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Etablissement d’un motif prosodique provisoire CMV (contours métaphoriques vifs) pour l’observation des différentes structures métaphoriques vifs) pour l’observation des différentes structures

er I think the structure has to be there to contain if you like the the pain (43, E1) mais je pense qu’il y avait un verrou à lâcher (226, F5)

4.3.6 Etablissement d’un motif prosodique provisoire CMV (contours métaphoriques vifs) pour l’observation des différentes structures métaphoriques vifs) pour l’observation des différentes structures

informationnelles hébergeant les EMVs

1 Notations choisies

Les focus en français, en anglais britannique et américain présentent un motif prosodique qui comporte une cible tonale haute. Le moment de réalisation du pic dans les contours de la syllabe accentuée varie, selon la langue (très tôt en anglais américain, tôt en anglais britannique orienté vers la gauche, et plus tard en français). Les focus peuvent aussi être des focus « étroits » (narrow focus) et il s‘agit entre autre des emphases, parmi lesquelles on entend distinguer les emphases métaphoriques.

drummer sound like they're talk king some drum oh

Time (s) 0 3.33388 Time (s) 0 3.33388 0 250 Time (s) 0 3.33388 0 250 Time (s) 0 3.33388 10.2 76.5

Fig 45 Prototype d‟accent d‟emphase métaphorique

you know some drummers sound like they 're talking some drummers (139, E4)

Ici il semble y avoir un pic « » sur la première syllabe de Talking qui

la différencie des autres syllabes avec un accent de focus, notamment par son pic intonatif tardif. Les autres focus alentours voient leur pic de fréquence F0 réalisé lors de la première moitié de la syllabe. C‘est au niveau du mot prosodique que les observations auront lieu, et au-delà des motifs intonatifs retenus ci-dessus (L, H, *, %, l) il faudra prendre en compte tous les paramètres prosodiques, ce qui n‘est pas le cas des notations vues jusqu‘ici (L, H, LH*).

Le niveau du groupe prosodique, l‘unité supérieure du mot prosodique, devra aussi être pris

en considération, notamment en français où sa structure fera que l‘emphase métaphorique ne se réalisera pas forcément sur la tête de métaphore.

La fréquence fondamentale du focus intentionnel pour le français est HL* si la montée et la descente sont réalisées sur la syllabe nucléaire, H+ L* si le pic est atteint avant la syllabe. En anglais son motif est H*L, dans le cadre de cette étude contrastive on retiendra HL* pour les deux langues.

Ces paramètres prosodiques comprennent donc en plus des hauteurs tonales, les pics et formes des courbes d‘intensité qui sont aussi la trace de réalisation de focus (Kochanski 2006) et la durée (le débit) qui est une partie intégrante de la réalisation des focus dans les deux langues étudiées, mais surtout des emphases.

Choix des paramètres

On observera les courbes de fréquence mais également celles d‘intensité. Il faut pouvoir observer ce qui se passe sur les syllabes avoisinantes également. Pour conclure, il s‘agira de mettre en perspective les paramètres illustrés par la figure suivante :

Figure 5-21 Paramètres retenus

des re pères Time (s) 0.5 1.5 Time (s) 0.5 1.5 0 250 IS Structure Informationnelle

Fomin Valeur minimale de Fo dans ou en dehors de la cellule à gauche Fomax Valeur en demi-tons du pic de Fo

C1 Temps de la borne gauche de la cellule C2 Temps de la borne droite de la cellule

C1 to

Fomax

Durée de la borne gauche de la cellule jusqu‘au moment du pic C1 to Imax Durée du départ de la cellule jusqu‘au moment du pic d‘intensité Delay/C Temps du pic d‘intensité jusqu‘au pic de Fo

C2- Fo

max/C

Durée qui sépare la borne droite du pic de fréquence (ramenée à la proportion de la durée syllabique)

dF(Fo max-Fomin)

Saut de fréquence représenté par la proéminence

Tableau 29 Paramètres prosodiques sélectionnés pour l‘étude à la suite du tour de la prosodie de l‘anglais et du français

