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118 être séparée des conditions qui l'ont fait naître. L'oeuvre d'art

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vaut parce que l'homme imprime de son génie dans la matière.

Nous voici en face d'un deuxième point propre selon Mr COMBET à réixnir la technique industrielle et l'art. Car, bien entendu, xm ouvrage d'ingénieur peut, lui aussi, être une invention. En fait, il peut émouvoir dans la mesure où il apparaît une oeuvre originale, ou il reflète la force imaginative de l'homme.

Mr COMBET vérifie cette proposition en évoquant le Pont du Gard, les hangars d'Orly et les grands barrages. S'ils suscitent notre admiration, c'est parce que ce sont des ouvrages exceptionnels qui ont établi en leur temps, une sorte de record de l'art de l'ingénieur. Ils portent témoignage du pouvoir,du génie humain. C'est l'imagina­ tion inventive, c'est l'audace constructive de ceux qui les édifiè­ rent que nous glorifions.

Et, à ce titre, notre admiration est, comme vous le voyez, de la même nature que celle que nous éprouvons devant une oeuvre d'art.

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Mr COMBET a eu le mérite de dégager dans son exposé les deux pôles d'attraction auxquels les ingénieurs et les artistes sont également sensibles; recherche obstinée de rigueur, soumission au principe d'économie d'une part, effort de création et d'inven­ tion d'autre part: voilà bien deux directions selon lesquelles la technique industrielle et l'art peuvent se rencontrer.

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I. APPORT D'UNE SEMAINE D’ETUDES.

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^» sous la Présidence de Monsieur l'Inspecteur Général LECRENIER, une semaine d'études s'est déroulée à LAEKEN sur la question de l'Education Esthétique par le moyen des arts plastiques à l'Ecole maternelle et à l'Ecole primaire. Nous sommes, évidemment ici, assez loin et de la formation du sens esthétique chez de grands adolescents et de l'Enseignement technique. Cela ne doit cependant pas nous empêcher de relever certaines directives résultant de cette Semaine.

Sans s'égarer dans des considérations philosophiques au sujet de l'idéal esthétique. Madame LIBOTTE retient que 1'Enfant n'a pas du "beau" la même conception que nous.

Elle insiste sur le fait que l'accent doit être mis sur 1'activité créatrice spontanée, révélatrice de la personnalité enfantine.

C'est en traduisant ses émotions par la création libre que l'Enfant acquerra petit à petit la notion des formes, des proportions, qu'il deviendra sensible à l'harmonie des couleurs et s'initiera progres­ sivement aux techniques artistiques.

Il ne peut être question d'inculquer aux enfants un idéal esthéti­ que commun mais de respecter la vision qu'ils ont du monde et de créer en eux le besoin, le culte du beau par le contact permanent avec des choses belles.

Il est intéressant de connaître les possibilités et les difficultés de l'Enfant: il jouit d'une sensibilité très vive, d'un besoin impérieux d'agir, d'une tendance très forte à l'imita­ tion mais ses coordinations motrices sont défectueuses, il ignore les techniques, les machines, les outils.

Le milieu familial et social entraîne de grandes différences indi­ viduelles.

Le rôle de 1' Instituteur sera donc d'organiser un milieu éducatif riche de vie et de possibilité avec organisation très souple de l'emploi du temps, avec création libre impliquant la liberté de choix pour le genre d'activités, pour les matériaux à employer, pour le sujet à réaliser. Mais l'instituteur ne se bornera

pas à créer un climat d’émotion et de confiance, il donnera des conseils techniques, il posera avec tact des questions judicieuses poiir amener l'élève à enrichir son oeuvre.

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Deux autres idées qu'il me paraît utile de signaler furent encore développées devant l'auditoire:

- 1° le rôle des manuels scolaires dans l'éducation du bon goût. La majorité des manuels scolaires sont défectueux dans leur présentation. Monsieur BEN GENAUX indique ce que devraient être: la couverture, le papier, la typographie, le choix des encres, les illustrations des livres pour enfants et des manuels scolaires pour répondre aux exigences du bon goût et pour contribuer à l'éducation esthétique au lieu de la compromettre comme c'est souvent le cas.

- 2° le rôle des constructions et du mobilier scolaires.

Bien que les éducateurs ne puissent malheureusement pas in­ tervenir dans la construction et dans l'aménagement des locaux sco­ laires, maîtres et élèves peuvent tirer parti des locaux dont ils disposent quel que soit leur état, pour embellir et agrémenter leur séjour commun dans leur petit domaine respectif. Une émulation pour­ rait être suscitée entre les écoles et les classes en organisant des concours de jardinets fleuris, de cours d'écoles, et de fenêtres agrémentées de fleurs cultivées et entretenues par les élèves.

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REMARQUE: Je voudrais encore signaler, ici, la brochure éditée par 1'UNESCO: "Art et Education". Elle contient de nombreux et très inté­ ressants articles. Toutefois, plutôt que la formation du sens esthé­ tique proprement dit, elle couvre le domaine de l'enseignement des arts visuels, les différentes méthodes en présence, le matériel utilisé.

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Bien que maintes tentatives soient certainement passées sous silence, je crois ne pas me tromper en considérant que beau­ coup de travail reste à faire pour améliorer l'aspect pédagogique de la formation esthétique.

ENQUETE SUR LE CHOC ESTHETIQUE.

Question posée_aux élèves de 4ème, 5®nie et 6ème années de la section technique.

"Avez-vous éprouvé Txn choc esthétique? Pour quelles oeuvres ou pour quels paysages? Dans quelles circonstances? Si vous le pouvez, ten­ tez d'expliquer ce que vous avez éprouvé".

Explication donnée aux élèves avant de faire répondre à la question. Il n'est pas impossible que devant l'oeuvre d'un Maître, vous n'ayez reçu ce que l'on nomme le "choc" esthétique. Bien des hommes l'ont éprouvé en l'une ou l'autre circonstance sans avoir de préparation artistique.

Voici comment Mr DEULIN décrit ce choc:

"C'est l'ébranlement de la sensibilité brusquement éveillée ou excitée. Un sentiment complexe fait d'étonnement, d'admiration et de joie nous traverse, parfois comme une onde douloureuse, devant les termes mystérieux d'un message, celui que la main du peintre a tracé ou tin autre que nous croyons percevoir".

Notez que dans le plaisir esthétique, tout se ramène d'abord à cette réaction de sensibilité. On peut ressentir ce "choc" à tous les mo­ ments de la vie. Ceux-mêmes qui vivent depuis longtemps dans la fa­ miliarité des chefs-d'oeuvre sont pris d'une intense émotion lors­ qu'ils voient pour la 1ère fois certaines oeuvres.

C'est d'ailleurs pourquoi les organisateurs d'expositions s'ingénient à provoquer le choc chez les visiteurs dès l'entrée. Ils y placent des documents d'une exceptionnelle beauté, ceux qui leur ont paru capables et dignes d'accrocher le regard, d'éveiller l'intérêt, de solliciter la participation active des amateurs de belles choses.

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