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La violence intra-communautaire dans la société colonisée

Les prototypes de la violence

1.1 La violence intra-communautaire dans la société colonisée

Au sein des deux communautés, qui dans l‟apparence mènent une vie paisible et

sereine, se trament des conflits, s‟exacerbent des affrontements et se déchainent des violences. Dans la société des Européens ainsi que dans celle des indigènes, les premières victimes de la violence que nous avons repérées sont les enfants, ils sont battus ou par les parents, ou par les enseignants. Un enfant reçoit un châtiment corporel dans un objectif de correction, les parents ou l‟enseignant de l‟école coranique procèdent à punir violemment les enfants reconnues coupables de fautes ou de dépassement. Pour les parents et le Cheikh de l‟école coranique, ces punitions sont la meilleure méthode pour éviter une éventuelle récidive. Il y a d‟autres situations, où les parents en crise de colère, battent leurs enfants simplement pour extérioriser et atténuer leur courroux . La violence contre les enfants peut prendre une autre forme et être psychologique, à travers des comportements agressifs et des mots blessants, les enfants peuvent être aussi torturés et longtemps affectés par cette forme de violence plus que par le châtiment corporel.

Chérifa et Amna sont deux femmes liées par une amitié profonde, elles sont choquées toutes les deux par le retour inopiné de Hakim dans le but d‟enquêter sur le mari de Chérifa. Hakim veut savoir si Youcef a passé la nuit précédente chez lui, Amna pour sauver l‟époux de son ami lui ment et déclare que oui. Cette situation déstabilise et angoisse les deux femmes ce qui va se percuter sur les enfants, elles vont exercer sur eux une violence verbale qui les choquent, car d‟habitude leur maman et son amie sont des femmes très câlines :

Hassan et Hossein sont entrés lentement, ils ne comprennent pas ; ils ont dans les yeux cet air scandalisé propre aux enfants qui se font, plus que d‟autres, aux habitudes immuables. Pourquoi Chérifa les a-t-elle renvoyés ? LEDNM, (p.117)

Venez, asseyez-vous donc ! dit-elle, d‟une voix qui trouble. Hassan va pleurer de rancune, et son frère, l‟imiter. LEDNM, (p.118)

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Ali, dans son enfance, quoique fils unique, n‟a pas échappé au châtiment corporel de son père, un ancien marin nourri par une discipline militaire rigoureuse. Tout dépassement est suivi par une punition sévèrement appliquée.

Le jour du 13ème anniversaire d‟Ali, qui coïncide avec celui de son meilleur ami Alain, il est durement puni par son père pour avoir offert à Alain, sans demander la permission de ses parents, le seul bibelot qui orne le buffet de leur salon. En sachant qu‟Ali a offert ce cadeau en contre partie du présent de la mère d‟Alain, le père félicite son comportement et lui pardonne : « Quel cirque ! J‟en ai encore mal partout. Car mon cadeau a eu des répercussions terribles sur ma tête et mon dos ; en l‟occurrence, le bâton de mon père[…] quand il s‟est aperçu de la disparition du poignard »LCDP (p.22) Encore une fois, Ali va subir une volée de coups de bâton, mais cette fois-ci, la colère de son père est excessive, car son acte est jugé impardonnable. Manipulés par Abdi, le meneur des enfants du village, Ali et ses amis volent des bonbons de chez l‟épicier Mozabite, quand ce dernier découvre les faits il avertit les parents qui à leur tour punissent leurs enfants, dont Ali : « Les parents sont consternés, mais chacun accuse le fils de l‟autre. Quant à payer, c‟est difficile de délimiter les responsabilités, aussi promettent-ils de le dédommager par la correction magistrale que chacun infligera à son tour »LCDP (p.102)