Imax

F0max

Ces données peuvent permettre de définir et de comparer les courbes de proéminence grâce à leurs paramètres prosodiques et non plus par le recours à des paramètres syntaxiques. Ces choix découlent du principe de l‘alignement du début des focus avec le départ de contour d‘une syllabe, et on observe par conséquent les syllabes qui visiblement sont le siège d‘une proéminence de type focale et emphatique, c'est-à-dire présentant une élongation de la durée, une cible tonale assez haute et soutenue. Le paramètre de l‘intensité donnera du relief et un point de repère aux courbes et ne doit pas être laissé de côté. Le paramètre du pic d‘intensité, dont le carré de la valeur est un indicateur de l‘énergie mise en jeu, est surtout intéressant pour apprécier les possibles différences avec le schéma prosodique typique du focus car, par sa distance avec le pic de fréquence, il permet, dès lors que l‘on compare toute donnée avec des valeurs moyennes pour le type de syllabe correspondant (syllabe à voyelle longue, focale et en fin de mot par exemple) et pour un locuteur donné, de mesurer entre autres l‘allongement de la tenue de la syllabe. Ce paramètre du pic d‘intensité fournit un repère pour les comparaisons des réalisations des différents événements des contours prosodiques qui n‘est plus dépendant du départ et de la fin du segment syllabique.

Etablissement de motifs prototypiques

On a pu établir que les métaphores vives, par définition, étaient à la fois focus et emphase. Il est tentant de déduire que s‘il y avait effectivement un profil prosodique résultant de ces deux traits et de l‘implémentations de fonctions qui restent à définir, il pourrait devenir un indicateur de la vivacité métaphorique, étant donné qu‘une métaphore morte, passe inaperçue tant au niveau de l‘encodeur qu‘à celui du décodeur. Quels sont les motifs qui vont servir de dépisteur selon la position dans l‘énoncé pour les différents dialectes ? L‘établissement de courbes moyennes de focus restreints pour les différents cas de figure rendra possible l‘observation des déviations des contours des métaphores vives potentielles par rapport à celles-ci.

Toute donnée prosodique ne fournit d‘indication quant à sa charge emphatique que dans la mesure où elle est ramenée à une comparaison avec une valeur moyenne. On prendra comme moyenne, le focus étroit. Cela à la fois pour des raisons intrinsèques à la définition même de la métaphore vive, comme il a été souligné, et pour des raisons d‘observations des données prosodiques obtenues à l‘aide du logiciel Praat, qui ont corroboré le fait que les métaphores d‘une quelconque vivacité sont aussi focus, et à des degrés variables, des emphases.

Que ce soit dans le contexte d‘interviews comme celles conduites pour la constitution du corpus, ou de tout autre genre discursif, une métaphore vive qui ne serait pas articulée comme telle, à savoir avec une certaine emphase, serait difficilement décodable par l‘allocutaire. Ainsi en lisant, sans connaître le contexte, n‘importe lequel des énoncés considérés comme innovants métaphoriquement avec une intonation qui serait dictée par la syntaxe, donc sans focus restreint, on échapperait au sens intenté par le locuteur : «what 's the word I 'm looking

a very sort of er what 's the word I 'm looking for a very male kind of thing (21,E1) » Il y a

réellement, dans les EMs du corpus oral, une recherche avouée de nouveaux usages lexicaux, une quête représentative.

Sans l‘emphase, on comprendrait ici que la musique dont le locuteur parle à cet instant est une musique qu‘écoutent de préférence les hommes, or ce qu‘il semble vouloir signifier en réalité, c‘est que la musique elle-même a un aspect masculin, ce qu‘il confirme à plusieurs reprises en employant les termes « hard», «a raw edge».

Quels sont les schémas prosodiques moyens pour les différentes positions dans le mot et dans la phrase, pour les différents locuteurs et les différents dialectes, les mesures étalons en

quelque sorte, à l‘aide desquelles la trace de métaphoricité prosodique va être évaluée, c'est-à-dire le degré d‘emphase ? Il faut les établir. On verra ensuite dans quelle mesure on peut assimiler cette emphase à un indicateur de métaphoricité.

