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Autres espèces barbotte brune

Saguenay–Lac-Saint-Jean Légende

5.3.3.12. Autres espèces barbotte brune

En 1982, l’introduction de la barbotte brune dans le lac Saint-Jean devenait chose publique lors de la capture d’un spécimen par un pêcheur sportif. La situation du lac Saint-Jean au nord de l’aire de répartition de l’espèce et la présence de barrages aux émissaires permettent de croire que cette intro-duction est de nature anthropique. La barbotte a connu une expansion importante jusqu’à la fin des années 1990, et semble stabilisée depuis (Marc Archer, CLAP, comm. pers.). Les pêcheurs sportifs régionaux démontrent une absence totale d’intérêt pour ce poisson, qu’ils considèrent plutôt comme une nuisance.

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Grand corégone

Le grand corégone a été recensé dans 142 lacs de la région, dont 80 % sont situés dans les bassins hydrographiques des rivières Ashuapmushuan, Mistassini et Péribonka. Il était également considéré comme abondant au lac Saint-Jean dans les documents historiques. Des inventaires dans le Haut-Saguenay ont révélé la présence de larves et de juvéniles de grands corégones dans les captures effectuées à la seine de rivage. Mais cette information ne nous permet pas de conclure que cette espèce se reproduit à cet endroit, ceux-ci ayant pu dériver de l’amont. Aucun site de fraie n’a pu être identifié dans ce secteur (Les consultants RSA, 1992).

La combativité du grand corégone et la qualité de sa chair constituent des attraits indéniables, mais sa pêche peut être considérée comme spécialisée (pêche surtout pratiquée en eaux vives). La pêche au grand corégone est plus populaire dans certaines provinces canadiennes, on y pratique même la pêche blanche. On ne connaît pour l’instant qu’une pêche pratiquée par quelques initiés au bas des barrages sur les rivières Péribonka et Shipshaw. Très peu d’informations sont disponibles au sujet de cette espèce dans la région. Aucune limite de prise ne s’applique à cette espèce pour la période de pêche s’étendant de la fin avril à la fin novembre.

Perchaude

La perchaude a été recensée jusqu’à maintenant dans 180 lacs régionaux dont le lac Saint-Jean.

Dans le Haut-Saguenay, la présence de larves et de juvéniles dans les inventaires de Valentine (1992) et la fréquente capture d’adultes indiquent l’existence d’une population locale (Mousseau et Armellin 1995). La perchaude est peu ou pas exploitée, notamment en raison de sa petite taille.

Selon certains écrits historiques, la perchaude était considérée comme abondante dans le lac Jean. Par contre, son abondance a chuté considérablement depuis la transformation du lac Saint-Jean en réservoir, étant donné l’érosion des habitats riverains et le contrôle du niveau de l’eau (Marc Archer, CLAP, comm. pers.).

Meunier noir

La capture de spécimens ayant frayé indique qu’il existerait une population locale de meuniers noirs et rouges dans le Haut-Saguenay (Les consultants RSA, 1992). Par contre, l’espèce est plutôt considérée comme une nuisance par les pêcheurs. L’espèce peut se reproduire dans presque n’importe quel type d’habitat et se nourrit d’une diversité importante de nourriture. Sa présence dans un plan d’eau diminue de manière importante la productivité de l’omble de fontaine. Son introduction dans les plans d’eau allopatriques doit être évitée. Il ne faut toutefois pas oublier que les larves de meuniers peuvent constituer une partie importante de la diète de plusieurs espèces de poissons de pêche sportive.

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Poulamon atlantique

Le poulamon atlantique, communément appelé «petit poisson des chenaux», a la particularité de se reproduire pendant l’hiver. Les principaux sites de fraie connus sont situés sur les rivières Batiscan et Sainte-Anne, à proximité de Trois-Rivières (Laramée et Fortin 1981). L’existence et le statut d’une population de poulamons atlantiques propre au fjord du Saguenay ne sont pas connus. Aucun site de fraie n’a été identifié dans la rivière Saguenay et ses affluents. Un nombre négligeable de captures occasionnelles de cette espèce se produisent chaque année pendant la pêche blanche (Jean-Denis Lambert, MPO, comm. pers.). Le poulamon est une espèce qui complète très rarement son cycle de vie en eaux douces, comme c’est le cas dans le lac Saint-Jean. Mais cette population aurait été affectée par le flottage du bois dans la rivière Péribonka où il se reproduit, étant donné sa sensibilité à la pollution (Marc Archer, CLAP, comm. pers.).

Omble chevalier

L’omble chevalier a été recensé dans 17 lacs de la région (Carte 14 en page 104), souvent en association avec l’omble de fontaine. La forte ressemblance entre ces deux espèces fait en sorte qu’elles sont fréquemment confondues par les pêcheurs. La sous-espèce «oquassa», présente dans le sud du Québec, est isolée en eaux douces depuis le retrait des glaciers. Cette sous-espèce est présentement sur la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables.

Son déclin serait provoqué par la destruction de l’habitat (eutrophisation), l’introduction d’espèces compétitrices et l’acidification des lacs. Les lacs contenant de l’omble chevalier font l’objet de mesures de protection spéciales, soit le développement très limité de la villégiature en bordure de ces plans d’eau.

Anguille d’Amérique

Au niveau régional, on connaît peu de choses sur cette espèce à l’exception des mentions de sa présence dans la rivière Saguenay, certains de ses tributaires et quelques lacs de son bassin hydrographique. L’anguille d’Amérique, seule espèce catadrome dans la région, serait abondante dans plusieurs affluents du Saguenay (Mousseau et Armellin 1995). D’ailleurs, Vaillancourt (1994) rapporte que l’anguille serait considérée comme relativement abondante dans la rivière Éternité où elle a fait l’objet d’une pêche commerciale. Dans le Saguenay, l’anguille a déjà fait l’objet d’une pêche exclusivement commerciale, mais des plus limitées. En 1997, à titre d’exemple, seuls trois permis de pêche commerciale multispécifiques (incluant l’anguille) y ont été émis. Aucun permis de pêche commerciale n’a été émis depuis les trois dernières années pour le secteur du Saguenay.

L’exploitation de l’anguille à des fins sportives y est pratiquement inexistante.

Le COSEPAC a rédigé un rapport de situation sur cette espèce, et l’a désignée préoccupante en 2006.

Ce statut lui a été accordé en fonction d’un déclin observé des populations, dont la modification d’habitat, les barrages, la pêche, les conditions océaniques, les pluies acides et les contaminants pourraient être responsables. Par contre, l’anguille d’Amérique ne figure pas sur la liste québécoise des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables.

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