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Les supports sensibles et la dimension esthétique des espaces publics d’ici et d’ailleurs

Les espaces publics physiques

6.2. Les espaces publics vécus à Dichato

6.2.1. Les supports sensibles et la dimension esthétique des espaces publics d’ici et d’ailleurs

Nous observons, suite à l’enquête réalisée auprès des habitants du campement, deux expériences des espaces publics entravées indissociables l’une de l’autre : l’expérience liée aux espaces du campement et celle des espaces publics dichatins. L’expérience des espaces publics dichatins marqués par la catastrophe, est majoritairement émotionnelle. Les habitants constatent et déplorent une perte de leurs usages dans les espaces publics de Dichato, en raison de leur nouvelle localisation et du rapport spatial complexe qu’elle implique. La distance qui sépare le campement du village peut sembler faible, mais la topographie en pente rend très difficile le trajet à pied pour une personne âgée, une personne chargée ou pour un parent avec un enfant en bas âge. De ce fait, de nombreux habitants utilisent le bus ou les taxis pour effectuer le voyage. Mais ces deux moyens de locomotion restent chers pour le niveau de ressources des réfugiés du campement El Molino. Lorsque nous interrogeons l’envie des habitants du campement de visiter le village de Dichato, les réponses sont assez partagées. Parmi les enquêtés, nombreux sont ceux qui se sentent physiquement ou émotionnellement trop éloignés du village, et ils évitent de s’y rendre. Certaines personnes y vont régulièrement, soit par obligation, comme l’école des enfants ou l’assistance médicale, soit pour voir leur propriété. D’autres évoquent les promenades ou les visites à leur famille et à des amis. Le tremblement de terre et le tsunami ont endommagé l’école primaire de Dichato, bâtie dans la rue principale Daniel Vera. Pour assurer la reprise des classes, des installations modulaires ont été construites dans un quartier placé sur l’une des collines environnantes, dans le quartier Villa Fresia. Pendant les premières années d’urgence et de reconstruction, l’ancienne école a ainsi été réquisitionnée comme lieu de réunions et de formations communautaires. Les sentiments de tristesse et de nostalgie qui suivent leurs visites à Dichato sont très souvent mentionnés par les habitants enquêtés. Plus globalement, tant ceux qui fréquentent Dichato que ceux qui demeurent au campement manifestent la tristesse que provoquent le constat visuel ou la simple idée de leur village détruit. Le souvenir de leurs promenades et des espaces publics emblématiques

de leur quotidien renforce l’amertume provoquée par la perte de leurs habitudes, de leurs conditions de vie avant la catastrophe, et par la perte des espaces qui symbolisent et font vivre l’histoire de leur vie.

Image 08 - Maisons détruites par le tsunami à Dichato. Source photos : Karen Andersen. Mars 2011.

Si 80% des constructions de Dichato ont été détruites, ses espaces publics ont également subi de lourds dommages. Un an après le désastre, le village souffrait encore de problèmes de communication avec les communes alentours, d’accès à l’électricité et à l’eau potable et de raccordement aux égouts. Cependant, des lieux ont été moins bouleversés par

la catastrophe, comme les espaces publics non urbanisés, les chemins de promenade des vacanciers comme des habitants de Dichato, qui sont autant d’espaces familiers sources de l’identité dichatine. C’est le cas de la plage. Les interactions sociales et les échanges commerciaux dans le village sont fortement associés à la saison estivale et à l’arrivée des vacanciers. La plage et les promenades sont ainsi une part importante de ce que les habitants considèrent comme espaces publics. La plage, et la beauté du paysage à plus forte raison, sont les espaces publics les plus valorisés par les habitants, et ce dans tous les entretiens menés. D’une longueur de 2.400 mètres, la plage de Dichato est au centre de la baie de Coliumo et figure donc parmi les éléments les plus attractifs du paysage environnant, avec ses collines boisées en arrière-plan, ses rochers escarpés et son point de vue sur les Tres Morros de Coliumo, trois vigies de Coliumo271. « La traditionnelle promenade

le long des quais, où s’offre une diversité de produits et de services, répond aux préoccupations et aux besoins des badauds. La plage elle-même, illuminée la nuit, s’assimile à un parc où vous pouvez monter à cheval, vous promener avec les enfants, acheter de l'artisanat et vivre pleinement vos idylles d'été »272. D’autres promenades composant le

réseau plus large des espaces publics de Dichato, sont celles du village traditionnel de pêcheurs de Coliumo, los Tres Morros, la plage de Pingueral273, la visite de la grotte de la

