• Aucun résultat trouvé

3.1 Études portant sur l’association lexicale en L2

3.1.2 Associations en fonction des particularités des mots stimuli

Quatre études inclues dans cette section ont porté sur l’effet des particularités des mots stimuli, notamment la classe lexicale, sur le comportement associatif, à savoir les études réalisées par Kikuchi et al. (2001), Yokokawa et al. (2002), Nissen et Henriksen (2006) et Zareva (2011).

Dans les deux premières recherches (Kikuchi et al., 2001 ; Yokokawa et al., 2002) que nous présentons, les chercheurs ont administré les mêmes tests d’association avec les mêmes mots stimuli puisés dans le JACET 4000 Basic Words. Comme on peut voir dans le Tableau VIII, le test d’association A comportait dix hyponymes constitués de cinq noms concrets et de cinq noms abstraits alors que le test d’association B était composé de dix hyperonymes6. Tous ces mots stimuli ont été présentés en anglais et aussi en japonais.

Tableau VIII Liste de mots stimuli (Kikuchi et al., 2001)

Test A : Hyponymes stimuli Test B : Hyperonymes stimuli

Anglais Japonais Anglais Japonais

spirit 精神 science 科学 student 学生 animal 動物 peace 平和 travel 旅行 importance 重要 food 食べ物 writer 作家 family 家族 apple りんご education 教育 relation 関係 music 音楽 sister 姉妹 health 健康 religion 宗教 environment 環境 car 自動車 job 仕事

Dans la première étude conduite par Kikuchi et al. (2001), 432 étudiants japonais au baccalauréat ont passé des tests d’associations. Les étudiants ont été répartis en deux groupes, A et B, correspondant aux types de tests. La moitié de chaque groupe a passé le test en anglais puis celui en japonais au bout de trois semaines, alors que l’autre moitié a effectué les deux tests inversement. Dans le test, les participants devaient écrire autant de mots que possible à propos de chaque stimulus pendant deux minutes.

L’objectif de cette expérience était de mesurer la différence selon trois dimensions dans le nombre de réponses produites à la suite des mots stimuli : 1) entre les deux types de stimuli, hyperonymes et hyponymes ; 2) entre deux types d’hyponymes, concrets et abstraits ; 3) entre les stimuli présentés en anglais et ceux présentés en japonais. Aussi, les chercheurs ont analysé la corrélation entre la performance aux tests d’association et la taille lexicale en L2 des participants, telle que mesurée par le Vocabulary Levels Test créé par Nation (1990). Les analyses des chercheurs ont conduit à trois résultats. Premièrement, le nombre de réponses évoquées par les hyperonymes est significativement plus élevé que celui des réponses évoquées par les hyponymes en anglais ainsi qu’en japonais. Cette différence est plus grande en japonais qu’en anglais. Deuxièmement, les stimuli concrets provoquent significativement plus de réponses que les stimuli abstraits. Cette différence est plus grande

en anglais qu’en japonais. Enfin, les chercheurs n’ont pas trouvé une forte corrélation entre le nombre de réponses pour les stimuli de type hyperonymes et hyponymes et la taille lexicale en L2 mesurée par le Vocabulary Levels Test (Nation, 1990).

Ayant obtenu ce premier résultat, les chercheurs en ont dégagé que les hyperonymes étaient plus stimulants dans l’association lexicale en L1 qu’en L2, ce qui veut dire que, d’après les chercheurs, la catégorisation en L1 semble plus développée. D’ailleurs, le deuxième résultat leur a permis de constater que l’acquisition des noms tant concrets qu’abstraits en L1 se fait de façon stable, mais ce n’est pas le cas en L2. Quant à la corrélation entre le nombre de réponses et la taille lexicale en L2, même si faible, les chercheurs ont quand même pu observer que la différence du nombre d’associations entre les hyperonymes et les hyponymes était plus importante chez les groupes de la grande taille lexicale que chez les groupes de la petite taille lexicale. En d’autres termes, le nombre de réponses évoquées par les hyperonymes augmente à mesure que la taille lexicale se développe. De ce fait, les chercheurs conclurent que les apprenants ont tendance à incorporer le vocabulaire acquis dans la structure catégorielle, laquelle peut se caractériser par l’association paradigmatique.

