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LES CRÉANCES SUR LE SECTEUR PRIVÉ ONT VIVEMENT PROGRESSÉ

Après avoir augmenté en 2004 et en 2005, le taux de croissance annuel des concours des IFM aux résidents de la zone euro s’était stabilisé en 2006. Il est demeuré robuste en 2007, s’établissant à 9,3 % au quatrième trimestre (cf. graphique 9). La vigueur de cette activité de prêt par les IFM a refl été la rapide expansion des crédits consentis au secteur privé, tandis

Graphique 8 Ventilation sectorielle des dépôts inclus dans M3

(variations annuelles en pourcentage ; données non corrigées des variations saisonnières et des effets de calendrier)

2007

Note : Le secteur déclarant englobe les IFM à l'exclusion de l'Eurosystème et de l'administration centrale. Les dépôts de M3 englobent les dépôts à court terme et les pensions.

Graphique 9 Créances sur les résidents de la zone euro

(variations annuelles en pourcentage ; contributions en points de pourcentage)

Créances sur les résidents de la zone euro Prêts aux administrations publiques Prêts au secteur privé

Titres des administrations publiques autres que des actions

Titres du secteur privé autres que des actions Actions et autres participations

Source : BCE

Note : Le secteur déclarant englobe les IFM à l'exclusion de l'Eurosystème.

que les créances consenties aux administrations publiques se sont contractées.

Plus précisément, les IFM ont quelque peu réduit leurs prêts aux administrations publiques, tout en supprimant de leurs portefeuilles, sur une base nette, des titres de créance des administrations publiques pour des montants assez importants. La contraction, en rythme annuel, des avoirs en titres publics a atteint 5 % au quatrième trimestre 2007. Cette évolution s’observe – à quelques brèves exceptions près – depuis mi-2006 et est caractéristique des périodes durant lesquelles les taux d’intérêt à court terme et les coûts de fi nancement sont en hausse.

Le taux de croissance annuel des concours des IFM au secteur privé a progressivement augmenté en 2004 et en 2005, avant de se stabiliser à un niveau élevé en 2006. Il est demeuré vif en 2007, avoisinant les 11,5 %. Les prêts consentis au secteur privé ont continué d’être la principale forme de concours accordés par les IFM en 2007, tandis que l’importance des achats par les IFM de titres autres que des actions s’est accrue.

Le taux de croissance annuel des prêts des IFM au secteur privé s’est établi à 11,1 % au quatrième trimestre 2007, après avoir oscillé autour de ce niveau élevé depuis mi-2006, l’activité économique vigoureuse et les critères d’octroi des crédits favorables ayant soutenu l’augmentation des prêts. Dans le même temps, les hausses des taux d’intérêt bancaires, refl étant celles des taux directeurs de la BCE observées depuis décembre 2005, ont freiné la demande de crédits par le secteur privé.

La vigueur des concours au secteur privé masque des évolutions divergentes selon les différents secteurs. Alors que le taux de croissance annuel des prêts aux ménages s’est atténué en 2007, poursuivant une tendance observée depuis début 2006, les taux de croissance annuels des concours aux sociétés fi nancières et non fi nancières se sont accrus.

La modération du taux de croissance annuel des prêts aux ménages s’explique essentiellement par le recul de celui des prêts au logement, qui a refl été le ralentissement de la hausse des prix des logements et de l’activité sur le marché immobilier dans plusieurs économies de la zone euro et la hausse progressive des taux hypothécaires dans toute la zone euro au cours des derniers trimestres.

Le taux de croissance annuel des prêts consentis par les IFM aux sociétés non fi nancières a augmenté en 2007, atteignant un niveau très élevé au regard des standards des trois dernières décennies. Durant le premier semestre de l’année, la demande de prêts a été soutenue par la vigueur de la croissance économique et des opérations de fusions et acquisitions, de même que par les conditions de fi nancement favorables. Au second semestre 2007, dans le contexte des turbulences secouant les marchés fi nanciers, les importants volumes des prêts consentis par les IFM au secteur privé non fi nancier ont soulevé la question de savoir si le fl ux déclaré des prêts aux ménages et aux sociétés non fi nancières ne résultait pas de distorsions provenant d’opérations liées à la gestion du bilan des banques suite aux turbulences. Les informations disponibles quant au volume des prêts retirés des bilans des IFM suggéraient que les banques avaient été en mesure de continuer à supprimer les prêts de leurs bilans au second semestre 2007, fût-ce à un rythme quelque peu plus lent, ce qui suggère que le fl ux de prêts accordés par les IFM à ce secteur a continué d’être sous-estimé dans les déclarations de données.

