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LE RECUL DU CHÔMAGE DANS LA ZONE EURO AU COURS DES DERNIÈRES ANNÉES

Au cours des neuf dernières années, l’emploi dans la zone euro a progressé de 1,3 % par an, en moyenne. Depuis le deuxième trimestre 2003, le taux de chômage de la zone euro a baissé de 1,5 point de pourcentage pour revenir à 7,2 % en décembre 2007. Cette évolution s’explique non seulement par la reprise économique en cours mais également par l’effet de la persistance d’une évolution modérée des salaires ainsi que par les réformes du marché du travail dans la zone euro.

S’agissant des évolutions du chômage au cours des dernières années, il est possible de distinguer deux périodes (cf. graphique A). La première, au cours de laquelle le taux de chômage a poursuivi une lente progression, malgré l’accélération de

l’activité, s’étend de mi-2003 à début 2005.

Elle succède à une période où le taux de chômage s’était fortement accru, passant d’un point bas de 7,8 % mi-2001 à 8,7 % mi-2003.

La seconde période, au cours de laquelle le taux de chômage a fortement diminué dans un contexte de croissance économique soutenue pour revenir à des niveaux qui n’avaient plus été enregistrés depuis le début des années quatre-vingt, s’étend de début 2005 à 2007.

En données absolues, le nombre de chômeurs a diminué de près de 1,6 million de personnes depuis juin 2003, ce qui a permis d’absorber la hausse enregistrée de mi-2001 à mi-2003. Le présent encadré examine le recul du chômage dans la zone euro depuis 2003, en s’attachant notamment aux évolutions en fonction de l’âge, du sexe, des qualifi cations et de la durée.

Graphique A Taux de chômage de la zone euro et croissance du PIB

(en pourcentage ; variations annuelles en pourcentage)

2007 2005 2003 2001 1999 1997 1995 1993

5,0 4,0 3,0 2,0 1,0 0,0 -1,0 -2,0 -3,0 11,0

10,5 10,0 9,5 9,0 8,5 8,0 7,5 7,0

Croissance du PIB en volume (en rythme annuel ; échelle de droite) Taux de chômage (échelle de gauche)

Source : Eurostat

Note : Chômage en pourcentage de la population active

La forte croissance de l’emploi explique en grande partie la diminution du chômage La diminution du chômage trouve son origine dans la croissance vigoureuse de l’emploi. L’emploi total a progressé à un rythme trimestriel de 0,3 % en moyenne depuis mi-2003, contre seulement 0,1 % entre mi-2001 et mi-2003. Cela correspond à une augmentation de plus de 7,5 millions de personnes employées. Au niveau sectoriel, le secteur des services est à l’origine de près de 85 % de la hausse de l’emploi, le reste résultant de créations d’emplois dans le secteur de la construction.

L’emploi dans l’agriculture et dans l’industrie hors construction a continué d’affi cher une tendance à la baisse.

Il est intéressant de souligner que la baisse du chômage est intervenue dans un contexte de hausse continue de la population active, même si certains signes de décélération sont apparus au cours des deux dernières années. En raison essentiellement de la progression du taux d’activité, la croissance de la population active est demeurée soutenue depuis début 2003, s’établissant à un taux annuel moyen légèrement supérieur à 0,9 %. En d’autres termes, le dynamisme de l’emploi depuis 2003 a non seulement permis d’absorber la hausse de la population active mais a également entraîné une baisse signifi cative du chômage.

Tous les groupes bénéfi cient des améliorations sur le marché du travail

Tous les groupes concernés ont enregistré des baisses de leur taux de chômage depuis 2003, notamment les catégories les plus affectées par un chômage élevé, à savoir les jeunes et les femmes. Toutefois, les différences entre les groupes en matière de taux de chômage sont encore signifi catives (cf. tableau).

Le chômage des jeunes (âgés de moins de 25 ans), qui est près de deux fois plus élevé que le taux de chômage global dans la zone euro, a diminué, revenant de 16,5 % en juin 2003 à 14,3 % en décembre 2007. Dans l’ensemble, près du tiers de la baisse totale du chômage est imputable à ce groupe. Le taux de chômage des femmes a baissé de 1,9 point de pourcentage, pour s’établir à 8,0 %, entre juin 2003 et décembre 2007, fl échissement nettement plus marqué Taux de chômage de la zone euro en fonction du sexe, de la tranche d'âge et du niveau de qualification

(en pourcentage ; en points de pourcentage)

