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Saguenay–Lac-Saint-Jean Légende

5.3.3.6. Grand brochet

Il y a trois zones réglementaires différentes pour le doré jaune au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Dans la zone 28, la limite de prise quotidienne et de possession est de six spécimens, alors qu’elle est de huit pour la zone 29. Pour le tronçon de la rivière Saguenay situé en aval des barrages localisés à Jonquière (zone 21), la limite de prise quotidienne et de possession est de six spécimens et la pêche au doré jaune peut être pratiquée toute l’année. Ailleurs, elle est généralement autorisée de la fin mai à la fin novembre (jusqu’à la mi-septembre dans l’AFC du lac Saint-Jean) et de la mi-décembre à la fin mars, si la pêche d’hiver est autorisée dans le plan d’eau.

5.3.3.6. Grand brochet

Le grand brochet se retrouve principalement en territoire non structuré, dans les bassins des rivières Ashuapmushuan, Mistassini, Péribonka et Shipshaw jusqu’au réservoir Pipmuacan (Carte 14 en page 104).

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Dans les territoires structurés, il est présent surtout dans la réserve faunique Ashuapmushuan, les zecs des Passes et de la Rivière-aux-Rats et six pourvoiries à droits exclusifs, entre autres : Domaine Poutrincourt, Damville et lac Perdu. La récolte dans les territoires structurés (réserve, zecs et pourvoiries) s’élevait, en 2008, à 2 755 grands brochets. Comme on peut le voir au tableau 34, il y a place au développement de pêche de cette espèce dans les zecs et les pourvoiries, avec des niveaux d’exploitation de 26 et 20 %. Malgré le manque de données en provenance de certaines pourvoiries, celles disponibles présentent un niveau d’exploitation relativement bas (les données de pêche sont disponibles pour 17 pourvoiries à droits exclusifs sur 24). Par contre, le potentiel dans la réserve faunique Ashuapmushuan n’est pas connu, il est donc impossible de statuer sur le niveau d’exploitation.

Selon certains écrits historiques, le grand brochet était considéré comme abondant dans le lac Saint-Jean. Par contre, son abondance a chuté considérablement depuis la transformation du lac Saint-Jean en réservoir, étant donné l’érosion des habitats riverains et le contrôle du niveau de l’eau (Marc Archer, CLAP, comm. pers.).

Cette espèce semble relativement peu recherchée par les pêcheurs de la région. Mais elle l’est par les pêcheurs étrangers, particulièrement les Américains et les Européens. Par contre, pour que cette pêche soit un produit d’appel dans les pourvoiries, il est nécessaire que la qualité de la pêche soit au dessus de la moyenne.

Réserve faunique

Ashuapmushuan Zecs Pourvoiries à

droits exclusifs (17)*

Récolte (nb brochet) 1 014 667 721

Potentiel (nb brochet) - 2 540 3 618

Niveau d’exploitation - 26 % 20 %

Tableau 34. Exploitation du grand brochet dans les territoires structurés en 2008

*Les données de pêche de seulement 17 des 24 pourvoiries à droits exclusifs sont disponibles

Il semblerait que le potentiel serait beaucoup plus important en territoire non structuré qu’en territoire structuré. Malheureusement, l’absence de suivi ne nous permet pas d’en estimer le niveau d’exploitation.

Les limites de prise sont fixées à dix poissons dans les zones de chasse et de pêche 28 et 29 couvrant la majeure partie de la région. La période de pêche s’étend généralement de la fin mai à la fin novembre.

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5.3.3.7. Touladi

Le touladi a été recensé dans 176 lacs jusqu’à maintenant parsemés dans la région. Le tableau 35 présente la répartition des plans d’eau en fonction des bassins hydrographiques, la carte 14 (en page 104) localise ces plans d’eau.

bassin versant, rivière Nombre Proportion

Saint-Maurice 64 36 %

Péribonka 37 21 %

Ashuapmushuan 26 15 %

Mistassini 22 13 %

betsiamites 8 5 %

Shipshaw 5 3 %

Éternité 4 2 %

ha! ha! 4 2 %

Petite Rivière Péribonka 3 2 %

Du Sault aux cochons 1 1 %

Rivière aux Outardes 2 1 %

Total 176 100 %

Tableau 35. Répartition les lacs à touladis régionaux dans leur bassin versant

Dans les territoires structurés, le touladi se retrouve principalement dans la réserve faunique Ashuapmushuan, les zecs des Passes, du Lac Brébeuf et de la Rivière-aux-Rats ainsi que les pourvoiries à droits exclusifs Damville, Club Colonial et Lac Perdu. La récolte dans les territoires structurés s’élevait, en 2008, à 663 touladis, pour un taux d’exploitation de 28 % de son potentiel halieutique, qui est évalué à 2 582 captures (Tableau 36). Le faible taux d’exploitation de cette espèce laisse entrevoir une certaine place au développement.