A l‟école coranique, « La Médersa », les enfants qui blasphèment, n‟apprennent pas les versets de Coran ou qui sont indisciplinés sont sévèrement punis par le maître de l‟école, ils subissent la « falaka ». C‟est une réception de multiples coups de bâton sur la plante des pieds : « C‟est en vérité un spectacle marrant que le retour de l‟un de nous avec des pieds meurtris, mais n‟osant se plaindre de crainte de recevoir une autre correction de la part des parents »LCDP (p. 86)

La mère du petit Francis est morte, alors qu‟il n‟a pas encore ses dix ans. La nouvelle épouse de son père s‟applique à lui rendre la vie insupportable ; sous les coups de bâton et l‟humiliation de sa marâtre, Francis est livré à la solitude et l‟isolement, ainsi devient-il voleur rien que pour attirer l‟attention des grands. Il finit par s‟emparer de la paire de candélabres en argent de l‟église, pour ce fait, il est introduit dans une maison de

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redressement : « Dans leur appartement, situé en haut de la boutique, Francis a grandi entre les coups d‟Angèle et les réprimandes de son père »LCDP (p.107)

Dans la société des indigènes, qui est, avant tout, une société patriarcale et misogyne, la femme semble être une cible privilégiée de la violence physique, psychologique et verbale. Elle est dépourvue de ses droits les plus basiques : aller à l‟école, choisir un mari, travailler et même prendre de la parole.

Meriem, la cousine d‟Ali, et la petite sœur de Youssef, Zineb, sont à l‟instar des jeunes filles victime de la ségrégation par rapport à leur sexe. La petite Meriem, passionnée par l‟école, est privée d‟études parce qu‟elle est une fille. Elle jalouse Ali pour être né de sexe masculin et passe ses journées à passer devant l‟école et contempler les enfants étudier et jouer : « Elle se cabre contre l‟injustice qui lui fait mener une vie de prisonnière chez ses parents. Ce sont les mots qu‟elle prononce souvent :-leur cour, c‟est la prison, le ménage, les travaux forcés ! »LCDP (p.112)

La sœur de Youssef, quant à elle, son avenir lui parait prometteur, elle va à l‟école et rêve de faire des études poussées, mais elle est aussitôt confrontée à une amère réalité : devoir se marier et regagner le foyer conjugale tout comme ses pareilles. Elle refuse, se révolte mais en vaine, elle finit par céder et se soumettre aux convenances sociales et l‟autorité de son frère : « parce qu‟elle avait pu faire des études, apprendre le français, aller au collège jusqu‟à l‟âge de seize ans, elle avait difficilement accepté ensuite de se retrouver cloîtrée comme les autres » LEDNM (p.47)

Amna, Chérifa, Touma, Dalila, Aicha, sont des personnages témoins de la position de la femme dans la société des indigène, voilées et gardées à la maison, leurs voix sont étouffées par la peur. Elles sont réduites à l‟esclavage , tout d‟abord par le père et le frère, et par la suite, par l‟époux. Assia Djebar le qualifie du « maître » auquel la femme doit obéir, voire vénérer. La violence dans ce cas est une violence psychologique et sociale, due aux effets de la culture et ceux de la tradition ancestrale d‟essence patriarcale et religieuse, à laquelle la femme s‟est habituée ; mais qui peut dépasser ce stade, et devenir une violence physique, légitime et approuvée par la société. En effet, l‟homme possède le droit de battre la femme, c‟est un moyen de correction très répandu dans la société musulmane. Amna est battue par son mari Hakim ; après avoir tué l‟un

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de ses coreligionnaires, il se venge sur elle pour atténuer son sentiment de culpabilité. Il ne prend pas en considération que c‟est une femme fragilisée par un récent accouchement, il la réprimande, la brutalise et l‟accable sans le moindre remord. Chérifa est battue par son époux, du moment qu‟elle refuse de se soigner pour enfanter et demande le divorce, mais elle subit sa rage et sa colère. Elle résiste, le défie, et sa vanité d‟homme le pousse à la répudier mais en déclarant qu‟il le fait parce qu‟elle ne peut pas lui donne des enfants.

