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LES RESULTATS

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152 2°) Si nous isolons les reproductions (9-10) d'oeuvres modernes

4. LES RESULTATS

Les tableaux I, II, III indiquent les résultats obtenus pour le sexe féminin. Nous y reviendrons un peu plus tard.

(Voir p. , )

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164

APPLICATION DE L'EXPERIENCE DE SUEES AUX ELEVES DE I

5

à 20 ANS DE L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE FEMININ.

Puisque Subes avait arrêté ses expériences à l4 ans, il m'a paru intéressant de les poursuivre chez des élèves appartenant

aux trois groupes suivants:

15-16

ans

17-18

ans

19-20

ans.

Chaque groupe a été constitué par 20 élèves de Section artistique et 20 élèves de Section non artistique.

Pour obtenir ces nombres, il m'a fallu faire participer toutes les élèves des différentes sections à l'expérience.

Je crois cependant pouvoir considérer les groupes d'expérience com­ me suffisamment représentatifs de l'enseignement technique féminin. Le dispositif expérimental fut celui de Subes et le même protocole

expérimental fut suivi.

Toutefois, je dois ajouter que les élèves ont toujours été invitées à donner les raisons de leurs choix et de leiirs rejets.

Trois raisons étaient mentionnées: le sujet, la couleur, la techni­ que. Sur une quatrième ligne se trouvait la mention "autres raisons" pour permettre éventuellement une autre justification.

COMPARAISON ENTRE LES RESULTATS OBTENUS PAR SUBES ET LES RESULTATS OBTENUS DANS L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE FEMININ.

1. Examinons le tableau reflétant l'attrait pour les différents sujets.

a) d'après les résultats obtenus chez les sujets féminins de Subes cet attrait est certainement en relation très nette avec les inté­ rêts de l'enfant et des adultes.

Le succès des maisons très vifs dans le jeune âge, semble décroître peu à peu au profit des fleurs d'abord, des intérieurs ensuite. L'intérêt pour les enfants. faible à 5-6 ans, croît d'abord rapide­ ment pour manifester vers

11-12

ans ime curieuse désaffection et

reprendre chez la femme adulte iin intérêt prédominant. Les animaux semblent ne pas capter d'intérêt particulier pas plus que les paysages la mer et les personnages historiques. Portraits et natures mortes sont impitoyablement rejetés avec une quasi-unanimité tant chez l'enfant que chez l'adulte.

Ces résultats montrent l'existence d'un lien entre les attitudes affectives des individus et leur capacité d'émotion esthé­ tique ce qui ne permet d'ailleurs en aucun cas de nier l'existence de cette dernière.

Les artistes, eux-mêmes, sont particulièrement sensibles à des su­ jets différents: van Dijck se sentait attiré par les raffinements de l'élégance. Millet par l'humble vie des champs,

La connaissance des préférences quant au sujet et suivant les âges est évidemment précieuse pour le maître qui soxihaite amor­ cer une éducation esthétique. Elle lui permettra de créer l'intérêt, de susciter l'émotion, d'apprécier la sensibilité.

Que cette sensibilité au sujet limite l'émotion esthétique dans des frontières très étroites, c'est un fait mais elle n'en sera pas moins un excellent point de départ.

b) d'après les résultats obtenus dans l'Enseignement Technique Féminin.

A première vue, ces résultats paraissent totalement bouleversés. Aucune préférence marquée ni pour les intérieurs, ni pour les en­ fants; les portraits délaissés par les enfants et les adultes de Subes arrivent ici en tête; les natures mortes généralement rejetées dans l'expérience française se classent ici honorablement dans les 2 sections.

Par contre, les fleurs qui étaient appréciées chez Subes ne susci­ tent guère de vif intérêt et si le choix va nettement en décroissant en section non artistique, le sujet est totalement rejeté en section artistique.

Comment expliquer de telles divergences et xin choix incohérent de prime abord?

