• Aucun résultat trouvé

ÉVOLUTIONS DES PERCEPTIONS ET ANTICIPATIONS D’INFLATION

Eu égard à la poussée de l’infl ation globale vers la fi n de 2007, les perceptions et anticipations d’infl ation sont devenues des facteurs clés en termes d’évaluation des évolutions futures de l’inflation. Mesurée par la Commission européenne, la perception qualitative de l’infl ation par les consommateurs sur les douze mois écoulés s’est signifi cativement accrue au second semestre de 2007 en raison de la hausse de l’infl ation réelle, qui a atteint des niveaux qu’elle n’avait plus affi chés depuis la période qui a suivi le passage à l’euro en janvier 2002 (cf. graphique 29) 6. Contrairement à 2002, les

6 Pour plus d’informations, cf. l’encadré intitulé Évolutions récentes des perceptions et des anticipations d’infl ation par les consommateurs dans la zone euro du Bulletin mensuel de la BCE de novembre 2007

Graphique 28 Évolution des prix de l’immobilier résidentiel dans la zone euro

(variations annuelles en pourcentage ; données annuelles)

2007

Source : Calculs de la BCE à partir de données nationales non harmonisées

Note : Les données pour 2007 portent sur le premier semestre de l’année.

anticipations d’inflation des consommateurs pour les douze mois à venir ont progressé, certes moins rapidement, au second semestre de 2007.

De même, les informations fournies par les prévisionnistes professionnels ont fait apparaître que les anticipations d’infl ation à long terme se sont maintenues à 1,9 % selon les prévisions du Consensus économique d’octobre 2007 et ont atteint 2 % d’après le baromètre de la zone euro de janvier 2008 et l’enquête de la BCE auprès des prévisionnistes professionnels du premier trimestre de 2008. Par ailleurs, les points morts d’infl ation dérivés des obligations indexées à l’infl ation et des swaps dans la zone euro se sont inscrits en hausse après septembre 2007, ce qui laisse supposer que les anticipations d’infl ation ou les primes de risque liées à l’infl ation se sont accrues sur les marchés fi nanciers (cf. également la section 2.2 du présent chapitre).

2.4 LES ÉVOLUTIONS DE LA PRODUCTION, DE LA DEMANDE ET DU MARCHÉ DU TRAVAIL ÉVOLUTION FAVORABLE DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN 2007

Les évolutions économiques ont été globalement favorables en 2007, même si la croissance s’est légèrement ralentie en cours d’année. La croissance du PIB en volume de la zone euro s’est établie, en moyenne, à 2,6 % en 2007, soit un niveau légèrement inférieur à celui de 2,8 % enregistré en 2006 et supérieur aux taux de croissance des années précédentes (cf. graphique 30).

Le ralentissement de la croissance du PIB en 2007 est essentiellement imputable aux évolutions de la consommation privée et de l’investissement résidentiel. La contribution des exportations nettes à la croissance du PIB a été

Graphique 30 Contributions à la croissance trimestrielle du PIB en volume

(contributions trimestrielles en points de pourcentage ; données cvs)

2007 Demande intérieure finale 2) PIB en volume 1)

Sources : Eurostat et calculs de la BCE

Note : Les données se rapportent à la zone euro intégrant Chypre et Malte.

1) Variation en pourcentage par rapport au trimestre précédent 2) Défi ni au sens de la demande intérieure hors variations des stocks

Graphique 29 Perceptions et anticipations qualitatives d'inflation des consommateurs de la zone euro

(solde d'opinions ; cvs)

Janvier 2002 : passage à l'euro fiduciaire

Source : Enquêtes de la Commission européenne auprès des chefs d'entreprise et des consommateurs

Note : Les données se rapportent à la zone euro intégrant Chypre et Malte.

de 0,4 point de pourcentage, soit le double du niveau de 2006 (cf. tableau 3).

Parmi les facteurs qui sous-tendent ce ralentissement, hormis l’incidence ponctuelle du relèvement de la TVA en Allemagne, l’incidence négative de la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie sur le revenu réel disponible des ménages et sur la confi ance des consommateurs et des chefs d’entreprise a été particulièrement importante. Ces évolutions infl ationnistes et, par la suite, les perturbations fi nancières qui ont démarré en août en liaison étroite avec la crise des prêts hypothécaires à risque (subprime) aux États-Unis, ont contribué à la détérioration des anticipations des consommateurs et des chefs d’entreprise au second semestre 2007. Par ailleurs, la dégradation des marchés de l’immobilier résidentiel de plusieurs pays de la zone euro a entraîné un ralentissement de l’activité économique.

