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Proposition : l’adaptation des midibus à la ville de N’Djamena

PARTIE II. SYSTEME DE TRANSPORT ET PLANIFICATION A N’DJAMENA : POTENTIALITES ET DYSFONCTIONNEMENTS N’DJAMENA : POTENTIALITES ET DYSFONCTIONNEMENTS

CHAPITRE 3. L’OFFRE DU TRANSPORT PUBLIC AU SEIN DE LA VILLE DE N’DJAMENA DE N’DJAMENA

3.3. L’offre du transport public de la ville de N’Djamena

3.3.5. Proposition : l’adaptation des midibus à la ville de N’Djamena

Dans cette partie, nous essayerons de répondre à certaines questions comme : Combien de véhicules assurent le transport public au sein de N’Djamena ? Les estimations officielles varient de 1 500 à 3 000 véhicules en circulation selon les différentes sources (voir tableau

n°11). Qui sont leurs propriétaires ? Les propriétaires sont des particuliers qui sont parfois eux-mêmes des chauffeurs. Que nous allons voir un peu plus loin et qui fera aussi l’objet d’analyse au chapitre 5. Sinon, ils prennent un chauffeur qui exerce son métier sous l’encadrement et la surveillance des commis (les commis sont dirigés par les syndicats). Pour la plupart, de tout petit opérateur, disposant d’un, deux ou parfois trois véhicules au plus mais on n’en sait guère plus car la sociologie de ce secteur d’activité est encore inexistante au sein de la capitale tchadienne. La pratique du secteur de transport collectif assuré par les minibus et taxis est donc assimilée à une forme d’autorégulation des transports. Il est incontestable que ce secteur d’activité est particulièrement facile d’accès aux plus démunis (un véhicule d’occasion, peut être acquis pour un prix dérisoire) et aux moins qualifiés (les chauffeurs ne sont pas toujours détenteurs d’un permis de conduire)240. Parfois des mineurs sans permis de conduire et ni expérience exercent le métier de conducteurs. Aujourd’hui, avec l’envergure que prend la pratique des mototaxis, le secteur des transports publics vit une forme de concurrence exacerbée sur un marché saturé parce que son accès « masque en réalité d’autres formes d’autorégulation, pacifiques, discrètes mais efficaces, voire remarquablement sophistiquées, dont elle traduit toutefois les limites et l’échec récurrent »241. Toutefois, nous allons définir les types de véhicules utilisés pour le transport collectif. Puis nous allons établir une estimation appuyée sur le nombre de passagers par type de véhicule et comparer à d’autres sources de données.

Par ailleurs, le Plan Urbain de Référence (PUR) avait estimé en 1995 un effectif de 150 minibus au sein de la ville de N’Djamena. Ce qui donne à cette époque un effectif cumulé de 800 véhicules de transport collectif en exercice à N’Djamena. Cet effectif est atteint : 1 780 véhicules d’après l’étude sur le projet de renouvellement du parc automobile de transport au sein de la capitale tchadienne en 2010. Par ailleurs, l’actuel plan de circulation et de transport réalisé en 2012, donne un effectif de 1 500 minibus en circulation au sein de N’Djamena. Une croissance exponentielle du parc automobile du transport collectif. Enfin, la mairie de N’Djamena a fait une estimation de 3 000 minibus en activités en date de 2013.

240Ceci est valable pour tous les modes de transport collectif de la ville à savoir les taxis, les minibus et les mototaxis.

241Lomme Roland et Vircoulon Thierry, « La régulation des transports informels à l'épreuve de la “guerre des taxis” collectifs en Afrique du Sud », Afrique contemporaine, 2006/2 n° 218, p. 119-140.

Bien, que les sources se contredisent, la seule certitude réside dans la croissance exponentielle de l’effectif du parc automobile des transports collectifs.

Il en est et de même pour les mototaxis. En 2012 le Syndicat national de transport hayine (SNTH) a estimé ses adhérents à 11 000 mototaxis, tandis que les services de la police nationale (brigade de la circulation routière) ont estimé le nombre de mototaxis en circulation dans la capitale tchadienne à 22 000. Quant au ministère des Infrastructures, de Transport et de l’Aviation civile (MITAC), il immatricule plus de 15 000 motos par an au sein de la capitale tchadienne. Il faut aussi ajouter à cet effectif le nombre important de motos et mototaxis qui circulent en infraction.

Tableau n° 10. Les types de véhicules en fonction de leur capacité de transport

Type de véhicule Capacité minimale Capacité maximale

Autobus 100 200

Midibus 35 45

Minibus 8 30

Source : [http://www.sixt.fr/] et [http://www.vehixel.com/]

Tableau n° 11. L’évolution de l’offre et les modes de transport de la ville de N’Djamena

PRPAT (2010) PCT (2012) SNTH (2012) BCR (2012) Mairie (2013)

Minibus 1780 1500 x x 3000

Taxis X 1500 x x 1000

Mototaxis X x 11000 22000 X

Source : PRPAT(2010), PCT(2012), SNTH (2012), BCR (2012) et Mairie (2013)

