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Récolte et rendement des espèces

au Saguenay-Lac-Saint-Jean Légende

5.2.4. Récolte et rendement des espèces

Pour la majorité des espèces, le rendement est généralement plus élevé sur les terrains de piégeage que sur le territoire non structuré, sauf pour le coyote et pour le rat musqué. Pourtant, la densité de piégeurs est plus importante en territoire non structuré (4,6 piégeurs/100 km2) par rapport au territoire structuré (3,2 piégeurs/100 km2). Dans le cas de la réserve à castor, les rendements très faibles sont une conséquence du territoire immense (69 735 km2) pour le nombre de piégeurs (environ 75 piégeurs en 2008-2009) (Julie Tremblay, comm. pers.). Les espèces pour lesquelles le meilleur rendement moyen entre 2003 et 2007 est obtenu sont les suivantes :

• castor du Canada (11,53 récolte / 100 km2)

• martre d’Amérique (5,63 récolte / 100 km2)

• rat musqué (5,47 récolte / 100 km2)

• belette sp. (3,06 récolte / 100 km2)

• renard roux (2,86 récolte/100 km2)

Au niveau de la récolte, les figures suivantes présentent l’évolution de la récolte pour chacune des espèces en territoire structuré, non structuré et autochtone (réserve à castor). Les tableaux présentés permettent de comparer le rendement dans les différents territoires en 2007, comparative-ment à la moyenne de 2003 à 2007. Les données ne sont que partielles et ont toutes été obtenues par le MRNF.

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belette

Maximum Moyenne 2007

Territoire structuré 8,94 6,29 8,94

Territoire non structuré 3,99 2,80 6,92

Territoire autochtone 0,21 0,10 0,10

Total 1,69 1,22 1,69

Tableau 18. Rendement de récolte (récolte/100 km2) de la belette en territoire structuré, non structuré et autochtone

La récolte de belettes a augmenté sensiblement en 2006 et 2007 en comparant aux années précédentes. Ce phénomène pourrait être lié à l’augmentation du prix des peaux en 2005 et signifierait que la population pourrait possiblement supporter une plus forte pression. La situation 2007 est positive, avec des valeurs de rendement maximales comparativement aux dernières années.

Il y a donc un potentiel de développement, mais les piégeurs ne semblent pas avoir beaucoup d’intérêt pour ces espèces. D’ailleurs, la capture de ces espèces se fait généralement sans effort direct. On peut qualifier la majorité de ces captures comme accidentelles. Par contre, elle peut être une espèce intéressante pour l’initiation des nouveaux piégeurs.

  Nombre d’animaux récoltés

Figure 15. Évolution de la récolte des belettes (incluant hermine, belette à longue queue et belette pygmée) en territoire structuré, non structuré et autochtone de 2003 à 2007

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Castor du Canada

  Nombre d’animaux récoltés

Figure 16. Évolution de la récolte de castors du Canada en territoire structuré, non structuré et autochtone de 2003 à 2007

Maximum Moyenne 2007

Territoire structuré 24,49 20,52 19,57

Territoire non structuré 17,97 13,17 11,59

Territoire autochtone 1,07 0,93 0,66

Total 7,21 5,52 4,84

Tableau 19. Rendement de récolte (récolte/100 km2) du castor du Canada en territoire structuré, non structuré et autochtone

Les récoltes de castors ont augmenté en 2006, suite au bon prix obtenu pour les peaux en 2005, surtout en territoire non structuré. La récolte semble toutefois être revenue à un niveau normal en 2007. Le rendement pour cette espèce est relativement élevé, surtout en territoire structuré. Il y a un potentiel très important de développement, principalement dans la réserve à castor, où un petit nombre de piégeurs utilisent un très grand territoire.

