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1. CONTEXTE DE LA RECHERCHE: L’HISTOIRE, ÉLÉMENT FONDATEUR DU

1.2. La source, le cadre juridique et la structure du système éducatif: un héritage de la

Le système éducatif du Cameroun est une combinaison des systèmes anglais et français. Ses encadrements sont déterminés au niveau central de l’État (République du Cameroun, 2006a). Selon ce document de stratégie sectorielle de l’éducation, à titre d’exemple l’État par voie législative ou réglementaire: 1) définit le régime de l’enseignement; 2) arrête les programmes et les manuels scolaires; 3) fixe les modalités de création, d’ouverture, de fonctionnement et de financement des établissements et institutions privées de formation; 4) contrôle les établissements et institutions privées de formation; 5) régit les systèmes et les modalités d’évaluation des élèves et des étudiants et organise les examens officiels nationaux et l’année académique sur toute l’étendue du territoire national. En définitive, « l’État apparaît comme la principale institution organisatrice du système éducatif camerounais. Par ses orientations et ses décisions, il influence plus que tout autre agent ou institution, l’offre et la demande d’éducation » (Ibid., p. 27). Dans quel contexte les prérogatives ont-elles été accordées et reconnues à l’État? La section qui suit nous le dévoile. 1.2.1. Les états généraux de l’éducation de 1995

En mai 1995, se sont tenus les états généraux de l’éducation (Unesco, 2010; République du Cameroun, 1998). Ils ont permis l’élaboration d’un large diagnostic de la situation de l’éducation, assorti de recommandations et d’un plan d’action pour leur mise en œuvre. Les principaux objectifs sont de lutter contre l’exclusion scolaire, la réduction des inégalités d’origine géographique, l’enrayement des obstacles à l’éducation des filles et la professionnalisation de l’éducation (République du Cameroun, 1998). Ces états généraux ont permis l’élaboration et l’adoption de la loi d’orientation actuelle.

1.2.2. La loi d’orientation de l’éducation de 1998

Une des actions phares à l’issue des états généraux de 1995 est la naissance de la loi de 1998 (Tsala-Tsala, 2004). Sous la référence n° 98/004 du 4 avril 1998, elle

fixe le cadre général de l’éducation (annexe B). L’éducation y est définie comme une grande priorité nationale. Elle est assurée par l’État et ses partenaires privés. Par ailleurs, elle est obligatoire au primaire et consacre le bilinguisme (français et anglais) à tous les niveaux d’enseignement. Dans le même ordre d’idées, l’État garantit à l’enfant le droit à l’éducation, assure l’élaboration et la mise en œuvre de la politique d’éducation à laquelle concourent les collectivités territoriales décentralisées, les familles ainsi que les institutions publiques et privées. Source de transmission d’une culture et d’un système de valeurs qui permet d’assurer la promotion des individus et la mobilité sociale, le système éducatif camerounais montre encore, du point de vue institutionnel, la marque d’une forte centralisation malgré l’instauration de la décentralisation (Noumba, 2008). Si la loi d’orientation de 1998 constitue le socle juridique de l’éducation et du système scolaire au Cameroun, comment se structure-t- il et quelle est sa composition?

1.2.3. Composition et structure du système éducatif camerounais

La structure du système éducatif camerounais se compose de l’enseignement public (domaine exclusif de l’État), de l’enseignement privé laïc et de l’enseignement privé confessionnel. Les secteurs formel, informel et non formel constituent les différents domaines qui l’englobent. Nous nous intéressons essentiellement au secteur formel dans notre étude.