Sur la base des éléments du tableau n°11, nous allons nous appuyer sur le type de véhicule midibus, en comparaison avec les actuels minibus de N’Djamena. Ce dernier est relativement moins long que les autobus et peut contenir un moindre effectif de passagers. Par ailleurs, suite aux recommandations de l’étude (PRPAT, 2010), des bus ont été importés pour la mise en place d’une société de transport public au sein de la ville de N’Djamena, mais cette initiative n’a pas marché du fait de l’inadaptation de ces derniers à l’organisation et à la hiérarchisation actuelle des voies de circulation et aussi du fait des spécificités des pratiques socioculturelles. Les bus importés n’ont jamais été mis en service pour le transport public. Donc, la proposition du véhicule type midibus permettra sans doute de réduire le nombre actuel de minibus en circulation et pourrait répondre à la demande croissante en matière de transport en commun. La congestion étant issue du flux (la demande) et surtout de l’incapacité de drainer l’augmentation de l’offre, toute augmentation de la capacité routière favorise le développement des flux. Donc, pour contenir, voire diminuer les flux de

trafic, il est nécessaire de mettre en place des transports beaucoup plus soutenables, des bus ou des midibus dans une ville comme N’Djamena. Il convient donc d’encourager la population à utiliser le transport public.

Tableau n° 12. Capacité des différents modes de transport de la ville

Type de véhicule Capacité minimale Capacité maximale

Minibus 7 30

Taxis 4 6

Mototaxis 1 2

Source : Hassane Mahamat Hemchi [constat et estimations issues des différents modes de transports urbains]

Les estimations des différentes projections des offres actuelles sont appuyées sur les capacités maximales de chaque type de véhicule affecté au transport collectif au sein de la ville. Nous allons prendre le cas de minibus de 22 places (le conducteur non-compris), comme capacité maximale et 6 places pour les taxis urbains. Enfin pour les mototaxis, nous supposons une personne par moto : c'est-à-dire sans le conducteur. Par ailleurs, supposons que chaque minibus fait un maximum de 5 voyages à partir des DTR (Départs, Terminus et Relais) que nous avons développés précédemment. Cette supposition demeure le minimum de voyages effectués par un minibus au sein de la ville d’après nos observations, les déclarations des conducteurs effectuées lors de l’enquête ménage de mobilité et celles des conducteurs des différents modes de transports collectifs de N’Djamena. De même, un tour de voyage vaut deux déplacements, c'est-à-dire un aller et un retour à partir des principales stations (DTR) (voir tableau n°14). Alors, nous aurons au minimum 10 déplacements motorisés de minibus par jour au sein de N’Djamena. C’est ainsi que nous estimons sensiblement à 420 000 le nombre de passagers par jour. Cette estimation est appuyée sur les données issues du Plan de Circulation des Transport de 2012. Le PCT et la mairie de N’Djamena estiment à 500 000 le nombre de déplacements motorisés par jour au sein de la capitale tchadienne. Ce qui montre que nos projections sont aussi proches de ces sources. Enfin, un midibus vaut presque deux minibus si l’on prend en considération le nombre de passagers qui peuvent être transporté par un midibus (45 places).

Tableau n° 13. Estimation de l’offre et de la demande en transport collectif

Mode Minibus Midibus

Nombre de place 22 45

Effectif estimatif de véhicules 1 500 750 Nombre minimum de voyage par jour (un voyage

valant deux déplacements) 5 5

Trafic journalier des passagers 330 000 337 500

Source : Hassane Mahamat Hemchi

Alors, il faut au maximum 750 midibus pour le déplacement de la population qu’assurent aujourd’hui les 1 500 véhicules de minibus le transport public. Par contre, il ne faut pas oublier que ces estimations sont appuyées sur le nombre d’individus en rapport à la capacité de chaque type de véhicule. Ce qui veut dire que le nombre des midibus va être diminué de ¾ lorsque des paramètres comme la cadence, la réglementation sur les arrêts, la notion du temps et de vitesse entreront en jeux et seront respectées par tout le monde dans la gestion du secteur. Dans la pratique, c’est beaucoup plus complexe que ce qu’on imagine, car le système de fonctionnement est beaucoup plus difficile et obéit à des logiques de migrations alternantes où pendulaire. D’ailleurs, l’habitude et les horaires de déplacements des individus ne sont pas les mêmes.

Tableau n° 14. Synthèse de l’offre et de la demande en transport collectif

Mode Minibus Taxis urbain Midibus Mototaxis

Nombre de place 22 6 45 1

Effectif estimatif de véhicules 1 500 1 500 750 11 000 Nombre minimum de voyage par

jour, un voyage valant deux déplacements

5 5 5 10

Trafic journalier des passagers 330 000 90 000 337 500 110 000

Source : Hassane Mahamat Hemchi

Ainsi, nous aurons 530 000 déplacements motorisés par jour au sein de la ville de N’Djamena. Ces déplacements font le cumul des différents modes de transports collectifs de la ville. Il s’agit, ici des minibus, les taxis urbains et les mototaxis. Par ailleurs, il faut aussi considérer la pratique de mototaxi en termes de transport collectif. De ce fait, si nous considérons 11 000 mototaxis dans N’Djamena (selon SNTH) et supposons que chaque mototaxi fait cinq (5) voyages par jour, nous aurons 110 000 déplacements. Si l’on considère l’effectif de 22 000 mototaxis (selon la BCR) nous aurons 220 000 déplacements par jour. Par contre, il faut considérer le fait que les mototaxis sont beaucoup plus mobiles et peuvent

assurer jusqu’à 10 à 20 voyages par jour, ce qui donne respectivement 20 à 40 déplacements par mototaxi et par jour.