Pour commencer, je ne crois pas que l'expérience de Subes quant à la sensibilité au sujet puisse être déterminante lorsqu'il s'agit

l66

d'élèves déjà plus ou moins initiées au phénomène esthétique. Un certain entraînement leur a permis d'élargir, d'analyser et d'approfondir leurs réactions primitives et dans une large mesure le sujet d'iin tableau n'est plus pour elles un critère de choix.

Une expérience précédente de choix et de rejets de repro­ ductions de tableaux confirme cette assertion. 21

%

seulement des E. de la section non artistique choisissent pour le sujet, 18^ de

la même section rejettent pour le sujet.

En section artistique, les chiffres baissent encore; 11^ des E, se montrent sensibles au sujet.

Lors de l'application de l'expérience de Subes, j'ai redemandé les raisons du choix et du rejet. Là, encore, les résultats sans être absolument semblables à l'expérience précédente révèlent une ten­ dance identique.

En section non artistique 29% d'E. s'intéressent au choix; en section artistique, le pourcentage se ramène ici à 20^ib.

Enfin, pour en terminer avec ce tableau, j'aimerais

rapprocher les résultats obtenus à

19-20

ans en section non artisti­ que des résultats obtenus à I

5

-I

6

ans en section artistique.

Il y a là, une similitude assez troublante. Si l'importance du sujet ne mérite pas d'être maintenue, d'autres facteurs jouent dans le choix et le rejet un rôle plus significatif; ces autres facteurs ne seraient-ils pas la fonction de la formation reçue?

Le parallélisme entre ces résultats tendrait - me semble-t-il - à confirmer cette assertion.

2. Examinons le tableau reflétant le succès des diverses techniques.

a) d'après les résultats obtenus chez les sujets féminins de Subes.

Le réalisme, d'abord médiocrement prisé, s'affirme de plus en plus nettement à la première place; les primitifs et

1

'impressionnisme

se partagent les suffrages restants; l'interprétation moderne n'ob­ tient jamais de succès, son discrédit semble aller en croissant avec l'âge.

b) d*après les résultats obtenus dans l’enseignement technique féminin.

Alors que presque toute l’activité scolaire tend dans l'enseigne­ ment général à désubjactiver la mentalité de l'élève, à régler son

esprit sur la réalité objective, tout ou presque tout dans l'ensei­ gnement technique féminin cherche à épanouir la richesse de la sen­ sibilité personnelle voire même de l'originalité poussée jusqu'à 1'audace.

Un bouleversement des proportions réelles, un irrespect de la pers­ pective traditionnelle, une outrance deins le choix des couleurs gênent ici beaucoup moins les E.

Et si l'interprétation moderne ne jouit que d'un succès très rela­ tif, je crois que cela est dû particulièrement à 2 oeuvres:

1'Antigracioso de Carra et le Chat de Picasso dont l'insuccès très marqué atténue le caractère représentatif qu'on aurait pu espérer des résultats. Le titre même choisi par Carra montre bien l'inten­ tion de son auteur. Rien d'étonnant à ce que sa réussite ne fausse ici les résultats.

Quant au Chat de Picasso, il cherche à exprimer la laideur et le peintre atteint incontestablement son but. Il n'est pas étonnant que ces oeuvres aient été rejetées de par les qualités mêmes dont elles témoignent.

Il eut été préférable de se limiter à des oeuvres modernes dont les déformations plastiques ont iine raison esthétique et dont la recher­ che d'harmonie, de rythme, de lignes et de volumes ne soient pas volontairement exclues.

3» Examinons le tableau reflétant le succès des divers aspects.

a) d'après les résultats de Subes.

Les couleurs vives et variées jouissent d'une préférence prolongée; ce n’est qu'à 13 ans qu'elles passent au second rang.

Corollairement, les oeuvres aux tons neutres restent tout au cours de l'enfance au dernier rang.

La préférence pour les oeuvres sombres s'affirme catégoriquement à

13

ans.

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