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Saguenay–Lac-Saint-Jean Légende

6. AUTRES ESPÈCES D’INTÉRÊT POUR LA RÉGION

6.2. MAMMIFÈRES MARINS

Dans le fjord du Saguenay, il est possible d’apercevoir régulièrement le béluga et le phoque commun, alors que le petit rorqual et le phoque gris ne se présentent qu’à l’occasion. Ce dernier, selon deux inventaires effectués à l’été 1991 et 1992 (Lavigueur et al. 1993) et en 1994 (Lesage et al. 1995) sur le fjord, a été aperçu à une seule reprise (un seul individu). Il semble aussi que le rorqual à bosse fréquentait régulièrement le Saguenay jusqu’en 1960 (Pipard et Malcolm 1978).

6.2.1. béluga du Saint-Laurent

La distribution du béluga est circumpolaire, l’estuaire du Saint-Laurent correspondant à la limite méridionale de son aire de distribution (Saint-Aubin et al. 1990). Généralement migrateur, le béluga du Saint-Laurent peut être considéré comme résident, puisque les individus y sont présents à longueur d’année. Le béluga apprécie particulièrement l’embouchure du Saguenay, où de grandes quantités de nourriture seraient disponibles.

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Il semble que la population du Saint-Laurent soit génétiquement et géographiquement isolée des autres populations (Lesage et Kingsley 1995; Michaud et al. 1990). À la fin du XIXe siècle, la population était estimée à 5 000 individus (Sergeant 1986), puis 1 500 en 1960 (Pippard 1985) et pour la période 1973-1990, la population a été estimée à environ 500 individus (Michaud et Chadenet 1990). Les derniers inventaires estimaient que le nombre d’individus de la population se situait entre 900 et 1 000, et la tendance démographique serait stable ou à la hausse (COSEPAC 2004). Par contre, cela ne signifie pas pour autant que la population a augmenté depuis les inventaires de 1992, puisque la méthode utilisée pour estimer le nombre d’individus a été révisée (SÉPAQ 2008c). Les indices d’abondance ne révèlent aucune tendance notable depuis 1988 (COSEPAC 2004).

Le béluga du Saint-Laurent avait été placé sur la liste des espèces en voie de disparition par le COSEPAC en 1983 et 1997. Il est maintenant sur la liste des espèces menacées, à la fois sur celle des espèces en péril (COSEPAC 2004) et sur celle des espèces menacées ou vulnérables du Québec. Un plan interministériel a été élaboré en 1989 pour favoriser la survie du béluga, un plan de rétablissement a été publié en 1995 (Équipe de rétablissement du béluga du Saint-Laurent 1995) et la formation du parc Marin du Saguenay−Saint-Laurent en 1998 avait comme principal objectif la protection du béluga. Le parc offre une protection supplémentaire, entre autres, contre le harcèlement (COSEPAC 2004). Un règlement du parc marin interdit aux embarcations d’approcher à moins de 400 mètres. Le nombre de permis émis pour les activités d’observation en mer est limité et ce règlement précise également les vitesses à respecter pour tous les utilisateurs du territoire du parc marin (SÉPAQ 2008c). De plus, le ministère des Pêches et Océans a adopté des lignes directrices à l’intention des navires qui rencontrent fortuitement des bélugas.

Plusieurs facteurs peuvent être liés au faible niveau actuel de la population. La chasse au bé-luga remonte au XVIe siècle et s’est pratiquée jusqu’en 1972 (Pippard 1985). Le secteur fréquenté actuellement par le béluga du Saint-Laurent est un corridor de navigation très fréquenté et il a été démontré que le trafic maritime avait une influence sur les comportements des bélugas (Lesage 1993).

L’estuaire du Saint-Laurent est également largement industrialisé et les eaux du Saguenay ont été, à une certaine époque, fortement contaminées. Le Saint-Laurent est alimenté par les eaux des Grands Lacs, elles aussi considérablement industrialisées. De nombreuses carcasses ont été récupérées le long des côtes habitées de l’estuaire du Saint-Laurent. Il semble qu’il pourrait exister un lien entre la fréquence des tumeurs cancéreuses et l’exposition des bélugas aux polluants industriels. Par contre, le lien de cause à effet direct ne peut être établi. Comme autre facteur limitatif, il faut mentionner la compétition pour les ressources alimentaires entre le béluga et les pêcheurs commerciaux et d’autres populations de mammifères marins en croissance comme le phoque du Groenland et le phoque gris (COSÉPAC 2004).