Touma orpheline de père, ses oncles la châtient pour avoir transgressé les us de l‟honneur et traîner avec les Européens, elle fugue de la maison ; quelques années après elle est tuée par son frère. Dalila, quant à elle, représente l‟exemple de la jeune fille dont l‟ensemble de la famille a des droits sur elle, elle est battue par tout le monde : père, oncles, cousins et même les femmes dont sa mère. Elle est le témoin d‟une violence collective, on dirait que dans la société algérienne, l‟ultime moyen de communication avec la femme reste la violence. Dans le cas de Dalila, Lemsine ne dévoile pas la raison pour laquelle elle est battue. A notre sens, l‟auteure ne tolère pas la violence contre la femme, quelles que soient les raisons.

La vielle Aicha est une veuve, son mari lui laisse quatre enfants à élever, à trente ans ; elle souffre et combat longtemps contre les membres de sa belle -famille qui veulent spolier le maigre héritage des orphelins ; relevons quelque fragment qui montrent la violence physique et morale exercée sur la femme par l‟homme :

Amna : « Mon maître et seigneur, le père de mes enfants, se dit-elle encore quand il la touche, qu‟il la prend entre ses bras, la secoue violemment puis, d‟un coup en plein dans sa poitrine gonflée, la fait tomber sur le matelas » LEDNM (p.242)

Chérifa : «il avait fallu ensuite subir les cris de rage et de colère de son époux : il l‟avait battue puis, lâcheté dernière, il avait feint la résignation, retournement qu‟il refusait d‟interpréter comme un aveu d‟impuissance » LEDNM (p.31)

Touma : « Des oncles venus exprès de la capitale, s‟en étaient mêlés et l‟avaient enfermée à la maison » LEDNM (p.235)

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« Le corps de Touma est resté sur le sol, appuyé ainsi à demi, sur le côté … « son frère !-oui, c‟est son frère !-il a vengé son honneur ! » » LEDNM (p.245)

Dalila : « Moi, mon père me battait, mes frères ma battaient, mes oncles et même ma mère…les hommes ; les femmes m‟ont battue »LCDP (p.60)

Aicha : « Seule à trente ans avec trois enfants à élever, défendant le peu de biens qu‟elle avait contre les vautour qui s‟amoncellent autour des veuves sans défenses » LEDNM(p.45)

En fin de compte, les femmes et les enfants représentent les êtres les plus vulnérables sur lesquels s‟exercent en toute impunité brutalités et maltraitance en tous genres. D‟un autre côté, les femmes de la société européenne, sont décrites comme des femmes libres, émancipées, qui jouissent pleinement de leurs droits, elles vont à l‟école, épousent l‟homme qu‟elles désirent, même contre le grès de leur famille. Suzanne et Laure, sont un modèle concret de l‟union mixte indésirable par les deux communautés, européenne et indigène, mais qui témoigne de la liberté des femmes européennes et de leurs droit à faire des choix de vie. Dans le fragment suivant Assia Djebar confronte explicitement les conditions de vie des deux communautés féminines pour en sortir le contraste qui émane des traditions machistes et ancestrales de la société musulmane :

(prendre conscience de leur malheur et dire non)…une telle découverte risquait d‟ouvrir quelque blessure, quelque angoisse, un trouble dont l‟ambigüité, croyaient-elles, était réservée aux « autres », et ce mot englobait aussi bien les femmes de mauvaise vie que les étrangères dont il était évident que les mœurs, l‟apparente liberté les faisaient d‟une autre race .LEDNM (p.29)

Bien évidemment, la guerre de libération est l‟une des causes de la violence intra-communautaire , les deux sociétés se divisent entre deux slogans : « l‟Algérie française » et « l‟Algérie coloniale ». Dans la communauté des autochtones, il y a une minorité qui soutient la France, et désire un retour à la stabilité, cette minorité est l‟équivalent d‟une autre catégorie de la société des Européens, qui, eux sont des libéraux. Ils soutiennent les Algériens dans leur guerre. Il faut donc souligner que la binarité sociale n‟est pas catégorique, mais qu‟il existe un entre-deux qui répond à des positions politico-idéologiques bien tranchées et qui suscite bien souvent un

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engagement du personnage. Ces personnages de l‟espace intermédiaire font figures de marginaux ; ils seront valorisés positivement ou négativement en fonction du regard portés sur eux par les différentes communautés antagonistes et les causes qu‟elles défendent. Ils seront « traitres » ou « héros ».