Vierge de Lourdes à Litril et la visite de l’ancien tunnel ferroviaire.

271 À partir d’une analyse basée sur les témoignages des habitants de Dichato, la plage s’est imposée comme l’un des éléments fondamental de l’identité dichatine. Carolina Carstens et Gabriela Huepe, Rememorando Dichato. Un paseo por paisajes y relatos. [Concepción], Santiago de Chile, Consejo Nacional de la Cultura y las Artes, 2011, p. 16.

272 Carolina Carstens et Gabriela Huepe, Op.cit., p. 77. Traduction personnelle.

273 Même si la loi chilienne garantit le libre accès au littoral (depuis 1977), des plages ont été fermées sur initiatives privées. La plage de Pingueral s’est ainsi vue privatisée dans les années 1980 par le propriétaire d’une gatted community de vacanciers, par souci d’exclusivité. Un accès restreint aux personnes extérieures a été autorisé en 2009.

Image 09- Vue aérienne actualisée de la baie de Dichato. Source : Hanz Lichtenegger.274

Un autre aspect de l’identité dichatine, mentionné par l’ouvrage « Rememorando Dichato. Un paseo por paisajes y relatos », et qui prend place dans un espace ouvert à la communauté, est la pratique périodique du football sur le terrain de jeu du village. Le terrain est situé dans le secteur de Campos Deportivos, et jouxtait auparavant le gymnase, avant la destruction de ce dernier. Suite à une initiative communautaire menée par plusieurs habitants, cet espace privé a acquis un statut public d’usage sportif275. Le tsunami ayant complètement détruit le gymnase, l’intégralité de cet espace sportif a été réquisitionnée pour stocker les décombres du village. L’un des habitants, interviewé par les auteurs Carstens et Huepe, résume parfaitement le sentiment de toute la communauté : « Dans chaque localité chilienne, des championnats de football amateur rassemblent tous les habitants sur le terrain. Et vous pouvez voir toutes sortes de gens, jouant au football ou buvant une borgoña276… En fait, il m’a été donné d’assister à l’une des plus belles scènes après le tremblement de terre le jour où, alors que le terrain était couvert de décombres, les

274

Consulté dans

http://prontus.diariosregionales.cl/prontus_sube/site/edic/base/port/aniversario_terremoto.html 275 Carolina Carstens et Gabriela Huepe, Op.cit., p. 44.

habitants ont libéré tout l'espace correspondant à l’ancien gymnase pour jouer au football. Le fait de voir les gens très joyeux jouant au ballon, au milieu des collines de décombres, était une belle image »277.

Image 10 Terrain de football et restes du gymnase à Dichato, 2010. Source: Carstens Carolina et Gabriela Huepe, Rememorando Dichato. Un paseo por paisajes y relatos. p.46.

Les espaces publics dichatins accueillaient des festivités diverses chaque année. Deux célébrations religieuses font partie de la tradition de Dichato : la procession vers la grotte de Lourdes durant le Mois de Marie278 et la festivité de Saint-Pierre, le 29 juin. La

festivité de Saint-Pierre est « reconnue par les habitants comme un moment important de la camaraderie entre les pêcheurs de Dichato et ceux de Coliumo. Elle est décrite comme une tradition pittoresque car les pêcheurs décorent leur bateau et traversent la baie pour former une véritable procession vers la Vierge de Litril et lui rendre hommage en déposant une couronne à la mémoire des pêcheurs disparus »279.

