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Une sociabilité et une transmission inter-jeunes pour des chercheurs en herbe

IV.3. a) Séances d’observation dans les murs

Avant de décrire plus avant quelques séances publiques auxquelles j’ai pu participer, je

28 Par niveau structurel, on peut entendre les modes de gouvernance, stratégies de création et d’entretien de réseau professionnel de connaissances au travers de personnes morales telles que les institutions – (Centre hospitalier de cancérologie, Ecole Y, différents lieux publics telles les bibliothèques par exemple pour LJHL)

29 Par niveau humain, je fais référence aux modalités et aux contenus des entretiens semi-directifs. 30 Par organisation, il faut comprendre toute association cohérente d’intérêts individuels potentiellement divergents.

vais revenir pour préciser quelque peu ce concept de « coopération », en regard de celui de « domination » qui appartient au champ sémantique de la compétition. De « coopération » pure, on glisse vers une « coopération aménagée », car « toute

entreprise collective (…) repose sur un minimum d’intégration des comportements des individus ou groupes (…), qui poursuivent, chacun, des objectifs divergents, voire contradictoires. » (Crozier & Friedberg, 1977, p. 21). Si cette coopération est

nécessaire, elle l’est sans supprimer la liberté des acteurs dans un cadre qui est un construit collectif qui (re)définit « les champs d’interaction « organisés » de telle façon

que dans la poursuite de leurs intérêts spécifiques les acteurs ne mettent pas en danger les résultats de l’entreprise collective, voire les améliorent. » (Crozier & Friedberg, 1977, p. 22). Or, je le montrerai avec le cas du partenariat entre le laboratoire junior de « sciences dures »31, LJBS, et le laboratoire junior de « SHS », LJHL, la coopération se fait toujours sur fond de comparaison disciplinaire. Cette comparaison, si elle est fructueuse, est aussi potentiellement source de tensions.

Par « fructueuse », j’entends la capacité à travailler ensemble en réalisant des séances en commun et aussi le fait de créer des « adeptes » chez les concurrents. En effet certains membres des laboratoires juniors concurrents, comme par exemple l’une des dirigeantes de LJBS, intègrent les séances de LJHL de manière régulière et spontanée32. Ces membres travaillent, en effet, pour leur thèse ou pour leurs études sur des sujets certes disciplinaires, mais pouvant également trouver des résonances dans d’autres champs (soit de SHS, soit de sciences dures). D’où leur intérêt « académique » à aller assister à d’autres séances que celles organisées par leur seul laboratoire junior. Ensuite, ces participations naissent de la volonté de « prospecter », de « faire la promotion » (par comparaison sur le vif) de leur laboratoire junior avec les activités proposées par le laboratoire concurrent. On rejoint ici l’idée que des tensions peuvent apparaître suite à ces collaborations, par ailleurs réussies. Les types de tension repérés en observation sont parfois de l’incompréhension disciplinaire, parfois la volonté d’exprimer la plus grande force (c’est-à-dire spécificité), de sa formation disciplinaire par rapport à celle, différente, des collègues d’un laboratoire junior concurrent.

Pour faire le lien avec le concept servant d’outil pour faire travailler cette sociabilité junior, à savoir le concept de « coopétition », on peut dire que ce système n’est pas encore vraiment coopétitif dans la mesure où, pour l’être (en terme de management de la recherche), il faudrait que ce phénomène soit, non pas sporadique, mais bel et bien durable dans le temps. Cependant se dessine petit à petit le chemin de cette dynamique volontariste coopétitrice.

En effet, c’est le caractère relativement concurrentiel des laboratoires juniors, entre eux, qui va leurfaire prendre la voie des seniors en matière de coopétition. Cette concurrence apparaîtra principalement à deux niveaux dans la suite de l’exposé. Le premier niveau sera implicite et se trouvera dévoilé en filigrane dans le témoignage fourni par le personnel administratif en charge de la gestion budgétaire des projets de laboratoires juniors. Le second niveau sera, quant à lui, explicite au travers des témoignages des membres des laboratoires juniors eux-mêmes.

