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3.1 Études portant sur l’association lexicale en L2

3.1.1 Associations en fonction des particularités des locuteurs

Dans cette section, nous allons recenser trois études qui ont tenté d’explorer l’organisation du lexique mental du point de vue des particularités des locuteurs, à savoir les études de Wolter (2001), de Zareva (2007) et de Zareva et Wolter (2012).

L’étude de Wolter (2001) avait pour but d’examiner si la structure du lexique mental en L2 est comparable à celle du lexique mental en L1 et de se pencher à cet effet les modèles des associations lexicales des locuteurs natifs et des locuteurs non natifs selon le niveau de la familiarité avec les mots stimuli. Il a avancé les deux hypothèses suivantes :

1. Le lexique mental en L2 d’un locuteur non natif est structurellement similaire au lexique mental en L1 d’un locuteur natif.

2. Le niveau d’intégration des mots individuels qui constituent la structure à la fois du lexique mental de L1 et de L2.

En supposant que le lexique mental peut être décrit par l’ensemble des mots connus constituant le « noyau lexical », Wolter a proposé un modèle, selon lequel les connexions entre les mots en L1 et L2 sont déterminées par le niveau de la profondeur de la connaissance du mot (voir Figure 7).

Figure 7 : Modèle de la profondeur de la connaissance lexicale du lexique mental (Wolter, 2001, p. 48, notre traduction)

Mots bien connus Mots assez connus

Mots assez connus Mots relativement

connus Mots relativement

connus

Mots peu connus Mots peu connus

Mots inconnus Mots inconnus

Mots inconnus Mots inconnus

D’après le chercheur, les mots s’acquièrent et se développent individuellement. Ce développement correspond au changement de l’association syntagmatique à l’association paradigmatique (voir 2.1.2.3, p. 29). Donc, les mots situés au centre de ce modèle, désignés « Mots bien connus » à « Mots assez connus », ont tendance à constituer des associations paradigmatiques, tandis que des associations syntagmatiques tendent à être composées des mots se trouvant dans les couches périphériques, soit de « Mots relativement connus » à « Mots peu connus ». Enfin, le locuteur peut produire des associations phonologiques ou d’autres types d’associations à partir des mots qui sont localisés plus à l’extérieur, soit de « Mots peu connus » à « Mots inconnus ».

Treize Japonais, apprenants de l’anglais, et neuf locuteurs natifs de l’anglais ont passé un test d’association lexicale. Celui-ci était composé de deux listes de mots stimuli de niveau différent : l’une comprenant 45 mots (nom = 15, verbe = 15, adjectif = 15) de haute fréquence par rapport à l’autre contenant 45 mots (nom = 14, verbe = 15, adjectif = 16) de basse fréquence. Après le test d’association, les participants ont passé la Vocabulary Knowledge

Scale développée par Wesche et Paribakht (1996) permettant de mesurer le degré de

connaissance de chaque mot selon une échelle à cinq échelons, allant de l’option I (peu familier) à l’option V (bien connu), pour vérifier si la familiarité des mots stimuli pourrait influencer la production des associations chez les locuteurs natifs et chez les locuteurs non natifs.

I. I have never seen this word.

II. I have seen this word before, but I don’t know what it means.

III. I have seen this word before, and I think it means _________. (synonym or translation)

IV. I know this word. It means _________. (synonym or translation) V. I can use this word in a sentence: ___________________________. Vocabulary Knowledge Scale (Wesche et Paribakht, 1996)

Les réponses obtenues dans le test ont été classées selon trois catégories d’association : syntagmatique, paradigmatique et phonologique-autre. Wolter a tout d’abord tenté de comparer les locuteurs natifs et les locuteurs non natifs au niveau de la proportion de trois types d’association pour vérifier si le lexique mental en L2 serait similaire au lexique mental

en L1 au niveau de la structure. Ensuite, le chercheur a classé toutes les réponses en fonction du niveau de la familiarité avec les mots stimuli, mesuré par les échelons de la Vocabulary

Knowledge Scale (I à V) afin d’examiner la relation entre la familiarité avec les mots stimuli

et la production des associations chez les locuteurs natifs et les locuteurs non natifs.