Une semaine entière rythmée par des spectacles musicaux, des activités traditionnelles et folkloriques est organisée par les habitants en février, correspondant au dernier mois de chaque été, où les vacanciers sont les plus nombreux. Cette semaine,

277

Ricardo Figueroa cité par Carolina Carstens et Gabriela Huepe, Op.cit., p. 25. Traduction personnelle.

278 Carolina Carstens et Gabriela Huepe, Op.cit., p. 81. 279 Carolina Carstens et Gabriela Huepe, Op.cit., p. 96.

appelée « La Semaine Dichatine » a changé de signification avec les années. Au début, il s’agissait d’une célébration populaire, qui mettait en scène des artistes locaux et voyait fleurir toutes sortes d’activités dans les rues, elle était donc plus familiale, plus spontanée. Aujourd’hui, elle s’est convertie en un événement plus massif et médiatisé. « L’année de naissance de cette célébration demeure obscure, mais on l’estime au milieu des années 1940. On invoque également deux versions de son origine : une initiative des vacanciers, ou un héritage de la Fête de la Mer, une autre festivité dichatine datant de la fin des années 1930, et qui, avec le temps et l’augmentation des flux de touristes, a évolué en Fête des

vacanciers »280. -T2-

Après la catastrophe, un autre festival de portée nationale s’est ajouté à l’agenda du mois de février à Dichato : le Festival Viva Dichato. Cette manifestation, qui a déjà connu trois éditions depuis 2012, est organisée, produite et diffusée par la station de télévision nationale Mega.

Sur le campement El Molino, l’ambiance d’incertitude et de nostalgie est pesante et invasive. Les espaces publics du campement sont perçus par les enquêtés comme des espaces transitoires, que les habitants vont côtoyer jusqu’à leur retour à Dichato, pour ne plus jamais le revoir ensuite. Les espaces publics du campement sont des espaces ouverts entre les logements d’urgence, de libre accès pour tous. Cependant, il existe une différenciation entre les rues et un espace central, assimilable à une place, dans chacun des six secteurs du campement. Ces espaces publics n’ont fait l’objet d’aucun aménagement, ils ne présentent ni mobilier, ni végétation, ni trottoir. Dans un premier temps, ces espaces étaient uniquement constitués d’une terre argileuse propre à la géologie du lieu, qui a ensuite été recouverte de gravier. L’hygiène et les conditions sanitaires générales des habitants sont menacées dans les campements, du fait de l’absence de distribution d’eau potable dans les logements et de l’état des espaces publics. Même si le camion à ordures passe tous les jours sur le campement et si des agents de la mairie balaient les espaces publics, la grande quantité de chiens errants, porteurs de diverses maladies, et la difficulté d’entretien des espaces publics en gravier et en terre, sont des vecteurs d’insalubrité. Il s’agit d’un problème critique, surtout pour les enfants qui y jouent.

Les « places » centrales de chaque secteur sont composées d’une construction nommée sede, à l’usage de la communauté du secteur, de lavoirs publics, d’unités de sanitaires avec des douches et des bidons d’eau. Des bidons d’eau sont également mis à disposition dans les rues. Tous ces éléments d’infrastructure basiques sont des unités isolées au sein des espaces, sans aucune différenciation d’usages et caractérisés par le vide. Les habitants perçoivent une homogénéité dans les espaces publics du campement, dans la matérialité et dans le type de constructions environnantes, mais aussi au niveau du paysage.

Image 11- Les espaces centraux du campement. Source photos : Karen Andersen., 2011

SEDE LAVOIRS

Le campement El Molino n’ayant pas fait l’objet d’un aménagement paysager, la forêt environnante constitue donc le seul élément de paysage naturel, ce que les habitants déplorent, qualifiant le campement comme étant trop « gris ». Cependant, le paysage forestier entoure tout le campement, ce qui a l’avantage d’offrir un cadre homogène. Globalement, les espaces publics du campement ne sont pas attractifs pour les habitants interviewés, qui les décrivent à l’aide d’adjectifs tels que « moches », « vides », « sales », « gris » et « sans aucun intérêt ». Contrairement au campement El Molino, le village de Dichato propose des paysages riches et diversifiés, du fait de sa situation, en cœur de baie ; ses espaces publics sont marqués et nommés en lien avec les caractéristiques géographiques environnantes : la plage, les différentes collines, la péninsule et la rivière.