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Coyote

  Nombre d’animaux récoltés

Figure 17. Évolution de la récolte du coyote en territoire structuré, non structuré et autochtone de 2003 à 2007

Maximum Moyenne 2007

Territoire structuré 0,24 0,16 0,09

Territoire non structuré 0,46 0,31 0,28

Territoire autochtone 0,05 0,01 0

Total 0,15 0,11 0,08

Tableau 20. Rendement de récolte (récolte/100 km2) du coyote en territoire structuré, non structuré et autochtone

Les captures de coyotes ont été particulièrement élevées en 2005 et 2006. Le prix des peaux ne serait pas le seul élément expliquant cette bonne récolte. Le coyote ne semble pas une espèce en danger puisqu’il a su profiter, au cours des dernières décennies, du déboisement et du développement agricole. Les captures sont principalement effectuées en territoire non structuré, le rendement y est d’ailleurs meilleur qu’en territoire structuré. Les bons résultats en territoire non structuré permettent de croire qu’il pourrait y avoir un certain potentiel de développement pour cette espèce.

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Loup gris

  Nombre d’animaux récoltés

Figure 18. Évolution de la récolte de loups gris en territoire structuré, non structuré et autochtone de 2003 à 2007

Maximum Moyenne 2007

Territoire structuré 0,24 0,16 0,09

Territoire non structuré 0,16 0,11 0,15

Territoire autochtone 0,02 0,01 0,01

Total 0,06 0,05 0,05

Tableau 21. Rendement de récolte (récolte/100 km2) du loup gris en territoire structuré, non structuré et autochtonee

La récolte de loups semble être en progression depuis quelques années. Le rendement en 2007 est très bon en territoire non structuré, mais faible en territoire structuré. Cet animal, souvent considéré comme un trophée par les piégeurs, pourrait présenter un certain potentiel de développement dans la réserve à castor, en raison du faible nombre de piégeurs sur le territoire.

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Loutre de rivière

  Nombre d’animaux récoltés

Figure 19. Évolution de la récolte de loutres de rivière en territoire structuré, non structuré et autochtone de 2003 à 2007

Maximum Moyenne 2007

Territoire structuré 0,89 0,85 0,77

Territoire non structuré 0,47 0,41 0,38

Territoire autochtone 0,11 0,08 0,05

Total 0,26 0,21 0,19

Tableau 22. Rendement de récolte (récolte/100 km2) de la loutre de rivière en territoire structuré, non structuré et autochtone

Les rendements de cette espèce sont faibles, malgré le prix intéressant offert pour les peaux. La récolte est relativement stable selon les années, le rendement de 2007 se situant près des moyennes.

L’état des populations dans la région n’est pas connu, le potentiel de développement de cette espèce ne peut donc pas être précisé, et ce, pour tous les types de territoires.

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Lynx du Canada

  Nombre d’animaux récoltés

Figure 20. Évolution de la récolte de lynx du Canada en territoire structuré, non structuré et autochtone de 2003 à 2007

Maximum Moyenne 2007

Territoire structuré 2,49 1,85 1,14

Territoire non structuré 0,99 0,72 0,39

Territoire autochtone 0,16 0,13 0,08

Total 0,50 0,39 0,23

Tableau 23. Rendement de récolte (récolte/100 km2) du lynx du Canada en territoire structuré, non structuré et autochtone

Le piégeage au lynx du Canada présente une diminution constante des prises depuis 2003. La situation des populations de lynx est considérée comme précaire dans presque toute la province.

Malgré l’augmentation de l’effort de piégeage en général, aucune augmentation de la récolte n’apparaît, bien que les peaux de lynx soient celles, avec les peaux de loups, qui valent le plus cher.