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Le béluga est observé presque quotidiennement à l’embouchure du Saguenay, il remonte régulièrement jusqu’au cap de la Boule (trois km en amont) et s’aventure souvent jusqu’à la baie Sainte-Marguerite. En 1996, on estimait son assiduité à ce site à environ 60 % (Lefebvre 1998). Il a même été observé jusqu’à Saint-Fulgence (ARGUS Groupe-conseil inc., 1992). La population de bélugas fréquentant le Saguenay serait d’environ 24 individus. Les bélugas sont princi-palement observés dans la baie Sainte-Marguerite (plus de 90 % des observations effectuées par le MPO en 1992) (Lavigueur et al. 1993). De nombreux adultes et juvéniles s’y retrouvent régulièrement et y demeurent longtemps, jusqu’à 16 heures (Gagnon 1995). Il est possible que la baie Sainte- Marguerite soit utilisée pour la mise bas. La chasse au béluga était pratiquée par certaines Premières Nations, mais l’abondance de l’espèce n’était pas suffisante dans le fjord pour y pratiquer la chasse (Pipard 1985).

6.2.2. Phoque commun

Le phoque commun est observé dans le fjord du Saguenay jusque dans la baie des Ha! Ha!

(ARGUS Groupe-Conseil inc. 1992). Des recensements aériens et maritimes de juin à septembre 1991 et 1992 ont révélé la présence d’une vingtaine de phoques communs (Lavigueur et al. 1993).

Lors de ces inventaires, la principale échouerie était située sur la rive nord à l’est du cap Éternité (24 individus le 16 juillet 1992). Il semble que la population de phoques communs se maintient à environ 35 individus depuis 1993. Les derniers inventaires en 2007 ont dénombré un maximum de 69 individus au début du mois d’août. Par contre, l’effort d’échantillonnage et la méthode d’inventaire dans le Saguenay n’ont pas été uniformisés (Ménard et al. 2008). Son alimentation dans le fjord n’a pas été étudiée, mais il semble que ce soit une espèce opportuniste puisqu’elle consommerait les proies les plus disponibles (Boulva et McLaren 1979). Le phoque commun n’a jamais fait l’objet d’une chasse commerciale intensive. En 2008, quatre permis de chasse au phoque ont été émis à des résidents de la région, mais ceux-ci pratiquent probablement leur activité dans le golfe, puisque l’abondance dans le Saguenay n’est pas suffisante pour supporter la chasse.

6.3. ChIROPTÈRES

Nos connaissances sur les chiroptères de la région sont aussi très limitées. Sept des huit espèces présentes au Québec se retrouvent au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Seule la chauve-souris pygmée n’a pas été recensée, mais cela peut être dû aux limites des inventaires réalisés. La petite chauve-souris brune et la chauve-souris nordique sont probablement les espèces les plus abondantes, puisqu’il s’agit d’espèces qui ont su s’adapter à la présence humaine. Les autres espèces ne sont rencontrées que très occasionnellement. Plusieurs espèces sont probablement à la limite nord de leur aire de distribution. Voici la liste des espèces recensées dans la région :

• Petite chauve-souris brune

• Chauve-souris nordique

• Pipistrelle de l’Est

• Chauve-souris argentée

• Chauve-souris rousse

• Chauve-souris cendrée

• Sérotine brune

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Les spécialistes estiment qu’en Amérique 50 % des populations de chiroptères seraient en mauvaise posture. La perte d’habitats, l’utilisation des pesticides et le dérangement par l’humain seraient les principales causes qui expliqueraient leur déclin. Les chauves-souris sont toutes protégées par la réglementation l’année durant. La souris argentée, la souris rousse et la chauve-souris cendrée figurent sur la liste québécoise des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables, mais n’ont pas de statut au niveau fédéral. Ces espèces sont toutes migratrices alors qu’aucune espèce complétant son cycle de vie au Québec n’est présente sur une liste d’espèces en péril, menacées ou vulnérables.

Les chauves-souris peuvent également être atteintes par le syndrome du museau blanc. Ce champignon a décimé certaines populations qui hibernent en colonies dans certains États américains du Nord-Est. Le taux de mortalité peut atteindre 90 % dans les colonies infectées. Les espèces les plus touchées sont la petite chauve-souris brune, la pipistrelle de l’Est et la chauve-souris nordique.

Les populations québécoises ont été épargnées pour le moment, mais le MRNF suit la situation de près.