Il faut donc calculer les motifs moyens pour chaque cas de figure. En se fondant sur les grandes lignes du tour d‘horizon des données théoriques sur la prosodie des deux langues, il apparaît judicieux d‘établir selon les dialectes, et uniquement pour les locuteurs pour lesquels il y a suffisamment de données, les critères suivants :

En ce qui concerne les locuteurs anglais britanniques et américains :

L Nterm Syllabe longue non-terminale

L Term Syllable longue terminale (mot et fin de phrase) S Nterm Syllabe courte non-terminale

S Term Syllabe courte terminale

Pour les locuteurs français l‘accent de focus se produit sur tout le mot mais semble être majoritairement observable et comparable sur la dernière syllabe à voyelle voisée, on établira donc des motifs et caractéristiques moyennes pour les syllabes de fin de groupes rythmiques, et pour celles qui ne sont pas en fin de groupe

 Nterm

 Term

Les caractéristiques moyennes prises en compte pour ces calculs de prototype et qui seront aussi celles déterminées pour les noyaux des EMs que l‘on retrouvera à chaque mention des données prosodiques sont :

Fomin Fomax

Fo

max-Fomin C2-C1 C1 to Imax

C1 to

Fomax Delay F-I C2-Fomax/C On cerne ainsi la montée tonale, la durée syllabique en arrêtant celle-ci à la frontière droite du voisement de la voyelle (C2-C1), la distance du pic d‘intensité et de fréquence à la frontière gauche, l‘écart entre ces deux pics ramené à la durée syllabique (delay F-I), et la distance entre le pic de fréquence fondamentale et la frontière droite ramenée à la durée syllabique (C2-Fmax/C).

Exemple de calcul

L‘exemple de l‘anglais américain utilisé plus haut peut illustrer les observations et analyses pratiquées dans le chapitre suivant:

You can definitely like think of like elements you know what I mean some drummers play like real rock hard you know what I mean real real earthy some drummers play real fluent you know and real like and real like you know more like water some drummers play like real

windy you know what I mean where it's like you know everything everything is flowing but

it's real you know what I mean as oppose to like water where it's like real it's real strong you know but it has it still has the fluidity you know so like you know it is like I mean you could take like you know every element there is fire uhu (127,E4)

Le locuteur procède ici à une série de comparaisons et métaphores qui autorisent une comparaison et une tentative de vérification de la corrélation métaphoricité-prosodie. Les termes retenus pour cet énoncé sont :

rock S Term earthy L Nterm fluent L Nterm water L Nterm windy S Nterm flowing L Nterm strong S Term fire L Term

Les quatre types de possibilité sont représentées et il faut donc comparer avec les valeurs moyennes qui ont été calculées pour chaque type pour le locuteur A4, afin d‘apprécier les déviations des contours des EMVs. Ces déviations sont calculées en pourcentage de variations de la valeur moyenne, un écart par rapport à la moyenne, soit pour la durée syllabique Crock :

E (Crock ) = Crock /Cmoyen x 100

Les valeurs moyennes ont été calculées pour le locuteur : F0

max-F0min C2-C1 Delay F-I C2-Fmax/C position 3,9325 284 0,03701201 0,34288452 L Nterm 2,92 369 0,04607046 0,40108401 L Term 3,14285714 258,428571 0,20904721 0,28956325 S Nterm

3,015 250 -0,68 0,434 S Term

On obtient les valeurs de déviation exprimées en pourcentage ou bien de la variation moyenne de fréquence fondamentale E(d F0) ou bien de la durée totale de la syllabe considérée (E(C2-C1), E(Delay/C),et E(dC2)).

token Morph lsa E(d F0) E(C2-C1) E(Delay/C) E(dC2)

flowing 1c 0,04 -25,3146853 -11,6197183 18,2111496 -7,99363104 rock 3d 0,1 -35,0248756 9,2 20,3531136 -4,93846154 earthy 3d 0,06 -24,8315321 5,63380282 5,96546567 -5,28845176 windy 3d 0,06 176,786364 20,9302326 -9,904721 -22,9563252 fluent 3d 0,03 112,39726 20,8672087 -4,607046 16,1915989 water(2) 3d 0,02 2,19961856 -1,76056338 -3,701201 -3,28845176 strong 3d 0,11 -45,1741294 68,8 -5,4 26,4 fire 3d 0,06 -37,6369863 14,0921409 81,592954 -40,1084011 Tableau 30 Exemple de classement des données prosodiques

Les écarts les plus notables font ressortir quatre classes.

1/ le terme qui ne s‘éloigne pas significativement de la moyenne water, qui est la sixième utilisation par le locuteur, est donc thématique.