Par ailleurs, Yokokawa et al. (2002) ont soumis 407 participants à un test d’association avec les mots stimuli employés par Kikuchi et al. (2001). De plus, comme dans leur étude, les chercheurs ont réparti les participants (n=407) en deux groupes. L’un (n=160) a reçu 10 hyperonymes et l’autre (n=272) a exécuté la tâche d’association lexicale avec 10 hyponymes (dont la moitié était concret et l’autre abstrait).

Comme dans l’étude de Kikuchi et al. (2001), chaque groupe a été divisé en deux. La moitié a commencé par le test d’association en anglais et, au bout de trois semaines, en japonais, l’inverse pour l’autre moitié. Les participants se sont efforcés d’écrire un maximum d’association pour chaque mot stimulus pendant deux minutes. Les chercheurs ont analysé les associations obtenues au test en les classant à l’aide des catégories suivantes : a) Antonyme, b) Hyperonyme – Hyponyme7, c) Cohyponyme, d) Synonyme, e) Syntagmatique,

f) Autres et g) Obscure. Les associations rendues dans les cinq premières catégories (a à e) ont fait l’objet de l’analyse (voir Tableau IX).

Tableau IX Caégorie pour classer les associations produites établies par Yokokawa et al. (2002, p. 26, notre traduction)

Classification Exemple (mot stimulus  réponse)

(a) Antonyme peace  war (平和  戦争)

student  teacher(学生  教師) (b) Hyperonyme - Hyponyme fruit  apple(くだもの  りんご)

(c) Cohyponyme apple  orange(りんご  みかん)

(d) Synonyme spirit  mind(精神  心)

(e) Syntagmatique apple  eat(りんご  食べる)

(f) Autres8 精神  一生懸命

(g) Obscure9

Les auteurs ont posé les cinq questions suivantes :

1. Quel type de mots stimuli, hyperonyme ou hyponyme, favoriserait-il la production d’associations?

2. Y a-t-il un degré élevé de similarité entre les modèles associatifs en L1 et ceux en L2?

3. Y a-t-il une diminution significative du nombre d’associations dans les première et cinquième productions en L1 et en L2?

4. Y a-t-il un degré élevé de correspondance entre les associations produites en japonais et celles en anglais?

5. Y a-t-il une différence qualitative entre les associations produites en japonais et celles en anglais?

En premier lieu, l’analyse des associations provoquées par les hyponymes stimuli a révélé que le nombre total d’associations opérées en L1 était significativement plus grand qu’en L2 dans les cinq catégories. En analysant la production des associations en L1 et en L2 en

8 Cette catégorie implique des réponses qui ne correspondent pas aux catégories (a) à (g).

fonction des catégories, les chercheurs ont trouvé que le nombre d’associations dans la catégorie « Syntagmatique » et celui dans la catégorie « Hyperonyme – Hyponyme » étaient plus élevés en L1 ainsi qu’en L2. De surcroît, le nombre d’associations de la catégorie « Syntagmatique » était significativement supérieur à celui de l’autre catégorie. Cependant, en ce qui a trait aux associations évoquées par les hyperonymes, le nombre d’associations de la catégorie « Hyperonyme – Hyponyme » s’est avéré plus élevé que le nombre d’association de la catégorie « Syntagmatique » en L1 et en L2.

En deuxième lieu, l’analyse a porté sur la quantité d’associations classées selon l’ordre de la production. Par exemple, les chercheurs ont examiné la différence entre le nombre d’associations produites en premier et celui des associations produites en deuxième et la différence entre le nombre de deuxièmes associations et celui de troisièmes associations, ainsi de suite. Les résultats ont montré une diminution significative du nombre d’associations allant des premières aux cinquièmes productions en L1 et en L2, qu’elles soient évoquées par les hyperonymes ou hyponymes stimuli.

Poursuivant la même orientation, en troisième lieu, les chercheurs ont analysé l’aspect qualitatif d’associations opérées dans les deux langues avec les deux types de stimuli en fonction de l’ordre de la production des associations. Cette analyse a révélé que parmi des premières aux cinquièmes associations évoquées par les hyponymes, celles de la catégorie « Syntagmatique » avaient été produites le plus fréquemment en L1 et en L2. Par ailleurs, concernant les réponses aux hyperonymes stimuli, les associations de la catégorie « Hyperonyme – Hyponyme » étaient les plus fréquentes dans les deux langues.