Depuis 2002, le MRNF et le Zoo sauvage de Saint-Félicien réalisent annuellement une route d’écoute de chiroptères de 20 km dans le cadre du monitoring québécois des chauves-souris. De manière surprenante, la chauve-souris cendrée y est assez abondante et constante à toutes les années.

Un seul hibernacle est connu dans la région, soit dans la caverne du Trou de la Fée à Desbiens. Il a été sécurisé en 1999 par l’installation d’une grille qui limite l’accès au site durant la saison d’hibernation des chauves-souris. Cette protection se devait de permettre une certaine augmentation de la population, mais les effectifs sont demeurés stables, soit entre 250 et 400 chauve-souris de 1999 à 2008. Cet hibernacle est exploité durant l’été par la Société de développement touristique de Desbiens qui a conçu un programme éducatif pour les visiteurs de la caverne. Au printemps 2001 s’est ajoutée une nouvelle exposition sur la faune cavernicole où les chiroptères occupent la première place. La Société a obtenu du MRNF un permis de garde en captivité de quelques petites chauves-souris brunes mâles qui sont capturées au printemps et relâchées à l’automne. Ce programme d’interprétation attire jusqu’à 17 000 personnes annuellement. Dans le but d’augmenter l’offre d’activités d’observation de la chauve-souris dans la caverne, la Société de développement touristique de Desbiens a déposé une demande afin de creuser un tunnel qui relierait le fond de l’hibernacle à l’extérieur de la montagne.

Ces modifications auraient pour objectif de permettre aux touristes de ne pas avoir à retourner sur leurs pas pour ressortir, ce qui augmenterait le flux des visiteurs et diminuerait le temps d’attente pour la visite. Le MRNF a toutefois certaines réserves face aux répercussions de ces travaux sur le maintien de l’habitat faunique.

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6.4. AvIFAUNE

6.4.1. Description

Un peu plus de 300 espèces d’oiseaux ont déjà été observées au Saguenay–Lac-Saint-Jean. De ce nombre, près de la moitié peuvent être considérées comme relativement communes et représentatives de la région. La présence de deux plans d’eau majeurs, le lac Saint-Jean et le Saguenay, de leurs marais littoraux ainsi que des paysages agroforestiers attirent de nombreuses espèces d’oiseaux tant méridionales que boréales. Malgré la latitude de la région, on peut y observer une grande diversité aviaire. La liste complète des espèces répertoriées en région est disponible dans le document de Savard et Cormier 1995. La totalité des espèces ou groupes d’espèces n’est pas abordée dans cette section, seulement celles ayant un intérêt régional particulier le seront.

En matière de gestion, l’avifaune est séparée en deux groupes. Plus de 80 espèces sont de juridiction québécoise, comme les rapaces, cormorans, phasianidés (gélinottes, tétras), pigeons, martins-pêcheurs, alouettes, corvidés (corneille, geai), étourneaux, quiscales, carouges, vachers, moineaux et bruants. Le gouvernement fédéral a la juridiction sur un peu plus de 200 espèces d’oiseaux rencontrés dans la région. Ces espèces sont, pour la plupart, migratrices et font l’objet d’ententes avec les pays situés au sud de la frontière canadienne. Les principaux groupes d’espèces relevant des compétences fédérales sont les oiseaux aquatiques (huarts, grèbes, oiseaux de mer, sternes, goélands, oies, canards, hérons, râles, etc.), les oiseaux de rivage ou limicoles (avocettes, barges, courlis, pluviers, phalaropes, bécasseaux, etc.) et les oiseaux migrateurs insectivores (engoulevents, moucherolles, hirondelles, grives, viréos, parulines, etc.). Le groupe des phasianidés a déjà été traité (section sur le petit gibier 5.1.4) de même que la sauvagine (section sur la sauvagine 5.1.5).

6.4.2. Rapaces diurnes

Il est possible d’observer 16 espèces de rapaces diurnes dans la région. Les plus fréquentes sont la buse à queue rousse, l’épervier brun, la crécerelle d’Amérique, la petite buse et le balbuzard. Parmi les espèces présentes en région, le pygargue à tête blanche, l’aigle royal, le faucon pèlerin et la buse à épaulettes possèdent ou ont déjà possédé un statut de protection.

Le pygargue à tête blanche est un oiseau de proie diurne qui niche le long des grands plans d’eau et se nourrit principalement de poissons. Il construit son nid dans de grands arbres de plus de 20 mètres. L’espèce a connu un déclin important entre 1930 et 1970, suite à l’utilisation de pesticides organochlorés. On l’observe toutefois de plus en plus sur tout le territoire québécois, ce qui suggère une augmentation des effectifs (Lessard 1996). Le pygargue est surtout observé en migration et quelques couples nichent dans le nord de la région, à proximité de grands plans d’eau.

