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Si nous sommes arrivés à mener notre expérimentation sans heurts, c’est grâce à l’étude pilote. Cette dernière a été réalisée auprès de 36 étudiants japonais apprenant le français dans deux classes du français de l’Université Dokkyo et une de l’Université nationale de Yokohama au Japon entre les 24 novembre 2011 et 16 décembre 2011. Les renseignements détaillés à propos de cette étude pilote sont fournis dans le rapport de l’étude pilote, placé en Annexe C.1. Rappelons que l’objectif de l’étude pilote était de vérifier le déroulement de l’expérience, de déterminer le temps nécessaire pour chaque tâche et chaque test, et de déceler éventuellement des problèmes d’ordre méthodologique ou d’instruments et, le cas échéant, de les résoudre.

Avant d’arriver à la conduite de l’étude pilote, nous avons tout d’abord contacté deux enseignants par courriel pour prendre un rendez-vous avec eux. Par la suite, nous les avons rencontrés l’un après l’autre pour leur expliquer en face à face le déroulement de l’étude pilote et pour leur demander l’autorisation de la réaliser. À cette fin, ils nous ont permis de visiter leurs classes trois fois pendant trois semaines. De plus, ils nous ont alloué 15 minutes pour le premier jour, 30 minutes pour le deuxième jour et 15 minutes pour le troisième jour. Comme nous l’avons mentionné précédemment, un cours universitaire dure 90 minutes au Japon. Pour cette raison, nous avons trouvé que les 30 minutes, soit deux tiers d’un cours, ont constitué la durée maximale consacrée à l’étude pilote.

Lors du premier jour, nous avons visité chaque classe de français pour expliquer l’étude pilote, son objectif et son déroulement et demander à chaque participant le consentement de

participation à l’étude pilote. Après quoi, nous avons administré le pré-test, version modifiée de la Vocabulary Knowledge Scale, laquelle demandait aux participants de déterminer s’ils connaissaient les mots cibles. Par la suite, les participants ont répondu au questionnaire. Au bout d’une semaine, le deuxième jour, ont suivi le traitement et les post tests immédiats. Nous avons divisé en deux groupes expérimentaux, une classe de l’Université Dokkyo et une autre de l’Université nationale de Yokohama au Japon, tandis que nous avons formé un groupe témoin à partir d’une autre classe de l’Université Dokkyo. Ayant reçu une liste bilingue de 15 mots cibles, les participants de ces trois groupes ont vérifié leur traduction en nous écoutant les prononcer. Ensuite, ceux des groupes expérimentaux ont effectué la tâche de récupération dont les détails sont décrits dans le rapport de l’étude pilote (Annexe C.1). Par ailleurs, ceux du groupe témoin a copié une phrase pour chaque. En fin de compte, le traitement a duré 14 minutes pour tous les groupes.

Après le traitement, tous les participants ont passé deux types de post tests immédiats l’un après l’autre. Le premier, appelé rappel productif, consistait à traduire 15 mots cibles présentés en japonais en français alors que le deuxième, intitulé rappel réceptif, correspondait à la traduction en japonais de 15 mots présentés en français. Ces deux tests ont duré respectivement cinq minutes et quatre minutes. Au bout de deux semaines, le dernier jour de l’étude pilote, les participants ont exécuté les post test différés qui étaient de même format que les post test immédiat.

Après la conduite de l’étude pilote, nous avons identifié certains problèmes d’ordre méthodologiques. Tout d’abord, nous avons trouvé que les instruments et les tâches correspondantes n’étaient pas susceptibles de nous conduire au principal objectif : examiner l’effet de la récupération basée sur l’association lexicale sur la rétention des mots. En effet, dans les tâches pour les groupes expérimentaux, les mots cibles étaient toujours accompagnés de leur traduction en japonais. Donc, nous avons éliminé la liste bilingue des mots cibles et aussi ajusté les autres instruments en restreignant la traduction des mots cibles, de sorte que les participants des groupes expérimentaux puissent se concentrer sur l’association entre les mots cibles en L2. Par conséquent, comme on peut voir dans les sections 4.4.2.1 (p. 131), 4.4.2.2 (p. 131) et 4.4.2.3 (p. 133), la traduction des mots cibles n’apparaît que dans la

pour le groupe témoin. Donc, le groupe témoin n’effectuerait que le copiage des phrases dans l’étude définitive.

Ensuite, en ce qui concerne les post tests, nous avons trouvé trois points à ajuster. En premier lieu, nous avons administré deux post tests de rappel productif (traduction de L1 vers L2) et réceptif (traduction de L2 vers L1). Cependant, étant donné que les participants des groupes expérimentaux ont appris les mots cibles en ayant recours à l’association afin de faire la récupération de ces mots cibles ultérieurement, nous avons ajouté un nouveau type de test mesurant la connaissance liée à l’association lexicale (voir 4.6.2.3, p.143). En deuxième lieu, nous avons observé que le score du post test de rappel réceptif, précédé du post test de rappel productif, était élevé. Cela s’expliquait sans doute par le fait que dans le post test de rappel réceptif, les participants se sont rappelé la traduction des mots cibles en japonais, lesquels figuraient dans le post test de rappel productif. Pour éviter un tel effet du test, nous avons préparé 20 mots cibles que nous avons répartis de la manière suivante : la moitié (n=10) au post test de rappel productif et l’autre moitié (n=10) au post test de rappel réceptif. En dernier lieu, nous avons observé que le temps consacré aux post tests de rappel productif (cinq minutes) et de rappel réceptif (quatre minutes) était trop long. De plus, comme nous avons réduit le nombre de mots par test, nous avons assigné trois minutes pour le test de rappel productif, deux minutes pour le test de rappel réceptif et deux minutes pour le test d’association lexicale.

La réalisation de cette étude pilote nous a ainsi permis d’identifier plusieurs points à améliorer. En en tenant compte, nous avons ainsi ajusté les instruments, les tâches, la procédure et les mesures, et déterminé le temps nécessaire pour effectuer chaque tâche et chaque test. Dans les sections qui suivent, nous allons décrire la version ajustée de ces instruments et celle des tâches correspondantes.