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Saguenay–Lac-Saint-Jean Légende

6. AUTRES ESPÈCES D’INTÉRÊT POUR LA RÉGION

6.6. ESPÈCES PRObLÉMATIQUES

6.6.1. Propagation de maladies

La majorité des informations contenues dans cette section (sauf la section sur la consommation des poissons) est tirée du site Internet du MRNF consulté en mars 2009.

Consommation de viande de gibier

Puisque toutes les espèces de gibier sont susceptibles d’être porteuses d’un parasite ou d’une maladie, il est essentiel pour les chasseurs de respecter certaines mesures de précautions pour la manipulation, la préparation et la conservation de la viande de gibier. Il faut porter des gants lors de la manipulation de l’éviscération et de l’écorchage du gibier, se laver les mains et nettoyer les surfaces et les instruments qui ont été en contact avec les animaux sauvages afin d’éviter de contaminer d’autres produits de consommation. Il est aussi recommandé de conserver la viande de gibier à des tempéra-tures inférieures à 4°C, et de faire cuire la viande jusqu’à ce que la température atteigne 77°C. La cuisson est un moyen efficace pour éliminer toute contamination.

Parasites et anomalies chez les poissons

Il existe différents types de parasites qui peuvent affecter les poissons. La très grande majorité de ceux-ci sont sans danger pour l’homme. Par contre, certaines précautions s’imposent :

• Une bonne cuisson élimine tout danger de contamination

• La congélation permet aussi de détruire les parasites

• Tout poisson suspect présentant une tumeur ou une malformation ne devrait pas être consommé

• Les déchets de poisson ne doivent jamais être donnés aux animaux domestiques, à moins de les faire cuire.

Un seul parasite utilise les poissons pour contaminer l’homme, le diphyllobothrium. Ce ver plat se retrouve sous forme de larves dans différentes espèces de poissons. Lorsque le poisson parasité est mangé cru par l’homme ou un autre mammifère, les larves se développent dans le petit intestin en ver adulte pouvant atteindre jusqu’à dix mètres.

Nourrissage des oiseaux

Puisque de nombreuses espèces d’oiseaux du Québec migrent, ils sont susceptibles d’entrer en contact avec d’autres populations d’ailleurs dans le monde. Les sites d’hivernage sont souvent achalandés, ce qui favorise les échanges de pathogènes. Plusieurs maladies peuvent aussi être transmises aux espèces demeurant au Québec l’année durant. Depuis quelques années, il y a une augmentation du nourrissage des oiseaux, particulièrement en hiver. Quelques précautions doivent être prises pour éviter la transmission de maladies des oiseaux aux humains, comme éviter de toucher aux oiseaux ou à leurs déjections à mains nues, maintenir les mangeoires propres et cesser temporairement de nourrir les oiseaux lorsque vous observez des oiseaux malades ou de la mortalité.

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Grippe aviaire

La grippe aviaire est provoquée par le virus de l’influenza, qui est normalement présent chez la sauvagine. Le virus, pour devenir pathogène, doit muter. Ceci peut se produire dans un élevage d’oiseaux domestiques, causant une mortalité élevée, puis être réintroduit chez les oiseaux sauvages.

Les influenzas de souche asiatique (H5N1) et de souche nord-américaine sont des virus différents. À l’heure actuelle, aucun cas d’influenza aviaire asiatique H5N1 hautement pathogène n’a été rapporté au Québec, et ce, autant chez les oiseaux sauvages que domestiques. Mais afin de détecter rapide-ment une possible entrée du virus au Québec, le MRNF participe activerapide-ment au programme québécois de surveillance intégrée de l’influenza aviaire en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et le Centre québécois sur la santé des animaux sauvages (CQSAS). Le virus de type H5 a été détecté sur des oiseaux sauvages en santé présents sur le territoire québécois en 2005. Par contre, il s’agissait d’un virus faiblement pathogène. La santé des oiseaux sauvages n’est donc pas affectée et il n’y a pour le moment aucun danger pour la santé humaine.

Tularémie

La tularémie est une maladie infectieuse qui affecte surtout les lièvres, mais également d’autres espèces comme le castor, le rat musqué, certaines espèces de poissons et certains oiseaux sauvages et domestiques. Généralement, les lièvres sont contaminés par des tiques qui transmettent la maladie, et décèdent rapidement. Les animaux infectés peuvent être détectés parce qu’ils ont un comporte-ment anormal, leurs ganglions sont enflés et les organes internes ont augcomporte-menté de volume et peuvent présenter une multitude de petits points blancs.

Les humains qui manipulent le petit gibier, particulièrement les chasseurs et piégeurs, peuvent être infectés. La tularémie se transmet par simple contact de l’animal à l’homme, mais n’est habituellement pas transmise d’une personne à l’autre. Rarement, la maladie se transmettra suite à la consommation de la viande de gibier contaminée insuffisamment cuite, par de l’eau contaminée ou par une piqûre de tique. Les symptômes sont des poussées de fièvre et des ganglions douloureux apparaissant de manière subite entre 2 et 5 jours après la manipulation d’un animal infecté. Le traitement par antibiotiques est recommandé et le décès n’est observé que dans 1 à 2 % des cas.