2/Deux termes windy et fluent présentent des sauts de fréquence deux fois plus importants que la moyenne, du même coup, leur durée est aussi nettement augmentée, et cela est logique vu l‘équation qui établit que la durée est une fonction affine du saut de fréquence.

3/ Cinq termes présentent des sauts de fréquence anormalement bas, et cela de façon significative, flowing, rock, earthy, strong, fire.

4/Un terme « fire », présente à la fois ce saut de fréquence anormalement bas, mais aussi une inversion des tendances au niveau des pics d‘intensité et de fréquence. Le pic d‘intensité est tout à fait à gauche et celui de fréquence collé à la frontière droite de la syllabe.

Mis à part « strong » qui n‘est pas une métaphore vive, on est en présence de deux catégories d‘emphase, celles qui correspondent aux caractéristiques des focus étroits relevées par Xu, une augmentation du saut de fréquence entraînant une augmentation de la durée syllabique sans que la position du pic de fréquence ne change de façon significative.

La deuxième catégorie d‘emphase semble être réalisée par une baisse du saut de fréquence, et un changement de l‘arrangement respectif des pics de fréquence et d‘intensité plus ou moins prononcé.

C‘est le cas de flowing, rock, earthy, fire. Les quatre baisses de saut de fréquence correspondent à une augmentation du retard de pic, ce qui n‘est pas le cas strong, qui n‘est pas une métaphore. Cette stoechiométrie des paramètres prosodique se reconnaît à l‘oreille. Elle semble correspondre à l‘expression d‘une recherche de sens, ce qui n‘est pas le cas de windy et de fluent qui sont des emphases bien marquées mais classiques pour le locuteur.

Cela se voit de façon nette en superposant les courbes de rock et celle des valeurs médianes :

rock Time (s) 7.9 8.4 Time (s) 7.9 8.4 0 250 rock ve ry Time (s) 4.83 5.33

Figure 46 Superposition de contours avec Praat

La courbe (rock) de fréquence s‘élève lentement jusqu‘à la frontière de la syllabe ce qui n‘est le cas ni pour la courbe en bleu (au dessus) qui est la valeur médiane pour les syllabes courtes terminales, et dont le gradient de fréquence est plus fort avec une baisse en fin de syllabe, ni pour la courbe verte (Monday gras). Ces tendances sont-elles présentes pour les autres positions ?

ear- thy Time (s) 2.67 3.17 ear- thy flow wing flow wing Time (s) 0.33 0.83 fi re Time (s) 421.53 422.03 0 250 Time (s) 421.53 422.03 67.46 79.96 wa ter Time (s) 421.53 422.03

Figure 47 Positionnement par rapport à des contours moyens

Par rapport à la courbe moyenne de fréquence pour les syllabes longue non terminales (en vert), qui finit en cloche, earthy et fire sont atypiques, surtout dans le cas de earthy et de fire qui paraissent plus innovante comme métaphore que flowing qui est lexicalisé. On retrouve, comme pour le cas de figure précédent, un gradient assez faible, qui semble finir en palier, ce qui a pour incidence d‘éloigner proportionnellement le pic de fréquence qui est déplacé vers la borne droite de la syllabe, patr rapport au pic d‘intensité, qui lui est remarquablement invariant. Les contours de flowing sont typiquement de focus, avec une durée syllabique inférieure à la moyenne. Quant à windy et fluent, leurs contours diffèrent peu de ceux du motif moyen pour le locuteur (en vert) :

WINdy Time (s) 17.44 17.94 WINdy Time (s) 12.51 13.01 FLUent Time (s) 421.530 422.03 250 Time (s) 421.53 422.03 67.46 79.96 wa ter Time (s) 421.53 422.03

Figure 48 comparaison des différents types d‟emphases

Il y a une emphase qui correspond à un focus hypertrophié. On retiendra donc à ce stade les caractéristiques suivantes pour l‘anglais américain de ce locuteur :

 Allongement de la durée syllabique sans hausse de saut fréquentiel

 Ecart entre le pic de fréquence et le pic d‘intensité.

L‘étude systématique des EMs par structure informationnelle va permettre d‘affiner ces caractéristiques, et si toutefois elles s‘avèrent ne pas être l‘effet de quelques locuteurs, de tenter ensuite de comprendre les fonctions qui sont en jeu dans de telles réalisations prosodiques, qui sont discriminantes par rapport à celles de simples focus restreints.

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