• Aucun résultat trouvé

4.1 Cadre théorique de l’analyse contrastive des structures récurrentes présentes dans les énoncés métaphoriques à l’oral récurrentes présentes dans les énoncés métaphoriques à l’oral

4.1.7 Les fonctions de la communication dans le cadre de l’étude :

La fonction référentielle

Elle concerne le référent auquel renvoie le message, la situation concrète dont parle le message. Il s'agit de la fonction informative de tout langage. Elle est particulièrement importante dans le cadre d‟enregistrements oraux qui peuvent avoir lieu après, ou pendant un concert, où il y a une situation référentielle omniprésente. Les métaphores in absentia où le ‗comparé‘ est absent font ‗référence‘ à un thème global (et non à un thème dans son sens en linguistique informationnelle) absent dans la chaîne des mots. Il y aurait là deux types de référents.

Il y a un référent musical réel, le repère spatio-temporel dans lequel l‘entretien a lieu le concert ou le club de jazz. La moitié des entretiens sont dans ce cas de figure. Mais pour tous les entretiens, il y a une situation où tout ce qui est dit fait référence au fait que les locuteurs savent que le thème à développer est la musique. Même lorsque les discussions ont lieu dans une salle neutre, il y a avant même que le premier mot soit prononcé une situation linguistique, un repère thématique.

La fonction expressive

Elle concerne l‘instance d‘énonciation et comprend tout ce qui n‘est pas directement codé par la chaîne des mots : attitude, émotion, affectivité par rapport au message. On y inclut intonation, timbre de la voix, accent prosodique etc. pour ce qui est du langage parlé. Là encore l‘intonation est prise en compte, elle est entre autre la manifestation de surface des émotions et attitudes que le langage colporte et co-porte parallèlement au sens qui serait le résultat de la chaîne de mots dénuée d‘intonation (message écrit). Cette analyse de l‘intonation propre au type d‘énoncé considéré semble incontournable dans le cadre d‘une perspective contrastive où les deux langues considérées n‘ont pas exactement les mêmes règles prosodiques. Le choix des mots, leur allitération paraît aussi important dans le cadre d‘énoncés métaphoriques. « a lot more gritty and there 's a lot of there 's a harder edge to British blues than there is to American blues» ( 315, E12)

Le choix du terme « gritty » (rocailleux) et de celui de « edge » (rebord) semble participer au sens. Les consonnes [gr] suivis des voeyelles courtes [i] et [e], puis des explosives [t] et [dg] semblent mettre en scène, illustrent le sens même de gritty. Tout cela est néanmoins subjectif, et ce sont là de très rares cas dans le corpus dont on ne tiendra pas compte car ces qualités formelles des termes métaphoriques ne semblent pas affecter davantage les métaphores que les usages littéraux.

La fonction conative

Elle concerne le destinataire : le langage comprend une visée intentionnelle (en partie seulement) et une volonté d‘affecter le destinataire. Euripide illustrait l‘idée que les mots sont des actes, en affirmant que ‗la langue est plus forte que la lame‘. « Le pouvoir des mots, les mots qui blessent » tous ces aphorismes illustrent bien le fait que le choix des mots affectent l‘allocutaire. Le vocatif, l'impératif, l‘apostrophe et les déclaratifs sont de cet ordre. Dans une étude sur la métaphore, cette fonction est essentielle dans la mesure où la génération d‘une métaphore vive crée un nouveau concept, qui est susceptible d‘altérer la conception du monde du destinataire. Cette fonction conative de la métaphore a été largement étudiée. On peut mentionner les récentes études de Charteris-Black, et J, Musolff, A, sur l‘influence des métaphores employées pour l‘euro :

Metaphors that describe euro trading in terms of (1) up/down movement and (2) health, characterise financial reporting in both English and German. However, English reporting also employs many combat metaphors in which the euro is an active agent. This is represented by a conceptual metaphor: EURO TRADING IS COMBAT. However, German reporting characterises the euro as a passive beneficiary of the actions of institutional bodies (banks and governments). The pragmatic approach to metaphor highlights the rhetorical importance of metaphors because they influence opinions.(Charteris-Black 2003:1)

Que l‘euro soit décrit comme un agent actif ou un bénéficiaire passif des corps institutionnels, ces métaphores ont, en autres, pour but d‘influencer l‘opinion du public.

La fonction conative est la composante perlocutoire de l'énoncé (son effet attendu sur le destinataire mais aussi son effet sut le destinateur, soulagement, plaisir etc.). La composante illocutoire est la forme choisie pour l‘acte locutoire (question, ordre, hésitation)

Dans l‘acte locutoire qui consiste à produire des métaphores vives à l‘oral, il est intéressant d‘examiner la nature de l‘acte illocutoire qui accompagne cette production, et qui, c‘est notre hypothèse, est différent de l‘acte illocutoire qui accompagnerait l‘utilisation du même, ou des mêmes termes dans leur sens lexicalisé, non métaphorique.

