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3.2 Études portant sur la récupération des mots et l’apprentissage

3.2.4 Synthèse des études portant sur la récupération et l’apprentissage

À la suite de la recension des études portant sur l’association lexicale en L2 (3.1), nous avons passé en revue d’autres études se penchant sur l’apprentissage du vocabulaire en relation avec la récupération et l’association lexicale (3.2). Nous allons maintenant tenter de résumer l’ensemble des constats qui se dégagent de notre revue.

L’étude de Slamecha et Graf (1978) les ont amenés à constater que le fait de récupérer les mots cibles a permis aux participants de les retenir avec confiance. En ce qui concerne la récupération des mots en L2, Nakagawa (2008) a montré dans sa première expérience que les connexions syntagmatique et paradigmatique étaient plus fortes que la connexion phonologique dans le lexique mental des participants lorsque ces mots étaient tous familiers ou bien de haute fréquence. Toutefois, lorsque le mot cible était peu familier ou encore de basse fréquence, c’est plutôt la connexion phonologique qui s’est avérée plus forte que les autres. Ces résultats correspondent à ceux de Wolter (2001) qui a constaté qu’à mesure qu’on connaissait des mots en profondeur, les réseaux de ces derniers devenaient sémantiques. Dans la deuxième expérience de Nakagawa (2008), les apprenants ont encodé et, par la suite, récupéré les mots cibles à l’aide d’un des trois types d’indices. Lorsque les apprenants ont reçu les mêmes indices dans la phase de l’encodage et de la récupération, le groupe phonologique a pu récupérer le plus de mots cibles inconnus. Mais ce résultat n’a tout simplement pas amené Nakagawa à conclure que l’indice phonologique aurait un effet plus marqué que les autres types d’indices sur la récupération des mots. En fait, l’indice phonologique ne procure pas d’informations sémantiques à propos du mot cible et donc n’active pas de réseaux sémantiques lors de l’encodage. Pour cette raison, Nakagawa a

paradigmatique et syntagmatique. Nous pourrions, en nous appuyant sur cette observation, avancer que les indices paradigmatique et syntagmatique procurent des informations sémantiques, parce que le groupe paradigmatique de l’étude de Nakagawa a pu récupérer un certain nombre de mots cibles avec les indices syntagmatiques. Il en allait de même pour le groupe syntagmatique.

Notre hypothèse est également liée aux résultats obtenus dans l’étude de Webb (2007), laquelle a révélé qu’apprendre les mots cibles avec leur synonyme (une sorte d’association paradigmatique) de haute fréquence aurait un effet positif sur l’acquisition des connaissances lexicales sur l’association non seulement paradigmatique mais aussi syntagmatique. L’activation des réseaux lexicaux réalisée par le synonyme a permis de faire transférer ses connaissances à celles du mot cible.

Les études de Kasahara (2010 ; 2011) ont permis à ce chercheur de confirmer qu’il serait efficace d’apprendre les mots cibles familiers ou de haute fréquence sous la forme de collocations, faisant partie de l’association syntagmatique, pour le rappel de leur sens. L’encodage de la collocation (business acumen) a activé l’indice (business) dans le lexique mental des apprenants en L2. Cette activation leur a ensuite fait faire un lien avec le mot cible (acumen). Ce processus s’est avéré bénéfique parce que les participants de Kasahara (2010) ont pu traduire beaucoup plus de mots cibles quand ces derniers étaient présentés en collocation (business acumen) qu’en isolation (acumen).

L’étude de Barcroft (2007) se distingue des études de Nakagawa (2008) et de Kasahara (2010 ; 2011) pour deux raisons. D’un côté, le chercheur a employé l’image comme indice de récupération. De l’autre côté, les participants avaient l’occasion de récupérer les mots cibles à l’aide des images au cours de l’apprentissage. Ils ont retenu plus de mots qu’ils avaient appris dans la condition avec la récupération que dans la condition sans récupération. D’ailleurs, cette rétention s’est révélée plus durable lors des post tests différés que Barcroft a administrés deux jours et une semaine après le traitement. À cet égard, Kasahara (2010 ; 2011) a également administré les post tests différés une semaine après le traitement et a montré l’efficacité de l’apprentissage des mots en collocation pour la rétention de leur traduction à long terme. Leurs résultats font preuve de l’effet bénéfique mentionné dans le

dernier chapitre : le fait d’avoir fait la récupération permet d’approfondir la trace d’accès au mot cible.