Les résultats de la première analyse ont montré une plus grande proportion d’associations syntagmatiques (37.7%) que celle d’associations paradigmatiques (19.7%) chez les locuteurs non natifs. En revanche, chez les locuteurs natifs, la proportion des associations paradigmatiques (51.7%) était plus grande que celle des associations syntagmatiques (41.0%), laquelle était cependant aussi importante par rapport à la proportion des associations syntagmatiques produites par les locuteurs non natifs.

Quant à la relation entre la familiarité avec les mots stimuli et les associations, les résultats ont révélé que 1) les types d’association étaient similaires lorsqu’il s’agissait de mots stimuli qui n’étaient pas bien connus, soit ceux qui appartenaient aux niveaux I ou II de la

Vocabulary Knowledge Scale ; 2) une grande proportion de réponses correspondait à des

associations phonologiques chez les locuteurs non natifs pour les mots qu’ils connaissent un peu (niveau III de la Vocabulary Knowledge Scale) ; 3) concernant les mots bien connus, soit chez ceux classés dans le niveau V de la Vocabulary Knowledge Scale, la proportion des réponses paradigmatiques chez les locuteurs non natifs était plus importante que la proportion des réponses syntagmatiques chez les locuteurs natifs. Mais Wolter a observé le cas inverse chez les locuteurs non natifs, c’est-à-dire qu’ils ont manifesté une préférence pour des associations syntagmatiques en réponse aux mots stimuli familiers. Wolter constate par conséquent que l’association syntagmatique joue un rôle important lors de l’organisation du lexique mental des apprenants de L2. Il souligne cependant que ce résultat ne signifie pas l’infériorité de leur lexique mental. En effet, d’après son estimation, les locuteurs non natifs ayant participé à son étude étaient du niveau très élevé et donc capables de disposer du lexique productif de façon efficace lorsqu’ils parlaient l’anglais. De ce fait, Wolter doute qu’il s’agisse d’une différence fonctionnelle du lexique mental entre les locuteurs natifs et les locuteurs non natifs. Il trouve que la plupart des réponses paradigmatiques qu’ont produites les locuteurs natifs étaient composées de synonymes. Du point de vue de la taille lexicale, les locuteurs natifs ont un choix de réponses plus étendu et diversifié que les

locuteurs non natifs. Plus précisément, lors de la présentation d’un certain mot stimuli, plusieurs autres mots sont activés dans le lexique mental. Il s’agit à présent de la sélection des réponses syntagmatique ou paradigmatique. Dans le cas des locuteurs natifs, la réponse paradigmatique est choisie plus fréquemment en premier. Pour cette raison, Wolter constate que la taille lexicale joue un rôle important dans la production des associations à partir des mots stimuli très connus, situés au centre du lexique mental. À ce sujet, Kikuchi et al. (2001) et Fitzpatrick (2006) ont vérifié s’il y avait une corrélation entre la taille lexicale et les associations produites. Nous allons traiter ces études plus loin. Enfin, les résultats de l’étude de Wolter (2001) indiquent la progression de l’acquisition des mots individuels. Les mots peu connus, se trouvant aux périphéries du lexique mental s’appuyaient sur des connexions phonologiques ou non sémantiques. Néanmoins, à mesure que les mots sont mieux compris, les connexions syntagmatiques et paradigmatiques se multiplient.

Deux autres études menées par Zareva (2007) et Zareva et Wolter (2012) ont pour particularité de comparer trois niveaux de locuteurs, soit des locuteurs natifs, des apprenants avancés et des apprenants intermédiaires. Dans la première étude, Zareva a formé un groupe de locuteurs natifs (n=29) et deux groupes de locuteurs non natifs : l’un d’apprenants intermédiaires (n=29) et l’autre d’apprenants avancés (n=29).

Comme dans l’étude de Wolter (2001), Zareva a également utilisé la Vocabulary Knowledge

Scale (Paribakht et Wesche, 1993) dans son expérience, mais dans une forme un peu modifiée

du point de vue méthodologique, pour mesurer la familiarité des participants avec les mots stimuli. Voici le format des questions adopté :

(1) I have not seen this word before;

(2) I have seen this word before but I don’t remember what it means;

(3) I think this word means __________ [provide a synonym or brief explanation] (4) I know that this word means __________ [provide a synonym or brief explanation] (5) I associate this word with _________, __________, __________.

