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Chapitre 4. Le traitement des disparités horizontales sur l’ensemble du

II.2 Etude de l’influence du post-effet sur les seuils de détection d’une déformation du

II.2.4 Interprétation des résultats

A l’exception des observateurs CP et MB, les seuils de détection d’une déformation d’un plan fronto-parallèle semblent être plus élevés quand le post-effet est de sens opposé, et plus faibles quand le post-effet est de même sens. L’explication que l’on peut donner est représentée sur les Figure 49 et Figure 50.

Figure 49 - Représentation des deux configurations possibles en fonction du sens post-effet : en haut, la

perception de la série présentée va dans le même sens que le post-effet, ainsi pour arriver au seuil il faut moins d’images ; en bas, la perception de la série présentée va dans le sens contraire au post-effet, et pour arriver au

seuil il faut plus d’images.

La déformation perçue lors du post-effet est de sens contraire à la série précédemment présentée, et de grandeur moindre. Si la série qui commence est de même sens que le post- effet, on atteindra plus rapidement le seuil de détection, il y a une facilitation par le post-effet, donc on obtiendra un seuil plus faible (Figure 49). Et, si la série qui commence est de sens opposé au post-effet, il faudra d’abord compenser le post-effet avant ensuite d’atteindre le

Sens du post-effet Sens de la série présentée

Ecart de profondeur plus faible = moins d’images Ecart de profondeur plus grand = plus d’images

seuil de détection, on obtiendra donc un seuil plus élevé car il faut plus d’images disparates pour atteindre le seuil. Par rapport au seuil qui serait obtenu en l’absence complète de post- effet, si l’on considère la présence d’un post-effet, deux cas se produisent (Figure 50) : le post-effet est de même sens, alors le nombre d’images pour arriver au seuil est moindre qu’en absence de post-effet ; le post-effet est de sens opposé, les premières images disparates, servant à annuler le post-effet, viendront s’ajouter au nombre d’images qu’il aurait fallu sans ce post-effet.

Figure 50 - Représentation des deux configurations possibles en fonction du sens de la série qui va être présentée : à droite, le cas où il n’y a pas de post-effet ; en haut à gauche, le post-effet est de même sens que la

série présentée, ainsi pour arriver au seuil il faut moins d’images ; en bas à gauche, le post-effet est de sens opposé à la série présentée, et pour arriver au seuil il faut plus d’images.

Cette explication rejoint l’analyse de Lee (1999) : dans des conditions de vision normale, la distribution des surfaces convexes ou concaves est symétrique et égale autour d’un point médian – qui définit la perception de planéité. L’exposition prolongée à une valeur va fausser la distribution et déplace le point médian. L’adaptation ou la recalibration résultante définit une nouvelle valeur de point médian de courbure – ainsi une surface courbe sera perçue comme plate.

Comme mentionné au début de cette partie, les observateurs CP et MB n’ont pas montré les mêmes résultats, puisque leurs seuils ne variaient pas significativement avec le sens du post-effet. Pour ces deux observateurs, le post-effet ne modifie pas les seuils de détection d’une déformation concave ou convexe.

D’autre part, la comparaison de l’influence du post-effet selon le type de disparité a montré une différence de comportement uniquement chez l’observateur BD qui présente une variation des seuils pour les disparités croisées, mais pas pour les disparités homonymes, en fonction du sens du post-effet.

Lors de la mesure de seuils de détection d’une déformation de surface, déformation de type concave ou convexe, la mesure précédente peut donc influencer le seuil, dans le sens

Absence de post-effet Présence de post-effet

Ecart de profondeur plus faible = moins d’images Ecart de profondeur plus grand = plus d’images Ecart de profondeur réel = nombre d’images

Post-effet dans le même sens

Post-effet de sens contraire

d’une diminution quand la mesure précédente était de sens de relief opposé, et dans le sens d’une augmentation avec une déformation précédente de même signe de relief. Cette influence est causée par la possible perception d’un effet consécutif de relief, ce dernier étant de sens contraire à la déformation qui vient d’être perçue.

La question qui nous intéresse pour la suite des mesures de seuils de détection d’une déformation de surface plane par méthode d’ajustement est de savoir si les post-effets doivent être supprimés. En effet, on peut se demander s’il est vraiment nécessaire de faire en sorte de ne pas avoir de post-effet du tout pendant les mesures, compte tenu du fait que la présentation aléatoire des séries permet d’avoir autant de post-effet dans un sens que dans l’autre, et ainsi les effets des post-effets se compensent naturellement sur chaque session. De plus, pour une partie des observateurs, le post-effet ne fait pas varier les résultats. Aussi le choix d’essayer de supprimer le post-effet ou non se fera-t-il au cas par cas, en fonction de la mesure que l’on réalise. Par exemple pour les mesures en stimuli constant, nous verrons que le post-effet sera éliminé à cause de la rapidité de la présentation (cf. § III.2). Par contre pour les expériences avec notre méthode d’ajustement adaptée, il n’est pas obligatoire de le supprimer. Sachant qu’il est difficile de savoir s’il n’existe plus réellement.

III Comparaison des seuils obtenus selon la méthode

III.1 Introduction

La méthode d’ajustement ascendant est connue pour donner des seuils plus élevés qu’une méthode de stimuli constants. Une expérience contrôle a été réalisée afin de comparer les seuils obtenus par ces deux méthodes, notre méthode intermédiaire entre un ajustement ascendant et une méthode des limites d’une part, et une méthode de stimuli constants d’autre part. L’expérience consiste en la mesure de seuils de discrimination d’une déformation concave ou convexe d’une surface par une méthode de stimuli constants.

Le but de cette expérience est d’une part, la comparaison des seuils obtenus par la méthode d’ajustement ascendant réalisée précédemment avec les seuils obtenus avec une méthode de stimuli constants purs. Et d’autre part, le second objectif est d’évaluer la stratégie de nos observateurs : étaient-ils très prudents lors de la méthode d’ajustement ascendant dans leur jugement de perception d’une déformation ?