L’efficacité de la récupération est également liée à la théorie du niveau de traitement (voir 2.4, p. 44). Folse (2006) a démontré qu’un exercice à trou était aussi efficace que la tâche de copier une phrase pour apprendre des mots. Cependant, il faut trois fois plus de temps pour exécuter la tâche d’écrire une phrase originale avec chaque mot cible que l’exercice à trou. Donc, il est théoriquement possible de faire trois exercices pendant le temps de l’écriture d’une phrase originale. En effet, la condition dans laquelle les apprenants ont effectué trois exercices à trou différents leur a permis d’apprendre le plus de mots. Alléguant la théorie du niveau de traitement, Folse a avancé que l’exercice à trou, exigeant de récupérer un mot pertinent à la lacune en ayant recours à l’indice contextuel, engendrerait un traitement aussi profond que l’écriture d’une phrase originale.

En fin de compte, comme le constatait Kasahara (2010), les informations déjà connues accompagnant les mots cibles aideraient les apprenants à intégrer les mots cibles dans les réseaux lexicaux de leur lexique mental. Barcroft (2007) explique que l’existence de ces informations entraîne l’activation sémantique des réseaux lexicaux. En passant en revue les études réalisées par Webb (2007), Nakagawa (2008) et Kasahara (2010 ; 2011), nous nous sommes rendu compte que l’activation sémantique peut se produire également lors de l’encodage. De ce qui précède, nous pouvons dégager que la récupération peut rendre la rétention lexicale durable parce que la récupération renforce cette activation sémantique. D’ailleurs, la théorie du niveau de traitement que nous avons présentée dans le chapitre précédent et les constats de Folse (2006) seraient suffisants pour dire que la récupération permettrait aussi un traitement profond.

La recension de ces études nous a ainsi permis de dégager plusieurs constats concernant l’efficacité des indices pour la récupération et celle de la récupération pour la rétention des mots. Pourtant, nous trouvons qu’aucune de ces études n’a examiné l’effet de la récupération basée sur l’association lexicale, effectuée au cours de l’apprentissage, sur la rétention des mots comme dans l’étude de Barcroft (2007) à l’intérieur de laquelle le chercheur a cependant eu recours à l’image en tant qu’indice. Nakagawa (2008) a certes traité de ce genre de

récupération à l’aide de trois indices, mais son étude n’est pas parvenue jusqu’à l’évaluation de la rétention des mots cibles. C’est là où se situe notre principal intérêt.

En ce qui concerne la mesure de la rétention des mots cibles, Webb (2007) a souligné l’importance de prendre en compte des aspects de la connaissance lexicale qui pourraient être influencés par telle ou telle tâche. Néanmoins, d’autres chercheurs tels que Barcroft (2007) et Kasahara (2010) n’ont administré qu’un type de test mesurant un seul aspect de la connaissance lexicale. La Vocabulary Knowledge Scale (Parbakht et Wesche, 1997) modifiée par Folse (2006) demandait de traduire un mot cible en L1 ou de fournir son synonyme et, si les participants se sentaient capables, de produire une phrase avec le mot cible. Cependant, son analyse des résultats n’a pas permis de faire la distinction entre ces deux aspects de la connaissance lexicale. Donc, étant donné que notre recherche a pour but d’explorer l’effet de la récupération basée sur l’association lexicale sur l’apprentissage du vocabulaire en L2, il s’est avéré primordial de mesurer la rétention liée à l’association lexicale en plus de celle liée à l’association forme-sens lors des post tests.

Le résumé des études que nous avons recensées est exposé dans les Tableaux XXIII, XXIV, XXV, XXVI et XXVII, lesquels sont placés dans les pages suivantes.

Tableau XXIII Étude portant sur la récupération basée sur l'association lexicale (1)

Auteur (Année)

Objectif / Questions de

recherche / Hypothèses Méthodologie Résultats Constats / Conclusions

Slamecka et Graf (1978) Expérience

1

Objectif : Examiner l’effet de

la génération (la récupération) de mots sur la rétention.

Participants : 24 anglophones, répartis en

2 groupes selon la condition d’encodage :

Condition de récupération : un mot

stimulus et la lettre initiale du mot cible sont présentés sur une carte mémoire

Condition de lecture : un mot stimulus et

le mot cible sont présentés sur une carte mémoire

Instruments : 100 mots classés selon 5

règles : - Association (lamp-light) - Catégorie (ruby-diamond) - Opposé (long-short) - Synonyme (sea-ocean) - Rime (save-cave)

Mesure : Reconnaître les mots cibles

parmi 3 choix / Évaluer pour chaque réponse la confiance sur une échelle, allant de 1 (aucune confiance) à 5 (confiance élevée)

Les participats de la condition de génération ont reconnu plus de mots cibles que ceux qui n’ont fait que les lire.

