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49 "Traité des passions" des analyses dont l'esthéticien fait son

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profit, encore que notre philosophe n'ait pas lui-même explicite­ ment formulé une esthétique.

"Qu'est-ce que le Beau?" "Personne n'en saura jamais rien". Nous voyons que peu à peu du dogmatique platonicien

essentiellement fondé sur l'objectivité du Beau-en-soi, nous passons avec Montaigne et Descartes à une attitude infiniment plus sceptique.

EN CONCLUSION, nous retiendrons:

- l'idée essentielle de ces penseurs annonçant déjà Kant: le primat du goût siir l'idée du Beau-en-soi; dans ce domaine le cartésia­ nisme est déjà un relativisme, alors que sous d'autres aspects, il n'est pas dénué de dogmatisme.

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2. L'INTELLECTUALISME.

La formule néo-platonicienne de "l'unité dans la variété" se retrouve chez LEIBNIZ pour qui les esprits peuvent "produire quelque chose qui ressemble aux ouvrages de Dieu quoique en petit" par la grâce de l'harmonie universelle dans l'acte esthétique" et pour qui l'état artistique se manifeste par "ce je ne sais quoi, ces goûts, ces images des qualités des sens" que sont "les petites perceptions" par "ces miroirs vivants ou images de l'tmivers des créatures, images de la divinité même ou de l'auteur même de la nature, capable de connaître le système de l'univers et d'en imiter quelques choses par des échantillons architectoniques, chaque

esprit étant comme une petite divinité".

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3. LE SENSUALISME ANGLAIS.

Une oeuvre d'un sensualiste anglais se révèle particuliè­ rement intéressante pour le sujet qui nous occupe c'est le "Philoso- phical inquiry into the origin of ours ideas of the sublime and

Chez BURKE, nous retrouvons l'idée du goût, juge infailli ble du Beau, l'idée que le Beau émane de l'instinct social et fait inattendu, une comparaison entre le Beau et le Sublime exprimée en termes qui annoncent déjà FECHNER,

Bien que cette analyse psycho-physiologique paraisse éton nante pour l'époque, nous ne nous y attarderons pas lui préférant l'âge où ces théories témoignent d'une méthode plus scientifique.

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4. BAUMGARTEN (l7l4 - I

762

)

En

1735

» Baumgarten forge le terme d'esthétique, comme théorie de la sensibilité générale , acception que Kant reprendra un peu plus tard.

Comment Baumgarten conçoit-il la sensibilité?

Leibniz considérait que la monade percevait l'univers de 2 meunières:

1°) par des idées claires c'est-à-dire par 1'aperception donnée par l'intelligence.

2°) par des idées obscures c'est-à-dire par la perception, donnée par la sensibilité.

Ainsi, la sensibilité est une forme dégradée de l'intelligence. Il y a une différence de degré entre ces 2 modes de connaissance. Chez Kant, qui reprend la thèse, la différence est plus sensible, elle devient de nature.

Théorie de la connaissance.

Partant de ces données, Baumgarten édifiait une gnoseolo- gie préalable à la métaphysique comportant 2 parties:

1°) une logique: théorie du concept.

2®) une esthétique: théorie de la connaissance sensible. Mais dans celle-ci, il fait ime place spéciale aux perceptions artistiques (Baumgarten y consacre une étude spéciale).

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II.- k_a_n_t.

En tentant ici de résumer la pensée kantienne, je ne puis la présenter que sous une forme simpliste.

En réalité, le grand mérite de KANT est d’avoir soulevé une multitu­ de de problèmes. En fait, il ouvre plus de perspectives qu'il ne propose de thèses rigides: son oeuvre n'est qu'une suite de sugges­ tions à toute esthétique future.

La "Critique du jugement" ou mieux "La faculté de juger" comprend deux parties:

- 1° la Critique du jugement esthétique.

- 2® la Critique du jugement téléologique qui s'intéresse aux causes finales.

Kant y traite du fait esthétique dans son sens moderne. A ce point de vue, la critique du jugement marque une orientation nouvelle.

La première partie seule nous intéresse ici et dans cette partie, la section qui traite de 1'Analytique du Beau dans 1'"Ana­ lytique du jugement esthétique".

Dans le jugement KANT considère detox modalités:

1

°) le jugement déterminant ; qui part de l'universel pour déter­ miner le particulier.

2

®) le jugement réfl^chi^sanjt: qui part du particulier pour déter­ miner l'universel.

Ces 2 jugements forment le jugement en général.

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Ce que KANT a cherché à saisir, c'est le rapport hanno- nieux entre les sens ou mieux entre l'imagination et l'entendement dans le jugement du goût. Procédant à une sorte de description du fonctionnement mental dans l'appréciation des valeurs esthétiques, il s'interdit de se prononcer sur le Beau en soi.

opinions ou des livres, mais, en l'occurence confronter les juge­ ments que nous portons avec les possibilités qui sont les nôtres lorsque nous les portons. Autrement dit, il s'agit d'ériger le contenu de l'intuition sensible, c'est-à-dire le réel directement reçu en propositions valables.

Aussi le beau se trouve-t-il défini par la manière dont nous l'éprouvons, en fait par un accord senti de l'imagination et de

1

' entendement.

Or cet accord, passé au crible des quatre formes fondamentales de la connaissance abstraite ou catégories selon lesquelles toute pensée s'organise (et grâce auxquelles nous nous prononçons sur la qualité, la quantité, la modalité et la relation) permet de caractériser l'adhésion esthétique; KANT nous donne ainsi successi­ vement quatre définitions du jugement du goût:

- 1° Définition du jugement de goût considéré au point de vue de la qualité.

"Le goût est la faculté de juger un objet ou un mode de représentation par la satisfaction ou le déplaisir d'une façon toute désintéressée. On appelle Beau, l'objet de cette satisfaction".

- 2° Définition du jugement de goût sous l'aspect de la quantité. "Est beau ce qui plaît universellement sans concept". Rappe­ lons qu'au sens kantien, le concept ou catégorie est une idée de notre entendement antérieure à toute expérience, et selon laquelle l'activité organise les matériaux de nos sensations. Le beau ne correspond donc, selon KANT, à aucune idée préa­ lablement formée.

- 3° Définition des jugements de goût examinés au point de vue de la relation.

"La beauté est la forme de la "finalité" d'un objet en tant qu'elle y est perçue sans représentation de fin". KANT pose en principe l'idéal de beauté "par l'accord le plus parfait possible de tous les temps et de tous les peuples pour des productions exemplaires". Mais il précise que "le jugement d'après un idéal de beauté ne peut être tin simple jugement de goût" car "un visage parfaitement régulier" est "d'ordi­ naire sans expression" et ce jugement froid et purement intel­ lectuel" ne permet aucun charme sensuel".

- 4° Définition du jugement de goût d'après la modalité.

"Est beau ce qui est reconnu sans concept comme l'objet d'vme satisfaction nécessaire", la nécessité étant ici subjective.

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