondent au niveau de cohérence recommandé pour le contre-codage (Miles, Huberman et Saldana, 2014).

5.6. Synthèse des étapes liées au travail d’analyse

À la suite de Mukamurera et al., (2006), nous synthétisons les étapes essentielles liées à notre analyse comme suit: la réalisation des entrevues, leurs transcriptions, les codages et contre-codages ainsi que l’identification des unités de sens. Les questionnaires sociodémographiques n’étant pas en reste dans ce processus. Le déroulement du travail de recherche auprès des êtres humains devant respecter certaines règles dont celles liées à l’éthique, nous en faisons un rappel dans la section à venir.