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Le répertoire du discours de la violence : Les sèmes de la violence dans le contexte fictionnel du terrorisme

Les variations lexicales et sémantiques de la violence

1. L’onomasiologie de la violence : du thème au mot

1.2. Le répertoire du discours de la violence : Les sèmes de la violence dans le contexte fictionnel du terrorisme

Répertoire du discours de la violence Temps Espace Contexte

La peur, la frayeur, la crainte Puisque mon cœur est mort

« La peur était là, mais aussi la révolte, la colère, la haine. Ajouté à cela, un sentiment d‟impuissance si vif qu‟il rongeait et corrodait nos jours. Avec, en contrepoids, une question : comment en sommes-nous arrivés là? » (p.106)

« Là, près de moi, s‟affairent les ombres insatiables qui bientôt prendront possession des lieux […] au rythme de mes peurs, elles dansent autour de moi une sarabande infernale […] ravivent la braise »(p.58) -Avant le décès de Nadir -Après le décès de Nadir -Partout -Chez Aida

-Face à un pays meurtri par le terrorisme, il n‟est plus possible de mener une vie sereine et échapper au sentiment de peur et de colère qui s‟infiltre dans toute la société. Une société perplexe et choquée par le devenir de son pays et les événements sanglants qui le ravagent. -Aida est hantée par la peur et écrasée par le malheur. Depuis la mort de son fils, ses nuits sont accablées par la solitude. Angoissée par la mort de son fils, elle hallucine et perd le sens du

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« En me privant de mon statut de mère, on m‟a, dans le même

temps délivrée de toutes mes peurs. Rien de pire ne peut plus m‟arriver. Moi qui n‟ai jamais supporté d‟être confrontée au spectacle de la violence- pas même au cinéma - »p128

Visa pour la haine

« Je m‟extirpai de ma chaise, laissant l‟impression d‟y avoir mon corps qui, tétanisé de peur, ne suivit pas mon élan »(p.60)

« Un enfant me heurta, il courait, le cœur battant d‟essoufflement et de peur. Plus que de la peur. C‟était la terreur ! une terreur folle, incontrôlable » (p.129) -Ibid. -1995 -Avril 2003 / -Bab El Oued - Felloudja, Irak réel,

-Depuis toujours, Aida joue le rôle de la femme exemplaire ;respect de coutumes, comportement prudent pour assurer le respect des autres et le sien. Désormais, elle se libère de ses peurs, du regard de la société. Étrangement, la mort de son fils à briser toutes les chaines qui l‟attèlent aux convenances. Plus, elle s‟apprête à user de la violence pour apaiser ses peines.

-De leur balcon, Noune assiste au spectacle de la mort qui la paralyse. Un attentat à la bombe cible le marché populaire de Bab El oued. Elle est clouée par la peur et la vue des corps déchiquetés et calcinés.

-En Irak, Noune assiste à la violence à nouveau, elle décrit l‟état de la population et surtout des enfants pendant les bombardements des Américains. La peur se parcourt partout laissant un sentiment d‟angoisse et d‟insécurité. Les gens

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« Leurs regards posés sur moi m‟effrayent. Pendant un moment, mes compagnons me font peur […] je recule horrifiée» (p.11)

-Octobre 2004

-New York

assaillis par la terreur s‟affolent et déguerpissent dans tous les sens pour se sauver la vie.

-Le jour prévu pour l‟accomplissement de la mission assignée à Noune par l‟organisation terroriste, elle prend conscience et découvre que ses commanditaires la trahissent. Leurs regards sournois et menaçants ont pour objectif de l‟obliger à porter une ceinture bourrée d‟explosifs, dans le cas où sa mission tournerait à l‟échec, on lui imposerait le suicide

La Mort

Puisque mon cœur est mort

« J‟ai vu, aux informations télévisées, des pères, des frères, des époux écrasés de douleur […] Toi-même quand tu as appris la mort de la sœur de

-Avant le décès de Nadir

-Partout

-Le déferlement des attentats, des embuscades et de la violence, fait succomber un nombre important d‟innocents. Le choc

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Farid dans l‟attentat à la bombe »(p.89)

« Tu aurais échappé à la mort. Sans doute, puisque la date limite, fixée par avance, n‟était pas encore atteinte. Contrairement aux dizaines de victimes de ces attentats »(p.174)

Visa pour la haine

« Là tout respirait la mort, jusque dans les vergers enchanteurs »(p.49) -Avant la mort de Nadir -Mars 1995 -Algérie -Ouled Allel ( le territoire libéré)

incommensurable de l‟entourage des victimes les chamboule, et précisément les hommes qui, par convenance, ne doivent pas exprimer ouvertement leur douleur. Devant la mort injuste et fortuite des leurs, ils ne peuvent que se prosterner et voire pleurer.

-La mort guette la vie des citoyens. Les attentats à la bombe, les égorgements, les voitures piégées, tout semble un présage d‟une mort fatale, alors que pour Nadir, le temps n‟est pas encore arrivé, il devrait mourir mais pas dans la foule, pas dans le jour, son heure sonne dans l‟ombre de la nuit et de la solitude.

-Souha est frappée par la réalité de sa nouvelle vie dans le campement des islamistes. Des hommes armés, des mines truffées partout et des engins piégés encerclent le quartier où son mari

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« Prostrée dans sa douleur […] elle avait souffert de sa mort, et en avait été aussi fière, une héroïne de la guerre de libération »(p.61)

« Ce frère ennemi, qui ne jure maintenant que par la mort et la destruction »(p.12)

-1993

-Octobre 2004

-Bab El Oued

-New York

est le chef suprême, l‟émir de la communauté. -Autrefois, la mère de Noune prend connaissance du mot « terroriste » quand sa sœur Kheira est recherchée par l‟armée française car faisant de la résistance à l‟occupation du pays. Le signifiant reste le même, alors que le signifié prend le sens inverse selon la conjoncture historique. Ses enfants sont des terroristes, mais condamnés par l‟état pour des crimes contre leurs concitoyens. La Doudja est engloutie par la souffrance et la honte.

-Dans une prise de conscience tardive, Noune découvre le vrai visage de son chef- terroriste. Elle le qualifie d‟ennemi car ses aspirations ne lui ressemblent plus. Noune est une fille pacifique qui ne rêve que d‟une vie paisible, alors que ses compagnons ne sont que de sanguinaires meurtriers.

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Les hurlements, les cris Puisque mon cœur est mort

« Leurs chants fouillaient au plus profond de la blessure, tailladent à vif dans la plaie, peut-être ce cri, ce hurlement de bête blessée à mort qui ne cesse de vibrer dans mon ventre et de se heurter aux parois du silence »(p.17)

« J‟ai hurlé. Au moment où le coup est parti. J‟ai hurlé. Hakim ! C‟est lui, c‟est lui qui a détourné ma main. Oh, son visage ! […] tu es…tué. C‟est moi. C‟est moi qui l‟ai tué » (p.183)

-le jour du décès de Nadir -La fin -la maison du défunt -Au bord de la plage

-Mis à part les premiers cris lancés par Aida, la vue du cadavre de son fils l‟abasourdie, elle se

fige, inerte. Elle observe la loi du silence établi

par le nouvel ordre et appliquée soigneusement par les autres femmes. De ce fait, elle aurait souhaité la présence de pleureuses qui pourraient, par leurs lamentations et cris, mieux exprimer et mettre l‟accent sur son malheur, et probablement atténuer ses blessures.

-Le rideau de l‟histoire de Aida s‟est levé sur les seuls cris émis en lui annonçant la mort de son fils. Des cris aussitôt étouffés par des gardes-chiourmes, qui la rappellent à l‟ordre. Des nuits de silence passent, et Aida ne pense qu‟à appliquer sa propre justice, alors que son projet de vengeance est détourné par Hakim, et le rideau de son histoire est définitivement baissé

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Visa pour la haine

« La mère et la sœur se jetèrent sur le corps, le couvrant de cris, de hurlements » (p.39)

« Un homme de la famille de Abeer qui m‟avait reconnue m‟éloigna des lieux d‟où jaillissent les feux et les flammes, les hurlements et les cris » (p.124)

-1995

-Avril 2003

-Bab El Oued

-Falloujah, Irak

sous le son de son hurlement accompagné de l‟odeur du sang.

-L‟assassinat d‟un homme du quartier commis sous les yeux des habitants et en plein jour. Les auteurs du crime sont deux jeunes convertis au nouvel ordre dont Tarik, le frère de Noune.

-Le premier jour des bombardements des Américains, la jeune maman Abeer est morte dans l‟ambulance qui la transporte à l‟hôpital. Noune qui pense avoir retrouvé la paix en Irak, assiste à nouveau au spectacle de la violence, des cadavres, du malheur, de la désolation.

La haine

Puisque mon cœur est mort

« Oui, j‟ai la haine. C‟est, depuis que tu n‟es plus là, mon seul avoir, mon seul bien. A présent c‟est la

-Depuis la mort de Nadir

/ -La redondance du terme « haine » est une preuve que cette femme est hantée par la mort de

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haine qui me tient debout […] je la porte en moi, cette haine, si forte »P108

« Je sais maintenant qu'il faut haïr pour vouloir tuer. Il faut vraiment haïr quelqu‟un pour envisager sa suppression »p128

Visa pour la haine

« Sa haine est encore plus violente que celle des autres, il est le plus radical (un chef des terroristes). Son regard plein de dégoût pour les formes féminines qui s‟offrent à lui et ne se dérobe pas » p11

-Ibid.

-Octobre 2004

/

-New York

son fils. Aida refuse intégralement la perte de Nadir, elle est à l‟image des autres mères qu‟elle rencontre dans le cimetière quotidiennement. Ce sont des femmes accablées par un sentiment amalgamé de tourments et de haine et dont il est impossible de s‟en délivrer

-Depuis le jour où on a présenté à Aida la photo de l‟assassin de son fils, elle est obsédée par un sentiment de vengeance nourri par sa haine. Elle décide de prendre la vie à celui qui a détruit le sienne et a aboli ses rêves.

-Noune, dévoilée pour accomplir sa mission meurtrière, découvre le regard acariâtre du maître, Saber Ben Saâd, qui inspire une suprême et dédaigneuse hargnerie du corps de la femme. Elle le compare aux autres, et conclut que c‟est le plus intense en termes d‟acrimonie sexiste.

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« Quand la haine m‟a aveuglée, j‟ai réagi non pas au nom d‟Allah mais au nom de la frustration »p12

-Ibid. -Ibid. -Vers la fin, Noune se rend compte qu‟elle a fait un chemin imposé par la douleur, la souffrance et le nombre considérable de cadavres qu‟elle a croisé sur son parcours. Elle se rend compte donc qu‟elle est commandée et mue par sa consternation et son désir de vengeance, non pas par la volonté de Dieu.

La souffrance, la douleur, la torture Puisque mon cœur est mort

« La souffrance est incommunicable. Personne ne peut mesurer la profondeur du gouffre qui me sépare de celle que j‟étais […] Je sais exactement ce dont je souffre. C‟est un mal irréversible, incurable » p68

-Depuis la mort de Nadir

/ -La mort inopinée de Nadir est un incident majeur dans la nouvelle vie de Aida, il a dessiné un clivage profond entre Aida d‟avant le décès de son file, et Aida d‟après le décès. Cette femme est consumée par une douleur profonde et indéniable qui l‟empêche de retourner à sa vie initiale, rien ne peut être comme avant. Cela est irréversible.

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« La douleur dérange. Ou plutôt, c‟est le spectacle de la douleur qui dérange, indispose et parfois même exaspère […] le temps grand guérisseur de toutes les blessures doit faire son œuvre. Mais la douleur, cette douleur-là, annule le temps »p74

« Sans dire un mot, il s‟est assis, et se prenant la tête entre les mains, il s‟est mis à sangloter. Jamais, non jamais je n‟aurais pensé qu‟après tant de temps sa blessure restait aussi vive »p159

-Ibid. -Quelque mois après la mort de Nadir / -La maison d‟Aida

-La douleur de la perte d‟un fils est une blessure qui échappe à toutes les descriptions et représentations. C‟est une douleur qui persiste et qui prend de l‟étendue avec le temps. Au début, Aida est soutenue par des membres de sa famille, des voisins, et des amis qui se montrent compatissants avec son malheur, mais qui finissent par se lasser du tableau ennuyeux du chagrin et l‟abandonne à son destinée.

-Hakim est l‟ami le plus proche de Nadir, leur lien n‟est pas seulement d‟ordre affectif, mais aussi physique, ils se ressemblent étrangement au point que même Aida les confond de loin. Cette ressemblance physique vaut la vie à Nadir. Les terroristes l‟ont pris pour Hakim et l‟ont assassiné pour se venger de son père commissaire de police. Hakim est doublement affligé, par la mort de son meilleur ami, et par

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Visa pour la haine

« Je souffris tout ce qu‟un être humain peut supporter de tourments » (p.66)

« Il fut torturé par toute une nuit avant de le décapiter à l‟aube. C‟était affreux, sa tête avait été exposée des jours sur un piquet » (p.76)

« Il y était connu pour avoir été un émir sanguinaire, l‟assassin de beaucoup de jeunes du quartier. Les familles souffraient de le savoir et le

-Juillet 1995 -1995 -2000 -commissariat -Le campement d‟ Ouled Allal -Bab El Oued un sentiment de culpabilité.

-En cherchant les nouvelles de son frère pris par les ninjas, Noune subit l‟humiliation et les menaces des policiers. Bien qu‟elle ne soit pas impliquée dans les crimes commis par ses frères, les autorités la soupçonnent de terrorisme, et l‟avertissent qu‟elle risque le pire si elle continue de fureter dans l‟histoire de Tarik.

-Le jeune voisin de Noune qui s‟est montré très attentionnée pour leur sécurité la première fois de leur visite à Souha, n‟est autre qu‟un agent de l‟armée nationale. Quand l‟organisation terroriste le découvre, il est durement châtié.

-Béchir est gracié par la loi de « la concorde civile » promulguée en 1999, il retourne dans son quartier, là où il a semé la violence et la mort. Par ailleurs, les familles des victimes le

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voir libre et en bonne santé » (p.94) conjurent de partir, car sa présence les tourmente et éveille leurs douleurs, et ce qui les exaspère le plus, c‟est qu‟il ne montre aucun regret ni remords ; bien plus, il exhibe son « djihad » et avec fierté.

Le sang

Puisque mon cœur est mort

« Pas de lésions visibles. Pas d‟ecchymoses violacées sur la peau. Pas de plaies, pas de sang, pas de pustules. Pas non plus de risques de contamination » (p.74)

« Si cela avait été une guerre, une vraie guerre […] j‟aurais été à présent, sans que cela n‟atténue en

-Après le décès de Nadir

-Ibid.

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-Les affections physiques, notamment celles qui sont apparentes, marquent le corps par des infirmités physiologiques visibles. Alors que la souffrance psychique et émotionnelle reste impalpable, imperceptible. Les souffrances de l‟âme sont invisibles, occultées, mais inéluctables et encore plus profondes que celle du corps. L‟âme de Aida est stigmatisée à jamais par la douleur.

-Aida conjecture une autre mort à son fils, elle aurait aimé qu‟il soit mort pour une cause noble,

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rien ma douleur ni ma révolte, la mère d‟un héros […] Tu aurais versé ton sang du fait d‟un engagement pour une cause –forcément-juste » (p.155)

Visa pour la haine

« La saignée commença ainsi, les uns partaient, les autres mouraient. Je craignais cette violence que je voyait déferler sur mon quartier »(p.35)

« Il avait cessé de respirer et je n‟osais pas le regarder. Le goût du sang sur mes lèvres » (p.129)

-1993

-2003

-Algérie

-Falloujah, Irak

sur les champs de l‟honneur, en combattant un ennemi visible. Cette fin aurait inscrit son nom dans la liste des martyrs et sa jeunesse n‟aurait pas été sacrifiée vainement.

