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Chapitre 4. Le traitement des disparités horizontales sur l’ensemble du

III.2 Matériel et méthode

La variation de la disparité horizontale se fait toujours de manière concentrique, entre un premier cercle d’excentricité 7° et un second cercle d’excentricité 14°. La valeur de la

disparité dans la couronne périphérique est constante et égale à la valeur au niveau de 14° d’excentricité.

Pour une méthode de stimuli constants, la présentation de chaque valeur de disparité étant rapide, le contrôle de la fixation n’est pas nécessaire. En effet, le temps de présentation est inférieur au temps de réalisation d’une saccade, on n’a donc pas jugé nécessaire de contrôler la fixation.

III.2.1 Le masque

Nous avons mis en évidence dans le paragraphe précédent une influence des post- effets de relief sur les seuils mesurés. Ayant connaissance de ce phénomène et de par la procédure d’affichage des stimuli pour la présente méthode, nous avons préféré dans ce cas nous affranchir de tout effet consécutif. Un masque a donc été présenté entre chaque mesure. Ce masque est une succession d’images de points aléatoires présentées à une vitesse de 3 images par seconde. D’une image à l’autre, les points aléatoires sont répartis différemment, mais le niveau de gris moyen de chaque image est équivalent à celui du stimulus (pour un niveau maximal de couleur de 256, le niveau moyen de l’image est d’environ 16), de même que la luminance est équivalente (comprise entre 1 et 3 cd/m²). Les images sont équivalentes au stimulus, elles sont identiques pour chaque œil, ce sont des images de points aléatoires clairsemés, mais du fait de leur présentation successive, on peut dire que ce sont l’équivalent des sparse RDS dynamiques avec la même image binoculaire.

III.2.2 Les observateurs

Nous avons sélectionné trois observateurs sans correction, satisfaisant aux critères définis dans le Chapitre 3. Deux observateurs (BD et GG) étaient habitués aux expériences psychophysiques, un autre (MB) était naïf quant à l’objectif de ces mesures. Les caractéristiques des trois observateurs (sexe, âge, écarts pupillaires, correction optique portée et stéréoacuité) sont reportées dans le Chapitre 3.

III.2.3 Le protocole expérimental

Le principe d’une méthode de stimuli constants est une présentation brève d’un stimulus avec un gradient de disparité défini. Cinq valeurs de gradient de disparité sont choisies en fonction des seuils obtenus par une mesure préliminaire avec une méthode des limites. Le choix forcé de notre méthode de stimuli constants est une qualification (concave / convexe) de la forme perçue (ou non et dans ce cas la réponse se fait au hasard). Le déroulement de l’expérience, indiquant la présentation ordonnée de l’écran noir, du stimulus, de l’écran de choix forcé et du masque, avec la durée de présentation de chacun est décrit schématiquement par la Figure 51.

Les disparités sont croisées ou homonymes. Compte tenu de la rapidité de chaque présentation, dix valeurs de gradient de disparité (cinq homonymes et cinq croisées) sont choisies. Pour chaque valeur, un grand nombre de répétitions est requis pour obtenir un pourcentage de bonnes réponses pour chaque valeur. Comme le suggère Bonnet (1986), pour la méthode des stimuli constants, il y a quelques règles à respecter : un grand nombre de répétitions (100 répétitions au minimum), les valeurs choisies pour tracer la courbe (elles doivent encadrer le seuil) et enfin les x valeurs choisies doivent être présentées aléatoirement mais chacune d’entre elles une fois avant de les répéter. Il s’agit donc d’un tirage semi- aléatoire, pour éviter plusieurs répétitions de la même valeur à la suite.

D’autre part, l’observateur pourrait avoir comme stratégie de cliquer toujours du même côté sur l’écran de choix concave/convexe quand il ne perçoit rien, ce qui produirait 100 % de bonnes réponses pour la valeur la plus faible dans une direction et 0 % dans l’autre direction. Afin d’éviter ce genre de problème, nous avons modifié notre écran de choix d’une fois sur l’autre, inverser la position des boutons une fois sur deux.

Ces mesures répétées devaient nous permettre de construire une courbe psychométrique, reliant chaque pourcentage de réponse en fonction de la valeur de la disparité horizontale, pour chacun des trois observateurs. Ainsi nous avons pu analyser leurs courbes psychométriques par rapport aux seuils précédemment obtenus avec la méthode d’ajustement ascendant.

III.2.4 Le déroulement du test

Il est demandé à l’observateur de fixer la cible de fixation pendant toute la durée de l'expérience. L'observateur est passif pendant la présentation du masque, de l’écran de préfixation et il doit être uniquement attentif pendant la présentation du stimulus qui est brève (Figure 51). Ensuite l'observateur a pour tâche d’indiquer, à l’aide du curseur de la souris, l’un des deux choix présentés dans un menu à l’écran, la forme de la déformation perçue, convexe ou concave. La déformation perçue est un changement de profondeur par rapport au plan de

Écran noir (4 s.) Choix forcé Masque Écran noir (4 s.) Stimulus (300 ms.) CONCAVE CONVEXE

Gradient de disparité choisi

Observateur passif tâche de Observateur passif

l’observateur Écran noir (4 s.) Choix forcé Masque Écran noir (4 s.) Stimulus (300 ms.) CONCAVE CONVEXE CONCAVE CONVEXE

Gradient de disparité choisi

Observateur passif tâche de Observateur passif

l’observateur

l'écran (perception d’une partie du stimulus dans un autre plan que celui de l’écran, en avant ou en arrière de l’écran).

Les valeurs de gradient de disparité choisies (Tableau 2) pour construire les courbes psychométriques sont déterminées par une méthode des limites ascendante pour chacun des observateurs (cf. Annexe 12 pour les détails de la méthode des limites).

BD GG / MB 0,0414 0,069 0,0828 0,138 0,1242 0,207 0,1656 0,276 0,207 0,345 0,0324 0,054 0,0648 0,108 0,0972 0,162 0,1296 0,216 0,162 0,27

valeur gradient testé (arcmin./°)

disparités croisées

disparités homonymes Signe de la disparité

horizontale

Tableau 2 - Définition des différentes valeurs présentées pour l’expérience des stimuli constants, selon l’observateur (BD, GG et MB). Les valeurs de gradient ne sont pas des chiffres ronds car elles ont été choisies

pour correspondre à un numéro d’image pour des séries d’images de progression 0,0138 minutes d’arc par degré pour les disparités croisées et 0,0108 minutes d’arc par degré pour les disparités homonymes.

L’expérience est répartie sur plusieurs séances qui ne doivent pas durer plus de 30 minutes, pour éviter la fatigue des observateurs. Les dix valeurs de disparités horizontales (croisées ou homonymes) étaient toutes présentées, dans un ordre aléatoire, avant d’être répétées.