En quatrième lieu, les chercheurs ont analysé le taux de traits communs (nombre d’associations communes) entre les associations produites en L1 et en L2. Cette analyse leur a permis d’observer que les associations évoquées par les hyperonymes stimuli ont montré un taux de correspondance plus élevé que celles évoquées par les hyponymes stimuli. D’ailleurs, parmi ces derniers stimuli, les noms concrets avaient tendance à provoquer plus fréquemment les traits communs que les noms abstraits dans les deux langues. Les auteurs remarquent que le taux de correspondance n’est pas très élevé (entre 50 et 60%).

En dernier lieu, l’analyse qualitative, consistant à décomposer les réponses dans une catégorie, a révélé plusieurs points. D’abord, en ce qui concerne les associations syntagmatiques, les participants avaient tendance à produire celles de type « verbe + objet » telles que « music » accompagné de « listen », « play », « sing » en anglais mais celles de type plutôt « adjectif + nom » telles que 音楽 (musique) accompagné de たのしい (joyeux) en japonais. Ensuite, les chercheurs ont observé le facteur culturel tel que 作家 (écrivain) accompagné de 芥川龍之介 (Ryunosuke Akutagawa, un des écrivains les plus célèbres au Japon). Enfin, d’après eux, la taille lexicale limitée en anglais et la particularité polysémique en anglais faisaient la différence associative.

Pour conclure, leur étude a réussi à déterminer plusieurs influences sur la production des associations. Les types de mots stimulus (hyponyme et hyperonyme) et la différence de la structure collocationnelle de la langue peuvent provoquer la différence quantitative et qualitative des associations. Par exemple, le stimulus en anglais « spirit » et son équivalent en japonais « seishin » ne sont pas nécessairement comparables au niveau du sens. Par exemple, certains participants ont associé « ghost » au stimulus « spirit », mais cette association ne se produit pas en réponse au stimulus « seishin ». La taille lexicale des participants peut affecter leur comportement associatif. Les participants japonais tendent à produire « hato (pigeon) » en réponse au stimulus « heiwa (paix) ». Cependant, les chercheurs ont observé que faute de vocabulaire, ils ont donné « bird » pour le stimulus « peace » en anglais.

Les chercheurs soulignent notamment le nombre plus important d’associations syntagmatiques produites à partir des hyponymes stimuli en anglais qu’en japonais. D’après eux, il en ressort qu’au début de l’apprentissage, les mots peuvent s’apprendre sous forme d’assemblage préfabriqué ou non.

Nous allons voir la troisième étude menée par Nissen et Henriksen (2006) qui ont exploré l’impact des classes lexicales sur l’association lexicale chez des locuteurs natifs et des locuteurs non natifs. Les auteurs ont avancé les trois hypothèses suivantes :

1. Au test d’association en L1, la proportion des réponses paradigmatiques serait plus importante que celle des réponses syntagmatiques.

2. Au test d’association en L2, la proportion des réponses syntagmatiques serait plus importante que celle des réponses paradigmatiques.

3. Le nom susciterait plus de réponses paradigmatiques que les autres classes grammaticales, soit le verbe et l’adjectif.

25 lycéens danois, apprenants de l’anglais, ont participé à leur expérimentation. Les chercheurs ont préparé 90 mots stimuli en anglais (L2) et leur équivalent en danois (L1). La moitié des mots stimuli (n=45) en L1 ou en L2, provenait du niveau 2000 mots de Vocabulary

Levels Test (Nation, 1990), l’autre moitié du niveau 3000 mots. Chaque groupe de 45 mots

stimuli était composé de trois types de classes lexicales : nom (n=15), adjectif (n=15) et verbe (n=15). Tous les participants ont subi les deux tests d’association. Cependant, dans le but de réduire l’effet de récence, les chercheurs ont fixé un intervalle de quatre semaines entre les tests en L1 et en L2, et ils ont contrebalancé les passations en donnant en premier d’un côté le test en L1 à un groupe de participants et, de l’autre côté, le test en L2 à un autre groupe en premier. Les lycéens avaient la tâche d’écrire deux réponses à chaque mot stimulus en L1 et en L2.

En ce qui concerne la première hypothèse, les participants de L1 ont produit un nombre imposant de réponses syntagmatiques par rapport au nombre de réponses paradigmatiques. Cette différence était significative. Ce résultat n’a donc pas permis de confirmer la première hypothèse.

Ensuite, la deuxième hypothèse a été confirmée par le fait qu’en L2, la proportion d’associations syntagmatiques était significativement supérieure à celle des associations paradigmatiques. Mais la différence entre ces deux proportions n’était plus significativement importante en L1.