Image 12- Paysage du campement depuis la route. Source photos : Karen Andersen. Mars 2011

Les habitants enquêtés présument que leur séjour au campement sera plus long que les deux ans prévus par le Gouvernement du Chili. Cette idée découle de l’importance des décisions d’investissement prises par les autorités concernant le campement, comme par exemple la pose de trottoirs en bordure de la route d’accès et la construction d’arrêts de bus à son entrée. De plus, ils sont dans l’incertitude totale vis-à-vis des délais de la reconstruction, et donc de la durée de leur séjour dans ce campement d’urgence. Cette incertitude peut être vécue par les habitants comme un frein à l’amélioration de leur qualité de vie, ou bien comme une motivation. La distance et le manque de contact quotidien avec la ville nourrissent la perception des habitants. Nos interviewés ont la sensation de vivre dans un monde parallèle, indépendant de Dichato. Ils se sentent abandonnés, délaissés des

décisions, des services publics ou des activités propres de la vie urbaine.

-T2-

Après trois ans dans les campements, certains de nos interviewés ressentent de la nostalgie en quittant El Molino. Les mauvaises conditions de vie les ont amenés à s’entraider, les faibles distances entre les logements les ont encouragés à mieux se connaître et à établir des liens intimes. Même si les conflits entre voisins étaient nombreux, nombreuses aussi étaient les actions de solidarité qui les unissaient. Dans nos entretiens réalisés en 2013, deux dirigeantes confient que la solidarité leur manquera, notamment les réseaux de cette solidarité, précieux voire vitaux pour les ménages les plus vulnérables, les personnes âgées, les personnes malades ou handicapées. Mme Marissa déclare : « Ce sera difficile de se déshabituer, après trois ans à partager nos vies dans une mediagua, à proximité immédiate et permanente des voisins. Nous partagions tout, les toilettes, il faudra s’habituer à vivre plus seuls. J’étais toujours disponible pour sortir aider quelqu’un… oui… cela va être difficile. (…) Ici, j’ai retrouvé un seul voisin de mes voisins du campement. (…) Cette idée s’accompagne de tristesse, on était habitués à vivre avec les autres, si quelque chose arrivait, tout le monde se mobilisait. Nous organisions des activités pour partager des moments tous ensemble, notamment avec les plus âgés, nous fêtions les Noëls ensemble, les premiers jours de l’année ». Mme Macarena, une autre dirigeante, s’est montrée très fatiguée et triste au moment de l’entretien. Elle nous explique que, même si elle est contente d’avoir enfin sa maison, émotionnellement le changement est fort. Elle se remémore l’arrivée au campement après le tsunami, et tous les conflits, rumeurs et luttes supportés par les habitants.

Même s’il s’agit d’un cas exceptionnel, Mme Pilar raconte que sa grand-mère, Mme Eduvina, que nous avons rencontrée et enquêtée en 2011, ne veut pas quitter le campement, car elle y a amélioré son logement, elle l’a repeint aux couleurs de son ancien logement à Dichato, et elle apprécie son logement et son environnement. Le SERVIU a annoncé à Mme Eduvina que la construction de sa maison débutera en avril 2013 sur son terrain du village.

Au moment des entretiens, les habitants avaient le sentiment que les espaces publics dichatins risquaient de disparaître, les travaux de reconstruction ayant commencé un an après la catastrophe. L’aménagement de la rue Daniel Vera, rue principale du village, était en cours, pour devenir le « Boulevard Daniel Vera ». Certains habitants ont la

sensation que cet aménagement « détruit le seul espace public épargné par le tsunami » (Mme Pilar), alors que les arbres, qui ont résisté au tsunami, ont été enlevés et remplacés par d’autres. « Pourquoi sont-ils en train de détruire la rue ! Mon dieu ! » (M. Guillermo). Les habitants craignent que leurs référents spatiaux et identitaires dans l’espace public changent, notamment au sein de lieux emblématiques associés à des communautés culturelles, économiques, sociales… ou à des activités particulières.