Dès alors, un clivage profond se dessine entre les membres de la même communauté, faisant naître des sentiments de méfiance, de haine, de violence entre les proches, les voisins et les amis, un climat d‟incertitude et de soupçon s‟installe dans un pays disloqué par la guerre :

Les indicateurs, les goumiers, sont classés comme des traitres par les militants et dont les exploits sont au bonheur du colonisateur. Cette position contre leurs concitoyens leur coûte parfois la vie. Qui sont ces personnages qui se situent dans un entre-deux de la marge ?

Nous commençons par Touma ; elle sème le mal autour d‟elle par sa collaboration avec l‟inspecteur Martinez. Cette jeune fille est nourrie d‟une haine excessive contre sa société : « Les arabes, je les hais » LEDNM (p.129). La trahison de Touma avant d‟affecter les membres de sa société, bouleverse la vie de sa propre famille ; sa mère souffre doublement : de l‟absence de sa seule fille et de la honte occasionnée par son comportement : « Je croyais avoir épuisé ma part de misère, mais c‟est le déshonneur qui m‟a été infligé » LEDNM (p.235). Touma est finalement exterminée par son frère Tawfiq, le jour même de la mort du résistant Saidi dénoncé par elle.

Dalila est égorgée par Tahar. Il a pris le soin de choisir l‟endroit de son acte, dans une forêt à proximité d‟un cimetière, où sont enterrés plusieurs personnes dénoncés à la police française par Dalila. Par son choix, Tahar veut que les victimes de Dalila soient vengés et puissent entendent les hurlements de celle qui les a trahis : « Tu…tu vas lui trancher la gorge ?dit Ali à voix basse en tremblant…-C‟est cela, mon « travail » habituel et normalement, je l‟exécute seul »LCDP (p.72)

Le sort de Dalila et de Touma s‟apparente à celui de plusieurs traîtres et indicateurs, repérés et exécutés par les mains de l‟organisation intolérante avec tous ceux qui freinent son parcours : « Un cadi de la nouvelle vague de fraternisation a été trouvé

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égorgé dans sa voiture près du port »LCDP (p.228). Les militants exterminent ceux qui les dénoncent aux autorités sans aucune considération ou pitié, d‟un côté pour qu‟ils servent de leçon aux autres traîtres ou à ceux qui tentent de le devenir, et d‟un autre côté, pour rassurer la base populaire que la Révolution se poursuit efficacement : « Les traîtres étaient repérés, connus et exécutés impitoyablement. Cette audace inspirait de la fierté aux populations qui ne doutèrent plus de la victoire finale »LCDP (p.124)

Il y a une autre catégorie de la communauté algérienne qui a sa part de la violence, c‟est une catégorie de riches insoucieux de l‟avenir de l‟Algérie, et ne veulent pas prendre position pour la cause nationale. Ces derniers s‟ils refusent de soutenir matériellement l‟organisation, ils sont assassinés sans remord, et ainsi, considérés comme des traîtres : « L‟ancien patron Si Hafid a été exécuté par le Front parce qu‟il n‟a jamais voulu donner un sou à l‟organisation, pourtant il était riche »LCDP (p.286) Les goumiers sont, à leur tour, une autre tranche sociale qui se comporte violemment avec ses coreligionnaires ; ils sont armés, ils s‟installent dans les casernes et gardent les prisons. Les goumiers se montrent plus violents avec les résistants que le pouvoir colonial et son armée. Lemsine les qualifie de personnes dédaignant l‟humanité, chargées d‟une haine massive. Étant dotés d‟un pouvoir sur les plus faibles, ils usent de tous les moyens pour leur rendre la vie horrible par les tortures et les humiliations, rares sont les prisonniers qui sortent vivantes et indemnes de leurs campements, et ceux qui réussissent à le faire en sortent détraqués, ils finiront dans les asiles d‟aliénés : « Les détenus étaient gardés par les goumiers. Ces mercenaires étaient encore plus féroces que les soldats européens, ils contrôlaient de loin cette fosse de déchets humains …les mercenaires donnaient libre court à leur sadisme et leur haine de l‟être humain »LCDP(p. 159)

