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Scolarité obligatoire en français et apprentissage de l’anglais

CHAPITRE 5 PRÉSENTATION DU CORPUS

5.2 Scolarité obligatoire en français et apprentissage de l’anglais

Notre présentation du corpus se poursuit en jetant un regard sur la scolarité obligatoire (primaire et secondaire) en français des participants afin d’y relever le type d’école fréquentée, leur réussite scolaire générale « autorapportée »148 et, de manière plus précise, leur apprentissage de l’anglais dans

le cadre scolaire et dans un contexte hors-scolaire ainsi que leurs connaissances linguistiques en anglais et en français à l’aune de leur propre regard rétrospectif.

Portons d’abord notre attention sur le type d’école, publique ou privée, fréquentée par les participants lors de leur scolarisation primaire et secondaire en français. Pour la scolarisation primaire, 33 participants ont fait leurs études dans un établissement d’enseignement public tandis que quatre l’ont fait dans un établissement privé. Pour les études secondaires, 16 participants ont fait leurs études dans un établissement public alors que 21 l’ont fait dans un établissement privé.

Le tableau suivant présente la synthèse du type d’école de langue française fréquentée au primaire et au secondaire.

Tableau 10.

Type d’école de langue française fréquentée au primaire et au secondaire

Type d’école

Primaire Secondaire

Publique Privée Publique Privée

Nombre de participants 33 4 16 21

En ce qui concerne la réussite scolaire générale basée sur le regard rétrospectif des participants (c’est- à-dire leurs souvenirs), la très grande majorité des participants (33 sur 37) ont indiqué avoir réussi assez facilement à l’école primaire et secondaire. Ceci se traduit par des résultats scolaires considérés comme bons et la manifestation d’un certain intérêt pour l’école. Seuls quatre participants ont

148 Les connaissances dites « autorapportées » signifient que nous nous sommes appuyée sur le discours, et

conséquemment le souvenir, des participants sur leurs propres connaissances et non en effectuant une vérification de leur bulletin scolaire.

mentionné avoir vécu différentes difficultés scolaires, allant de résultats considérés comme faibles à des redoublements.

L’apprentissage de l’anglais s’est fait dans le cadre scolaire et dans un contexte hors-scolaire. D’abord, dans le cadre scolaire, il semble que tous les participants aient suivi des cours d’anglais dans le programme régulier lors de leur scolarisation primaire en français. Au cours de la scolarisation secondaire en français, 23 participants149 sur 37 ont suivi des cours d’anglais dans un programme

régulier alors que 17 l’ont fait dans un programme enrichi150. Cinq participants disent avoir fait le « bain

linguistique »151 en deuxième année du troisième cycle du primaire (anciennement la sixième année).

Enfin, toujours dans le cadre scolaire, quatre participants ont réalisé un échange étudiant en milieu anglophone dans une autre province canadienne lors de la dernière année de leurs études secondaires.

Dans le tableau ci-dessous, une synthèse de l’apprentissage de l’anglais dans le cadre scolaire est présentée.

Tableau 11.

Apprentissage de l’anglais dans le cadre scolaire

Apprentissage de l’anglais dans le cadre scolaire

Primaire Secondaire

Programme régulier Programme enrichi Programme régulier Programme enrichi

Nombre de participants

37 0 23 17

+ Bain linguistique (5) + Échange étudiant (4)

149 Précisons que sur les 23 participants qui ont réalisé un programme régulier d’anglais au secondaire, deux ont suivi ce

programme uniquement au début de leurs études secondaires pour ensuite transférer vers un programme enrichi alors qu’un participant a terminé ses études secondaires dans un programme régulier après avoir été dans un programme enrichi. Ces trois participants ont été comptabilisés comme ayant réalisé un programme d’anglais régulier et un programme d’anglais enrichi.

150 Soulignons que certains participants nous ont indiqué qu’un programme enrichi d’anglais n’était pas offert dans leur

école. Il faut donc comprendre ce « choix » du programme régulier et enrichi d’anglais notamment au regard de l’offre des établissements.

151 Rappelons que le « bain linguistique », aussi appelé le 60-40, signifie que 40 % du temps d’enseignement est destiné

à l’apprentissage de l’anglais. Cette pratique d’enseignement de l’anglais a cours dans certaines écoles primaires volontaires au Québec auprès d’élèves de la deuxième année du troisième cycle du primaire (anciennement la sixième année).

