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Remaniements de l‟ordre canonique (SVO : sujet-verbe-complément)

le toucher le phrasé c' est des do c' est des variables qui sont complètement gommés (385,F9)

Ici les éléments toucher, phrasé, sont détachés à gauche ; du statut de rhème (ou focus), ils passent au statut de thème dans l‘argument qui suit (c‘est). Ce principe concerne les clivés, les propositions à formes présentatives, les détachements, les extrapositions.

La focalisation :

Les stratégies de focalisation sont intimement liées à la métaphorisation, puisque l‘élément métaphorique est de l‘ordre de l‘apport d‘information nouvelle, donc du focus ou rhème :

Steen introduces the first step of his procedure as the identification of linguistic expressions used metaphorically in the discourse, which he refers to as the ‗metaphorical foci‘. These, he

explains, are expressions that activate concepts "which cannot be literally applied to the referents in the world evoked by the text (Semino 2003:5)

La métaphore est d‘abord appréhendée comme une réalité linguistique, et peut ensuite être interprétée comme une opération de ‗cognitive cross-mapping‘ reliant deux domaines source et cible. Steen (Ibid) dans son analyse linguistique des métaphores qu‘il voit comme un préalable obligatoire à toute étude conceptuelle, emploie le terme de focus métaphorique, qu‘il définit comme étant des expressions qui activent des concepts qui ne peuvent être appliqués littéralement aux référents du monde évoqués par le texte.

Il y a deux grandes familles de focalisation. 1/La focalisation simple

C‘est la focalisation qui correspond à un focus qui vient combler un manque d‘information, ou qui répond à une question. C‘est le type de focalisation qu‘illustrent habituellement les phrases assertives simples:

sure sure yea that that it increases the communication between the audience and er and the band (30, E1)

Ici à la question « does that mean you play better or » la focalisation simple (ou l‘absence de processus de focalisation) fait que le focus correspond canoniquement à la règle par défaut du « end focus », en l‘absence en anglais d‘accent prosodique qui viendrait contrecarrer cette règle. Cela est d‘autant plus évident ici que le sujet et le verbe sont lexicalement vides, ou presque. Le focus est donc le SN ―the communication between the audience and er and the band‖.

2/La focalisation contrastive

Elle peut être de rejet, de correction, de substitution, d‘expansion, c‘est celle qui semble être le processus de prédilection pour les énoncés métaphoriques puisque la métaphore apporte une correction par rapport au sens activé de la topique.

but there will be a smoothness a swagger a style to the American er (334, E12)

Ici le focus, « a smoothness », « a swagger », « a style » se rattache au rhème et s‘oppose aux informations données précédemment sur le topic : « there will be notably a lot more grit and energy going into it in the UK one»

Il y a trois processus de focalisation :

1/ Marquage prosodique :

L‘énoncé demeure syntaxiquement le même que pour la phrase assertive à focalisation simple, mais avec un accent prosodique. Ce marquage ne peut s‘effectuer sur l‘argument SN sujet en français (ou dans de très rares cas d‘emphase). Il peut s‘effectuer sur toutes les positions en anglais.

2/ Modification de l‘ordre des mots : « you but you you inside you 're not you 're not really into it» (28, E1)

3/ Modification à la fois du schéma prosodique et de l‘ordre des mots : « tu sais que t' as des t' as des stops à certains endroits t' as des entrées des sorties mais entre tu fais ce que tu veux (379, F9)»

4.1.13 Terminologie retenue pour exprimer le connu et l’inconnu

Les concepts de thème et de rhème sont retenus avec des oppositions qui suffisent pour que soit assurée la description des organisations informationnelles de l‘oral dans nos corpus, anglais et français. Ainsi le concept de topique peut correspondre ou non à celui de thème. Le topique est inclus dans le thème, c‘est le constituant de plus haut niveau opératoire dans l‘activation de thème. Ce terme paraît incontournable pour une étude qui rencontre peu de structures SVO, et beaucoup de structures où l‘ordre canonique est remanié. Ces remaniements sont équivalents à des stratégies de thématisation et de rhématisation. Comme la thématisation aboutit à un élément thème de type topique, on parlera plutôt de

topicalisation. De même, comme la rhématisation génère des éléments qui, ou bien sont le

nœud de l‘information nouvelle, ou bien viennent contredire des informations actives dans le discours, on parlera de focalisation.

On distingue thème focalisé, topique (the best idea dans l‘exemple ci-dessus tableau 5-5 ) et thème non focalisé, textuel et interpersonnel, que l‘on nommera tout simplement thème. Le rhème est délaissé la plupart du temps au profit du terme focus.

Thème focalisé  topique

Thème non focalisé  thème (tail) Rhème  focus

4.2 Structure informationnelle et prosodie

4.2.1 Matériel utilisé pour les analyses prosodiques : La numérisation du son et le logiciel Praat

Chaque langue utilise des variations de hauteur, en particulier dans la dynamique de la fréquence fondamentale (fo), d‘intensité et de durée (débit). Il est désormais admis qu‘il y a des universaux (règle de l‘alternance Fort/Faible, en lien avec le principe de contour) mais aussi des variations sémantiques, réalisationnelles, et phonétiques dans les structures intonationnelles (Vaissière 2001).

Il est important, dans le cadre de l‘étude, à la fois de cerner les données prosodiques qui peuvent être liées à la métaphorisation dans les deux langues, et de trouver un système de notation et de représentation qui permet de décrire les structures prosodiques du français et de l‘anglais dans une perspective sémantico-informationnelle.

A cette fin, il a fallu déterminer quel serait l‘outil informatique le mieux adapté à cette observation, qui n‘est pas une étude prosodique poussée, mais qui doit cependant fournir des résultats précis et quantifiable, en accord avec la théorie de l‘information esquissée plus haut. Le logiciel le mieux adapté semble être Praat.

4.2.1.1 La numérisation du son. Le transfert des données

Les enregistrements sonores des interviews ont été enregistrés sur MiniDisc. La restitution du signal sonore est très supérieure à celle des minicassettes. Cette qualité de signal permet de considérer une véritable analyse prosodique des EMVs, ce qui n‘aurait pas été le cas avec les minicassettes. Du MiniDisc, il a fallu exporter les données vers un support numérique.

Le transfert s‘opère en reliant le MiniDisc à l‘entrée microphone du PC. Le logiciel d‘acquisition utilisé est Soundforge27

, qui est un logiciel de traitement de son professionnel et qui permet de restituer le signal dans divers formats (wav, MP3). Il faut au préalable effectuer les réglages nécessaires à l‘obtention d‘une qualité de son optimale par rapport au travail que l‘on s‘est assigné. On utilise pour cela l‘expérience de praticiens expérimentés tels Pierre Roublot (2003), et ses conseils de réglage pour obtenir le maximum d‘information sur la fréquence fondamentale. Ensuite il faut régler le niveau de volume de façon à pouvoir obtenir une plage correcte de fréquence et d‘intensité sans qu‘il y ait saturation. Ces réglages doivent être effectués spécifiquement pour chaque interview. Le signal transmis via le câble est électrique et analogique, il est ensuite re-numérisé par Soundforge. On peut estimer que les pertes lors du transfert sont très faibles.

4.2.1.2 La fréquence d‟échantillonnage et la résolution

Plus la fréquence d‘échantillonnage est élevée, et plus les points du signal numérisé sont rapprochés. On suivra donc les conseils prodigués (Roublot 2003) de façon à obtenir une qualité optimale de signal.

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