D’ailleurs, de 1998 à 2003, l’effort de piégeage au lynx a augmenté alors que le succès a diminué (Gérald Guérin, MRNF, comm. pers.). Au Québec, on considère que deux principaux facteurs peuvent limiter l’abondance de l’espèce, soit la perte d’habitat et sa forte dépendance envers les populations de lièvres, et sont cycliques (40 % des lynx pourraient mourir de faim les années où l’abondance du lièvre est faible, selon l’Institut de la fourrure du Canada). Puisque les seules informations concernant l’abondance du lièvre proviennent de la chasse dans les zecs, celles-ci sont insuffisantes pour devenir un outil de gestion important pour le lynx. Une évaluation plus approfondie de l’état des populations de lynx ou du lièvre devrait être effectuée avant de déterminer le potentiel de développement. Il existe déjà une limite de prise annuelle de deux lynx du Canada et la saison de piégeage a été limitée récemment à un mois seulement. Actuellement, le plan de gestion est en révision et une nouvelle version pourrait être publiée à la fin de 2010.

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Martre d’Amérique

  Nombre d’animaux récoltés

Figure 21. Évolution de la récolte de martres d’Amérique en territoire structuré, non structuré et autochtone de 2003 à 2007

Maximum Moyenne 2007

Territoire structuré 14,19 10,82 14,19

Territoire non structuré 6,88 5,23 5,74

Territoire autochtone 1,06 0,83 0,72

Total 3,39 2,64 2,90

Tableau 24. Rendement de récolte (récolte/100 km2) de la martre d’Amérique en territoire structuré, non structuré et autochtone

L’évolution de la récolte de martres d’Amérique ne présente pas de tendance particulière. Il semble que l’année 2007 ait été intéressante pour le piégeage de cette espèce, le rendement se situant au-dessus de la moyenne en territoire structuré et non structuré. Il y a donc un potentiel de développement intéressant, surtout dans la réserve à castor, étant donné le prix intéressant des peaux.

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Ours noir

  Nombre d’animaux récoltés

Figure 22. Évolution de la récolte d’ours noirs en territoire structuré, non structuré et autochtone de 2003 à 2007

Maximum Moyenne 2007

Territoire structuré 0,54 0,38 0,26

Territoire non structuré 0,48 0,37 0,17

Territoire autochtone 0,02 0,01 0

Total 0,18 0,13 0,06

Tableau 25. Rendement de récolte (récolte/100 km2) de l’ours noir en territoire structuré, non structuré et autochtone

La récolte d’ours noir par le piégeage a diminué depuis les dernières années. Le rendement est également faible en 2007, se situant en dessous de la moyenne. Pourtant, les populations d’ours noirs ne semblent pas en danger (environ 5 500 ours dans la région). L’interdiction de vente de la vésicule biliaire de l’ours noir diminue beaucoup l’intérêt des piégeurs pour cette espèce. Par contre, le nombre d’ours piégés et chassés dans la zone 28 atteint presque le potentiel estimé (voir aussi la section 5.1.3.2). Le potentiel de développement est donc limité. Il existe présentement une limite de prise annuelle de deux ou quatre ours noirs par piégeur selon l’unité de gestion des animaux à fourrure (UGAF).

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Pékan

  Nombre d’animaux récoltés

Figure 23. Évolution de la récolte de pékans en territoire structuré, non structuré et autochtone de 2003 à 2007

Maximum Moyenne 2007

Territoire structuré 0,24 0,18 0,24

Territoire non structuré 0,18 0,15 0,17

Territoire autochtone 0,06 0,02 0

Total 0,09 0,07 0,07

Tableau 26. Rendement de récolte (récolte/100 km2) du pékan en territoire structuré, non structuré et autochtone

La récolte de pékans est, de manière générale, en progression depuis les dernières années. Toutefois, le rendement demeure faible, même si l’année 2007 est généralement la meilleure des cinq dernières années en territoire structuré et non structuré. La distribution de cette espèce n’est pas uniforme dans la région et les captures sont généralement effectuées sans effort direct (grâce aux pièges destinés à la martre). Malgré le prix intéressant (69,17 $ en 2007) offert pour sa peau, le développement du piégeage à cette espèce demeure difficile.

