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Chapitre 3. Méthodologie générale

III.2 Déroulement du test

Chaque mesure commence par l’écran de préfixation (l’image noire avec le point de fixation, cf. § I.3.2) présenté pendant quatre secondes, à la suite desquelles apparaît le stimulus d’abord sans disparité pour la première image. Le stimulus est progressivement « déformé » par l’introduction de disparités jusqu’à ce que l’observateur perçoive cette déformation du plan de l’écran. L’incrémentation pour la variation de la disparité est de trois images par seconde (Figure 37).

Figure 37 - déroulement de l’expérience.

CONCAVE CONVEXE

Écran noir

Seuil puis choix forcé (concave ou convexe) Stimulus (3 images/s.) Augmen tation disparit é   Écran de choix Écran noir

CONCAVE CONVEXE CONCAVE CONVEXE Écran noir

Seuil puis choix forcé (concave ou convexe) Stimulus (3 images/s.) Augmen tation disparit é   Écran de choix Écran noir

L'observateur indique par un clic du bouton gauche de la souris qu’il perçoit un changement de profondeur par rapport au plan de l'écran (perception d’une partie du stimulus dans un autre plan que celui de l’écran, en avant ou en arrière de l’écran). L'observateur a pour tâche de dire : (1) quand il perçoit une déformation par un clic du bouton gauche de la souris, et (2) la forme de cette déformation, convexe ou concave (clic sur un des deux choix présentés dans un menu à l’écran). Les consignes données aux observateurs avant chaque expérience se trouvent en Annexe 6. L’observateur effectue une tâche de discrimination, indiquant par choix forcé si la déformation qu’il a perçue était concave ou convexe. Notons qu’une erreur dans la réponse sur la perception n’entraîne pas une nouvelle mesure de seuil, la valeur est toutefois supprimée lors de l'analyse. Le pourcentage d’erreur est environ de 1,7 %.

Il est important de prendre en compte le temps de réaction lié à la tâche demandée à l’observateur. Il s’agit du temps de réaction entre le moment où l’observateur perçoit la déformation et celui où il génère la réponse qui consiste en la réalisation de la tâche motrice suivante : avec son index, il appuie sur le bouton de la souris. Le temps de réaction pour une tâche de détection est environ de 250 ms, et celui d’une tâche de discrimination d’environ 300 ms (Donders, 1868). Dans notre cas, il s’agit d’une discrimination puisqu’il est demandé à l’observateur d’indiquer ensuite si la déformation était concave ou convexe. La déformation étant dans le champ visuel périphérique, ce temps de réaction se situe plutôt entre 400 et 600 ms (Wall et al., 2002). Ainsi nous avons estimé ce temps à 400 – 500 ms. Compte tenu de la vitesse d’affichage de trois images par seconde, soit une image toutes les 333 ms environ, l’image enregistrée par le programme au seuil de détection est donc la deuxième image précédant le déclenchement par le clic de la souris.

Les mesures sont répétées plusieurs fois (6 à 9 fois selon le nombre de conditions expérimentales). L’expérience est répartie sur plusieurs séances qui ne doivent pas durer plus de 30 minutes, pour éviter la fatigue des observateurs qui peut modifier les seuils.

Pour terminer, nous avons fait un petit sondage auprès de l’observateur sur sa perception qualitative de profondeur.

IV Les observateurs

Les observateurs devaient satisfaire aux conditions suivantes :

- Pas de problème de vision binoculaire (strabisme, amblyopie, suppression…),

- Une vision normale ou corrigée à la normale par le port de lentille de contact. Des acuités visuelles supérieures ou égales à 10/10 à la distance de l'écran (650 mm),

- Une stéréoacuité au minimum de 15 à 30″ d’arc, mesurée au test TNO.

Les observateurs qui ont accepté de participer aux expériences devaient lire attentivement un formulaire d’information et de consentement de participation (formulaire

type en Annexe 9), ce dernier devant être rempli et signé en deux exemplaires : un exemplaire que l’observateur conservait et le second pour l’expérimentateur.

Nous avons sélectionné dix observateurs sans correction, satisfaisant à ces critères. Trois observateurs (BD, CP et GG) étaient habitués aux expériences psychophysiques, les autres observateurs ne l’étaient pas. Les caractéristiques des dix observateurs (sexe, âge, écarts pupillaires, correction optique portée et stéréoacuité) sont détaillées dans le Tableau 1. La mesure des écarts pupillaires est réalisée avec un pupillomètre à reflets cornéens (Essilor Digital CRP) paramétré pour une distance correspondant à celle de l’écran (65 cm). Les détails du calcul des écarts pupillaires vrais, c’est-à-dire dans le plan des pupilles se trouvent en Annexe 10, permettant d’obtenir la formule suivante :

EP = 5 . 15 − × D EPm D

Où D est la distance de fixation (ou distance de l’écran) en mm ; EPm correspond à l’écart pupillaire mesuré avec le pupillomètre en mm ; 15,5 mm correspond à la distance entre le plan de mesure du pupillomètre et le plan des pupilles ; on obtient ainsi EP, la valeur de l’écart pupillaire dans le plan des pupilles, en mm.

Nom Sexe âge EP à 650 mm

(en mm) correction optique portée acuité stéréoscopique (TNO) BD M 35 67 aucune 15" d'arc BR M 25 61 aucune 15" d'arc

CH F 28 56 aucune 30" d'arc difficile

CP M 50 69 aucune 15" d'arc EV M 29 68 aucune < 30" d'arc GG M 30 65 aucune 30" d'arc MB F 40 64 aucune 15" d'arc ND F 27 59 aucune < 30" d'arc SM F 26 56 aucune < 30" d'arc TB M 38 60 aucune 15" d'arc

Tableau 1 - caractéristiques des observateurs : sexe ; âge ; écart pupillaire dans le plan des pupilles pour une

distance de 650 mm ; correction optique nécessaire pour la vision à 650 mm ; acuité stéréoscopique mesurée par le test stéréoscopique TNO, en seconde d’arc.

Les images stéréoscopiques présentées aux observateurs sont calculées pour chaque valeur d’écart pupillaire. Ainsi, la variation de gradient est la même pour tous les sujets. Les dix observateurs n’ont pas participé à toutes les expériences, les participants seront précisés dans la partie Matériel et Méthode du chapitre de chaque étude.

Chapitre 4. Le traitement des disparités horizontales