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Potentiels de mise en valeur de la sauvagine et contraintes

au Saguenay-Lac-Saint-Jean Légende

5.1.4. Petit gibier

5.1.5.5. Potentiels de mise en valeur de la sauvagine et contraintes

La chasse aux canards se pratique principalement dans les marais littoraux du lac Saint-Jean et de ses plus importants tributaires, ainsi que sur les battures de la rivière Saguenay. La chasse aux canards noir et colvert se pratique surtout dans les champs agricoles où l’on retrouve des cultures de céréales. La forte pression de chasse exercée dans certains de ces habitats fait en sorte que les oiseaux délaissent rapidement ces sites. En raison de la latitude de la région et de la date d’ouverture de la chasse, la disponibilité de la ressource varie en nombre et en espèces selon que la migration des oiseaux débute tôt ou tard à l’automne. Certaines années, les migrateurs hâtifs, soit la sarcelle à ailes bleues, la sarcelle d’hiver, le canard d’Amérique et le canard souchet, ont pratiquement quitté la région à l’ouverture de la chasse alors qu’à d’autres occasions, un nombre appréciable de ces oiseaux sont encore présents au début de la chasse. Le canard noir et le canard colvert, migrateurs tardifs, sont les espèces qui soutiennent le plus fortement la chasse aux canards dans la région.

La chasse à la bernache du Canada et à l’oie des neiges se pratique presque exclusivement sur les terres agricoles. Les contraintes au développement de leur chasse se situent plus au niveau des conditions de chasse non optimales que des effectifs de population de la sauvagine. En effet, la chasse en champs agricoles se déroule sur des terres privées et elle est donc soumise, bien entendu, au bon vouloir des propriétaires. Une meilleure accessibilité aux terres agricoles augmenterait certainement le nombre de chasseurs et la récolte d’oiseaux, et diminuerait d’autant les dommages causés aux récoltes et les indemnisations compensatoires.

En ce qui concerne la chasse aux canards, les effectifs semblent bien se porter et la compétition entre les populations de canard colvert et de canard noir ne semble pas être problématique dans la région.

Le faible nombre d’adeptes de cette chasse ne serait pas lié à l’abondance des proies.

La pratique de la chasse à la bécasse et à la bécassine en région est peu documentée mais semble attirer peu de chasseurs.

Des augmentations importantes des tarifications exigées par les deux paliers de gouvernement ont eu lieu au cours des années 1980. L’augmentation des tarifs est survenue en 1985 au fédéral et en 1988 au provincial. Depuis ce temps, à l’achat des permis nécessaires pour la chasse à la sauvagine, une proportion importante du montant exigé est versée à un organisme de conservation.

L’achat du permis provincial permet de verser des fonds à la Fondation de la faune du Québec, alors qu’au niveau fédéral, la vente du permis de chasse aux oiseaux migrateurs permet de verser des fonds à Habitat faunique Canada. Il semble que les montants exigés soient trop élevés pour les adeptes occasionnels de ce type de chasse. Par contre, cette contribution des chasseurs a certainement amélioré la protection des habitats fauniques un peu partout dans la province. Il est évident que l’état des populations, particulièrement dans le cas de l’oie des neiges, n’est pas la contrainte à cette activité.

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Quelques municipalités ont des règlements qui interdisent la décharge d’armes à feu dans les limites municipales pour une question de sécurité. Ces règlements, s’ils deviennent pratique courante, peuvent aller au-delà de la sécurité des gens et empêcher la pratique des activités de chasse à la sauvagine et de certains petits gibiers (Société de la faune et des parcs du Québec 2002).

Les Journées de la relève offrent aux jeunes n’ayant pas l’âge de la majorité l’occasion d’exercer leurs habiletés de chasse, d’augmenter leurs connaissances sur la conservation des espèces sauvages et d’améliorer leur formation en matière de sécurité dans un milieu structuré et contrôlé avant l’ouverture régulière de la saison de chasse. Des chasseurs adultes détenant un permis et agissant comme guides-accompagnateurs ont l’occasion de transmettre leurs habiletés et connaissances en donnant des conseils aux jeunes chasseurs tout en les encadrant. Certaines conditions s’appliquent lors de ces journées pour les espèces capturées et la limite de prise quotidienne. L’Association des sauvaginiers du Saguenay−Lac-Saint-Jean offre à un certain nombre de jeunes la possibilité de participer à un très bon programme de formation pour les nouveaux chasseurs. Les participants suivent les cours provinciaux et fédéraux pour l’utilisation des armes à feu, font du tir au pigeon d’argile, apprennent à appeler le gibier d’eau, reçoivent des notions d’éthique de la chasse, participent à une activité de chasse en compagnie d’experts et apprennent à conserver leur gibier et à l’apprêter.