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Rat musqué

  Nombre d’animaux récoltés

Figure 24. Évolution de la récolte de rats musqués en territoire structuré, non structuré et autochtone de 2003 à 2007

Maximum Moyenne 2007

Territoire structuré 8,99 6,54 7,78

Territoire non structuré 14,53 8,67 11,97

Territoire autochtone 2,45 1,21 0,59

Total 5,41 3,64 4,24

Tableau 27. Rendement de récolte (récolte/100 km2) du rat musqué en territoire structuré, non structuré et autochtone

Il semble que le prix offert pour les peaux de rats musqués soit le principal attrait pour les piégeurs.

En effet, les récoltes ont fortement accru suite à l’augmentation du prix de la peau. Cette espèce est toutefois peu recherchée en territoire structuré. Les rendements de 2007 sont élevés comparative-ment à la moyenne de 2003 à 2007. Par contre, tout potentiel de développecomparative-ment est limité par la faiblesse des revenus engendrés par cette espèce.

96

Renard roux

  Nombre d’animaux récoltés

Figure 25. Évolution de la récolte de renards roux en territoire structuré, non structuré et autochtone de 2003 à 2007

Maximum Moyenne 2007

Territoire structuré 6,01 4,39 4,07

Territoire non structuré 4,40 4,06 4,17

Territoire autochtone 0,17 0,13 0,05

Total 1,67 1,49 1,45

Tableau 28. Rendement de récolte (récolte/100 km2) du renard roux en territoire structuré, non structuré et autochtone

La récolte de renards ne présente pas de fluctuations importantes selon les années. Les rendements de 2007 sont toutefois beaucoup plus faibles que la moyenne entre 1984 et 1999 (7,56 renards/

100 km2 en territoire non structuré et 4,4 renards/100 km2 en territoire structuré). Il y a donc lieu d’évaluer l’état des populations avant de tenter de développer cette activité. Toutefois, le territoire de la réserve à castor semble peu exploité pour la superficie disponible.

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vison d’Amérique

  Nombre d’animaux récoltés

Figure 26. Évolution de la récolte de visons d’Amérique en territoire structuré, non structuré et autochtone de 2003 à 2007

Maximum Moyenne 2007

Territoire structuré 3,58 2,94 3,17

Territoire non structuré 2,02 1,61 1,97

Territoire autochtone 0,17 0,13 0,12

Total 0,89 0,71 0,82

Tableau 29. Rendement de récolte (récolte/100 km2) du vison d’Amérique, en territoire structuré, non structuré et autochtone

Il semble que la récolte ait été faible en 2004, mais l’augmentation pendant les années suivantes a permis de retrouver sensiblement le même niveau de récolte qu’en 2007. D’ailleurs, le rendement de 2007 est supérieur à la moyenne des dernières années. Il y aurait un certain potentiel de développe-ment, mais la densité de cette espèce est faible. De plus, il existe des élevages de visons au Québec qui contribuent à augmenter l’offre et à diminuer le prix pour les peaux sauvages.

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Autres espèces

L’écureuil roux, le raton laveur et la moufette rayée sont capturés de manière accidentelle par les piégeurs. Les revenus engendrés par ces espèces sont minimes et l’intérêt pour ces espèces est faible. Aucun développement n’est à envisager pour ces trois espèces.

En résumé, il existe un potentiel de développement intéressant pour les espèces suivantes : le castor du Canada, le coyote, le loup gris, la loutre de rivière, la martre d’Amérique et le pékan. Le développe-ment du piégeage au lynx du Canada et au renard roux devrait être considéré avec précautions étant donné le manque d’informations au sujet de l’état de leur population. Pour ce qui est des belettes, de l’écureuil roux, de la mouffette rayée, du rat musqué, du raton laveur et du vison d’Amérique, le potentiel de développement est limité étant donné la faible densité des animaux ou le bas prix offert pour les peaux. Le prix des fourrures demeure un facteur déterminant la popularité de l’activité de piégeage.