D’ailleurs, la confiance de ces premiers était plus élevée que celle des autres en termes de réponses.

Le fait de générer les mots cibles a un effet bénéfique sur leur rétention. L’association lexicale sert d’indice pour récupérer les mots cibles.

Tableau XXIV Études portant sur la récupération basée sur l’association lexicale (2)

Auteur (Année)

Objectif / Questions de

recherche / Hypothèses Méthodologie Résultats Constats / Conclusions

Nakagawa (2008) Expérience

1

Objectif : Mesurer la puissance

de 3 types de liens Para, Syn et Phono.

Hypothèses (H)

Le temps de la réaction est plus court pour les mots de haute fréquence que pour les mots de basse fréquence lors du jugement

H1) du lien Para et H2) du lien Syn ; H3) Lors du jugement du

lien Phono, le temps de la réaction est plus long pour les mots de haute fréquence que pour les mots de basse fréquence.

Participants : 58 apprenants japonais de

l’anglais.

Instruments : 8 mots de haute fréquence

et 8 mots de basse fréquence / 3 types d’associations et un mot distractif pour chaque mot.

3 séances pour chaque fréquence

Séance 1 : jugement Para Séance 2 : jugement Syn Séance 3 : jugement Phono

Les participants devaient juger si les deux mots présentés étaient liés. Le temps de la réaction a été enregistré.

H1 et H2 confirmées  Réaction

plus rapide aux mots de haute fréquence qu’à ceux de basse fréquence.

H3 confirmée  Réaction plus

rapide aux mots de basse fréquence qu’à ceux de haute fréquence.

Comparaison de la rapidité de trois associations

Para et Syn > Phono pour les mots de haute fréquence.

Phono < Para et Syn pour les mots de basse fréquence.

Les liens Para et Syn se sont avérés plus puissants que le lien Phono pour les mots de haute fréquence. Le lien Phono était plus fort que les liens Para et Syn pour les mots de basse fréquence.

Nakagawa (2008) Expérience

2

Objectif : Examiner lequel lien

est le plus efficace pour la récupération des mots de haute ou basse fréquence.

Hypothèses (H)

H4) Les associations Para et Syn

sont plus efficaces que l’association Phono comme indice pour récupérer des mots déjà connus;

H5) L’association Phono est plus

efficace pour récupérer les mots inconnus.

Participants : 54 apprenants japonais de

l’anglais, répartis en 3 groupes : Para (n=18), Syn (n=20) et Phono (n=16).

Instruments : 18 mots de haute

fréquence et 18 mots de basse fréquence. Chaque groupe a encodé les mots cibles de haute et basse fréquence avec les indices correspondants, et a récupérés 6 mots de haute fréquence avec les mêmes indices que l’encodage et 12 mots avec les 2 autres indices. Il en va de même pour les mots de basse fréquence.

H4 Rejetée  Pas de différence

significative entre les 3 groupes pour la récupération des mots avec les mêmes indices que l’encodage.

H5 Confirmée  Phono > Para >

Syn ; Phono > Syn (significative) Les groupes Para et Syn ont pu récupérer un certain nombre de mots avec les indices n’ayant pas été présentés lors de l’encodage. Bon nombre d’erreurs pour les mots récupérés avec les indices qui n’ont pas été présentés lors de l’encodage chez le groupe Phono.

Les indices Para et Syn, présentés durant l’encodage, peuvent activer d’autres réseaux relatifs au sens et à la syntaxe. L’indice Para est aussi efficace. Les indices Phono fournis dans la phase d’encodage limitent l’activation aux seuls réseaux concernant la sonorité.

Tableau XXV Études portant sur l’apprentissage des mots en L2 à l’aide d’autres mots associés (1)

Auteur (Année)

Objectif / Questions de

recherche / Hypothèses Méthodologie Résultats Constats / Conclusions

Webb (2007)

Objectif : Examiner l’effet du

synonyme familier sur la connaissance lexicale.

Question de recherche : 1) Les mots accompagnés de

leur synonyme familier sont-ils plus faciles à apprendre que ceux qui ne sont pas présentés avec leurs synonymes?

2) Comment les synonymes

influencent-ils différents aspects de la connaissance lexicale?