La fonction phatique

Il s‘agit d‘établir la communication, de maintenir la liaison et l'attention entre les interlocuteurs. Ce sont les efforts d‘efficacité de conditions optimales pour le bon déroulement de la communication. Dans le cadre de conversations orales, d‘interviews, les changements de profondeur de signification ponctués par des hésitations, des pauses sont de l‘ordre de cette fonction. Cette fonction est directement liée à la production de métaphores vives qui mettent l‘emphase sur un concept. Elle se manifeste de façon similaire dans les deux langues. On peut, à partir du corpus, distinguer deux composantes de cette fonction phatique.

1/ Les marqueurs discursifs

C‘est la composante lexicale de la fonction phatique. Elle est particulièrement importante dans la détection des métaphores vives qui en sont souvent précédées ou suivies. Il est primordial de décider en anglais, si « like » introduit un syntagme prépositionnel comparatif, ou s‘il est un simple marqueur discursif.

Time: énoncé: fonction

65.767 was singing with the radio and she 's like is that your voice and I 'm like

marqueur 65.767 like is that your voice and I 'm like yeah she 's like I thought that was marqueur 65.767 voice and I 'm like yeah she 's like I thought that was the radio I 'm marqueur 65.767 I thought that was the radio I 'm like ah ah it 's like the best compliment marqueur 1566.703 whenever I hear it and it 's just like it has nothing to do with musical

directions

marqueur (…) (…)

1575.837 tired or anything like that it 's just like in my head it 's how I picture équivalence

1575.837 my head it 's how I picture it like I hear the music and I can picture Marqueur/ métaphore 1126.575 O ah ouais ouais see it 's got like a real up beat kind of West Indies Marqueur/ métaphore

Tableau 21 Instances de « like » dans un entretien en anglais américain (Extrait)

Dispersées entre de nombreuses occurrences de « like » marqueur discursif, on en trouve certaines en tant que prépositions d‘équivalence (=as if), et pour certaines métaphores qui sont précédées de like en tant que marqueur, c‘est l‘intonation qui semble permettre de différencier les deux emplois. Il y a un accent tonique lorsqu‘il est marqueur. Cela paraît logique, il en est de même pour les autres marqueurs dans les deux langues (you know, in fact, tu vois, ben, un

peu…).

2/ Les marqueurs intonatifs

Cette dernière observation à propos de l‘intonation des marqueurs discursifs illustre l‘absence de frontière claire entre marqueurs intonatifs et marqueurs discursifs, qui semblent plutôt être deux pôles que deux sous-ensembles bien distincts de la fonction phatique.

En effet, il y a certes des éléments de la fonction phatique qui sont purement et clairement intonatifs et prosodiques : les pauses, les emphases sur interjections. Mais les emphases, notamment celles qui nous intéressent plus particulièrement et qui portent sur les têtes de métaphores vives, agissent conjointement aux termes sur lesquels elles portent, et sont dépendantes de la nature informationnelle du terme emphatique, et de sa sémantique. Il est rare de trouver une emphase sur un déterminant bien que ce soit possible (pour rectifier le genre ou le nombre).

La fonction métalinguistique

La fonction métalinguistique consiste à opérer une rétroaction du langage sur lui-même. C‘est la langue qui explique la langue : « tu vois » « ce que je veux dire » sont des manifestations de cette fonction. En anglais américain, on trouve notamment de façon assez fréquente dans notre corpus : « you know what I mean ». Il s‘agit de s‘assurer que le code utilisé est bien le

même pour destinataire et destinateur : « I don't know if you like max you know as as as far as it can go if you like or as low as it can go, 34, E1»

Les marqueurs discursifs introduisant les métaphores sont également la trace de cette fonction métalinguistique, mais ce ne sont pas les seuls schémas possibles de manifestation de cette fonction métalinguistique. L‘éclairage sur la langue peut aussi se produire par les ruptures dans le flot informationnel et les contours prosodiques, qui ont une fonction de signalisation et seront définis à la suite de cette exploration des structures informationnelles.

La fonction poétique24

C‘est la forme du message lui-même. Sa musicalité et sa physicalité. Elle peut être conçue comme l‘organisation des valeurs sonores des éléments d‘information, qui peut prévaloir. La relation entre fonction poétique et fonction référentielle est une corrélation inverse puisque le message est alors centré sur lui-même. Plus le message fait référence à lui-même par des rimes, des allitérations moins il se réfère au contexte (fonction référentielle), tout comme la fonction expressive.

Outline

Documents relatifs