31 Sachant que nous n’en dénombrons que trois sur plusieurs dizaines de laboratoires juniors en Sciences Humaines et Sociales (SHS).

Pourtant, oser parler de « concurrence » dans un laboratoire junior et/ou entre laboratoires seniors, c’est comme jouer les avocats du diable. En effet, tout y est pensé pour induire, a priori, un climat de confiance, des discussions amicales et de la convivialité. C’est cette thèse que je vais démontrer à présent grâce à la description fine du déroulement, de plusieurs exemples de séances données par les laboratoires juniors.

(i) Description de la disposition typique de la salle

La plupart des séances de LJHL se réalise dans les locaux de l’Ecole Y, comme c’est le cas pour les autres laboratoires juniors. Cependant, LJHL fait figure d’exception dans la mesure où il a, durant ses quatre années de fonctionnement, réalisé quelques séances à l’extérieur de l’établissement. Cet usage privilégié des murs « locaux » vient de ce que des salles sont disponibles et dotées le plus souvent du matériel (tables, chaises en nombre suffisant, en bon état, etc.) et de l’équipement (rétroprojecteurs pour les transparents et/ou les présentations PowerPoint, tableaux, etc.) adéquats à ce genre d’activité de groupe. Il est important de remarquer que LJHL ne manque pas d’argent, puisqu’il dispose d’une petite dotation de la part de l’Ecole Y.

La recherche et l’argent

Il est important de remarquer que LJHL (comme l’ensemble des autres structures de recherche juniors) ne manque pas d’argent pour fonctionner. En effet, comme dit précédemment, il dispose d’une petite dotation de la part de l’établissement porteur. Les activités des laboratoires juniors, en général, sont donc favorisées par les moyens fournis par l’Ecole Y qui les héberge. Cette école d’élites permet « une activité de

recherche scientifique fondamentale non orientée vers le profit immédiat et non contrôlée par le marché » (Levy-Leblond, 1996, p. 17). Or, comme le dit Jean-Marc

Levy-Leblond en parlant de « défisciences » (Levy-Leblond, 1996, p. 13), c’est bien la recherche fondamentale telle qu’elle continue d’être réalisée à l’Ecole Y au travers de la jeunesse, « qui est désormais en question » (Levy-Leblond, 1996, p. 17). « Les données

des années quatre-vingt dix montrent que la stagnation des budgets scientifiques est largement indépendante des aléas de l’économie générale, et confirment son caractère structurel » (Levy-Leblond, 1996, p. 15). Ainsi, conformément à cette analyse

économique de la situation contemporaine, on peut dire que la position financière des grandes écoles en général, et de l’Ecole Y en particulier, est certainement une caractéristique structurelle enviable sur l’échiquier des établissements de recherches français. L’argent est donc bien le nerf de la guerre.

De manière assez systématique, les séances ont lieu dans des salles relativement petites et notamment dans la salle R20, qui est une salle de réunion fréquemment utilisée par les divers chercheurs et autres personnels de l’établissement, comme en atteste le planning toujours rempli affiché sur la porte d’entrée. Cette salle se situe au rez-de-chaussée du bâtiment « Recherche » de l’Ecole Y. On peut relever ce petit détail : ce planning est rempli à la main par les personnes prévoyant d’occuper cette salle. Ceci dénote une grande liberté d’usage de ces locaux qui sont véritablement mis à disposition. Pour information, la disposition de cette salle est conçue pour favoriser l’échange au moyen notamment d’une grande table ovale et d’un tableau pourvu d’un

écran pour projeter si besoin. Cette grande table, et ses sièges plutôt rembourrés, permettent à chaque participant de voir et d’être vu tout en étant confortablement installé. En effet, les individus disposent de suffisamment d’espace et de liberté de mouvement pour circuler autour de la table ou encore pour adopter une posture à leur aise.