En ce qui concerne l’apprentissage de l’anglais dans un contexte hors-scolaire, cinq participants ont suivi des cours d’anglais privés pendant quelques mois, voire quelques années lors de leur scolarisation primaire et secondaire. Enfin, quatre participants ont réalisé des camps d’été en anglais et 13 ont réalisé des séjours d’immersion linguistique de plus ou moins longue durée ailleurs au Canada ou dans un pays étranger anglophone.

Tableau 12.

Apprentissage de l’anglais dans un contexte hors-scolaire

Apprentissage de l’anglais dans un contexte hors-scolaire

Cours d’anglais privés Camps d’été en anglais Séjours d’immersion linguistique

Nombre de

participants 5 4 13

Avec un regard rétrospectif sur leur propre parcours, les participants nous ont informée sur leurs connaissances en anglais et en français durant l’enfance et l’adolescence. Pour les connaissances en anglais « autorapportées » par les participants, la majorité (29 sur 37) évoque avoir une perception positive de leurs connaissances et de leurs compétences en anglais de l’époque au regard des attentes scolaires au primaire et au secondaire152. Pour plusieurs, l’anglais était une matière scolaire comme

les autres ne représentant pas un intérêt particulier : « J’avais des bonnes notes, comme les autres cours puis c’était correct. Je veux dire, j’apprenais ce que j’avais à apprendre puis je le rendais sur papier ou oralement puis c’était correct » (Marie, campus St-Lawrence du Collège Champlain). Certains précisent, dans l’ensemble des matières, avoir spécifiquement aimé, voire adoré, apprendre l’anglais : « Puis moi, j’avais hâte! J’avais vraiment hâte. Là, je me rappelle quand qu’on avait acheté des livres, j’avais hâte! Là, c’était Sam on the radio je ne sais plus trop quoi… » (Gabrielle, campus St- Lawrence du Collège Champlain). À l’inverse, d’autres soulignent ne pas avoir aimé apprendre l’anglais, même s’ils avaient tout de même de bons résultats dans cette matière scolaire : « Au secondaire, je te dirais que l’anglais c’était une des affaires que j’haïssais le plus. J’aimais vraiment pas ça. C’est pas que j’étais pas bon. Je trouvais ça plate. Je trouvais que… c’était pas vraiment utile puis c’était long » (Samuel, Collège John Abbott).

152 Les perceptions des connaissances et des compétences linguistiques s’associent généralement à la sphère scolaire où

Si certains disent avoir eu une certaine facilité dans l’apprentissage de l’anglais à l’école, huit participants sur 37 soulignent clairement avoir vécu des difficultés. Des efforts et des stratégies (ex. : cours d’anglais privés, expériences d’immersion153) ont été mis en place pour pallier ces difficultés :

J’avais de la difficulté en anglais au secondaire au départ. J’ai pris des cours privés, durant 3-4 ans. C’était une fois semaine. C’était pas très intensif. Mais ça m’aidait à bien… bien en fait, à faire la différence je dirais! C’est vraiment là que ça a décliqué l’anglais. (David, campus Saint-Lambert du Collège Champlain)

Le tableau suivant présente les connaissances en anglais « autorapportées » par les participants.

Tableau 13.

Connaissances en anglais « autorapportées » par les participants

Connaissances en anglais « autorapportées »

Perception positive Perception négative

Nombre de participants 29 8

Pour faire un parallèle, en ce qui concerne les connaissances et les compétences en français « autorapportées » par les participants, il s’avère que la majorité (30 sur 37) souligne avoir eu une certaine aisance et facilité en français lors de leur scolarisation primaire et secondaire. Pour sept participants sur 37, davantage de difficultés se sont posées et l’apprentissage du français était ardu. Dans certains cas, le français était une matière difficile, tout comme les autres matières lors de la scolarisation. Parfois, les difficultés se manifestaient plus spécifiquement dans les cours de langues (français et anglais) : « Donc, je peux dire que j’ai pas une bonne expérience globalement en apprentissage de langues » (Simon, campus St-Lawrence du Collège Champlain). Les difficultés se présentaient aussi davantage en français qu’en anglais : « J’ai toujours eu plus de facilité avec l’anglais que le français » (Amélie, campus St-Lawrence du Collège Champlain).

Un tableau synthétisant les connaissances en français « autorapportées » par les participants se trouve ci-dessous.

153 Précisons que les participants qui ont réalisé des cours d’anglais dans un cadre extérieur à celui de l’école et des

expériences d’immersion linguistique n’ont pas tous vécu des difficultés en anglais lors de leur scolarisation primaire et secondaire.

Tableau 14.

Connaissances en français « autorapportées » par les participants

Connaissances en français « autorapportées »

Perception positive Perception négative

Nombre de participants 30 7