Rage du raton

Depuis 2006, plusieurs cas de rage du raton laveur ont été détectés dans la région de la Montérégie.

Une surveillance a été nécessaire, ainsi que certaines activités de contrôle, comme la capture et la vaccination des ratons laveurs et des moufettes. Aucun cas n’a été signalé chez l’humain au Québec.

En 2008, 32 animaux sauvages ont été détectés positifs, principalement en Montérégie. Étant donné la présence accrue du raton dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean depuis quelques années, la surveillance devrait se maintenir.

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6.6.2. Autres espèces problématiques Micromammifères

Le régime alimentaire du groupe des insectivores (musaraignes et taupes) principalement composé d’insectes et autres invertébrés fait en sorte que ce sont des espèces qui ne sont généralement pas considérées comme nuisibles, ni pour les producteurs agricoles ni pour les citoyens, puisqu’elles n’envahissent pas les demeures.

Certaines espèces de rongeurs sont considérées comme nuisibles, principalement les deux espèces de la famille des muridés. Le rat surmulot peut être considéré comme un parasite de l’homme.

Il est retrouvé dans les bâtiments agricoles, les entrepôts, les dépotoirs, les maisons et les canalisations d’égout. Il peut s’alimenter de tout ce qu’il trouve, même certains petits animaux d’élevage. Il est également porteur de maladies virales, bactériennes ou parasitaires comme la fièvre typhoïde, la leptospirose, la salmonellose, la tularémie et la trichinose. Il est très difficile de l’exterminer, étant donné son extrême prolificité (les rates produisent de 3 à 12 portées par année, avec en moyenne 5 à 6 petits par portée). La souris commune peut également être considérée comme un parasite de l’homme, puisqu’elle envahit tous les bâtiments construits par l’homme. Elle se nourrit de tout ce qu’elle trouve et peut contaminer les sources de nourriture de l’humain et des animaux d’élevage par ses excréments. Elle peut également transmettre des maladies comme la fièvre typhoïde et la salmonellose (Prescott et Richard, 1996).

Les autres espèces de rongeurs ne causent généralement pas de problèmes aux humains. Ils sont discrets (surtout les cricétidés et dipodidés), et servent de nourriture à de nombreux autres animaux, dont les rapaces, renards et autres carnivores.

Marmotte commune

La marmotte commune est souvent considérée comme nuisible, surtout par les producteurs agricoles.

Ses terriers peuvent occasionner des bris à la machinerie agricole et des blessures au bétail. Elle occasionne également des problèmes aux plantes ornementales et aux potagers (Prescott et Richard 1996).

Rat musqué

Le rat musqué habite un terrier constitué d’un réseau de galeries creusées dans les rives de petits cours d’eau ou de rivières. Par leurs activités de fouissage, ils peuvent causer des torts importants aux berges de cours d’eau, particulièrement en milieu agricole (Prescott et Richard 1996). Dans ces zones, les berges de cours d’eau sont souvent dénudées et l’absence de racines dans le sol rend le sol plus meuble, donc plus facile à creuser. Ils ont également tendance à boucher les exutoires de drainage agricole. La méthode la plus efficace pour pallier ce problème est de revégétaliser les bandes riveraines, ce qui rend le fouissage plus difficile et limite l’importance des populations dans un même secteur. La présence de végétation en rive permet également d’attirer son principal prédateur, le vison d’Amérique. Il est également possible de faire appel aux piégeurs via leur association.

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Castor

Cet habile constructeur peut causer des dommages importants, principalement lorsqu’il érige des barrages. Les inondations provoquées par ces barrages peuvent causer des problèmes aux champs agricoles, aux routes forestières et aux chemins de fer. Les castors sont d’autant plus présents près de chemins, puisque le vol des pièges lorsque ceux-ci sont visibles d’un chemin d’accès force les piégeurs à s’exiler dans des milieux moins accessibles. Plusieurs mesures existent pour contrôler leur présence.

Lorsque les castors causent certains dommages, le piégeage demeure une solution efficace, mais il faut répéter l’opération régulièrement. Le fait de démanteler les barrages à castor est tout à fait inutile, ceux-ci le remettront en place très rapidement. Il est également possible, avec l’aide d’agents de protection de la faune, de capturer et de relocaliser les individus causant des dommages. Cette méthode nécessite toutefois beaucoup de temps et d’argent, et une autre famille pourrait éventuelle-ment venir s’installer si les conditions du milieu sont propices et si la nourriture est abondante. Les castors ont souvent tendance à choisir l’embouchure d’un ponceau pour construire leur barrage, parce que l’effort consacré à la construction sera moindre étant donné le rétrécissement du cours d’eau à cet endroit. Il est possible d’aménager pour lui un prébarrage à un autre endroit à proximité, où l’inondation provoquée ne causera pas de dommages. La dernière méthode consiste à aménager un cube Morency. Il s’agit en réalité d’un tuyau qui traversera le barrage de manière à permettre à l’eau de s’écouler lentement. Par contre, l’ouverture du tuyau doit être protégée par un cube de grillage de manière à ce que le castor ne puisse le boucher. À la sortie, le tuyau doit être sous l’eau, peu importe le niveau, parce que le son d’une chute permettrait au castor de détecter la présence du tuyau et de boucher celui-ci. Cette méthode, qui n’est pas très coûteuse, nécessite toutefois un certain entretien.