Enfin, en ce qui a trait à la troisième hypothèse, le Tableau X illustre la proportion d’associations paradigmatiques et syntagmatiques en fonction des trois types de stimuli. Au test d’association en L1, les participants ont donné plus de réponses paradigmatiques aux noms qu’aux adjectifs et qu’aux verbes. En revanche, les verbes et les adjectifs ont évoqué plus d’associations syntagmatiques que les noms. À l’intérieur de la catégorie

paradigmatique, une analyse de variance (ANOVA) a révélé que la proportion d’associations évoquées par les noms (43,9%) était significativement plus élevée que celles des réponses données aux adjectifs (29,3%) et aux verbes (25,1%). Mais la différence entre les proportions d’associations paradigmatiques évoquées par les verbes et par les adjectifs n’était pas significative. Par ailleurs, dans le cadre de la catégorie syntagmatique, la proportion d’associations données aux noms (43,5%) était significativement inférieure à celles des réponses évoquées par les adjectifs (58,8%) et par les verbes (59,7%). Les chercheurs ont également comparé la proportion d’associations syntagmatiques (43,5%) et paradigmatiques (43,9%), mais la différence n’était pas significative. Pourtant, ils ont trouvé une différence significative entre ces deux proportions pour les adjectifs (paradigmatiques : 29,3% vs syntagmatiques : 58,8%) et pour les verbes (paradigmatiques : 25,1% vs syntagmatiques : 59,7%).

Tableau X Résultats au test d'association en L1 (extrait de Nissen et Henriksen, 2006, p. 397)

Catégorie Type de stimuli Proportion de réponses

Paradigmatique Nom 43,9 % Adjectif 29,3 % Verbe 25,1 % Syntagmatique Nom 43,5 % Adjectif 58,8 % Verbe 59,7 %

Dans le Tableau XI est par ailleurs exposée la proportion d’associations paradigmatiques et syntagmatiques obtenues au test d’association en L2. Comme au test d’association en L1, les noms ont déclenché plus d’associations paradigmatiques (28,5%) que les adjectifs (23,5%) et que les verbes (15,5%), alors que ces derniers ont suscité plus d’associations syntagmatiques (respectivement 51,5% et 43,6%) que les noms. Ensuite, d’après l’ANOVA, la différence de la proportion d’associations paradigmatiques entre les trois types de stimuli s’est avérée significative. À l’intérieur de la catégorie syntagmatique, la différence entre les noms et les verbes n’était pas significative. Mais celles entre les noms et les adjectifs et entre les adjectifs et les verbes étaient significatives. Enfin, contrairement aux résultats obtenus au test en L1, les chercheurs ont trouvé remarquable d’avoir pu observer une différence

significative entre les proportions d’associations syntagmatique (43,0%) et paradigmatique (28,5%) générées par les noms.

Tableau XI Résultats au test d'association en L2 (extrait de Nissen et Henriksen, 2006, p. 398)

Catégorie Type de stimuli Proportion de réponses

Paradigmatique Nom 28,5% Adjectif 23,5% Verbe 15,5% Syntagmatique Nom 43,0% Adjectif 51,5% Verbe 43,6%

En fin de compte, l’hypothèse 3 a été confirmée, sauf que les chercheurs ont remarqué que les noms en L1 ont provoqué autant d’associations paradigmatiques que syntagmatiques et que les participants ont produit plus d’associations syntagmatiques que paradigmatiques en réponse aux noms en L2.

Ces résultats ont permis aux chercheurs de vérifier l’effet de la classe lexicale sur les modèles associatifs. Notamment, les noms avaient tendance à évoquer des associations paradigmatiques alors que les adjectifs et les verbes tendaient à inciter les participants à produire des associations syntagmatiques. Ce constat pourrait expliquer pourquoi la proportion syntagmatique était plus forte en L1 et aussi en L2, car deux tiers des mots stimuli étaient les adjectifs et les verbes. Pourtant, les chercheurs remarquent également l’influence du degré de l’intégration des mots stimuli individuels. Les associations syntagmatiques que les participants ont produites au test en L1 provenaient des connaissances lexicales approfondies des mots stimuli.