(ii) L’exemple de la séance commune entre le laboratoire junior LJBS et le laboratoire junior LJHL

Pour entamer cette série de descriptions de séances auxquelles j’ai pu assister, je débute par celle d’une séance relativement importante. J’ai choisi précisément cette séance pour deux motifs. Le premier est que cette séance était la séance de « rentrée » 2013 de LJHL. Or, il est toujours intéressant de considérer les événements au commencement d’une session annuelle de laboratoire junior afin d’en voir les caractéristiques tout au long des mois qui suivent ce « démarrage ». Cette séance a eu lieu le mercredi 23 septembre 2013. On peut dire que cette date coïncide à peu près avec le moment de la rentrée universitaire des étudiants de l’Ecole. Durant les années précédentes (notamment 2012)33, les séances publiques se tenaient traditionnellement les jeudis. La fréquence des rencontres équivalait à une fois toutes les deux à trois semaines. Ce délai correspondait au temps nécessaire aux participants et organisateurs pour mettre en place les séances34.

Le second motif de cette sélection est que cette séance de rentrée du mois de septembre fut quelque peu atypique dans la mesure où elle fut construite conjointement avec les deux dirigeants du laboratoire junior LJBS. Cette séance s’est déroulée, cette fois-ci, non pas en R20 du site « lettres » de l’Ecole comme de coutume, mais dans le bâtiment de biologie, en salle 187 du site « sciences ». On peut y voir une rupture dans les habitudes de cadrage, puisque ce partenariat induit un changement de localisation du monde des SHS en direction du monde des sciences dites « dures ». En même temps, une autre interprétation est envisageable tout en n’étant pas pour autant incompatible avec la première. En effet, il faut savoir que ce « coup d’envoi » de l’année 2013 s’est fait durant l’événement de la « fête de la science ». Or, la fête de la science est une tradition propre aux sciences dures. La culture des SHS s’intègre a posteriori au sein de cette dynamique grand public35. D’où, un double intérêt stratégique : celui d’attirer le plus de monde possible en délocalisant les ateliers des 9 et 11 octobre 2013 sur le site « sciences » d’une part, et celui de s’associer à un laboratoire junior de sciences dures d’autre part.

Comme le thème de l’année 2013 pour la fête de la science est « De l’infiniment grand à l’infiniment petit », la participation conjointe à ce festival de LJHL et de LJBS a consisté en un cycle d’ateliers du 09 au 11 octobre 2013 sur le rapport entre l’échelle cellulaire et l’échelle du corps organique. Ci-dessous, le type de visuel qui accompagne ces informations pratiques mises à disposition des internautes sur le site de LJHL.

33 J’ai commencé véritablement à suivre les actions du laboratoire junior à partir de l’année 2012. 34 C’est la parole de trois membres (sections VI.1.a, VI.1.b, VI.1.c) qui viendra commenter cette présentation des modalités de préparation de ces séances.

35 La thématique de la « fête de la science » sera abordée dans le détail en section VIII. 3. a) de la partie D.

Nos deux laboratoires partenaires se donnent donc, par le biais de cette participation à un événement régional d’ampleur nationale, les moyens de se rendre un peu plus visibles que de coutume. Le laboratoire LJHL, qui organise ce cycle d’ateliers du 09 au 12 octobre 2013 en partenariat avec le laboratoire junior LJBS (les 09 et 11 octobre 2013) et un centre de cancéro-logie (les 10 et 12 octobre 2013), réalise une opération de « séduction » en montrant qu’il est capable de sortir de ses murs pour aller vers les institutions culturelles (bibliothèques) et civiles (centres hospitaliers). De plus, LJHL montre sa capacité à se doter de collaborateurs d’autres champs professionnels et disciplinaires que le sien autour d’un thème, moins de recherche académique que de culture populaire36.

