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Chapitre 5. Combinaison des disparités horizontales et verticales

II.2 Résultats

II.2.1 Résultats globaux

Les premières observations générales portent sur les variations des seuils au cours des répétitions des mesures, les différences de seuils entre les observateurs et enfin les différences de seuils en termes de signe de la disparité horizontale. Ces premières observations viennent confirmer les résultats des études précédentes.

II.2.1.1 Variabilité intra-individuelle

L’analyse de l’évolution des mesures au cours des répétitions ne montre pas de différence significative (ANOVA répétitions : F8, 32 = 1,20 ; p = 0,3321) sur l’ensemble des seuils

et des observateurs. Si l’on regarde plus en détail la variation des seuils au cours des répétitions, observateur par observateur, sachant que chaque séance comportait trois mesures de seuil par série, on obtient les résultats suivant : Pour un bloc de trois mesures qui se sont suivies (c’est-à-dire au cours d’une séance, on dira une session), globalement on observe une différence significative (ANOVA répétitions : F2, 8 = 6,71 ; p = 0,01922).

L’analyse plus précise montre peu de différences significatives entre ces trois mesures : pour les deux premières sessions, on observe des seuils plus faibles pour la troisième et dernière répétition (tests post-hoc : p < 0,0223). Par contre, pour la dernière session, les trois mesures de seuil ne sont pas significativement différentes (tests post-hoc : p > 0,823), on peut dire que ces trois mesures sont stables. Il y a donc un léger effet d’apprentissage au sein des deux premières sessions, qui n’est pas retrouvé pour la dernière session. Néanmoins, entre les trois sessions, on n’observe pas de différence significative entre les seuils moyens (ANOVA session : F2, 8 = 0,26 ; p = 0,7722). On peut donc considérer que

l’effet de l’apprentissage est faible.

II.2.1.2 Variabilité interindividuelle

Les observateurs montrent des seuils globalement différents les uns par rapport aux autres : CP présente toujours les seuils les plus faibles, comparativement aux quatre autres observateurs. Les seuils moyens les plus élevés sont ceux de BD, mais surtout pour les disparités horizontales croisées. La Figure 62 représente les seuils de chaque observateur en fonction du signe de la disparité horizontale (croisée et homonyme). Pour les disparités homonymes, les seuils moyens des observateurs BD, GG, MB et ND sont relativement proches. Dans le cas des disparités croisées, les seuils sont plus dispersés.

21 ANOVA : variable dépendante : gradient de disparité en valeur absolue ; facteurs intra : répétitions (9), type

de disparité horizontale (2) et type de disparité verticale (3).

22 ANOVA : variable dépendante : gradient de disparité en valeur absolue ; facteurs intra : sessions (3),

répétitions (3), type de disparité horizontale (2) et type de disparité verticale (3).

23 Test Post-hoc LSD de Fisher : variable dépendante : gradient de disparité en valeur absolue ; effets : sessions

0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 MB BD GG ND CP Observateurs G ra d ie n t d e d isp ar it é m o yen ( a rc m in ) Disparités croisées Disparités hom onymes

*

* *

*

*

Figure 62 - Représentation des gradients de disparité horizontale moyens au seuil de détection d’une déformation de surface plane pour chaque observateur selon le type de disparité horizontale (croisée ou

homonyme). Les barres d’erreur représentent ± l’erreur-type et les astérisques indiquent une différence

significative (p < 0,05).

Le test de sphéricité sur l’ensemble des mesures de chaque observateur donne un résultat significatif (p = 0,004924) qui indique la variabilité de chaque mesure (même disparité horizontale, même disparité verticale, même mesure) entre les 5 observateurs. Ce test souligne la présence de différences de seuils entre les observateurs, comme nous l’avons observé sur la Figure 62.

II.2.1.3 L’effet consécutif de relief

L’analyse du post-effet prédit montre une influence de celui-ci sur les seuils, confirmant les conclusions de l’expérience précédente à ce sujet. La différence entre les seuils consécutifs à un post-effet opposé et les seuils consécutifs à un post-effet de même sens est significative sur l’ensemble des résultats (ANOVA sens du post-effet : F1, 293 = 40,93 ; p < 0,00125)

de même quel que soit le signe de la disparité horizontale (ANOVA sens du post-effet*signe de la disparité

horizontale : F1, 293 = 2,84 ; p = 0,09325 et disparités croisées ou disparités homonymes :

p < 0,0126), comme le montre la Figure 63. On observe ainsi des seuils plus faibles quand le post-effet prédit était de même sens et des seuils plus élevés quand celui-ci était de sens opposé.

24 Test de sphéricité de Mauchley : variable dépendante : gradient de disparité en valeur absolue ; effets :

disparité horizontale * disparité verticale * répétitions.

25 ANOVA : variable dépendante : gradient de disparité en valeur absolue uniquement en présence de post-effet ;

variables catégorielles : observateurs, signe de la disparité horizontale, série et sens du post-effet (opposé ou même).

26 Test Post-hoc LSD de Fisher : variable dépendante : gradient de disparité en valeur absolue uniquement en

0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7

sens opposé même sens

Post-effet G ra d ie nt de di s p a ri moy e n (a rc mi n/ °) Disparités croisées Disparités homonymes ¿ ¿

Figure 63 - Variation des seuils de détection de déformation en fonction du post-effet et selon le signe de la disparité horizontale. Le post-effet est soit dans le sens opposé à la série présentée, soit dans le même sens que

la série présentée. L’astérisque rouge au-dessus d’une ligne indique une différence significative au seuil de 0,05 entre les deux valeurs reliées par cette ligne. Les disparités croisées sont schématisées par les ronds pleins, et les

disparités homonymes par les ronds vides. Les barres d’erreur représentent l’erreur-type.

