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Après la phase consacrée à la sélection des participants, plusieurs autres types de difficultés apparaissent dans la réalisation de l’étude proprement dite. Il s’agit entre autre, de lenteurs et lourdeurs administratives qui font partie des contraintes à relever lors de la phase consacrée à la cueillette des données. Des réticences et appréhensions d’ordre socio- culturel des populations sont par ailleurs, des blocages auxquels nous avons été confrontés à cette étape de la recherche.

4.1. Des difficultés administratives, d’ordre social et culturel

Les principales contraintes auxquelles nous avons fait face sont d’ordre administratif, social et culturel.

4.1.1. Des lenteurs et lourdeurs administratives

Une des grosses difficultés à laquelle nous avons été confrontés est celle de la délivrance de l’autorisation d’accès aux établissements scolaires par l’administration départementale. Pendant deux semaines, nous n’avons pas pu l’avoir malgré nos insistances. Des réponses selon lesquelles les responsables étaient sur le terrain, en déplacement ou en pleine cérémonie de présentation des vœux (au vu de la période de collecte de données, c’est-à-dire le mois de janvier) revenaient le plus souvent. Nous nous sommes sentis obligés de nous adresser à l’autorité régionale qui nous l’a délivrée quelques jours plus tard. Partis pour un séjour de quatre semaines, nous aurons d’abord passé deux semaines à attendre la délivrance de ce document.

4.1.2. De la difficulté de recrutement des participants à l’étude

Une fois en possession du sésame, nous avons entrepris de contacter les différentes écoles sélectionnées. La première direction d’école nous fait savoir qu’il n’existe pas d’APEE/PTA en son sein. Or, nous avions déjà eu confirmation à travers un parent qu’il en existait. Nous finirons par comprendre que la direction d’école qui ne nous connaissait pas, ne nous a pas fait confiance malgré les documents que nous lui avons présentés concernant la recherche. Au vu de tout ce qu’il se passe et se dit autour du fonctionnement des APEE/PTA au Cameroun, elle a fini par dire que certaines directions d’école avaient été piégées par des membres de la Conac. Ce que nous avons retenu dans cette étape était qu’il valait mieux avoir un carnet d’adresses ou une connaissance proche de cette catégorie de personnes afin d’être introduite auprès d’elle. Nous nous sommes donc sentis obligés de contacter une autre école.

La deuxième direction d’école (du même secteur) que nous rencontrons, semble adhérer à notre demande sans grande difficultés. Elle nous donne rendez-vous deux jours plus tard, le temps pour elle de faire parvenir les convocations aux parents d’élèves. Elle nous dit avoir envoyé une vingtaine de convocations. Le jour de la rencontre, une dizaine de parents est présente. Nous leur exposons le projet et leur expliquons comment il se déroulerait. Sur les neuf parents présents, deux déclinent l’invitation et nous nous retrouvons avec sept. Nous échangeons nos coordonnées et organisons des rencontres suivant leurs disponibilités. Le hasard aidant, la première entrevue avait lieu le lendemain. Avant celle-ci, commençons par un briefing de la rencontre en revenant sur les différents parents à rencontrer. Grande fut notre surprise lorsque le parent que nous avions en face de nous, nous révèle que cinq des parents (cités) que nous devrions rencontrer étaient en réalité des enseignants…des « maîtres de parents » comme on les appelle ici. En définitive, nous décidons de les appeler pour annuler les rendez-vous. Nous nous retrouvons finalement avec deux parents pour la première école et serons dans l’obligation de solliciter ces parents-là afin de nous présenter à d’autres de leur entourage. C’est de cette manière que nous réussirons à avoir le nombre de participants requis.

La troisième direction d’école nous donne rendez-vous un jour où elle avait organisé une réunion avec les parents d’élèves dans le cadre de la préparation de la fête de la jeunesse. La direction d’école avait estimé l’occasion idoine pour rencontrer les parents afin de leur parler du projet. Plus de trois cents invitations avaient été envoyées aux parents d’élèves. Le jour de la réunion, une heure après l’heure prévue pour le début de la réunion, seuls cinq parents étaient arrivés. Les autres arrivèrent en compte-goutte et atteignirent finalement quinze. Quinze parents sur trois cents…La direction d’école nous fit remarquer la participation des parents à l’école en ces termes:« Voilà donc comment les parents d’élèves participent…c’est des abonnés qui répondent absents! L’école les invite, rares sont ceux qui se présentent… ». Après l’ordre du jour, nous avons présenté le projet aux parents et paradoxalement, nous avons reçu des réponses favorables d’une dizaine de parents à qui les formulaires de consentement ont été distribués après la lettre de recrutement.

Le processus de recrutement des participants dans la quatrième école (puisque la première école n’avait pas d’association) s’est plutôt déroulé différemment dans la mesure où nous avons demandé à rencontrer le président de l’APEE. Ce dernier, après lui avoir exposé le projet nous présenta deux parents d’élèves visiblement intéressés. C’est à travers leur biais que nous avons pu atteindre d’autres parents à qui nous avons présenté le sujet de recherche.

4.2. Déroulement des entrevues

Le temps de notre séjour étant réduit, nous avons réalisé un peu plus de la moitié des entrevues sur place. Les autres se sont déroulées via skype une fois de retour en France. Pour celles qui ont été réalisés sur place, le guide d’entrevue a bougé dès les premières rencontres. Nous nous sommes rendu compte qu’il n’était pas toujours évident d’y être collés. Son déroulement et sa conduite nous ont à certains moments amenés à une légère modification de l’ordre des questions, avec des relances au niveau de certains points ou la nuance de certaines réponses et questions. Nous prenons pour exemple, l’entrevue réalisée avec le premier parent de la première

école (PNK1). Toutefois, nous avons tenu à ce qu’elle soit plus rivée vers un échange qu’un questionnaire, pour reprendre l’expression de Seidman (1991), listen more, talk less and ask real questions résumerait cette phase de notre travail.

Dans tous les cas, une rencontre avec les parents sélectionnés a été établie pour l’organisation et le déroulement des entrevues proprement dites. Celle-ci se sont passées en deux temps avec une première prise de contact commune et préliminaire pour s’assurer qu’ils sont bien parents biologiques, tuteurs ou répondants des enfants dont ils assurent la scolarité. Après, nous avons pris le temps de leur réexpliquer les contours de la recherche, l’organisation du calendrier, sans oublier les lieux et les horaires des rencontres pour les entrevues de manière spécifique avec chaque participant. Les parents ont également posé les questions qu’ils souhaitaient par rapport à la recherche. Pour finir, ils ont signé le formulaire de consentement qui leur a été remis avant le début de l’entrevue. Il est également à noter que les parents avaient le choix de faire cette entrevue dans l’établissement scolaire de leur enfant dans la mesure où notre demande auprès des directeurs incluait également la mise à disposition d’une salle de classe (ou tout autre espace) pour nos entrevues au cas où ils n’y trouveraient aucun inconvénient. Leurs choix se sont en majorité portés vers leurs habitations ou dans des espaces autres que l’école.

4.3. Méthode de consignation des données

Les différentes entrevues que nous avons réalisées ont été consignées à travers un enregistreur. Les données ont ensuite été transférées dans l’ordinateur via le disque dur pour transcription. Une fois les transcriptions achevées, elles ont été sauvegardées dans une clé USB.

La méthode et les techniques de collecte de données établies, l’échantillon et le terrain d’étude spécifiés à travers lesquels nous avons recueilli le matériau, se pose à présent la question du traitement et de l’analyse des données.