Vocabulary Knowledge Scale, modifiée par Zareva (2007, pp. 133-134)

Ces derniers étaient invités à écrire trois associations au maximum pour chaque mot stimulus. Zareva a retenu les associations données en réponse aux mots stimuli de l’option (3) ou (4). Pour analyser les données recueillies dans ce test, la chercheure a avancé les trois hypothèses suivantes :

1. Il y aura des différences entre les locuteurs natifs, les apprenants avancés et les apprenants intermédiaires au niveau des particularités quantitatives du lexique mental, à savoir le nombre total de réponses, les traits communs et l’idiosyncrasie.

2. Il y aura des différences entre les locuteurs natifs, les apprenants avancés et les apprenants intermédiaires au niveau des particularités qualitatives du lexique mental, à savoir les réponses paradigmatiques, syntagmatiques et phonologiques.

3. Ces deux types de particularité du lexique mental seront en corrélation.

Afin d’examiner ces hypothèses, Zareva a tout d’abord procédé à une analyse quantitative de même qu’à une analyse qualitative afin d’établir les similarités et les différences entre les groupes en termes de comportement associatif. Zareva a fait la comparaison quantitative entre les trois groupes selon trois aspects : le nombre total de réponses, les traits communs, mesurés par la fréquence absolue de l’occurrence parmi les réponses à l’intérieur du groupe et l’idiosyncrasie, mesurée par le nombre absolu de réponses différentes à l’intérieur du groupe. En conséquence, les résultats du groupe intermédiaire étaient inférieurs à ceux des deux autres groupes pour les trois aspects quantitatifs. La chercheure a expliqué qu’à cause de la petite taille lexicale, les intermédiaires ont fait preuve de connectivité limitée pour chaque mot stimulus par rapport aux locuteurs natifs et aux avancés. Puis, il n’y avait pas de différence significative entre le groupe des apprenants avancés et celui des locuteurs natifs, ce qui signifie que l’organisation du lexique mental des apprenants avancés de L2 ressemblait à celle du lexique mental des locuteurs natifs.

Ensuite, Zareva a analysé l’aspect qualitatif des résultats en comparant les trois groupes au niveau de la proportion des trois types d’associations (syntagmatique, paradigmatique et phonologique). L’analyse a révélé une grande proportion d’associations paradigmatiques. D’ailleurs, tous les groupes n’ont pas produit d’associations phonologiques en réponse aux

mots stimuli familiers, ce qui signifie que la familiarité avec les stimuli est sans doute le facteur de motivation pour produire des associations sémantiques ou syntaxiques. Puis, à sa surprise, Zareva n’a pas observé de différence significative entre les trois groupes en termes d’associations paradigmatique et syntagmatique. En d’autres termes, les intermédiaires ne diffèrent pas des avancés sur le plan de la qualité de l’organisation lexicale.

Enfin, la chercheure a examiné la relation entre la quantité et la qualité des modèles associatifs, mais leur corrélation s’est avérée faible. Ce résultat indique que ces aspects de l’organisation lexicale se développent individuellement. En d’autres mots, l’augmentation de la quantité ne détermine pas le développement des liens, syntagmatique ou paradigmatique. De la même manière que Zareva (2007), Zareva et Wolter (2012) ont également comparé trois groupes selon les niveaux de compétence. Traditionnellement, les chercheurs qui se sont penchés sur l’association lexicale ont employé deux méthodes d’analyse associative. La première consiste à examiner les traits communs et l’idiosyncrasie des associations produites par les apprenants en L2. En comparant des locuteurs natifs et des locuteurs non natifs en fonction de ces deux aspects, les chercheurs ont essayé de déterminer si les associations des apprenants de L2 s’approchaient de celles du locuteur natif. La deuxième méthode s’inscrivant dans une perspective sémantique réfère à l’analyse lexico-syntaxique consistant à observer les deux types d’associations, syntagmatiques et paradigmatiques. En général, les études antérieures sont arrivées à la conclusion que le type de connections lexicales produites par des locuteurs natifs est différent de celui des apprenants du niveau moins élevé. Cependant, en plus de ces deux méthodes, Zareva et Wolter (2012) ont tenté d’appliquer une nouvelle méthode d’analyse centrée sur la collocation. Généralement, la notion de collocation fait partie de l’association syntagmatique. Cependant, d’après les auteurs, dans le cadre des recherches portant sur l’association lexicale, cette notion n’a pas été étudiée en particulier. Ils ont supposé que les collocations constituaient des critères du développement du lexique mental. Leur étude avait pour but de comparer les associations produites par des apprenants intermédiaires, des apprenants avancés et des locuteurs natifs à l’aide de ces trois méthodes, et d’évaluer leur validité. Ils ont donc posé les trois questions de recherche suivantes :