Pour les observateurs communs aux deux expériences (disparités horizontales et combinaison), les tendances sont assez semblables à celles observées précédemment : CP ne montre pas d’influence du post-effet sur ses valeurs de seuils, GG présente des seuils significativement différents selon le sens du post-effet par rapport à la mesure, les seuils de BD ne sont pas toujours influencés. Concernant l’observateur MB, dans la présente expérience, il montre une modification des seuils en fonction du post-effet pour les disparités homonymes, alors qu’il s’agissait des disparités croisées dans les expériences précédentes. Cet observateur, qui a pourtant signalé sa perception de post-effet, n’est pas toujours influencé par leur présence lors de la mesure consécutive. De même, MB qui ne semblait pas sensible aux post-effets dans la précédente expérience, l’est dans cette expérience. Pour ces deux observateurs (BD et MB), le post-effet n’influence pas dans tous les cas les mesures de seuils, alors que les deux autres observateurs (GG et CP) semblent avoir toujours le même comportement en présence de post-effets.

L’influence du post-effet est donc globalement retrouvée dans ce cas où les disparités sont réparties de façon semblable entre les différentes mesures. Cependant, tous les observateurs ne montrent pas le même comportement par rapport au post-effet. Quand les disparités horizontales et verticales sont en conflit, il est possible que le post-effet de relief soit modifié. La même analyse réalisée uniquement pour des disparités horizontales et verticales congruentes (pour la mesure réalisée, sans tenir compte de la congruence ou du conflit au niveau de la mesure précédente entraînant le post-effet) semble donner les mêmes résultats. Rappelons que le but initial de cette expérience n’était pas de mettre en évidence l’influence du post-effet. L’introduction de disparités horizontales et verticales en conflit pouvait influencer différemment les seuils, mais cette condition était présentée aléatoirement au milieu des autres. Il est donc difficile d’analyser les résultats en mettant de côté cette condition, le nombre de valeurs analysable s’en retrouve réduit puisque cette condition de

conflit peut engendrer un post-effet différent mais elle peut également être influencée différemment selon le post-effet. En conclusion par rapport aux conditions de cette expérience, l’effet consécutif semble donc influencer les mesures de seuils de discrimination de déformations en profondeur, en particulier si les localisations rétiniennes du post-effet et de la mesure sont identiques.

II.2.1.4 La disparité horizontale

Comme le montre la Figure 62, les disparités croisées présentent des seuils de détection significativement plus élevés que les disparités homonymes (ANOVA disparité

horizontale : F1, 4 = 9,11 ; p = 0,03921). Néanmoins, d’après la Figure 62, cette différence de seuils

entre les deux signes de disparité horizontale n’est pas identique pour tous les observateurs : elle est importante pour BD et ND, mais l’est moins pour MB, GG et CP. Cette différence est également retrouvée pour chacune des conditions de disparité verticale (tests post-hoc : p < 0,00127).

II.2.1.5 La disparité verticale

La comparaison des trois conditions étudiées (les deux conditions avec disparités verticales et la classe sans disparité verticale) met en évidence des différences significatives (ANOVA disparité verticale : F4, 16 = 4,50 ; p = 0,01221). De plus, comme le montre la Figure 64,

les seuils en gradient de disparité horizontale suivent les mêmes variations en fonction de la disparité verticale appliquée, pour les disparités croisées et pour les disparités homonymes (ANOVA disparité horizontale * disparité verticale : F4, 16 = 0,27 ; p = 0,8921).

0,3 0,35 0,4 0,45 0,5 0,55 0,6 0,65 0,7

sens opp dispH (3) 0 (1) même forme dispH (2)

Disparité verticale G ra d ie nt de di s p a ri h o ri z o nt a le ( a rc mi n/ °) Moyenne Disparités croisées Disparités homonymes

Figure 64 - Représentation des seuils de détection en gradient de disparité horizontale (minutes d’arc par degré), pour les disparités croisées et homonymes et la courbe moyenne, en fonction de la disparité verticale appliquée : 0 est la condition contrôle (1) sans disparité verticale ; ensuite les disparités verticales

correspondant à la forme 3D de la disparité horizontale (2), ou la forme opposée (3). Les barres d’erreur représentent ± l’erreur-type.

27 Test Post-hoc LSD de Fisher : variable dépendante : gradient de disparité en valeur absolue ; effets : disparité

L’analyse avec les disparités horizontales et verticales met en évidence des différences significatives entre les deux cas où la disparité verticale est calculée sur la forme de la disparité horizontale, quand les disparités sont congruentes (2) ou son inverse, quand les disparités sont en conflit (3) (test post-hoc : p = 0,01228). Les seuils sont plus élevés quand le sens de la forme physique est opposé entre les disparités verticales et les disparités horizontales et plus faibles quand les formes physiques des disparités horizontales et verticales correspondent. La condition sans disparité verticale présente des seuils intermédiaires entre les seuils de la condition de conflit (sens opposé) et ceux de la condition congruente (même sens) entre les composantes horizontales et verticales de la disparité. Ces seuils intermédiaires sont significativement supérieurs à ceux de la condition congruente (2) (test post-hoc : p = 0,03328), mais ils ne sont pas significativement différents de la condition de conflit (3) (test post-hoc : p = 0,3528). Ces résultats globaux vont à présent être analysés plus en détail pour mettre en évidence l’influence des disparités verticales sur les disparités horizontales selon si elles sont en conflit ou congruentes.

II.2.2 Analyse détaillée des disparités verticales congruentes ou en