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Réserve faunique

Ashuapmushuan Zecs Pourvoiries à

droits exclusifs*

Récolte (nb touladi) 39 395 157

Potentiel (nb touladi) 445 600 1 537

Niveau d’exploitation 9 % 66 % 10 %

Tableau 36. Statistiques d’exploitation de 2008 du touladi dans les territoires structurés

* Les données de pêche de seulement 17 des 24 pourvoiries à droits exclusifs sont disponibles, alors que le potentiel est calculé pour l’ensemble des pourvoiries.

Le secteur ouest de la région (bassin de la rivière Saint-Maurice) contient le plus grand nombre des lacs à touladi et il est probable que ce nombre augmente dans les prochaines années à mesure que la connaissance des plans d’eau s’approfondira (Carte 14 en page 104).

Bien que le plan tactique québécois du touladi de 1989 a démontré que cette espèce était en situation de surexploitation dans le sud du Québec, il n’existe aucune étude qui nous permettrait d’affirmer qu’il en est de même pour le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Toutefois, compte tenu de la pression de pêche exercée sur le territoire non structuré et de l’absence de mesures de suivi et de contrôle, il y a tout lieu de croire que la situation de la zone de pêche 28 s’apparente à celle observée dans les autres régions du Québec. Tout comme les plans d’eau à dorés, la direction de l’expertise énergie-faune-forêt-mines-territoire du MRNF a mis en place à partir de 2010 un réseau régional de lacs témoins où l’état des stocks de touladi sera documenté et suivi sur une base quinquennale.

Il y a lieu de mieux connaître les lacs à touladi de la région afin d’identifier ceux offrant un bon potentiel pour l’espèce afin de développer l’exploitation si possible. Un meilleur suivi permettrait aussi de mieux connaître l’état de leurs populations, en ayant comme objectif une protection mieux adaptée. Les lacs à touladi font l’objet de mesures de protection spéciales, soit le développement très limité de la villégiature en bordure de ces plans d’eau.

La saison de pêche du touladi dans la zone 28 s’étend de la fin avril au début de septembre et la limite quotidienne de prise est de deux spécimens. De plus, il est interdit de conserver les spécimens de moins de 40 cm. Dans la zone 29, pendant la même saison de pêche, la limite quotidienne de prise est de trois spécimens et il n’y a pas de limite de taille.

5.3.3.8. Lotte

La lotte a été recensée dans 147 lacs de la région répartis principalement dans les bassins hydrographiques des rivières Ashuapmushuan, Mistassini, Péribonka, Shipshaw et Saint-Maurice et plus spécifiquement dans les grands réservoirs.

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La lotte est particulièrement recherchée en période hivernale sur le lac Saint-Jean où elle fait l’objet d’une pêche spécifique à ce plan d’eau. Le titulaire d’un permis de pêche à la lotte peut y pêcher cette espèce du début décembre à la mi-avril, sans limite de prise, au moyen de deux lignes dormantes garnies d’au plus dix hameçons chacune. Ce permis spécifique (deux lignes de dix hameçons chacune) au lac Saint- Jean a été modifié en 1997 après qu’on eût constaté que l’ancien permis, qui autorisait l’utilisation de cent hameçons, avait entraîné des signes de surexploitation de l’espèce.

Comme on peut le voir à la figure 46, la vente des permis a augmenté jusqu’en 1992-1993 pour redescendre jusqu’en 1994-1995 et atteindre une stabilité relative jusqu’en 1996-1997.

Par la suite, avec l’instauration du nouveau permis, les ventes se sont accrues pour atteindre 786 permis pour la saison 2008-2009. La moyenne du nombre de permis vendus annuellement depuis 2004-2005 est de 615 permis.

On estimait, en 1994-1995, que les 166 détenteurs de permis avaient récolté environ 10 300 lottes. Ces résultats, comparés à la situation de 1985-1986, permettaient d’établir que la qualité de pêche s’était généralement détériorée (Valentine et Girard 1995). Les pêcheurs devaient pêcher plus longtemps pour capturer une lotte et ces dernières étaient en moyenne de plus petite taille, signe de la surexploitation de l’espèce. Par ailleurs, le même recensement démontrait aussi que les lignes munies d’un grand nombre d’hameçons avaient un effet dévastateur sur la population de lotte, ce qui fut à l’origine de l’abolition du permis à cent hameçons. Malgré l’augmentation du nombre de permis, il semble que le succès des lignes à dix hameçons soit moindre et que l’effort total de pêche soit plus bas qu’avant la modification règlementaire. À titre comparatif, les 199 permis vendus en moyenne avant la modification règlementaire représentaient un effort de pêche de près de 20 000 hameçons.

Actuellement, les 786 permis vendus pour la saison 2008-2009 auront permis de mettre à l’eau 15 700 hameçons.

 

Nombre de permis vendus

Figure 46. Évolution de la vente des permis de pêche à la lotte de 1989 à 1997

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Compte tenu de la dimension du lac Saint-Jean, de l’instauration du nouveau permis spécifique et du nombre de permis vendus, le danger de surexploitation est contré. Toutefois, il faut éviter d’autoriser sur des lacs plus petits l’utilisation d’un engin de pêche identique à celui permis sur le lac Saint-Jean.