Au cours des dernières années, le nombre de pygargues observés durant les migrations a augmenté de façon sensible. L’espèce est considérée comme vulnérable au Québec, mais ne possède pas de statut fédéral. Un plan de rétablissement a été publié en 2002 et sa mise en œuvre se poursuit (Comité de rétablissement du pygargue à tête blanche au Québec 2002).

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L’aigle royal est un migrateur qui ne semble pas nicher au niveau régional. Il est placé sur la liste des espèces considérées vulnérables au Québec, mais n’est pas protégé par la Loi sur les espèces en péril. Il y a une dizaine d’années, on estimait à 65 le nombre de couples nicheurs au Québec, et cette population serait relativement stable (Brodeur et Morneau 1999). Une des principales menaces pour cette espèce serait la prise accidentelle par le piégeage, son mode d’alimentation le rendant particulièrement vulnérable à cette activité. Un plan de rétablissement de l’espèce a été publié en 2005 (Équipe de rétablissement de l’aigle royal 2005).

Le faucon pèlerin (sous-espèce anatum) a frôlé l’extinction à la fin des années 70. Un programme de repeuplement de 1976 à 1994 a permis de libérer 256 fauconneaux élevés en captivité. Ce programme a permis à la situation de s’améliorer grandement. Le faucon pèlerin fait partie de la liste des espèces considérées comme vulnérables selon la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec, et il est passé du statut d’espèce en voie de disparition en 1978 à menacée en 1999 et 2000, puis à préoccupante en 2007. Récemment, l’habitat du faucon pèlerin anatum a été placé sur la liste des espèces fauniques vulnérables, celui-ci étant défini comme «un territoire constitué de parois rocheuses, de falaises et de perchoirs, servant à la chasse, à la nidification, à l’alimentation ou à l’élevage des jeunes, identifié par un plan dressé par le ministre». La principale raison expliquant son déclin dans les années 70 est l’utilisation de pesticides organochlorés (comme le DDT), mainte-nant interdits au Canada, mais encore utilisés dans les aires d’hivernage. Les nouveaux pesticides maintenant autorisés au Canada soulèvent aussi des préoccupations (COSEPAC 2007a). Un plan de rétablissement québécois a été publié en 2002 (Comité de rétablissement du faucon pèlerin au Québec, 2002). Le bilan de rétablissement de l’espèce indique que le nombre de couples territoriaux a plus que doublé entre 2000 et 2005, passant de 25 à 53 (EROP 2009). L’espèce niche dans les falaises de la rivière Saguenay depuis 1990. En 2008, le MRNF, en collaboration avec Parc Saguenay, a effectué un inventaire des falaises de la rivière Saguenay. Les 10 sites de nidification connus dans l’ensemble des falaises de la rivière Saguenay étaient fréquentés et 19 jeunes y ont vu le jour (MRNF 2009b). Un autre couple est présent à Jonquière près du Mont Jacob mais le site de nidification n’a pas encore été localisé (Gilles Lupien, MRNF, comm. pers.).

La buse à épaulettes a été désignée préoccupante en 1983 et 1996 par le COSEPAC, mais une évaluation récente (COSEPAC 2006a) lui confère maintenant la désignation de non en péril. Elle conserve toutefois le statut de préoccupante selon la Loi sur les espèces en péril. Cette espèce est stable ou en croissance, selon la région, depuis les 10 ou 20 dernières années. La principale menace pour cette espèce est la dégradation des habitats, menace qui est plus importante au sud de son aire de répartition (COSEPAC 2006a). L’espèce a également été retirée de la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables en 2003. Dans la région, sa présence peut être considérée comme exceptionnelle, bien qu’elle niche de manière régulière à la Pointe aux Américains à Alma depuis 1977 (Savard et Cormier 1995).

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6.4.3. Rapaces nocturnes

Des neuf espèces de rapaces nocturnes observables en région, le grand duc d’Amérique, la chouette rayée et le hibou moyen duc sont les plus communes. En hiver, des migrations sporadiques nous apportent des effectifs plus ou moins nombreux de harfangs des neiges, de chouettes épervières et de chouettes lapones.