En dépit de l’incertitude croissante observée au second semestre, l’économie de la zone euro a

enregistré de bons résultats en 2007, comme le montre la baisse importante et régulière du taux de chômage, revenu à 7,1 % en décembre, ce qui représente le niveau le plus bas observé au cours des vingt-cinq dernières années. Cette tendance positive refl ète la solidité des fondamentaux de l’économie de la zone euro et, en particulier, la rentabilité élevée des entreprises et la vigueur des créations d’emplois.

La consommation privée a progressé de 1,4 % en 2007, contre 1,8 % en 2006. Ce profi l d’évolution a été fortement infl uencé par un relèvement de la TVA en Allemagne en janvier 2007. Certains achats, concernant notamment les articles onéreux comme les biens de consommation durable, ont été effectués de façon anticipée afi n d’éviter cet alourdissement fi scal. Par conséquent, le taux de croissance annuel de la consommation privée de la zone euro s’est inscrit en net recul, revenant à 1,4 % au premier trimestre 2007 après 2,1 % au quatrième trimestre 2006. La consommation des ménages a rebondi au cours des mois suivants, Tableau 3 Structure de la croissance du PIB en volume

(variations en pourcentage, sauf indication contraire ; données cvs)

Taux annuels 1) Taux trimestriels 2)

2005 2006 2007 2006 T4

2007 T1

2007 T2

2007 T3

2007 T4

2006 T4

2007 T1

2007 T2

2007 T3

2007 T4

Produit intérieur brut en volume 1,7 2,9 2,6 3,2 3,1 2,4 2,6 2,2 0,8 0,8 0,3 0,8 0,4

dont :

Demande intérieure 3) 1,9 2,7 2,2 2,4 2,9 2,0 2,1 2,0 0,2 1,0 0,1 0,9 0,0

Consommation privée 1,6 1,8 1,4 2,1 1,4 1,6 1,6 1,1 0,4 0,0 0,6 0,5 -0,1

Consommation publique 1,5 2,1 2,1 2,2 2,2 2,1 2,2 1,8 0,3 1,1 0,2 0,7 -0,1

Formation brute de capital fi xe 3,0 5,3 4,8 5,7 6,9 4,1 4,5 3,7 1,5 1,7 0,0 1,2 0,8

Variation des stocks 4) 0,0 0,1 0,0 -0,4 0,1 -0,2 -0,2 0,1 -0,5 0,3 -0,3 0,2 -0,1

Exportations nettes 3) -0,2 0,2 0,4 0,8 0,3 0,4 0,5 0,3 0,6 -0,2 0,2 -0,1 0,4

Exportations 5) 4,9 8,1 5,9 9,0 6,6 5,8 7,1 4,4 3,1 0,9 0,8 2,1 0,5

Importations 5) 5,7 7,8 5,2 7,1 6,0 5,0 5,9 3,8 1,6 1,4 0,3 2,5 -0,4

Valeur ajoutée brute en volume dont :

Industrie hors construction 1,2 3,8 3,7 4,2 3,8 3,4 4,1 3,7 0,9 1,2 0,6 1,4 0,4

Construction 1,7 4,6 3,1 5,2 7,1 2,5 2,0 1,0 1,2 1,8 -1,4 0,4 0,2

Services purement marchands 6) 2,3 3,1 2,9 3,6 3,3 2,8 2,9 2,6 0,7 0,7 0,6 0,8 0,4

Sources : Eurostat et calculs de la BCE

Note : Les données sont corrigées des variations saisonnières et partiellement des jours ouvrés (cjo), les pays de la zone euro ne déclarant pas tous des séries cjo relatives aux comptes nationaux trimestriels. Les données se rapportent à la zone euro intégrant Chypre et Malte.