Que s’est-il passé, concrètement, pendant la séance LJHL/LJBS du mercredi 9 octobre 2013 ? C’est ce que je vais présenter maintenant. En réalité, cette petite réunion de rentrée a débuté bien avant l’heure prévue (18h-20h). Les deux couples mixtes37 des membres dirigeants des deux laboratoires juniors s’étaient retrouvés devant la bibliothèque côté « sciences ». En effet, il se trouve à cet endroit, accolée à un mur une table rectangulaire de taille raisonnable à usage libre. Ainsi attablés, Justine et Bertrand (LJHL) accompagnés de Sophie et Carl (LJBS), ont tenu conseil pour se mettre d’accord sur le mode de déroulement de la séance commune. Je n’ai pas pu assister à cet entretien puisque n’étant pas au courant de ce rendez-vous préparatif38. Je n’ai fait que le constater, puisque j’étais arrivée sur les lieux en avance39. Cependant, des bribes de discussions issues de cet échange préparatoire seront mobilisées lors de la séance publique. D’où l’intérêt de mentionner cette rencontre fortuite.

Je ne fus pas la seule personne à chercher la salle où devait avoir lieu la séance, ni donc la seule à arriver de bonne heure. Une, deux, trois, jusqu’à cinq personnes se sont petit à petit agglutinées à proximité de la table occupée par les quatre organisateurs. Toutes ces personnes se sont mises à dialoguer de manière informelle pour savoir si tous allaient bien assister à cette séance, etc. La sociabilité étant là pour que ces personnes fassent connaissance avant l’heure. Voyant cet attroupement, les membres dirigeants sont venus nous rejoindre pour nous expliquer que la séance se tiendrait dans une petite salle de cours. Il nous fallait encore patienter un petit quart d’heure, le temps que les personnes du poste de sécurité viennent ouvrir cette salle. Je saluais Justine et les autres personnes connues, puis j’entamais une discussion sur les motivations d’une personne du pôle éducation40 de l’Ecole Y, a priori, inspectrice de l’Education Nationale, à venir assister à cette séance. Justine, pendant ce temps, était en grande conversation avec une autre personne qui, selon toute vraisemblance, d’après les sons qui me parvenaient, avait contacté Justine préalablement par mail pour obtenir plus d’informations sur l’événement. Cette personne était une universitaire, professionnelle

36 A ce propos, se reporter à la section IV.3.b. de ce chapitre.

37 Les deux dirigeants de chaque laboratoire junior sont un jeune homme et une jeune fille.

38 Cette démarche de préparation fait écho à l’entretien que Justine avait eu avec Mylène pour préparer une séance de LJHL à l’Ecole Y.

39 J’étais présente peut-être une demi heure avant l’horaire indiqué.

40 Pour rappel, l’Ecole Y est constituée de trois sites ou pôles : le pôle « lettres », le pôle « sciences », et le pôle « éducation ».

de la santé et Justine lui expliquait que d’autres actions de ce type, notamment avec le centre de cancérologie de la ville, seraient probablement organisées à l’avenir et que nous en serions informés via le site Web du laboratoire junior.

Puis, vint enfin le moment d’aller s’installer dans la salle attribuée. Celle-ci était une salle de cours classique avec un tableau noir à craies. Ce détail a son importance car Bertrand en fera parfois usage durant certaines séances, notamment durant la séance de rentrée, ceci créant un climat de conférence faite devant un public étudiant. Cet exercice oratoire a fait état d’une volonté de concevoir le laboratoire (et ses ateliers de discussion) comme un espace d’échange et d’apprentissage mutuels.

La première chose notable que Justine et Bertrand entreprirent en pénétrant dans cet espace, fut de déplacer les tables qui étaient à la base parallèles les unes aux autres. Ils formèrent l’aide des participants une sorte de cercle (ou U). Par cet agencement du mobilier, on crée par la disposition même de la salle, un espace de discussion « entre égaux ». Suite à ce « jeu » de déplacement du mobilier, je me retrouvais sur « l’extérieur » du U et fut sommée par Justine de « revenir dans le cercle » pour éviter une mise à l’écart, au moins physiquement parlant.

Être dans un cercle, c’est être tous inclus sans exception possible pour que le « convivialisme »41 (Caillé, 2011) ambiant opère pleinement. De « la société des égaux » (Rosanvallon, 2011) où la bienveillante réciprocité est prônée, on passe avec Caillé à une tentative de penser une nouvelle manière de vivre ensemble. Or, LJHL avec cette séance atypique, cherche lui aussi « une suite » à son histoire qui se terminera en novembre 2013. En un sens, LJHL cherche une autre manière de « vivre » et de « faire vivre ensemble » la recherche académique et l’aventure humaine de la société à travers divers domaines comme la santé ou les arts.