Le hibou des marais est peu commun en région, mais considéré comme nicheur et migrateur régulier (Savard et Cormier 1995). L’espèce est inscrite sur la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables au Québec. La dernière évaluation en 2008 par le COSEPAC le désigne comme espèce préoccupante, bien qu’il réponde presque aux critères du statut menacé. L’espèce est également considérée comme en voie de disparition, menacée ou préoccupante dans plusieurs états américains (COSEPAC 2008). La population a diminué de manière continue depuis les 40 dernières années, dont une perte de 23 % au cours des 10 dernières années. La diminution de l’effectif de cette espèce est directement liée à la dégradation de son habitat (drainage des terres agricoles, modification des pratiques agricoles et étalement urbain et industriel) et l’utilisation de pesticides. Puisqu’il niche au sol, il est particulièrement exposé aux machineries agricoles et aux prédateurs. Au Québec, il est particulièrement observé dans la plaine du Saint-Laurent et au Saguenay−Lac-Saint-Jean.

Le harfang des neiges, emblème aviaire du Québec, est présent en milieu agricole au cours de l’hiver et certaines années, en nombre appréciable, ce qui le rend facile à observer.

6.4.4. Granivores

Environ 45 espèces présentes en région sont à régime alimentaire de type granivore. Ces espèces représentent un grand intérêt pour les amateurs d’ornithologie qui entretiennent des postes d’alimentation. De nombreuses espèces de bruants ont été répertoriées dans la région, soit 19 espèces au total, dont 14 sont des migrateurs ou nicheurs réguliers (Savard et Cormier 1995).

Le bruant de Le Conte, malgré sa rareté, a été observé à plusieurs endroits en milieu agricole dans la région. Cette espèce a été trouvée nicheuse pour la première fois au Québec en 1963 à Saint-Fulgence (Boulva et Browne 1964).

6.4.5. Échassiers

Au niveau des grands échassiers, les grands hérons et les bihoreaux gris sont bien implantés dans la région. Plusieurs héronnières sont actives dans la région, la plus importante étant celle du lac Gougeon avec 72 nids actifs en 2006 (MRNF 2009, données non publiées). Les bihoreaux nichent également en groupe, la plus importante colonie étant celle de l’île Verte au lac Kénogami avec 99 nids actifs en 2006, alors que des colonies moins importantes ont été recensées à Saint-Félicien et La Baie (MRNF 2009, données non publiées). Ces milieux sont protégés par la désignation d’habitat faunique lorsqu’ils sont situés en territoire public.

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La grue du Canada est nouvellement établie dans la région, surtout au nord du lac Saint-Jean. Elle y fréquente les tourbières, les marais et les champs agricoles. Dans les secteurs de Normandin, Albanel et Saint-Augustin, elle est relativement facile à observer (surtout en migration) et des groupes importants d’oiseaux y sont vus chaque année dans les champs agricoles. Un nid de grue a été découvert il y a quelques années à Normandin. L’espèce niche probablement dans les tourbières du nord de la plaine du lac Saint-Jean. La population de grues du Canada serait en augmentation graduelle dans l’est de son aire de distribution (Gilles Lupien, MRNF, comm. pers.). La chasse à la grue du Canada n’est autorisée qu’au Manitoba, en Saskatchewan et dans les Territoires du Yukon (Comité sur la sauvagine du Service canadien de la faune 2008).

Le petit blongios, un petit échassier, a récemment été désigné comme espèce vulnérable par le gouvernement du Québec. Il n’est présent en région que depuis quelques années (première mention en 2001) et a été observé occasionnellement seulement à l’étang aménagé par Canards Illimités près des battures de Saint-Fulgence (Gilles Lupien, MRNF, comm. pers.).

6.4.6. Limicoles

Les limicoles (ou oiseaux de rivage) sont attirés sur les berges du lac Saint-Jean en automne lorsque le niveau du lac est suffisamment bas pour permettre l’accès aux sources de nourriture. L’importance de la migration, tant en nombre d’espèces que d’individus, est tributaire de la gestion du lac Saint-Jean.

Certains sites sont également fréquentés par ces oiseaux au Saguenay, soit dans la baie des Ha! Ha!

et sur les battures de Saint-Fulgence. Ce dernier site a été l’hôte de plusieurs espèces d’oiseaux de rivage rares, comme la barge à queue noire, le bécasseau cocorli, l’avocette d’Amérique et le

et sur les battures de Saint-Fulgence. Ce dernier site a été l’hôte de plusieurs espèces d’oiseaux de rivage rares, comme la barge à queue noire, le bécasseau cocorli, l’avocette d’Amérique et le