Hypothèse

Si les apprenants peuvent substituer un synonyme pour un mot (cible) dans un texte, ils pourront obtenir un score plus élevé pour les post tests mesurant les connaissances sur l’association Syn, l’association Para et les fonctions

grammaticales pour les mots avec des synonymes que pour les mots sans synonymes.

Participants : 84 étudiants japonais

apprenant l’anglais

2 groupes selon 2 conditions

d’apprentissage : 1) mots cible + phrases (n=41) ; 2) mots cibles + paires (n=43)

Instruments : 20 mots fictifs : 10 avec

leur synonyme et 10 sans synonyme.

Mesure : 10 post tests mesurant 5 aspects

de la connaissance lexicale

1. Connaissance P de l’orthographe 2. Connaissance R de l’orthographe 3. Connaissance P de l’association entre

la forme et le sens

4. Connaissance P des fonctions

grammaticales

5. Connaissance P de l’association Syn 6. Connaissance P de l’association Para 7. Connaissance R des fonctions

grammaticales

8. Connaissance R de l’association Syn 9. Connaissance R de l’association Para 10. Connaissance R de l’association entre

la forme et le sens

Pas de différence significative entre les 2 conditions

d’apprentissage au niveau du score.

Les mots avec leur synonyme ont été significativement plus retenus que ceux sans

synonymes en termes de score obtenus aux 3 post tests suivants : - Connaissance P de l’association Syn - Connaissance P de l’association Para - Connaissance R de l’orthographe La présentation des synonymes familiers faciliterait l’apprentissage des mots cibles parce que les synonymes familiers peuvent fournir les connaissances sur ces mots et que les

apprenants peuvent les transférer à l’acquisition des mots cibles.

Il est pertinent de mesurer plusieurs aspects de la connaissance lexicale. Bien que l’administration de plusieurs tests ne soit pas très pratique en considération du temps disponible, par exemple, les chercheurs devraient bien réfléchir sur les aspects de la connaissance lexicale qui seraient

influencés par les variables indépendantes (ex.

synonyme)

Tableau XXVI Études portant sur l’apprentissage des mots en L2 à l’aide d’autres mots associés (2)

Auteur (Année)

Objectif / Questions de

recherche / Hypothèses Méthodologie Résultats Constats / Conclusions

Kasahara (2010)

Objectif : examiner

l’efficacité de l’apprentissage par collocation pour la récupération et la rétention des mots peu familiers.

Hypothèses (H)

H1) Les collocations sont plus

bénéfiques que les mots cibles en isolation pour la rétention du sens des mots cibles ;

H2) Sans indice, les mots en

isolation seraient mieux récupérés que les collocations ;

H3) Avec l’indice, l’H2 est

infirmée.

Participants : 39 lycéens japonais apprenant

l’anglais

Instruments : 10 mots en isolation et 10 mots en

collocation. Tous les mots figuraient sur une liste. Les collocations composées d’un mot familier et d’un mot cible.

Traitement

1. Encodage de la liste

2. Post tests immédiats : 1) sans indice : tous les

mots présentés en isolation ; 2) avec l’indice : 10 mots en isolation et 10 mots en collocation

3. Post tests différés 1 et 2 (1 semaine après)

Post test immédiat 1

En isolation > en collocation

Post test immédiat 2

En isolation < en collocation

Post test différé 1

En isolation > en collocation

Post test différé 2

En isolation < en collocation

Grande chute du score des mots en isolation.

L’apprentissage des mots cibles en collocation est plus efficace pour la récupération et donc la rétention que l’apprentissage des mots cibles en isolation.

Kasahara

(2011) Objectif : même que Kasahara (2010)

Hypothèses (H)

L’apprentissage des mots cibles sous forme de

collocation avec d’autres mots familiers H1) améliore leur rétention ; H2) améliore mieux leur récupération mieux que l’apprentissage des mots cibles en isolation.

Participants : 66 lycéens japonais apprenant

l’anglais ; Groupe 1 (n=33) et Groupe 2 (n=33)

Instruments :

20 mots en collocation pour le groupe 1/ mêmes 20 mots isolés pour le groupe 2

Traitement

1. Encodage des items

2. Post test immédiat : traduire les mots cible en

collocations pour le groupe 1 et les mots cibles en insolation pour le groupe 2

3. Post test différé : même que le dernier test (1

semaine après)

Post test immédiat et différé

Groupe 1 > Groupe 2 (sig)

Groupe 2 : une chute brutale de scores entre le test immédiat et le test différé comme dans son étude en 2010.

