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L’analyse du matériau fait ressortir plusieurs éléments que nous présentons dans cette section. Nous commençons par une interprétation des portraits des participants issus des questionnaires de renseignements sociodémographiques.

À partir de ces trois tableaux, nous avons un condensé relatif aux renseignements sociodémographiques des différents participants à notre étude à partir duquel nous pouvons déterminer le profil type de chaque parent.

Pour exemple, le portrait du sujet PNK1 (tableau 4) peut être dressé de la manière suivante : C’est un parent d’élève masculin dont l’âge est compris entre vingt-six et trente-cinq ans qui n’est pas en couple. Sur le plan professionnel, il déclare être sans emploi (au chômage), avec des revenus inférieurs au Smic et un niveau de scolarité du collège. Il a entre deux et trois enfants dont deux sont scolarisés dans le primaire. Ce portrait permet d’établir le tableau suivant :

Tableau 4

Exemple de profil d’un parent PNK1

Sujet PNK1 Sexe M Age 1 Niveau de scolarité C Situation professionnelle SE Ressources mensuelles -R Statut matrimonial M

Nombre total d’enfants NET1

Nombre d’enfants scolarisés (primaire)

Légende :

PNK1 : Parent (un) de l’école publique de Nkoldongo M : Masculin

1 : Entre vingt-six (26) et trente un (31) ans C : Niveau de scolarité du collège

SE : Sans emploi

-R : Revenus en dessous du Smic M : Marié

NET1 : Entre deux (2) et trois (3) enfants

NEP2 : Deux (2) enfants scolarisés dans le primaire

Le deuxième profil (tableau 5) que nous présentons est un parent de sexe féminin. Il est en couple et son âge varie entre trente-six et quarante ans. Il est par ailleurs en situation d’emploi. Son niveau scolaire est équivalent au lycée et ses ressources mensuelles varient entre 100000 et 150000 FCFA. Il a plus de cinq enfants dont trois sont scolarisés dans le primaire.

Tableau 5

Exemple de profil d’un parent PNL9

Sujet PNL9 Sexe F Age 2 Niveau de scolarité L Situation professionnelle EE Ressources mensuelles R3 Statut matrimonial C

Nombre total d’enfants NET3

Nombre d’enfants scolarisés (primaire)

Légende :

PNK1 : Parent (neuf) de l’école publique de Nlongkak F : Féminin

2 : Entre trente-six (6) et quarante et un (41) ans L : Niveau de scolarité du lycée

SE : En Emploi

R3 : De 100000 à 150000 FCFA C : En couple

NET3 : Plus de cinq (5) enfants

NEP3 : Trois (3) enfants scolarisés dans le primaire

Enfin, le portrait du participant (tableau 6) est de sexe masculin, a plus de quarante et un an et vit en couple. Son niveau d’études est de l’enseignement supérieur, c’est-à-dire, universitaire. Il est en activité et a des ressources qui oscillent entre 100000 et 150000 FCFA. Il est parent de plus de cinq enfants, dont un au primaire.

Tableau 6

Exemple de profil d’un parent PES2

Sujet PES2 Sexe M Age 3 Niveau de scolarité U Situation professionnelle EE Ressources mensuelles R3 Statut matrimonial C

Nombre total d’enfants NET3

Nombre d’enfants scolarisés (primaire)

Légende :

PES2 : Parent (deux) de l’école publique d’Essos M : Sexe masculin

3 : Quarante et un an et plus

U : Niveau de scolarité universitaire EE : En Emploi

R3 : De 100000 à 150000 FCFA C : En couple

NET3 : plus de cinq (5) enfants

NEP1 : Un (1) enfant scolarisé dans le primaire

Ces différents profils nous permettent d’analyser les caractéristiques des participants de notre étude du point de vue de leurs situations économiques et sociales, du point de vue de leur âge et compte tenu de la question du genre.

1.1 Les participants par école: des inégalités sociales aux conditions économiques stables

Les trois tableaux de parents des différentes écoles présentées montrent que plus de la moitié des parents de la première école (PNK) sont quasiment tous ou presque au chômage, du moins ont des revenus qui ne vont pas au-delà du smic même lorsqu’ils sont en EE (En Emploi). Contrairement aux parents de la deuxième école (PNL) qui sont tous en emploi et ont des revenus supérieurs au Smic malgré leurs niveaux de scolarité moyens. Enfin, les parents de la troisième école sont également tous en emploi et ont des niveaux de scolarité équivalents soit au lycée, soit à l’enseignement supérieur. Parti sur le terrain avec certains préjugés tel que les populations en zones défavorisées et populaires sont pour la plupart du temps socialement et économiquement fragiles notre étude, du moins, sur notre échantillon, ne confirme pas cette affirmation. Les résultats montrent à dessein que les populations desdites zones ont des situations sociales et économiques relativement stables, voire au-dessus de la moyenne si l’on se réfère au montant du smic en vigueur ici. Cette stabilité plus ou moins affirmée montre par ailleurs une certaine prédisposition des parents à participer financièrement aux frais d’adhésion aux APEE/PTA malgré les difficultés qu’elles peuvent rencontrer, sans que cela n’affecte

leur quotidien. Dans tous les cas, les parents sont unanimes quant à leur participation financière peu importe son montant.