Elle permet la cohabitation harmonieuse du castor et de l’humain.

6.6.3. Contamination des poissons

L’industrialisation de la région a eu plusieurs effets néfastes sur la qualité des eaux de la rivière Saguenay. La contamination par le mercure a débuté aux alentours de 1947, en lien étroit avec le début des activités de l’usine de chlore et de soude caustique à Jonquière. Les alumineries régionales n’ont certes pas amélioré cette situation. En 1976, les eaux du fjord étaient fortement contaminées par le mercure, ce qui a placé le Saguenay parmi les régions désignées à risque pour la consommation de poissons (Savard 2004b). Des concentrations importantes de mercure, de plomb, de zinc et de cuivre étaient également mesurées à la sortie des effluents de l’aluminerie de Jonquière. Malgré la fermeture de l’usine de chlore et de soude caustique en 1976, la diminution de la contamination n’a commencé à se faire sentir qu’en 1983, où une nette diminution avait été observée (Gagnon 1995).

Une étude réalisée à la fin des années 1970 (Weber et al. 1978) a démontré que certains grands consommateurs de poissons présentaient des taux de mercure sanguins supérieurs à la norme jugée sécuritaire de 100 nmol/L.

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En 1994, dans la rivière Saguenay, 22 % des morues, 10 % des flétans et 7 % des sébastes dépassaient la norme de commercialisation (0,5 mg/kg) pour les teneurs en mercure. Les concentrations de mercure chez le doré jaune dépassaient également les normes (Mousseau et Armellin 1995). De légers dépassements des normes de commercialisation étaient également notés en ce qui concerne les organochlorés (principalement le DDT et les BPC totaux) (Desjardins 1994), alors qu’aucun dépassement n’a été noté en ce qui concerne les dioxines et les furannes (Mousseau et Armellin 1995).

Une étude plus récente a été réalisée afin de vérifier la contamination des poissons dans le fjord du Saguenay en 2000 et les risques associés à leur consommation (Savard 2004b). Plusieurs éléments laissaient croire à une diminution importante de la contamination, comme la fermeture d’usines, l’amélioration de leurs procédés et le déluge du Saguenay. Celui-ci, par la déposition d’une couche importante de sédiments à de nombreux endroits dans le fjord du Saguenay, aurait recouvert les contaminants. Par contre, contrairement à ce qui était attendu, le degré de contamination des espèces de poisson de pêche blanche les plus fréquemment consommées (éperlan arc-en-ciel, morue ogac et franche et flétan du Groenland) semble s’être stabilisé à des niveaux tolérables pour la santé depuis 1985. Différents phénomènes de bioturbation et de circulation des particules en suspension dans le fjord, encore peu connus, pourraient expliquer la persistance de la contamination des poissons (Savard 2004b). Par contre, étant donné la saisonnalité de cette activité (la saison de pêche blanche ne dure que 60 jours environ), les risques peuvent être considérés comme limités si la consommation ne dure pas l’année durant. Par contre, les adeptes de pêche blanche qui pratiquent également la pêche en saison estivale et consomment régulièrement leurs prises devraient suivre attentivement les recommandations du Guide de consommation de poisson de pêche sportive en eaux douces.

Ce guide, publié en 1995, est mis à jour selon les nouvelles données acquises au fil du temps. Il est maintenant disponible sur Internet, à l’adresse suivante : http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/guide/

mode_emploi.htm#carte. Il est important de mentionner que les personnes à risques sont celles dont les habitudes alimentaires entraînent une consommation régulière sur de longues périodes. Le guide présente six sites différents dans la rivière Saguenay et quatre autres sites sur le lac Saint-Jean.

Plusieurs espèces de poissons ont été évaluées, soit le doré jaune, le grand brochet, le grand corégone, la lotte, la ouananiche, le meunier noir et rouge, l’anguille d’Amérique, l’éperlan arc-en-ciel, le poulamon atlantique et l’omble de fontaine anadrome (truite de mer). Pour la majorité des espèces et des secteurs, la consommation doit se limiter entre quatre et huit repas par mois de poisson de pêche sportive, variant également selon la taille des poissons consommés (en raison de la bioaccumulation, les poissons de grande taille sont généralement plus contaminés). Certaines espèces apparaissent plus contaminées, comme le doré jaune, le grand brochet et l’anguille d’Amérique, pour lesquelles la consommation doit se limiter à un ou deux repas par mois selon les secteurs de pêche et leur taille.

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