1) Variation en pourcentage par rapport à la période correspondante de l’année précédente 2) Variation en pourcentage par rapport au trimestre précédent

3) Contribution à la croissance du PIB en volume ; en points de pourcentage 4) Y compris les acquisitions moins les cessions d’objets de valeur

5) Les exportations et les importations recouvrent les biens et services et comprennent les échanges intra-zone euro. Les échanges intra-zone n’étant pas éliminés des chiffres relatifs aux importations et exportations utilisés dans les comptes nationaux, les données correspondantes ne sont pas entièrement comparables avec celles de la balance des paiements.

6) Comprend le commerce, les transports, les services d’entretien, l’hôtellerie et la restauration, les communications, la fi nance, les services aux entreprises, l’immobilier et les services de location.

à la faveur de l’amélioration de leur revenu réel disponible, liée essentiellement aux évolutions positives de l’emploi et, dans une moindre mesure, à la hausse de leur pouvoir d’achat. Au second semestre, un affaiblissement progressif de la confiance des consommateurs a été constaté, qui paraît avoir été lié aux turbulences sur les marchés de capitaux et à la hausse de l’inflation (cf. graphique 31). Toutefois, il semble que les perturbations fi nancières n’aient eu qu’une incidence directe limitée sur la consommation, même si les critères d’octroi des prêts à la consommation ont été durcis au cours des derniers mois de l’année, à la différence de l’assouplissement net observé au cours des trimestres précédents.

Après avoir fortement rebondi en 2006, la progression de l’investissement total a été vigoureuse en 2007, à 4,4 % pour l’ensemble de l’année. Le rythme de croissance s’est toutefois progressivement ralenti en cours d’année. La décélération a été particulièrement prononcée dans l’investissement résidentiel, marquant la fi n de la phase d’expansion du cycle d’activité du secteur de la construction, dans un contexte de ralentissement de la hausse des prix de l’immobilier. Le ralentissement de l’investissement en logements a été plus accentué dans certains pays qui avaient connu une croissance très soutenue au cours des années précédentes.

Comme l’illustre l’enquête de l’Eurosystème sur la distribution du crédit bancaire, la demande nette de prêts au logement a considérablement diminué au quatrième trimestre 2007. Cette évolution refl ète probablement les évaluations moins favorables des perspectives du marché de l’immobilier résidentiel ainsi que la détérioration de la confi ance des consommateurs.

Les exportations de la zone euro se sont fortement accrues, de 5,9 % en 2007, malgré l’appréciation rapide de l’euro observée au cours de l’année et la forte concurrence de la Chine et d’autres pays asiatiques. Les importations en provenance de l’extérieur de la zone euro ont également fortement progressé, favorisées par la croissance robuste des investissements et des exportations des entreprises, ainsi que par l’appréciation de

l’euro. Dans l’ensemble, la contribution des exportations nettes à la croissance du PIB a été positive à hauteur de 0,4 point de pourcentage.

D’un point de vue sectoriel, l’activité économique a été essentiellement soutenue en 2007 par les bonnes performances des services, dont le taux de croissance annuel a légèrement diminué, revenant de 2,5 % en 2006 à 2,4 % en 2007. Le secteur industriel (hors construction) a fait preuve d’une résistance remarquable tout au long de l’année en raison essentiellement de la croissance vigoureuse des exportations, qui a compensé le ralentissement de l’activité dans la construction.

La croissance de la valeur ajoutée du secteur de la construction de la zone euro a fortement décliné en 2007, notamment au second semestre.

Comme mentionné précédemment, cette tendance s’explique essentiellement par la détérioration des anticipations relatives aux marchés de l’immobilier

Graphique 31 Indicateurs de confiance

(soldes d’opinions cvs)

Source : Enquêtes de la Commission européenne auprès des chefs d’entreprise et des consommateurs

Notes : Les données présentées sont calculées en termes d’écarts par rapport à la moyenne sur la période débutant en janvier 1985 pour les indicateurs de confi ance des consommateurs et des chefs d’entreprise et à compter d’avril 1995 pour l’indicateur de confi ance dans le secteur des services. Les données se rapportent à la zone euro intégrant Chypre et Malte.

résidentiel, même si les autres activités du secteur (dont l’immobilier non résidentiel et le génie civil) ont également enregistré un ralentissement.

NOUVELLE AMÉLIORATION SUR LE MARCHÉ DU