1. À quel point les réponses produites par des locuteurs non natifs, apprenants intermédiaires et apprenants avancés, correspondent-elles à celles produites par des locuteurs natifs ?

2. Comment les premières réponses des apprenants intermédiaires et des apprenants avancés se comparent-elles sur le plan lexico-syntaxique a) les unes aux autres et b) aux réponses des locuteurs natifs ?

3. Comment les premières réponses des apprenants intermédiaires et des apprenants avancés se comparent-elles sur le plan de la collocation a) les unes aux autres et b) aux réponses des locuteurs natifs ?

Les chercheurs ont formé trois groupes selon le niveau des locuteurs : locuteur natif de l’anglais, apprenants avancés et apprenants intermédiaires de l’anglais. Chaque groupe comportait 60 participants. Les chercheurs ont réutilisé le test d’association développé par Zareva (2011). Puis, pour mesurer la familiarité des participants avec les mots stimuli, ils ont eu recours à la Vocabulary Knowledge Scale modifiée et utilisée par Zareva (2011). Les participants ont d’abord passé la Vocabulary Knowledge Scale à l’étape 1. Le lendemain, ils ont effectué un test d’association pendant 10 minutes. Les participants devaient écrire seulement l’association qui leur venait en premier à l’esprit. Les seules réponses données aux mots stimuli familiers ont fait l’objet de l’analyse (3243 associations au total).

Concernant l’analyse des données, en premier lieu, les chercheurs ont analysé la proximité des réponses avec celles du locuteur natif pour les groupes d’apprenants. Pour ce faire, ils ont lemmatisé et classé les réponses des locuteurs natifs en fonction de traits communs, impliquant la réponse générée au moins par deux locuteurs natifs, et l’idiosyncrasie incluant la réponse générée seulement par un locuteur natif. De cette façon, ils ont établi des listes « normatives ». Les chercheurs ont procédé aux mêmes traitements pour les groupes des apprenants. Pour mesurer la proximité des réponses à celles du locuteur natif, leurs associations ont été mises en accord avec celles des locuteurs natifs et, par la suite, classées selon trois catégories :

 Associations communes et approximatives des locuteurs natifs

 Associations idiosyncratiques et approximatives des locuteurs natifs  La réponse figure dans la liste normative d’idiosyncrasie.

 Associations idiosyncratiques et non approximatives des locuteurs natifs  La réponse ne figure pas dans les deux listes normatives.

En deuxième lieu, les chercheurs ont effectué une analyse lexico-syntaxique qui consistait à examiner la proportion d’associations paradigmatiques et d’associations syntagmatiques. Pour la classification des réponses, les chercheurs ont adopté celle de Zareva (2007 ; 2011). En dernier lieu, les chercheurs ont effectué une analyse collocationnelle. Afin d’extraire les collocations « pures », Zareva et Wolter ont appliqué le score-t qui sert à mesurer la puissance de la collocation selon la fréquence et l’occurrence. Le calcul s’effectue par la fréquence observée de la cooccurrence et la fréquence espérée de la cooccurrence. Les chercheurs ont retenu les collocations dont le score-t dépassait 2.