Il semble ainsi que, en 2007, les grandes quantités de prêts accordés aient refl été le fl ux de fi nancement des sociétés non fi nancières et des ménages par les banques plutôt qu’une réintermédiation à la suite des turbulences sur les marchés financiers, laquelle n’a probablement expliqué que très partiellement l’expansion des prêts des IFM. Les faits n’ont donc pas confi rmé que l’offre de crédits bancaires avait été sévèrement affectée par les turbulences en 2007. Cet élément est toutefois

compatible avec des conditions d’offre plus restrictives, comme l’indiquent les enquêtes sur la distribution du crédit bancaire des troisième et quatrième trimestres, qui font état d’un net durcissement des critères d’attribution des crédits au secteur des entreprises, en particulier dans le cas des prêts aux entreprises les plus grandes et des prêts d’échéance plus longue.

Dans le même temps, il est possible que les sociétés non fi nancières aient été à même de continuer à emprunter par le biais de lignes de crédit approuvées à des conditions convenues avant les turbulences.

Le taux de croissance annuel des prêts aux AIF a sensiblement augmenté en 2007. Au premier semestre, les prêts des IFM à ces entités semblent avoir été principalement tirés par la demande émanant des fonds de placement et la demande de crédits-relais dans le cadre d’opérations de titrisation assorties d’une cession parfaite. Au second semestre, la demande de prêts a refl été, par exemple, la reprise d’une IFM, la gestion de portefeuille de fonds de placement, de même que la demande liée aux turbulences provoquée par le retrait des lignes de crédit dont bénéfi ciaient des entités spécialisées en instruments de placement structurés (SIV) et la préférence accrue des IFM pour les prêts interbancaires garantis par le biais des plates-formes de courtage électroniques.

En 2007, les IFM ont octroyé des crédits au secteur privé en augmentant leurs avoirs en titres émis par le secteur des entreprises, notamment en achetant des titres de créance plutôt qu’en acquérant des actions et autres participations. La plupart des titres achetés en 2007 étaient assortis d’échéances longues.

La forte progression de ces avoirs en titres, en particulier avant le déclenchement des turbulences, a été le refl et d’opérations de titrisation des prêts dans certains pays de la zone euro et de l’intégration fi nancière croissante de la zone euro, où les IFM d’un pays de la zone euro achètent des instruments titrisant des prêts hypothécaires dans d’autres pays de la zone euro plutôt que de procéder à des investissements directs sur ces marchés hypothécaires. En outre, à la fi n de 2007, les

IFM ont acquis d’importantes quantités de titres de créance dans le contexte de la reprise d’une IFM par une entité de fi nancement appartenant au secteur des AIF. Toutefois, dans le contexte des turbulences fi nancières, il est possible que les IFM aient acheté des instruments liés à des prêts antérieurement titrisés, réintermédiant ainsi certains de leurs portefeuilles de prêts.

Parmi les autres contreparties de M3, le taux de croissance annuel des engagements fi nanciers à plus long terme des IFM (hors capital et réserves) aux mains du secteur détenteur de monnaie s’est ralenti, s’établissant à 7,8 % en décembre 2007, après avoir atteint 9,7 % fi n 2006. Ces chiffres masquent toutefois le fait que ce taux de croissance s’est renforcé jusqu’à mi-2007 avant de progressivement reculer par la suite, un profi l qui s’observe généralement à la fois pour les dépôts à plus long terme et pour les titres de créance des IFM. Cette observation, qui est cohérente avec un changement des préférences du secteur détenteur de monnaie (notamment une préférence accrue pour les échéances plus courtes), pourrait, dans une certaine mesure, refléter un affaiblissement du rythme de l’activité de titrisation, que l’on associe souvent à la constitution de dépôts à long terme.

La position créditrice nette du secteur des IFM a été marquée par des évolutions volatiles en 2007. D’importantes entrées de capitaux au premier trimestre 2007 ont fait en sorte que le fl ux annuel de la position créditrice nette du secteur des IFM a atteint un niveau record de 340 milliards d’euros en mars, tandis que les intervenants des marchés fi nanciers ont vu des opportunités d’investissement favorables dans la zone euro dans le contexte de faible volatilité et de forte liquidité des marchés fi nanciers. Le fl ux annuel net s’est ensuite modéré durant le reste de l’année, revenant à 17 milliards d’euros en décembre, à mesure que les positions ont cessé d’être rentables et ont dès lors en partie été dénouées. (Pour une analyse détaillée des évolutions de la position créditrice nette du secteur des IFM, cf.encadré 1). La présentation monétaire de la balance des paiements montre

Encadré 1

LES CRÉANCES NETTES DES IFM SUR LES NON-RÉSIDENTS ET LEUR INCIDENCE SUR LES ÉVOLUTIONS