Image 13- Les aménagements sur la rue Daniel Vera. Source photos : Karen Andersen. Mars 2011. Pour quelques-uns des habitants interviewés, le changement de toponymie des espaces publics provoqué par le processus de reconstruction de l’État est assimilé à un changement de leurs anciens référents. Pendant l’entretien, un habitant ironise au sujet des noms pompeux choisis par le gouvernement local pour désigner les espaces publics construits de manière précaire : « Les noms qu’ils ont choisis ! Des noms ridicules ! Ils ont baptisé leur nouveau terrain de jeu ʺle Colisée de Dichatoʺ, et les containers destinés à accueillir le commerce ont été appelés ʺle Mall de Dichatoʺ » (Mme Tatiana). Les habitants perçoivent que le village et les espaces publics vont changer, mais ils ignorent quand et comment. Ce n’est pas la première fois que la toponymie de la ville a été modifiée arbitrairement, « après le coup d'Etat militaire de 1973, le nom du quartier Población Jose Toha s’est transformé en Población La Posta. Même phénomène pour le quartier Población Salvador Allende, qui a été rebaptisée Población Jorge Montt, et la rue Luis

Emilio Recabarren, renommée Modelo. Tout ça selon le bon vouloir des militaires et par crainte des représailles »281.

Quand ils évoquent les espaces publics de Dichato après la reconstruction, les enquêtés expriment une attention particulière aux évolutions des abords de leurs maisons, pour savoir s’ils pourront facilement s’échapper en cas de nouveau tsunami. Ils sont en effet convaincus qu’ils ont pu survivre grâce à la parfaite connaissance de leur village.

-T2 –

Mme Pilar témoigne de l’émotion suscitée par son retour à Dichato, la rencontre de ses anciens voisins dans leurs nouvelles maisons, tellement différentes de ce qu’il existait avant le tsunami. Le boulevard Daniel Vera, inauguré en 2012, et la construction des digues de protection et de la promenade au bord de mer dont une première partie a été inaugurée le 26 février 2013 en présence du Président de la République, constituent les espaces publics phares de la reconstruction282.

Pour qualifier les espaces publics de la reconstruction, les adjectifs et concepts cités au cours des entretiens sont : modernes, jolis, trop de béton et de fer, différente, protégés du risque et destinés aux touristes. Le manque de participation citoyenne vis-à-vis des décisions affectant l’image et l’usage des espaces public est perçu par les habitants et génère le rejet de certains. M. Miguel, un des représentants du mouvement citoyen Asamblea de Dichato, estime que les espaces publics ne sont pas qualitatifs, car ils n’ont pas pris en compte les habitants, leurs usages, leurs attentes ni leurs revendications. Pour lui, 80% de la reconstruction découlent de décisions autoritaires, et 20% sont issus d’une prise en compte de la population. Il regrette le changement des noms originels des espaces publics. Selon M. Miguel, la reconstruction vise à déplacer les habitants de Dichato pour encourager des programmes de standing et ainsi augmenter la valeur foncière du centre-ville. À son avis, la priorité d’octroi de logement donnée aux personnes anciennement hébergées par un tiers et aux locataires, et la remise des logements aux propriétaires dans un second temps, a pour objectif d’« inciter ces propriétaires à déménager hors du village, au sein de la Villa Nuevo Horizonte par exemple, expulser la population du village et l’installer là-bas. Il faut savoir que les gens (victimes mais non bénéficiers d’une maison à la Villa Nuevo Horizonte) pouvaient acheter une maison dans ce quartier par 5 millions de pesos (…) les habitants de Dichato