En ce qui concerne les résultats, l’analyse de la proximité des réponses avec celles du locuteur natif a d’abord montré une plus grande proportion de traits communs que celle des réponses idiosyncrasiques chez les locuteurs natifs. Ensuite, en ce qui a trait aux deux groupes d’apprenants, la proportion de leurs associations se rapprochant de celles du locuteur natif était significativement plus faible que celle des locuteurs natifs. Le pourcentage de réponses idiosyncrasiques et non approximatives était aussi élevé chez les avancés que chez les intermédiaires, ce qui signifie une différence non significative entre les deux groupes d’apprenants sur le plan de la proximité avec les réponses du locuteur natif. Dans les deux groupes, la proportion de traits communs était plus faible que celle de réponses non approximatives du locuteur natif. Tous ces résultats ont amené les chercheurs à constater que la validité de cette méthode était limitée pour analyser l’association lexicale en L2, car elle n’était pas en mesure d’établir un rapprochement entre le niveau des groupes d’apprenants par rapport à celui du locuteur natif.

Les résultats de l’analyse lexico-syntaxique ont indiqué qu’il n’y avait aucune différence significative entre le groupe des locuteurs natifs et le groupe des apprenants avancés au niveau de l’association paradigmatique. Cependant, la proportion d’associations paradigmatiques du groupe intermédiaire était significativement plus faible que celle du

groupe des locuteurs natifs et de celui des avancés. Par ailleurs, en termes de proportion d’associations syntagmatiques, le groupe intermédiaire était supérieur aux deux autres groupes. Cependant, la différence entre ces deux derniers groupes n’était pas significative. En comparant les deux types d’associations, la proportion paradigmatique était significativement plus élevée que la proportion syntagmatique à l’intérieur du groupe des apprenants avancés et de celui des locuteurs natifs. Cependant, à l’intérieur du groupe des apprenants intermédiaires, la proportion d’associations paradigmatiques était plus élevée que la proportion syntagmatique, mais cette différence n’était pas significative. Les auteurs ont trouvé cette méthode valable parce qu’ils ont pu observer une tendance de la production associative correspondant au niveau des locuteurs. À mesure que le niveau du locuteur s’accroît, l’association paradigmatique devient de plus en plus dominante. D’après Meara (1978, p. 208) cité par Zareva et Wolter, « les connexions associatives deviennent organisées davantage à la manière d’un thésaurus dans lequel les mots ayant des significations similaires ou ayant le même champ de congruence sont indexés ensemble » (p. 59, notre traduction). Cependant, les chercheurs soulignent que cela ne signifie pas la disparition des connexions syntagmatiques.

La dernière analyse centrée sur les collocations a révélé que, comme les résultats de l’analyse lexico-syntaxique, la proportion de collocations chez les intermédiaires était plus grande que celles des collocations chez les avancés et chez les locuteurs natifs. Notamment, la différence entre le groupe intermédiaire et le groupe des locuteurs natifs était significative, mais celle entre le groupe intermédiaire et le groupe avancé et celle entre le groupe avancé et le groupe des locuteurs natifs n’étaient pas significatives. Les auteurs en ont dégagé plusieurs constats. Premièrement, les résultats de l’analyse collocationnelle étaient contraires à ceux obtenus par Fitzpatrick (2006) qui a montré que la proportion collocationnelle était plus élevée chez les locuteurs natifs que chez les locuteurs non natifs. D’après Zareva et Wolter, cette différence dans les résultats est liée à la manière d’évaluer les collocations. D’un côté, Fitzpatrick a mené une entrevue avec les participants. L’évaluation des collocations dépendait de leur jugement subjectif. De l’autre côté, Zareva et Wolter ont appliqué le score-t qui permet de faire un tri objectif et systématique des collocations à l’aide des données provenant de la

Bank of English corpus. Deuxièmement, les résultats de l’analyse collocationnelle sont en

l’efficacité de l’analyse collocationnelle pour distinguer les associations syntagmatique et paradigmatique. Par exemple, le mot stimulus « blanket » a provoqué les associations « coverings », « sheets » et « pillow », lesquels, appartenant au même concept, sont traditionnellement considérés comme association paradigmatique. Cependant, ces mots peuvent apparaître à proximité dans une phrase. De ce point de vue, on peut les voir également comme associations syntagmatiques. Ce problème est lié à la contiguïté lexicale qui n’a pas été bien étudiée jusqu’à présent.

Leur étude a révélé que, étant donné la grande proportion d’associations paradigmatiques, l’organisation du lexique mental est prioritairement basée sur les liens sémantiques. Cependant, il est à noter que certaines associations ont été provoquées par la cooccurrence préalablement activée dans l’utilisation de la langue. Par conséquent, en affirmant que la