A toutes ces violences, entres les membres de la société autochtone, s‟ajoutent les conflits d‟ordre politique entre les chefs des militants. L‟organisation armée est la main d‟un peuple unifié par la misère, l‟humiliation et l‟assujettissement du colonisateur. Par contre, dans les coulisses de cette organisation, il se passe des conflits qui peuvent nuire aux principes et objectifs tracés par tout un peuple et ses luttes historiques. Ces clivages peuvent être expliqués par l‟incohérence entre le statut des militants : de différents âges,

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de différents itinéraires et de différentes sensibilités et niveaux d‟instruction : « Il y a bien des frères qui se dévorent entre eux dans les maquis. Tu ne le sais pas, mais moi, je sais des choses, pas toujours très propres ; un jour les langues se délieront ! »LCDP (p.155)

Finalement, la violence dans tous ces cas analysés est générée par la traitrise à l‟égard de sa communauté dans un contexte d‟occupation et de guerre ou par des rivalités entre les clans au sein même de l‟organisation. La guerre est au final un embrasement total et destructeur.

Dans le roman d‟Aicha Lemsine, publié quelques années après l‟indépendance, nous rencontrons une autre typologie de la violence intra-communautaire , une violence postcoloniale à caractère politique dans le nouvel état indépendant. Retenons les arrestations arbitraires dans le témoignage d‟Ali :

« Un soir des hommes vinrent chercher Si Salah chez ses parents pour l‟emmener on ne sait où ? Le cauchemar recommençait-il dans ce pays ? Et l‟indépendance, c‟était quoi au juste ? »LCDP, p299

« Sa position ( Abidi, un ancien combattent occupant un poste politique d‟envergure) s‟est renforcée dans les hautes cimes[…] dur et impitoyable envers ceux qui l‟ignorent ou traversent son chemin[…]n‟ayant pas réussi à se faire admirer, il a choisi finalement de se faire craindre »LCDP(p.305)

En 1962, c‟est l‟avènement de l‟indépendance, en perspective la liberté et la paix sociale, mais en réalité il y a l‟émergence de nouvelles formes de violence dans le pays décolonisé. Finalement, la violence n‟a pas disparue.

1. 2. La violence intra-communautaire dans la société du colonisateur

En ce qui concerne la société européenne, Djebar et Lemsine ne se sont pas intéressées à décrire les situations de violence dans lesquelles pourraient se trouver les membres de cette communauté dans leur vie personnelle. En outres, nous avons réalisé que la violence intra-communautaire dans la société de l‟Autre est toujours liée à la société arabe. Les personnages victimes de la violence, avant la guerre de libération sont les

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personnages de l‟entre deux, des marginaux ou des minorités tels que les Européens qui épousent des arabes ou même des juifs. La violence qu‟ils rencontrent est d‟ordre psychologique car ils sont rejetés, marginalisés et durement critiqués. Après le déclenchement de la guerre de libération apparait une autre catégorie d‟Européens libéraux qui soutiennent le mouvement de libération nationale, les indépendantistes algériens et s‟érigent de ce fait en force d‟opposition contre leur communauté d‟origine. Ils reconnaissent le mérite intrinsèque et les droits des peuples colonisés à la liberté et la dignité.

Avant la guerre, Marcel pour avoir épouser une juive, Laure et Suzanne pour avoir épouser des Arabes, sont les exemples de mariages mixtes dédaignés par la société