• Aucun résultat trouvé

Depuis, la reconnaissance des pygmées comme citoyens camerounais dans

la constitution de 1991, bon nombre de projets leur sont consacrés par l’Etat du Cameroun. D’ailleurs une stratégie nationale d’intervention leur est dédiée et consignée dans le Plan de développement participatif (PNDP) et le document stratégique de croissance économique et de l’emploi (DSCE). Egalement, les partenaires de

52 développement comme la Banque mondiale, l’Union européenne et les Nations unies appuient le Cameroun dans une multitude d’actions visant le développement des pygmées en général et les Baka en particulier.

Au-delà de cette assistance des partenaires, le gouvernement camerounais consacre un volet d’activités dans chaque ministère visant l’accompagnement des pygmées même si sur le terrain, des réserves sont portées au niveau de l’implémentation des activités qui ne prennent pas en compte des réalités culturelles et ne s’arriment pas très souvent à la mouvance internationale de la protection des droits des peuples autochtones.

Hypothèse 3 : Le réseau d’associations et d’organisations non gouvernementales

travaillant sur les pygmées (RACOPY) implémente des interventions dans le domaine de la défense des droits des Baka (accès à la terre, éducation, agriculture et chefferies) et le renforcement des capacités d’associations Baka.

Des organisations internationales comme Plan Cameroun et GIZ ont également des activités transversales qui apportent un soutien important aux Baka, notamment au niveau de la construction des écoles, des centres de santé, des forages, des foyers communautaires, etc.

De plus, les organismes internationaux de conservation comme l’UICN et WWF promeuvent les savoirs traditionnels détenus par les Baka dans les projets de conservation de la biodiversité. Ainsi les Baka assurent le pistage des animaux protégés (éléphants, chimpanzés, gorilles, etc…) et l’inventaire d’espèces végétales des forêts.

De même, les plaidoyers de GITPA et de Survival participent à la résilience des Baka. Depuis quelques années déjà, ces organismes internationaux attirent l’attention de l’Etat du Cameroun et de la communauté internationale sur les exactions dont les pygmées font l’objet. Ces exactions vont de la violence physique à la dépossession des terres et à l’exclusion des territoires et des ressources forestières.

C’est dans ce sillage que s’inscrit la résilience des Baka face aux mutations socio-environnementales.

VII Structure du travail

Le présent travail se structure en quatre principales parties. Dans l’introduction nous abordons l’aperçu du contexte de l’étude, les motivations, la problématique et les hypothèses préliminaires ayant orienté l’étude.

53 La première partie compte trois chapitres et s’intitule : « Généralités ethnographiques et localisation de la recherche ». L’intérêt ici est de construire un cadre analytique dans lequel se situe ce travail. Son premier chapitre « Cadre conceptuel de l’étude » traite des précisions conceptuelles, des mots clefs et informe également sur la démarche.

Le deuxième chapitre traite du « déroulement de la recherche » et le troisième chapitre expose sur les « approches théorique et analytique utilisées ». Il revient abondamment sur l’écologie culturelle et le dynamisme adaptatif des populations baka dans leur nouvel environnement.

La deuxième partie compte trois chapitres et traite de l’identification des mutations socio environnementales. Son premier chapitre expose sur des « nouvelles logiques de l'organisation sociale », il revisite les systèmes d’alliances matrimoniales et met en exergue la construction des liens sociaux établissant un dialogue intercommunautaire entre Baka et Bantou. Il présente la modernité comme facteur ayant amplifié la dépendance à l'assistanat. Le deuxième chapitre parle de « nouvelles conceptions de l’espace chez les Baka ». Il renseigne sur l’utilisation culturelle qui est faite.

Le dernier chapitre de cette partie identifie des mutations sociales et environnementales auxquelles les Baka font face. Il présente des transformations issues de la pression anthropique et de l’implémentation de différents traités et convention sur la conservation de la forêt. Il évoque la déforestation et la dégradation comme facteurs ayant conduit à la situation vulnérable des pygmées.

La dernière partie met en évidence la manière dont les Baka construisent une nouvelle vie dans le contexte de modernité et s’intitule: la résilience, un chemin vers une auto-détermination. Elle s’organise autour de quatre chapitres au total.

Le chapitre sur les stratégies endogènes des Baka insiste sur leur ingénierie locale et leur mobilisation communautaire. Il traite également de la valorisation des savoirs écologiques traditionnels comme une résilience positive. Les thèmes comme la participation des Baka dans la vie politique, économique et sociale du Cameroun et, la représentativité dans les sommets nationaux et internationaux de défense de leurs droits et assimilés sont abordés.

Le chapitre intitulé « Accompagnement des Baka par l’État du Cameroun » s’attarde sur la responsabilité de l’Etat du Cameroun au travers des engagements de promouvoir les

54 droits des pygmées. Il revisite le cadre légal et les institutions étatiques engagés dans cet accompagnement.

Les analyses se réfèrent aux actions des ministères comme le MINAS, le MINSANTE, LE MINTOUR, le MINFOF, etc.…

Le chapitre sur la société civile (organismes nationaux et internationaux, confessions religieuses) traite de l’historicité de ce nouvel acteur de développement, sa typologie et ses activités auprès des Baka. La nature de l’engagement de la société civile décidée à amener les pygmées vers une autodétermination.

Le dernier chapitre sur le « bilan des dix dernières années d'interventions auprès des Baka » présente des résultats de différents projets menés par la société civile camerounaise et d’autres acteurs de développement. Il insiste sur la conception des outils de projets, l’implémentation des activités (animation, diffusion de la philosophie, etc..) et l’attitude des Baka. Des projets ayant été réalisés dans les villages du sud Cameroun (Djoum-Sangmelima-Mintom) sont également évoqués.

Cette troisième partie montre les chemins par lesquels la résilience des Baka se construit face aux mutations socio environnementales.

55

PARTIE 1

GENERALITES ETHNOGRAPHIQUES ET