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Le Ciel de porphyre : brouillage de l’espace et datation du récit dans une chronique fragmentée

L’espace / le temps : deux dimensions aux formes variables

2. Le Ciel de porphyre : brouillage de l’espace et datation du récit dans une chronique fragmentée

Pour Aicha Lemsine, il s‟agit du journal intime d‟un jeune adolescent, qui dessine le paysage de L‟Algérie coloniale juste avant la guerre de libération puis pendant et juste après la décolonisation. Le personnage principale qui prend la narration en charge et en alternance avec la voix du narrateur, situe les évènements du récit dans un contexte social et spatio-temporel. Ali et à travers ses mémoires témoigne d‟une mémoire d‟abord personnelle puis collective. Le roman est fragmenté en plusieurs parties, une fois c‟est la narratrice qui raconte d‟autres c‟est Ali, les quinze séquences sont racontées anachroniquement sous forme d‟analepses/prolepses, qui perturbent la linéarité du journal intime du personnage principal.

Le journal intime commence par la période d‟avant la guerre et remonte jusqu‟au 23 janvier 1959. Le narrateur, qui ne respecte pas le déroulement chronologique des mémoires de Ali, entame l‟histoire par un analepse qui met en exergue la première intervention d‟Ali dans les opérations des groupes armés, et ainsi il y a cet aller-retour entre la voix du narrateur relatant l‟expérience de Ali El- Moudjahid et celle de Ali relatant sa vie depuis l‟enfance jusqu‟avant l‟indépendance. La fragmentation est une modalité narrative de la discontinuité qui se déroule selon deux voix qui se relaient ; le récit est alors polyphonique avec deux récits parallèles.

La narration est jalonnée par des dates et différents espaces, et à la fin c‟est la narratrice qui clôture l‟histoire par une projection sur le destin de tous les personnages et sur l‟avenir de l‟Algérie postcoloniale, le récit s‟articule en neuf parties :

Ière partie : « La narratrice »

- La narratrice décrit la scène après la première opération armée d‟Ali avec Tahar (sans précision d‟espace ou de temps) (p.17)

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2ème partie : « Ali »

- Dachra…Août 1953. Réception du cahier de la part d‟Alain qui sera le porteur de ses mémoires : « 20heures…les premiers mots portés sur le cahier » (p.23) 3ème partie : « La narratrice »

- Ali se présente à Si Salah, l‟un des chefs de l‟organisation « L‟année dernière, je devais passer présenter mon C.A.P » (p.29) Il faut que le lecteur fournisse un effort et il doit poursuivre la lecture, pour situer dans le temps, l‟adhésion d‟Ali à la résistance armée.

- La présence des colons en Algérie : « Monsieur Kimper était depuis longtemps établi en Algérie » (p.45)

- Annoncer la fête du 14 juillet « Demain, dit-il, des Kermesses vont être organisées par les autorités à l‟occasion du 14 juillet, l‟heure du couvre-feu sera reculée jusqu‟à une heure du matin » (p.47)

- Le jour de la fête : « Baladia était tout illuminée, ce 14 juillet 1958 » (p.49), ce jour même, Tahar et Ali ont accompli une mission avec succès, Tahar exécute une jeune fille indigène « Dalila » qui est une indicatrice, ainsi que « Cantini » un commissaire- adjoint ; un bourreau qui martyrise les Moudjahidine.

4ème Partie : « Ali »

- Dachra- fin août 1953, Ali inscrit dans ce cahier un événement qui témoigne de la ségrégation appliquée contre les Algériens au droit d‟accès au lycée : « Cela fait un an qu‟il est parti (son ami Alain), après avoir été reçu à son examen d‟entrée en sixième. Nous fréquentions la même école depuis toujours, et je peux dire sans mentir que j‟étais meilleur élève que lui » (p.76)

- Dans ce même passage, Ali précise qu‟au lycée où étudie Alain se trouvaient des Arabes parce qu‟ils sont différents de leurs concitoyens : « C'est-à-dire, gros béta, que ça doit être des fils de naturalisés » (p.78)

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- Dachra…le 9 septembre 1953, Dachra…le 20 septembre 1953 : Ali raconte les souvenirs de son enfance après avoir été privé de passer au lycée, il trouve un refuge dans les souvenirs partagés entre sa famille, les amies de sa mère dont la mère d‟Alain, et de ses camarades de classe. (p.76 – p.113) 5ème Partie : « La narratrice »

- Après avoir assisté à l‟exécution de Cantini et de Dalila, Ali perd tout son équilibre et il lui faut du temps pour s‟en remettre « Il n‟avait aucune notion du temps, ni du lieu où il se trouvait » (p.114), pour le faire sortir de cet abasourdissement, Tahar l‟emmène chez M. Kimper, un Français libéral qui soutient la cause des indigènes et dénonce l‟injustice des colonisateurs. 6ème Partie : « Ali »

- Dachra…2 mars 1954…11 heures du soir, Dachra, 30 août 1954, Baladia…25 octobre 1954, Baladia…13 mars 1955, Baladia…19 janvier 1956, Baladia…12 mars 1956, Dachra…29 septembre 1957, une semaine plus tard :

À l‟intérieur des mémoires de cette sixième parties, il y a l‟inventaire d‟un ensemble d‟événements qui sont liés les uns aux autres, le personnage narrateur quitte son village pour rejoindre la ville, de par la volonté de son père qui l‟introduit au collège d‟enseignement technique. Depuis son contraint départ à Baladia, Ali écrit rarement « Je n‟ai plus écrit depuis longtemps, parce que la vie s‟est chargée d‟écrire pour moi. La guerre secoue notre pays » (p.134). Ali, et du moment qu‟il est privé d‟aller au lycée parce que fils de pauvre indigène, est convaincu que c‟est le destin qui se chargerait de tracer le parcours de sa vie. La mort de son père abattu par les soldats français, le décès de sa mère de chagrin, tous ces désarrois semblent préparer son adhésion aux groupes armés.

A la fin de cette partie Ali cite brièvement les événements du 8 mai 1945 « Le père de Youcef, le rescapé du 8 mai 1945 » (p.143)

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7ème Partie : « La narratrice »

- Dans cette septième partie, la narratrice évoque l‟un des grands moudjahidine, reconnu pour son courage et sa témérité sans pareil. Ramdane, un vieil homme qui n‟a pas peur de se mettre face à l‟ennemi est arrêté et conduit en prison en 1958. En outre, la narratrice anticipe l‟avenir et pense le devenir de l‟Algérie à travers le discours d‟Ali : « Mais après ? Lorsque nous seront indépendants, il y aura des problèmes : des hommes qui ne sont pas toujours d‟accords entre eux ?» (p.154), Tahar lui répond que les Moudjahidine ne sont pas des hommes de politique et ne devrons penser qu‟à libérer ce pays et à avoir une identité pour retourner à leur vie habituelle, il essaye de le convaincre sur les réalités du maquis tout en revenant à une note d‟espoir pour le futur : « la politique n‟est pas mon rayon. Il y a bien des frères qui se dévorent entre eux dans les maquis. Tu ne le sais pas, mais moi je sais des choses…pas toujours propres ; un jour les langues se délieront » (p.155).

8ème Partie : « La narratrice »

- C‟est la suite de la séquence de la détention de Ramadan, la narratrice saisie l‟occasion pour décrire le sort des membres de l‟organisation armée dans les prisons : violence, torture et humiliation, comme elle évoque la torture exercée par la France en Indochine :

Durant les journées d‟été torrides, la fosse exhalait une épaisse vapeur immonde, émanant des hommes, de leurs plaies, de leurs maladies. Entassés comme des bêtes, ils succombaient sous les effets combinés de la tuberculose ou de la dysenterie et de la torture de quelques gardes nostalgiques des rivières indochinoises. (p.158)

Ce rappel de la guerre d‟Indochine prouverait que la France coloniale, ne peut jouer que le rôle de tortionnaire quand il est question de protéger ses intérêts. Quoique les espaces changent, la colonisation demeure avec le même cap.

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- Baladia…30 juin 1958, dans cette partie Ali raconte la scène de sa rencontre soudaine avec Alain, dont le père veut quitter l‟Algérie à la suite des événements sanglants et l‟insécurité « la vie n‟est plus possible pour nous, pour le commerce aussi depuis cette sacrée guerre » (p.178), par contre, Juliette, la mère d‟Alain, ne veut pas quitter l‟Algérie qu‟elle considère comme son pays et pour lequel elle éprouve un fort attachement : « je ne vis plus en ce moment, car sais-tu que Marcel veut que l‟on quitte le pays…a mon âge, aller dans un pays que je ne connais pas…mais je suis née ici moi ! » (p.178). Par le biais du discours idéologique et identitaire des Juifs d‟Algérie, la narratrice fait allusion à la guerre Arabo-israélienne et à l‟existence millénaire des Juifs sur cette terre : « - Et en Israël ? Tu iras lutter là-bas si on te e demandait ? Tu es au courant de ce qui s‟est passée en 1956 ? -Tu ne m‟as donc jamais compris ? où suis-je né ? où ai-je grandi ? Ma mère, ses parents et ses grands-parents ? Leurs souvenirs sont ici liés au vôtres ! pourquoi vais-je mourir pour une terre que je ne connais pas ? » (p.183)

- Baladia… 1er juillet 1958 :

Le général de Gaulle, pendant la deuxième guerre mondiale, refuse de s‟incliner devant les forces de l‟Axe et poursuivit son combat « en 1940, il a refusé la soumission » (p.87). Sa détermination guerrière semble céder devant le succès grandissant dans les villes et des maquis de la Révolution algérienne. Pour l‟intérêt de la Franc qui, selon le général Charles De Gaule, perd dans la guerre d‟Algérie « plus d‟un milliard de francs », il décide finalement d‟abdiquer et de se retirer « Aujourd‟hui, il a bien réfléchie, il s‟arrangera pour que l‟Algérie vive libre » (p.187).

Cette décision est prise pour des raisons économiques et politiques, surtout depuis que les Média internationaux soutiennent les mouvements de libération dans les pays colonisés, et la constitution du gouvernement provisoire de la république algérienne en 1958 :

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Quelques chose a changé du côté de la Méditerranée et dans le monde ! les « Fellagas » cause de la chute de nombreux cabinets ministériels ont fini par avoir raison du régime et se sont donné depuis septembre un représentant officiel : le G.P.R.A. (p.187)

10ème Partie : « La narratrice »

- Les actions se passent ou à Baladia ou à Dachra, nous sommes à la dixième partie du roman, et la narratrice garde le nom de l‟espace anonyme, elle nous ne dévoile pas l‟ancrage géographique du lieu, qui reste toujours dans l‟ambigüité : «[ …]coiffure très prisée dans cette région de l‟Algérie » (p.195).

Ali aspire au maquis mais vu qu‟il a fait des études, et qu‟il passe pour un Européen (des cheveux blonds et des yeux verts), les chefs d‟organisation préfèrent l‟engager dans la ville : « …On a besoin de nous ici ! La ville est notre maquis ! et d‟ailleurs ; là-haut c‟est d‟armes qu‟ils ont besoin, les hommes ne font jamais défaut ! » (p.193). C‟est ainsi qu‟Ali et pour la première fois exécute indépendamment une opération armée, il se venge du policier qui a torturé Ramande.

11ème Partie : « Ali »

- Baladia…1er janvier 1959, Ali continue à graver sur son cahier son parcours de combattant, il contribue à plusieurs opérations, tantôt accompagné de Tahar tantôt seul, il gagne en maturité et se comporte comme un homme, ayant le privilège d‟avoir fait des études au collège : « depuis quelques mois, j‟ai eu à faire différentes missions. Indépendamment des tracts, j‟ai surtout (à cause de ma spécialité en électricité…) exécuté plusieurs sabotages de train…Je suis devenu un spécialiste en la matière ! » (p.209)

- Baladia…5 janvier 1959, dans ce passage, Ali raconte ses aventures avec les femmes, à partir de l‟âge de seize ans, il fréquente les maisons closes de Baladia : « je voulais faire un tour à « la souris noire » » (p.222), il raconte encore sa rencontre avec une prostituée très différente des femmes qu‟il avait rencontrées jusque-là, elle ne sortait qu‟avec les combattants et s‟appelle

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Houria, cette rencontre est très significative et sera reprise à la fin de l‟histoire : « quel âge as-tu ?- Trois mille ans, répond-elle tranquillement -tu te moques de moi !...dis-moi la vérité. Enlève deux zéros… » (p.227)

- Une semaine plus tard...17 janvier 1959…19janvier 1959, Ali continue à consigner ses mémoires sur son cahier, contre l‟oubli ; il raconte sa rencontre avec Amalia chez M. Kimper, une jeune fille qui après la mort de ses parents doit vendre leur villa pour s‟installer définitivement en France.

- Baladia, le 23janvier 1959 (derniers écrits d‟Ali avant l‟indépendance), Ali, perd tous les êtres qui lui sont chers, dont Amalia et Alain partis en France. Soucieux par la situation sécuritaire qui s‟aggrave davantage, il décidé de confier son journal intime à Mériem, sa cousine. Vu les informations secrètes inscrites dans son cahier, il est impératif de le mettre dans un endroit sécurisé :« la bataille fait rage partout. Après la reconnaissance du GPRA par 17 pays…ici, il y a eu les fameuses élections organisées par l‟armée d‟occupation » (p.251).

12ème Partie : « La narratrice »

- En regagnant Dachra, Mériem, la seule personne à laquelle Ali pouvait confier ses mémoires, a rejoint les maquis après une déception amoureuse, elle se livre au combat, à l‟amour de la patrie : « Adieu, Dachra !...Et toi, Ali, tu n‟es plus là…qu‟importe ! L‟Algérie demeure…il est temps pour nous les filles de mourir pour non plus d‟amour pour les hommes, mais pour notre pays » (p.254)

- Dans les quartiers de Baladia, des assassinats, des attentats, des violations des propriétés des arabes se multiplient par un groupe armé composé de policiers, de bandits et de voyous qui exécutent leurs opérations tous les soirs: « Une nouvelle organisation vit le jour « la main rouge », cette armée de la nuit semait la mort et retournait tranquillement à ses activités le jour » (p.255)

- À l‟étranger, et en parallèle, des assassinats d‟une grande masse d‟Algériens et d‟Européens qui soutiennent les groupes armés, les intellectuels qui

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sentent l‟approche de la victoire se disputent les premiers rangs politiques : « A Tripoli, débutait la réunion du CRNA. Ailleurs, certains intellectuels disséquaient entre eux les leaders. Ils se demandaient quel serait le chef politique intègre. Pour l‟instant, ils les critiquaient tous » (p.256)

- Ali comme la plupart des militants, ne se tourmentait pas sur la question de qui sera le chef politique, le plus important est de multiplier les actions de l‟organisation et de débarrasser le pays du colonisateur, car finalement ceux qui vont gouverner le pays sont les enfants du peuple : « Cette année avait été marquée par de violents accrochages entre ALN et les troupes du colonel Massu. Le 28 mars, les prestigieux colonels Amirouche et Haouès trouvaient la mort » (p.256). La narratrice pour clore cette partie rapporte chronologiquement une succession d‟événements historiques comme suit : - 21 octobre 1960 : Le Générale De Gaulle déclare : « La paix en Algérie est

devant la porte »

- 1961 : manifestations populaires en Algérie.

- A Tripoli, le CRNC, réuni du 9 mai au 12 août élit un nouveau gouvernement provisoire.

- Il y eut les barricades OAS et leur fin pitoyable

- Il y eut les manifestations d‟Algériens et de progressistes français à Paris. - 7 mars 1962 : conférence sur le cessez-le- feu à Evian

- 15 mars 1962 : Massacre de l‟écrivain Mouloud Feraoun avec trois Européens par l‟OAS

- 19 mars 1962 : Cessez-le-feu en Algérie, et naissance soudaine des « Martiens » : militants et moudjahid de la dernière heure…

- 20 avril 1962 : Salan est arrêté- offensive générale contre l‟OAS - 2 mai 1962 : offensive OAS à Alger : 100morts, 150 blessés

- 7 juin 1962 : L‟OAS incendie la bibliothèque universitaire d‟Alger

- 12 juin 1962 : Le GPRA garantit aux Européens : « les accords d‟Evian sont la charte de votre avenir »

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- 27 juin 1962 : La résistance OAS s‟écroule à Oran, l‟ex-général Gardy est en fuite

- 4 juillet 1962 : Les premiers détachements de l‟ALN entrent en Algérie.

13ème Partie : « La narratrice »

- La séquence se passe à Paris après la libération d‟Ali de la prison, l‟Algérie est indépendante et chacun des Algériens veut décider du sort politique du pays et la plupart d‟entre eux ont des opinions divergentes ; Ali garde le silence pour ne pas les brusquer mais il est vexé par leurs conversations désordonnés et subjectives : « Si à l‟aube de l‟indépendance, alors que le pays était entrain de panser ses plaies et de chercher du pain à son peuple, s‟il lui a fallu tolérer trente-six partis politiques qui auraient commencé par se dévorer et se dénoncer les uns les autres, cela aurait été l‟anarchie » (p.264)

- De retour à Alger, Ali s‟installe chez si Salah, qui l‟aide à reprendre ses études et ainsi concrétiser son rêve d‟enfance : aller au lycée et avoir le baccalauréat : « Il était animé par une volonté tenace et active. Il prit enfin le chemin rêvé du lycée » (p.277). La scolarisation est désormais à la portée de tous les Algériens de tout âge.

14ème Partie : « La narratrice »

- La mort de Tahar, le compagnon de combat de Ali est racontée sous forme d‟analepse « Le lundi 19 mars 1962, à midi, c‟était l‟heure marquée pour le cessez-le-feu » ; quoique le cessez-le feu soit proclamé , il n‟est pas respecté et c‟est ainsi que Tahar est mort avec une quinzaine de militants : « ce 19 mars une mechta avait été assassinée froidement et si Tahar était mort en riant » (p.285)

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- Dans cette dernière partie, La narratrice nous dessine le portrait de l‟Algérie post-coloniale, elle rapporte les événements importants et les mutations qui ont eu lieu jusqu‟à 1965 :

- L‟agression marocaine contre l‟Algérie et la dénonciation du Président Ould- Daddah

- La journée nationale de l‟arbre, et les textes fixant le sort des propriétaires des terres

- 19 mars 1963 : la France fait exploser une bombe atomique au Sahara - 29 avril 1963 : Création de la Caisse algérienne de Développement CAD - 26 juin 1963 : Quatre personnalités historiques du mouvement national sont

arrêtées à Alger parmi lesquelles M. Boudiaf

- 1er octobre 1963 : Toutes les terres des colons sont nationalisées - 28 octobre 1963 : Création de l‟union des Ecrivains algériens

- 5 mai 1965 : 20.000 candidats se présentent au certificat d‟études primaires.

3 Puisque mon cœur est mort : Indétermination du temps et mythification