C’est dans cette lancée qu’un parent de la troisième école déclare qu’il y a toujours possibilité de contribuer financièrement:

On peut se débrouiller comme on peut au niveau de l’argent. On n’en a pas toujours, mais pour nos enfants, on se dit qu’on est…on va jusqu’à faire l’impossible pour donner les frais qui nous sont demandés. PES1

Malgré les difficultés que traverse le parent de la première école, il dit: En fait, pour l’instant, les moments ne sont pas très faciles comme je vous l’ai dit parce que je suis au chômage. Çà serait un peu difficile…mais en temps normal cela ne me dérangerait pas de participer financièrement, pourvu que cet argent serve. PNK1

Ou encore, ce parent qui déclare que:

Pour ma part, je pense que le facteur argent ne pose pas véritablement problème parce que…quel que soit ce qu’on peut demander à un parent de faire pour son enfant, j’entends bien ce qui est en sa possibilité et ses moyens…si à la clé il y a la réussite scolaire…il va se sacrifier, il va le faire…donc pour moi je suis prête à débourser autant d’argent qu’on me demandera pourvu que mes enfants réussissent à l’école. PNL1

Si les parents pensent être à même d’apporter leur participation quel que soit son montant dans les APEE, cela pourrait également être dû à la maturité de leur personne et en rapport à leur vécu. Cet autre aspect, qui ressort des différents profils présentés est présentée dans la section ci-après.

1.2 L’âge des participants: expression d’un vécu et d’une certaine maturité Durant l’analyse de notre matériau, nous avons également fait la découverte selon laquelle aucun des participants à notre étude n’avait moins de vingt-cinq ans. Cet aspect nous amène à penser que les représentations des parents seraient peut-être

également liées à ce critère lorsqu’on fait référence au climat social, politique et économique que le Cameroun a traversé entre les années 90 à 2000. À titre de rappel, le pays a successivement traversé plusieurs crises économique, politique et sociale dont les séquelles semblent présentes et ancrées dans l’esprit des parents. À cet effet, nous pouvons penser que ces périodes seraient encore gravées dans l’esprit des participants, mieux dans leur mémoire et contribueraient ainsi à la formation de certaines représentations qu’ils se font de leur rôle à partir de cette période. Celle-ci aura permis aux populations de manifester la volonté de s’investir dans la gestion de certains domaines jusque-là contrôlés par l’État. C’est également dans ce contexte que ce dernier aura consenti à une libéralisation et à une ouverture des secteurs économiques et sociaux à la société civile. Notre étude ne se plaçant pas dans la compréhension du processus de formation des représentations sociales de parents, nous nous limitons juste aux éléments qui peuvent nous permettre d’établir l’interprétation que les parents se font de leur rôle, à partir d’une série d’informations en notre possession.

En nous référant donc aux déclarations des parents, plusieurs disent que les APEE/PTA ont été créées pour venir en soutien à l’État qui n’aurait pas ou plus suffisamment de moyens pour faire face aux exigences de l’école:

Or, les crises économiques pour parler de celles des années 1990 ont bien été résorbées à un moment donné. Ce qui manifestement n’a pas été effacé des esprits de ces parents. Si nous nous appuyons sur le critère âge à ce niveau, c’est aussi parce que nos participants ont certainement été témoins de cette période de la vie de leur pays qui aura contribué à leur vécu.

1.3 Les participants par sexe: de l’équilibre dans le genre et dans le niveau d’études

Sur les vingt-cinq (25) participants à notre étude, nous remarquons également qu’il n’y a pas un très grand écart entre le nombre de parents de sexe masculin et les participants de sexe féminin. En effet, le caractère aléatoire de leur sélection n’a pas

prédéterminé le nombre d’hommes ou de femmes à interviewer, ce qui a produit le résultat présenté.

Cependant, l’étude laisse entrevoir que les participants de sexe féminin, toutes écoles confondues au nombre de onze (11), regroupe tous les niveaux scolaires. On y retrouve deux (2) parents avec le niveau primaire, quatre (4) du collège, deux (2) du lycée et trois (3) de niveau universitaire.

S’agissant des parents de sexe masculin, seuls trois niveaux scolaires sont représentés: cinq (5) ont un niveau universitaire, six (6) du lycée et trois (3) du collège.

Ces données nous permettent également d’avancer que cet échantillon est assez représentatif au niveau des différents niveaux scolaires des parents qui s’ajoutent à l’hétérogénéité de leurs différentes situations professionnelles, sociales et économiques abordées plus haut.

Si ces informations permettent de savoir à quelle catégorie socio- professionnelle les parents appartiennent, nous allons à présent déterminer à quels types de représentations les parents font référence dans le cadre de leur rôle aux APEE/PTA.

2. LES REPRÉSENTATIONS COMMUNES AUX PARENTS D’ÉLÈVES: