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L’INCIDENCE DES EFFETS DE BASE LIÉS À L’ÉNERGIE SUR L’INFLATION SELON L’IPCH EN 2007 Le taux annuel de l’IPCH s’est fortement

accéléré en 2007. En décembre, il atteignait le niveau élevé de 3,1 %, soit un taux qui n’avait plus été observé depuis mai 2001, contre 1,9 % en novembre 2006. Cette hausse a résulté presque entièrement de trois vives progressions successives de l’infl ation enregistrées respectivement en septembre, octobre et novembre et a été principalement imputable aux contributions signifi catives de l’évolution des prix des composantes de l’énergie et des produits alimentaires (cf. graphique A).1 Il importe d’établir dans quelle mesure les variations du taux d’infl ation annuel sont le refl et des évolutions en cours (c’est-à-dire les informations véritablement nouvelles d’un mois à l’autre) et dans quelle mesure elles refl ètent l’incidence de la volatilité des prix au cours de l’année écoulée, au travers des « effets de base » 1. Le présent encadré examine le rôle qu’ont joué les effets de base,

1 On peut défi nir un effet de base comme la contribution à la variation du taux d’infl ation annuel au cours d’un mois donné qui résulte d’un écart du taux de variation mensuel au cours du mois de base (c’est-à-dire le même mois un an plus tôt) par rapport à son profi l habituel ou « normal », compte tenu des fl uctuations saisonnières.

Graphique A Contributions à la variation annuelle de l'inflation mesurée par l'IPCH depuis décembre 2006

Variation annuelle de l'IPCH depuis décembre 2006 1)

Énergie

Produits alimentaires transformés Produits alimentaires non transformés Produits manufacturés hors énergie Services

Sources : Eurostat et calculs de la BCE

1) Calculée comme la différence entre le taux de croissance annuel de l'IPCH au cours d'un mois donné et le taux de croissance annuel de l'IPCH en décembre 2006

et plus particulièrement ceux liés à l’évolution des prix de l’énergie, dans la récente évolution à la hausse de l’IPCH et donne un aperçu de leur incidence attendue en 2008.

Le calcul d’un profi l saisonnier mensuel pour chaque composante de l’IPCH permet de distinguer les contributions des effets de base aux variations mensuelles du taux d’infl ation annuel de l’IPCH de celles des évolutions en cours (cf. graphique B)2.

Comme anticipé 3, les effets de base ont exercé une incidence notable sur le profi l de l’infl ation globale en 2007. Au cours de l’année, les contributions mensuelles les plus importantes ont été fournies par les effets de base liés à la composante des prix de l’énergie, et ce en raison de la volatilité des évolutions mensuelles des cours du pétrole en 2006. Entre janvier et juillet 2007, les effets de base favorables liés à l’énergie ont exercé une incidence baissière sur le taux d’infl ation globale. Au second semestre de 2007, par contre, la progression annuelle de l’IPCH a été affectée par des effets de base défavorables liés à l’énergie, qui ont été particulièrement vifs en septembre et en octobre. Les effets de base liés aux composantes hors énergie ont dans l'ensemble été relativement modestes en 2007.2

Néanmoins, les évolutions de l’infl ation observées au dernier trimestre de l’année ont essentiellement été portées par la dynamique des prix d’un mois à l’autre, eu égard au renchérissement de l’énergie et des produits alimentaires transformés. En novembre, plus particulièrement, la contribution de la composante énergétique à la hausse de l’IPCH a

2 La contribution des effets de base aux variations mensuelles du taux d’infl ation annuel est calculée comme étant l’écart de la variation mensuelle (non corrigée des variations saisonnières) douze mois plus tôt par rapport à la variation mensuelle jugée « normale ». On obtient la variation mensuelle « normale » en additionnant un facteur saisonnier estimé pour chaque mois à la moyenne des variations mensuelles observées depuis janvier 1995.

3 Cf. l’encadré intitulé Rôle des effets de base en tant que moteur des évolutions récentes et futures de l’IPCH du Bulletin mensuel de la BCE de janvier 2007

Graphique B Décomposition de la variation mensuelle de l'inflation annuelle mesurée par l'IPCH

Variation du taux d'inflation annuel 2) Évolution courante de l'inflation 1) Effets de base non liés à l'énergie Effets de base liés à l'énergie

Sources : Eurostat et calculs de la BCE

1) Calculée comme la différence entre la variation du taux d'infl ation annuel et les effets de base combinés des composantes énergie et non-énergie

2) Calculée comme la différence entre le taux d'infl ation annuel de 2 mois consécutif

Graphique C Décomposition de la variation de l'inflation annuelle mesurée par l'IPCH depuis décembre 2006

Variation du taux d'inflation annuel selon l'IPCH depuis décembre 2006 2)

Évolution courante de l'inflation 1) Effets de base non liés à l'énergie Effets de base liés à l'énergie

Sources : Eurostat et calculs de la BCE

1) Calculée comme la différence entre la variation du taux d'infl ation annuel et les effets de base combinés des composantes énergie et non-énergie depuis décembre 2006

2) Calculée comme la différence entre la hausse de l'IPCH d'un mois donné et celle de l'IPCH enregistrée en décembre 2006

énergétique à l’infl ation globale en 2007 a traduit les hausses des prix des produits pétroliers survenues pendant l’année (cf. encadré 4).

La contribution de l’autre composante typiquement volatile de l’infl ation, à savoir les prix des produits alimentaires non transformés, à la hausse globale des prix s’est également accrue au cours de l’année sous revue, après qu’une accélération de cette composante fut enregistrée

en 2006. Le taux de variation annuel des prix des produits alimentaires non transformés est demeuré élevé pendant la majeure partie de l’année 2007, même si les fl uctuations mensuelles ont été caractérisées par une volatilité substantielle en raison, principalement, des mouvements des prix des fruits et légumes, qui ont souffert des mauvaises conditions climatiques en Europe, particulièrement au printemps. Le prix de la viande, qui avait augmenté à un rythme soutenu en 2006, a continué d’enregistrer des essentiellement été imputable à la transmission des récentes augmentations du cours du pétrole sur les marchés internationaux. Outre l’incidence des cours du pétrole brut, on a observé une certaine hausse de la marge de raffi nage, qui refl ète une hausse des bénéfi ces des fournisseurs d’énergie. En décembre, par contre, la composante énergie a exercé des pressions à la baisse sur le taux d’infl ation globale, mais cet effet a été largement compensé par les nouvelles pressions haussières qu’ont exercées les prix des produits alimentaires transformés. Le recul de la composante énergie a été principalement imputable à l’incidence d’une baisse des cours du pétrole brut durant le mois, alors que l’effet de base des évolutions des prix de l’énergie observées un an plus tôt avait été quasiment négligeable.

Sur l’ensemble de l’année, les effets de base totaux des composantes énergie et non-énergie ont exercé une incidence cumulée relativement modeste sur le taux d’accroissement annuel de l’IPCH, puisque les infl uences favorables et défavorables se sont presque parfaitement neutralisées mutuellement (cf. graphique C).

Dans l’ensemble, sur la hausse totale de 1,1 point de pourcentage du taux d’infl ation annuel de l’IPCH entre décembre 2006 et décembre 2007, à peine 0,1 point de pourcentage provient de l’incidence haussière cumulée des effets de base liés à l’énergie, tandis que le solde de 1 point de pourcentage refl ète la dynamique des prix en 2007. Il apparaît dès lors que l’essentiel de la hausse totale du taux d’infl ation annuel de l’IPCH a résulté des évolutions de l’infl ation.

À terme, le taux d’infl ation selon l’IPCH devrait se modérer dans le courant de 2008, moyennant un certain revirement des récentes hausses des prix de l’énergie et des matières premières alimentaires, tel qu’actuellement intégré dans les prix à terme. En 2008, les effets de base totaux des prix des composantes énergie et non-énergie devraient apporter une notable contribution à la baisse à l’évolution de l’infl ation (de 1,1 point de pourcentage environ au total au cours de la période de douze mois courant jusqu’à décembre 2008) 3. L’incidence en sera généralement concentrée à la fi n de l’année puisque les importantes hausses des prix de l’énergie et des produits alimentaires enregistrées au second semestre de 2007 disparaîtront des taux d’infl ation annuels calculés douze mois plus tard. Toutefois, la mesure dans laquelle ces effets de base négatifs entraîneront également un recul de l’IPCH dépend de façon déterminante de l’absence de nouveaux chocs affectant les prix du pétrole et des produits alimentaires et du caractère modéré de l’évolution des autres composantes de l’IPCH, ce qui requiert notamment l’absence d’effets de second tour.

4 Cf. l’encadré intitulé Analyse des évolutions récentes et futures de l’IPCH : le rôle des effets de base du Bulletin mensuel de la BCE de janvier 2008

taux de croissance annuels exceptionnels en 2007. Cette évolution a en partie traduit les affermissements des prix de l’alimentation animale sur les marchés mondiaux et d’autres coûts de consommations intermédiaires.

La hausse des prix des produits alimentaires transformés, qui a commencé à s’intensifi er vers la fi n de l’été, a également sensiblement contribué à l’augmentation de l’infl ation mesurée par l’IPCH à la fi n de 2007. Au

dernier trimestre de l’année, le taux de croissance annuel des produits alimentaires transformés s’est établi à 4,5 %, le taux le plus élevé enregistré depuis la création de l’Union monétaire en 1999. La progression du taux de variation annuel des prix des produits alimentaires transformés s’est inscrite dans le contexte du net renchérissement de certaines matières premières agricoles sur les marchés mondiaux dû à la conjugaison de facteurs temporaires et structurels

Encadré 5