De plus, pour renchérir sur la justesse de ce terme de « convivialisme » pour qualifier la sociabilité interne à ce terrain, on peut mentionner l’habitude de partager des gâteaux et des jus de fruits achetés sur les crédits du laboratoire, qui préside à chaque début de séance. De même, le traditionnel « tour de table » est à impliquer dans la caractérisation progressive du convivialisme en recherche. Le convivialisme que l’on introduit ici, est le second moteur réflexif, avec la coopétition, de cette thèse.

Ainsi par ce rite de la nourriture et de la présentation, la représentation du théâtre discursif par LJHL peut commencer. Tout le monde est, a priori, mis à l’aise. Cependant, pour le plaisir de l’anecdote, lors de cette rentrée, Justine nous précise, en souriant malicieusement, que « normalement on n’a pas le droit de manger dans les

salles ». C’est pourquoi, ce « pot de l’amitié » n’est jamais mentionné dans les annonces

de séances faites par mail via les listes de diffusion. Lors de cette séance, il y eut douze participants en tout. On peut établir une certaine typologie des participants au travers de leur discipline d’appartenance, de leurs âges approximatifs (jeune versus adulte) et de l’intérêt à participer à ce genre de manifestation. Cette typologie est issue de mon observation participante d’une part et d’autre part, s’est forgée grâce à un mail de Justine où elle fournissait les noms et les adresses mails des différents participants pour

41 « Convivialisme » : terme que j’emprunte à la présentation réalisée par Alain Caillé de son ouvrage (Caillé, 2011) et intitulée « L’argent peut-il être convivial ? » lors du colloque de Cerisy La Salle « Apprivoiser l’argent aujourd’hui ? » qui a eu lieu du 7 au 14 octobre 2013. Dans cet ouvrage (Caillé, 2011), le terme de « convivialisme » fait référence à une volonté d’inclusion totale, systémique et universelle de l’entraide et de convivialité.

permettre à la discussion de se poursuivre en dehors de LJHL selon les envies de chacun. Il faut savoir qu’un tel geste de « mise en relation des personnes » pour qu’un lien communicationnel se crée potentiellement hors du cadre de LJHL est un fait absolument rarissime sur le nombre de séances ouvertes auxquelles j’ai assisté. Ceci contribue à cultiver une image d’« exception », qui veut se différencier des autres laboratoires par une identité à part entière qu’elle protège. Pour filer la métaphore du cercle, une image de « cercle d’initiés » avec ses propres membres, ses propres rites, ses propres normes, semble adéquate pour traduire mes observations.

Grâce au mail envoyé par Justine, on peut dire que lors de la séance du 9 octobre 2013, il y avait une nette prédominance de la jeunesse principalement constituée d’élèves étudiantes et/ou doctorantes, endogènes à l’Ecole Y.

Cet atelier commença comme tous les autres par un message de bienvenue de la part de Justine qui est toujours la première à prendre la parole, suivie par le tour de table. Elle justifie le choix de la thématique commune des ateliers en expliquant que leur but est de « voir comment des niveaux assez peu commensurables – le niveau

biologique du cellulaire et le niveau du vécu du corps au quotidien – sont pensables au contact l’un de l’autre. L’interdisciplinarité est un des thèmes du labo junior et c’est parfois compliqué. » Elle embraye, comme toujours, sur une brève présentation de ce

qu’est un laboratoire junior et en particulier de LJHL qui provient de l’« idée qu’on ne

peut penser l’homme (…) depuis notre seule discipline. » Ce qui ouvre la voie à Carl qui

d’abord se présente sobrement : « je suis biologiste et je bosse sur les plantes. Je suis

dans le labo junior LJBS. (…) C’est un projet interdisciplinaire autour (…) (de certains

phénomènes afin de trouver un formalisme théorique en biologie) et on s’éclate