L’apprentissage des mots en collocation améliore davantage leur rétention et récupération que l’apprentissage des mots en isolation.

Le mot familier utilisé dans la collocation a servi d’indice efficace pour récupérer et retenir la traduction du mot cible dans le lexique mental quand ces deux mots ont été encodés ensemble.

Tableau XXVII Études portant sur la récupération effectuée au cours de l’apprentissage du vocabulaire en L2

Auteur (Année)

Objectif / Questions de

recherche / Hypothèses Méthodologie Résultats Constats / Conclusions

Folse (2006)

Objectif : Investiguer

quel type d’exercice est efficace pour

l’apprentissage du vocabulaire en L2.

Participants : 154 apprenants de l’anglais Instruments : 18 mots cibles en anglais (dont 3

sont des distracteurs), mini-dictionnaire montrant des définitions brèves et des phrases à titre d’exemple.

3 conditions d’apprentissage :

1) exercice à trou, 2) 3 exercices différents à trou et 3) écriture d’une phrase entière originale (les participants ont appris 5 mots dans chaque condition).

Pré-test et post test : VKS (Paribakht et Wesche, 1997, modifié).

Scores de la VKS (Paribakht et Wesche 1997)

Condition 2 > Condition 1 (sig) Condition 2 > Condition 3 (sig) Différence non significative entre les conditions 1 et 3

Temps pour exécuter chaque tâche

Condition 1 < Condition 2 (3 fois plus de temps)

Condition 2 = Condition 3

L’écriture d’une phrase originale exige un traitement plus profond que l’exercice à trou.

Par contre, l’exercice à trou a pour particularité de

permettre la récupération. La récupération (multiple) semble plus importante pour l’exercice que la profondeur du traitement.

Barcroft

(2007) Objectif : Examiner l’effet des occasions de récupération sur

l’acquisition de nouveaux mots en L2 au cours de l’apprentissage à l’aide de l’image.

Participants : 44 apprenants anglophones de

l’espagnol.

Instruments : 24 mots, 2 types de carte-éclairs

correspondants à chaque mot : Carte A : un mot et son image Carte B : un seul mot

2 conditions d’apprentissage Condition avec la récupération Étape 1 : Carte A ; Étape 2 : Carte B ; Étape 3 : Carte A

Condition témoin

Étape 1 : Carte A ; Étape 2 : Carte A ; Étape 3 : Carte A

Post test : Écrire le mot qui correspond à

l’image. Administré 3 fois : juste après le traitement, 2 jours après et 1 semaine après.

Dans tous les post tests, les participants ont retenu plus de mots qu’ils avaient appris dans la condition avec la

récupération que dans la condition sans récupération. L’effet de la récupération sur la rétention des mots était durable.

La récupération permet d’activer la représentation sémantique et de renforcer les connexions entre les

représentations de la forme et du sens des mots cibles. Serait-il efficace d’effectuer la récupération basée sur l’association lexicale pour l’apprentissage du vocabulaire en L2?

3.3 Conclusion

Dans le but d’examiner l’efficacité de l’association lexicale pour l’apprentissage du vocabulaire en L2, nous nous sommes attardé à passer en revue les études portant sur l’association lexicale et, par la suite, celles se penchant sur l’apprentissage du vocabulaire en relation avec l’association lexicale et la récupération.

Lors de la tâche d’association lexicale, le mot stimulus présenté aux yeux des répondants engendre la diffusion de l’activation (voir Figure 2, p. 22) dans les réseaux lexicaux de leur lexique mental. Partant du mot stimulus activé, ils accèdent à un ou des mots qui sont activés en premier. Les résultats d’un certain nombre d’études (Fitzpatrick 2006 ; Wolter, 2001 ; Yokokawa et al., 2002 ; Zareva, 2007 ; Zareva et Wolter, 2012) ont montré que les locuteurs natif adultes ont tendance à faire des associations paradigmatiques en L1. Néanmoins, il semble que les chercheurs n’ont pas encore cumulé suffisamment de preuves pour arriver à un consensus concernant le type de réseaux lexicaux organisés dans le lexique mental des apprenants en L2. En effet, Wolter (2001) a constaté que les associations syntagmatiques joueraient un rôle important dans l’organisation du lexique mental en L2 parce que ses participants avaient tendance à produire des associations syntagmatiques en L2. En revanche, les participants de Fitzpatrick (2006) ont montré une préférence pour les associations