-c‟est le début de la déchéance. On commence par torturer les femmes qui ne portent pas le voile, kidnapper de jeunes lycéenne, pour aboutir aux assassinats et aux attentats collectifs à la bombe. Presque tout le pays baigne dans le sang et la peur.

-Un obus des américains éventre une bâtisse où une femme vient de donner la vie à un bébé. Noune se précipite pour le sauver et le prend entre ses bras, mais il ne résiste pas à ses blessures et y succombe.

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Instruments de la violence Puisque mon cœur est mort

« Je n‟entends que le bruit sec des armes que l‟on recharge et le crissement acide des couteaux qu‟on aiguise »(p.31), « L‟attentat à la bombe à la fac centrale d‟Alger…» (p.89) , « Le pistolet -non, le revolver- est posé là »(p. 133)

Visa pour la haine

« Des armes et à l‟utilisation d‟engins explosifs »(p.114), « de mines et d‟engins »p49 « obus » (p.109) « balles » (p.89) « ceinture bourrée d‟explosifs » (p.15), « chars » (p.16), « Kalachnikovs et fusils » (p.69)

-Les années 90 -Algérie

-Pour introduire la peur et instaurer leur suprématie, les détenteurs du nouvel ordre, les terroristes recourent à toutes les méthodes possibles. C‟est ainsi que les attentats, les égorgements, les viols et les kidnappings des jeunes filles se multiplient transformant le paysage du pays où s‟installe l‟intégrisme religieux haineux, meurtrier et violent.

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La terminologie de la violence, que nous avons répertoriée dans ce second tableau, cerne le contexte des lexèmes d‟un roman à l‟autre et d‟une situation narrative à l‟autre. Dans Puisque mon cœur est mort, nous avons remarqué que l‟histoire se répartit en deux et ce par rapport à « La mort de Nadir » qui est un élément perturbateur dans la vie de Aida : une vie avant l‟assassinat du fils et une autre après ; cette temporalité apparait dans les écrits épistolaires de Aida. Avant qu‟elle ne soit affectée par la violence dans sa chaire, elle compassionne avec le malheur des autres mais sans penser que le terrorisme pourrait frapper un jour à sa porte. Dans le roman, il y a des séquences qui témoignent de la braise qui s‟est emparée du pays, mais pour inclure principalement le désastre de cette femme qui incarne le deuil de toutes les femmes de l‟Algérie. Sa haine, ses souffrances, la litanie de son malheur, sont explicitement le centre d‟intérêt de la narratrice, qui à travers l‟histoire de Aida, interroge l‟Histoire et revendique la loi du talion.

Dans le roman de Belloula, la terminologie de la violence semble être implacable. Partant du quartier populaire de Bab El Oued, le récit défile dans plusieurs pays, où la violence qui accompagne l‟itinéraire de Noune s‟intensifie d‟une station à l‟autre, d‟une région géographique à une autre. Les conflits sont contagieux et s‟internationalisent. La violence terroriste s‟organise dans un réseau mondial. Le contexte de la brutalité et de la haine ne change guère, les conditions de vie sont les mêmes, l‟assujettissement des femmes se poursuit dans tous les pays d‟Islam visités ou traversé par Noune embrigadée involontairement et fortuitement dans une organisation terroriste internationale. L‟horreur de la guerre est universelle, et les aboutissements sont identiques : la mort, les violations des droits de l‟homme, les viols des femmes, et l‟oppression des catégories les plus démunies.

A travers la corrélation entre la terminologie de la violence et le contexte historique émerge une autre dualité de forces antagonistes qui s‟installe dans les années 90 en divisant la société ; elle montre un agresseur vs un agressé qui se réduit à l‟affrontement d‟un projet de société de l‟intégrisme islamiste vs un projet de société ouvert sur le monde moderne.

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