5.2. LE PIÉGEAGE

5.2.1. Profil socio-économique

Au Québec, en 2000, la valeur des fourrures vendues atteignait 6,7 M $. Les espèces pour lesquelles la valeur des fourrures est la plus importante sont : la martre d’Amérique (1,8 M $), le castor (1,7 M $), le renard roux (0,9 M $), la loutre (0,4 M $), le lynx du Canada (0,4 M $) et le rat musqué (0,3 M $) (MRNF 2007d). Au niveau régional, ces espèces sont les mêmes et situées dans le même ordre, avec des revenus totaux en 2007 allant jusqu’à 171 000 $ pour la martre d’Amérique. Le tableau 16 présente le total des revenus générés par la vente de fourrures en 2007.

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Espèce Revenus générés ($)

Martre d’Amérique 171 381

Castor du Canada 120 516

Renard roux 47 232

Lynx du Canada 25 564

Rat musqué 24 188

vison d’Amérique 12 185

belettes sp. 9 734

Loutre de rivière 8 243

Loup gris 6 204

Pékan 4 841

Ours noir 4 226

Coyote 2 730

Écureuil roux 346

Raton laveur 216

Mouffette rayée 53

Tableau 16. Revenus bruts tirés de la vente de fourrures en 2007, en ordre décroissant, dans la région du Saguenay−Lac-Saint-Jean

Source des données : MRNF 2009, données non publiées

L’indice du prix de vente moyen indexé entre 2003 et 2007 a été particulièrement élevé en 2005 pour presque toutes les espèces, sauf pour le loup, le lynx et le renard. Cette augmentation a eu comme effet d’augmenter les revenus pour cette année particulière sans pour autant augmenter le nombre de peaux vendues. Par contre, cette augmentation du prix en 2005 a probablement eu comme effet d’augmenter l’effort de piégeage, puisque le nombre de spécimens récoltés a augmenté pour presque toutes les espèces, sauf pour le coyote, le lynx et la martre. En 2007, la valeur totale indexée des ventes pour le Québec a été la plus faible depuis 2003, de même que le nombre de peaux vendues (MRNF 2009, données non publiées).

Dans la région, le revenu total généré par la vente de peaux a connu un sommet en 2005. Ce résultat est directement lié au niveau élevé de l’indice du prix de vente moyen indexé. Le total des revenus de 2006 est également élevé, puisque la récolte a été plus élevée (Figure 12).

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5.2.2. Portrait de la demande

Au Québec, en 2000, il y avait 8 300 détenteurs de permis de piégeage qui ont récolté 263 700 fourrures. Ces fourrures sont principalement celles du rat musqué, du castor, de la martre d’Amérique et du renard roux. Le nombre de permis vendus pour le piégeage semble assez variable selon les années, se situant généralement entre 7 000 et 9 000, pour une moyenne de 8 144 permis (Figure 13) (MRNF 2009a).

 

Total des revenus

 

V en te s au Q ué be c

Figure 12. Montant total des revenus générés et somme (de toutes espèces) de l’indice du prix de vente moyen indexé, de 2003 à 2007

*IPVM : indice du prix de vente moyen indexé

Figure 13. Évolution des ventes de permis de piégeage au Québec de 1998 à 2008.

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Dans la région, le nombre de permis total a légèrement augmenté entre 1999 et 2009 (Figure 14).

Cette augmentation est directement liée à l’augmentation du nombre de permis en territoire non structuré, alors que le nombre de permis en territoire structuré est relativement stable. Par contre, le nombre de piégeurs atteignait régulièrement 1 800 piégeurs dans la région avant 1988, alors qu’il est de 820 piégeurs en moyenne entre 1999 et 2009. Cette diminution serait liée à la chute du marché des fourrures. De plus, la contrainte additionnelle de l’obligation de détenir un certificat pour piéger a eu un effet important en territoire non structuré, en faisant diminuer de 41 % le nombre de permis vendus entre 1990-1991 et 1991-1992. Le prix des fourrures semble être le principal facteur déter-minant la popularité de l’activité de piégeage.