Enfin, Zareva (2011) a tenté d’examiner dans son étude l’effet de la classe lexicale et de la fréquence des mots stimuli sur la production des associations en L1 et en L2 en interaction avec le niveau des locuteurs et leur familiarité avec les mots stimuli. La chercheure a posé les trois questions de recherche suivantes :

1. Comment les caractéristiques des mots, telles que leur classe lexicale et leur fréquence, influencent-elles les connexions lexicales chez les locuteurs natifs ou non natifs (apprenants) de l’anglais?

2. Comment les caractéristiques des locuteurs non natifs, à savoir leur niveau et leur familiarité avec les mots stimuli, influencent-elles les connexions lexicales?

3. Y a-t-il des interactions entre ces deux types de caractéristiques? Si oui, quel est leur effet sur l’organisation lexicale?

36 locuteurs natifs (anglophones) et 72 locuteurs non natifs (apprenants de l’anglais) ont participé à l’expérience. Les apprenants étaient issus de différents pays : Chine, Japon, Corée, Canton, Portugal, Espagne, France, Russie, Bulgarie, Taiwan, Thaïlande, Vietnam, Inde, Népal, Albanie, Hongrie, et Créole. Ils ont été répartis en deux groupes en fonction des scores obtenus au TOEFL, soit intermédiaire (n=36) et avancé (n=36).

Le test d’association de Zareva comprenait 36 mots stimuli, composés de 12 noms, de 12 verbes et de 12 adjectifs. Dans chaque classe lexicale, il y avait quatre mots de basse fréquence, quatre mots de moyenne fréquence et quatre mots de haute fréquence. Le premier jour, les participants ont effectué ce test d’association. Puis le lendemain, afin de mesurer leur familiarité avec les mots stimuli, ils ont passé la Vocabulary Knowledge Scale (Paribakht et Wesche, 1993) que la chercheure a modifiée pour retenir les quatre échelons suivants :

[I] I have not seen this word before;

[II] I have seen this word before but I don’t remember what it means; [III] I think this word means __________;

[IV] I know that this word means __________;

Vocabulary Knowledge Scale, modifiée par Zareva (2011, p. 7)

Les résultats ont révélé plusieurs points à noter. En premier lieu, la proportion des associations paradigmatiques était en corrélation avec la combinaison du niveau des locuteurs et de la classe lexicale des mots stimuli ainsi qu’avec la combinaison de la classe lexicale et de la fréquence des mots stimuli. En deuxième lieu, cette dernière combinaison a affecté davantage la proportion des associations syntagmatiques. En troisième lieu, les

locuteurs natifs ont produit plus d’associations paradigmatiques que les apprenants intermédiaires et les apprenants avancés, sauf qu’une différence significative n’a été observée qu’entre le groupe des locuteurs natifs et celui des apprenants intermédiaires. En quatrième lieu, concernant l’influence de la classe lexicale, il n’y avait pas de différence significative entre les trois groupes au niveau de la proportion des associations paradigmatiques suscitées par les noms et les verbes stimuli. Cependant, en réponse aux adjectifs stimuli, les locuteurs natifs ont produit plus d’associations paradigmatiques que les apprenants avancés et intermédiaires ; par contre, la seule différence significative qui a pu être observée se manifestait entre le groupe des locuteurs natifs et le groupe des intermédiaires. En dernier lieu, le nombre d’associations lexicales s’est avéré influencé par les trois variables indépendantes suivantes : le niveau des apprenants, la classe lexicale et la fréquence des mots stimuli.

Ayant obtenu ces résultats, Zareva a été en mesure de constater que la manière associative des participants dépendait de leurs caractéristiques (leur niveau et leur familiarité avec les mots stimuli) et des particularités des mots stimuli (leur classe lexicale et leur fréquence). Concernant le niveau des participants, les intermédiaires avaient du mal à associer un mot connu à un autre dans leur emmagasinage mental. Ensuite, quel que soit le niveau des participants, ils ont produit plus de réponses aux noms et aux adjectifs qu’aux verbes. En ce qui a trait à la fréquence, les locuteurs natifs et les apprenants avancés ont eu tendance à produire deux ou trois associations pour un mot stimulus de haute fréquence et au moins une association pour un mot de basse fréquence. Par ailleurs, les apprenants intermédiaires tendaient à produire seulement une association pour un mot de haute fréquence et, dans seulement 30% des cas, une association pour un mot de basse fréquence. Ces résultats peuvent s’expliquer par l’étude de Zareva (2007) qui a montré que le lexique moins