Âge 2003 2005 2007

Variation 2003-07

Ensemble Plus de 15 ans 8,7 9,0 7,2 -1,5

Hommes Plus de 15 ans 7,7 8,2 6,5 -1,2

Femmes Plus de 15 ans 9,9 10,0 8,0 -1,9

Jeunes 15-24 16,5 17,6 14,3 -2,2

Seniors 55-64 7,4 7,5 6,1 -1,3

Niveaux de qualifi cation 25-64

Inférieur au niveau d'enseignement

secondaire 10,3 10,2 9,1 -1,2

Niveau d'enseignement secondaire au

minimum 7,7 7,9 6,2 -1,5

Niveau d'enseignement supérieur 5,2 5,0 4,0 -1,2

Ratio de chômage à long terme Plus de 15 ans 44,2 45,4 44,4 0,2

Source : Eurostat

Note : Les données pour 2003, 2005 et 2007 se rapportent respectivement à juin, mars et décembre et sont tirées des statistiques de taux de chômage harmonisé pour toutes les catégories excepté les seniors, la ventilation par niveau de qualifi cation et le chômage à long terme pour lesquels les données se rapportent à mars dans tous les cas et sont tirées des données issues de l'enquête de l'UE sur la population active.

que celui enregistré pour les hommes. Ces deux groupes, les jeunes et les femmes, ont continué de bénéfi cier de l’assouplissement des réglementations applicables aux contrats à durée déterminée et de l’introduction de mesures visant à promouvoir l’emploi à temps partiel, qui ont accru leur employabilité. Ils ont également profi té de la hausse structurelle de l’emploi dans le secteur des services.

De façon moins positive, le ratio des chômeurs de longue durée par rapport au nombre total de chômeurs est resté globalement inchangé entre 2003 et 2007, à un niveau légèrement supérieur à 44 %, ce qui est très élevé par rapport à d’autres zones économiques. Toutefois, le ratio des personnes sans emploi depuis plus d’un an par rapport au chômage total a diminué de 1,0 point de pourcentage depuis 2005. Cela indique que les personnes appartenant à ce groupe bénéfi cient de la reprise économique avec un certain décalage. Ainsi que le montre la diminution tendancielle, les chômeurs de longue durée bénéfi cient également des réformes du marché du travail visant notamment à améliorer l’employabilité des groupes les plus vulnérables et à accroître les incitations à travailler.

L’adoption de réformes supplémentaires et la poursuite de la modération salariale sont nécessaires pour favoriser une nouvelle diminution du chômage

Globalement, la diminution du chômage depuis mi-2003 a été importante. Outre la modération salariale, la poursuite durable de cette baisse au cours des prochaines années nécessitera de nouvelles réformes des marchés du travail et des produits de la zone euro. La Commission européenne a récemment établi une base de données (appelée LABREF), qui recense les principales caractéristiques des politiques initiées depuis l’année 2000, en se concentrant sur leur conception, leur portée et leur durée1. Le graphique B montre que le nombre total des changements de politique sur les marchés du travail de la zone euro s’est élevé en moyenne à 98 mesures mises en œuvre entre 2000 et 2006. Ces mesures portaient essentiellement sur les politiques actives du marché du travail (notamment les initiatives concernant les services publics pour l’emploi et la formation), suivies par les systèmes de retraite (concernant notamment le montant et les critères d’éligibilité) et la fi scalité du travail (sous la forme de politiques touchant principalement l’imposition sur le revenu et les cotisations sociales des employeurs).1

Même si plusieurs pays de la zone euro ont réalisé des progrès dans l’adoption et la mise en œuvre des réformes structurelles, de nouveaux efforts sont nécessaires dans un certain nombre de domaines. Les réformes doivent notamment permettre d’accroître les opportunités d’emploi pour les jeunes et les femmes. Il est donc essentiel que chaque pays de la zone euro s’attache à éliminer les distorsions de marché et à mettre en œuvre de façon rigoureuse les Programmes nationaux

1 Les réformes ont été classées selon huit grands axes, couvrant la fi scalité du travail, les systèmes d’allocations chômage (ainsi que les autres prestations sociales), les programmes actifs du marché du travail, la protection de l’emploi, les régimes de retraite, les négociations salariales, l’organisation du temps de travail, les politiques de migration et la mobilité de la main-d’œuvre ; au sein de ces grands domaines, un ensemble de 36 domaines d’intervention est analysé.

Graphique B Intensité des réformes dans la zone euro 1) et distribution par type de réforme, 2000-2006

(nombre de réformes mises en œuvre)

2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000

120 100 80 60 40 20 0 120

100 80 60 40 20 0

PAMT

Immigration et mobilité de la main-d'œuvre Protection de l'emploi

Fiscalité du travail, systèmes de retraite, allocations chômage et prestations sociales Négociations salariales

Temps de travail

Source : Calculs de la BCE d'après la base de données LABREF 1) Comprend la Slovénie.

La croissance de la productivité du travail dans l’ensemble de l’économie, mesurée par le PIB en volume divisé par l’emploi total, n’a été que de 0,8 % en 2007, après 1,3 % en 2006, où un record avait été atteint au quatrième trimestre, avec un taux annuel de croissance de 1,6 %.

L’accélération observée en 2006, largement liée à la reprise conjoncturelle de l’économie de la zone euro, s’est avérée de courte durée et le taux de croissance annuel est retombé à 0,6 % au quatrième trimestre 2007.

2.5 LES ÉVOLUTIONS BUDGÉTAIRES

POURSUITE DE L’AMÉLIORATION BUDGÉTAIRE EN