Le secteur formel du système éducatif est géré par trois départements ministériels: 1) le Ministère de l’Éducation de base (MINEDUB) pour les enseignements préscolaire, maternel et primaire depuis la réorganisation du MINEDUC2 (décrets 95/041 du 7 mars 1995 et 2002/004 du 4 janvier 2002); 2) le Ministère des Enseignements secondaires (MINESEC) pour l’enseignement secondaire général et technique professionnel et 3) le Ministère de l'Enseignement Supérieur (MINESUP) qui regroupe le supérieur, le post universitaire et les écoles de formation. Enfin, le Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle

2 Avant cette date, le MINEDUC, Ministère de l’Éducation Nationale avait en charge l’éducation de

(MINEFOP) s’occupe de l’orientation professionnelle et des emplois. Au demeurant, comment fonctionnent les deux sous-structures?

1.2.4. Les deux sous-systèmes et leur fonctionnement

La structure du système éducatif camerounais (annexe C) comprend deux sous-systèmes. Chacun a des spécificités en matière d’organisation, d’enseignement et de délivrance de diplômes. Seul le niveau supérieur est commun aux deux sous- systèmes pour les titulaires du baccalauréat (pour le sous-système francophone) ou du General Certificate of Education Advanced Level (GCEAL), pour le sous-système anglophone. Chaque sous-système, du préscolaire à la fin du secondaire se compose en cinq niveaux qui sont: 1) le préscolaire (maternel de 4 à 5 ans) avec les cycles de petite, moyenne et grande sections; 2) le primaire (6-11 ans et 6-12 ans) qui est le deuxième niveau obligatoire; ensuite 3) le post primaire, le secondaire et le normal (16-18 et 18-19 ans) et enfin, 4) le post secondaire ou supérieur. Le sous-système anglophone est principalement localisé dans les provinces du Nord-Ouest et du Sud- Ouest. Il est possible de trouver des établissements à la formule anglophone dans certaines localités dites francophones comme Douala et Yaoundé où le sous-système francophone est largement majoritaire.

Chaque niveau d’enseignement est donc représenté par un ministère. L’enseignement primaire, assuré par le MINEDUB est le principal système de formation qui garantit l’éducation fondamentale des enfants. Il a pour objectif de donner l’assise d’une formation permanente et d’un développement sur lequel les autres niveaux d’éducation et de formation sont édifiés (République du Cameroun, 2006a). Une présentation succincte de l’organigramme de ce ministère nous semble importante dans la compréhension de son fonctionnement pour la suite (lointaine) de notre étude.

1.2.5. Le Ministère de l’Éducation de base et son organigramme

La vocation première de l’école primaire est d’inculquer les outils d’apprentissage essentiels (lecture, écriture, expression orale, comptage, résolution des problèmes) et les contenus éducatifs fondamentaux (connaissances, aptitudes, valeurs, attitudes) avec un accent sur la maîtrise des langues officielles (anglais et français), la promotion de l’hygiène et l’éducation à la santé. Les autres niveaux d’enseignement (secondaire et supérieur) assurent la formation et le perfectionnement des apprenants et les valeurs éthiques universelles (République du Cameroun, 2006a). Le MINEDUB est responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière d’éducation de base. Il est à ce titre chargé de l’organisation et du fonctionnement de l’enseignement maternel et primaire, de la conception et de la détermination des programmes d’enseignement, des études et de la recherche sur les méthodes les plus appropriées pour l’éducation de base ou encore du suivi des activités des associations des parents d’élèves et des enseignants (APEE) pour ne citer que ces missions-là. L’organigramme du MINEDUB précise les missions de ses différents services. Les principaux en charge de ce cycle se composent des directions de l’enseignement maternel et primaire, la direction du suivi de l’enseignement privé de base, la direction des ressources humaines ou des services déconcentrés. Nous reviendrons sur ces différents services dans le cadre de la distribution du « paquet minimum » en ressortant les rôles de chaque service. Entre temps, dans la section qui suit, nous brossons un état des lieux de l’éducation primaire publique aujourd’hui et illustrons en quoi l’environnement international aura été un élément clef dans le fonctionnement de ce secteur.

1.3. Offre et demande, état des lieux et impact de l’environnement