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Le phénomène de la mobilité : éléments de compréhension disponibles

Dans un second temps, notre objectif sera la compréhension du phénomène et du concept de la mobilité, son évolution à l’échelle mondiale et ensuite à l’échelle africaine, son état et son vécu au niveau de la ville de N’Djamena. Cela représente la grande partie de notre travail de recherche.

Pour cela, certains ouvrages de référence qui définissent et mettent l’accent sur le rapport entre le social, le spatial et les transports dans le milieu de la recherche vont nous permettre la compréhension des mobilités et surtout, l’approfondissement du concept en science sociale :

- D’abord, l’ouvrage intitulé Le sens du mouvement : modernité et mobilités dans les sociétés urbaines contemporaines (Allemand, Ascher et Levy, 2004) qui met en exergue le mouvement, la mobilité, etc… des mots ordinaires, mais aussi caractéristiques de la modernité actuelle qui ont été analysées sous plusieurs angles par des sociologues, économistes, géographes, urbanistes, artistes ou élus.

- Ensuite, la Sociologie des mobilités de John Urry (2005). Ce dernier analyse ce qu’il appelle « une nouvelle frontière de la sociologie » « au-delà de la société » qui s’intéresse aux « transformations matérielles » en passe de refaçonner le « social » : les voyages imaginaires, les déplacements physiques et les méandres du virtuel qui sont entrain de reconstruire physiquement et matériellement le « social comme société », en « social comme mobilité ». Aussi, l’œuvre de Peter Adey (2010) Mobility, qui appréhende le concept de mobilité dans un processus de mondialisation qui façonne aujourd’hui l’expérience sociale contemporaine.

Par ailleurs, des ouvrages collectifs, comme celui dirigé par Mathieu Flonneau et Vincent Guigueno sur l’histoire des mobilités, qui traitent des notions jusque-là inconnues, met le jalon “De l’histoire des transports à l’histoire des mobilités” (2009). Cette œuvre s’inscrit

dans l’histoire, parfois de longue durée, sur des éléments constitutifs de notre modernité que sont les mobilités, pour les rendre visibles et compréhensibles par tout le monde. L’importance a été donnée à la transdisciplinarité entre les sciences sociales pour la compréhension des enjeux contemporains liés au développement durable sur ses controverses, ses pratiques et ses représentations. Par des entrées comme la vitesse, la sécurité, l’expertise, les institutions à l’instar des imaginaires et des représentations qui mettent en contradiction l’évolution actuelle de la ville contemporaine (l’ingénierie, l’économie…).

Ainsi, dans cette même logique, il est question pour nous de comprendre le lien qui existe entre le phénomène d’urbanisation à travers l’hétérogénéité des territoires et la notion de la mobilité dans des ouvrages collectifs comme : Les territoires de la mobilité de Michel Bonnet et Desjeux Dominique, 2000 et La ville aux limites de la mobilité (2006). Ces ouvrages peuvent nous servir à analyser comment se réorganise la ville contemporaine à partir de la mobilité de ses habitants. Elles vont nous montré toute l’ambivalence de la mobilité qui est tantôt un facteur socioéconomique et tantôt une expression de liberté individuelle. Dans ce dernier, les auteurs renouvellent la problématique de la mobilité urbaine à partir de trois entrées : d’abord, l’espace-temps de la mobilité, puis les modes de vie en milieu urbain et enfin, la question de l’automobile en ville. Ils concluent que la mobilité est un grand analyseur de la société contemporaine : alors, « changer la mobilité, c’est donc aussi changer la société et transformer la donne sociale ». Pourtant, les relations sont très complexes entre le système de transport (et non seulement l’infrastructure) et les territoires desservis, c'est-à-dire les espaces dans lesquels les hommes vivent et agissent. De même, Transport et territoire de François Plassard (2003) démontre très bien l’importance des effets structurants des infrastructures de transport. Même si le transport apparaît comme un élément qui accompagne et assure les mutations de la société. Sur cette même logique, Jean Pierre Orfeuil (2008) met l’accent sur les besoins croissants de mobilité à travers la flexibilité et la réactivité des sociétés, dans son ouvrage intitulé Les mobilités urbaines et l’âge des possibles, lorsqu’il tente de répondre à la question : « sommes-nous condamnés à réussir une transition ? »

Enfin, d’autres recherches contemporaines comme : Les transports urbains collectifs : quelles méthodes pour quelle stratégie de Cancalon François et Gargaillo Laurent, 1991, puis L’accès à la ville : les mobilités spatiales en question de Bierber Alain, Dureau Françoise et Lévy

Jean-Pierre, 2002 et aussi sur Les liens et lieux de la mobilité : ces autres territoires de Capron Guénola, Cortes Géneviève et Guetat-Bernard Hélène, 2005, etc. Ces ouvrages, nous apporterons des éléments de compréhension dans notre questionnement sur les contours du concept de mobilité urbaine.

Par ailleurs, il est opportun de clarifier certains termes et concepts comme la pauvreté, l’informel en nous appuyant sur certains auteurs comme : Paugam, 2005 ; Paugam & Duvoux, 2008 ; George Simmel, 1998. L’informel sous son aspect économique sur la base de certains travaux du Bureau International du Travail (BIT), 1972 ; Mazumdar Dipak, 1976; Lubell, 1991 pour comprendre le phénomène structurel de la pauvreté endémique des pays en développement et particulièrement ceux d’Afrique en vue de pouvoir mieux comprendre la spécificité tchadienne.

Ainsi, face aux problèmes que connaissent les villes du monde la marginalisation, l’exclusion et la nécessité de mixité sociale. Nous allons nous intéressés à des auteurs qui ont travaillé sur la compréhension des mobilités à travers les catégories sociales54 :

- D’abord, dans l’ouvrage intitulé Développement économique, inégalité, pauvreté de Nicola Boccella et Andrea, 2005, l’accent a été mis sur l’importance des termes comme : pauvreté, développement, inégalité ou exclusion dans tous les pays du monde55. Ainsi, pour démontrer que la pauvreté et l’exclusion sociale ne sont pas des caractéristiques réservées seulement aux pays en développement, de même l’inégalité dans la répartition des revenus existe dans les pays les plus riches. Même si, l’analyse portera sur trois axes précis comme : le cadre théorique de référence entre développement économique et pauvreté ; puis, la pauvreté et l’exclusion dans les pays en développement56 et enfin, l’analyse de la pauvreté et de l’inégalité dans certaines villes de pays développés comme Rome, Naples, Dublin, Munich.

- Ensuite, l’accent sera mis sur les pauvres des pays développés : que ce soit l’ouvrage collectif dirigé par Jean-Pierre Orfeuil (2004) intitulé Transports, pauvretés, exclusions : Pouvoir bouger pour s’en sortir.

54 Les pauvres et les riches ; des appellations qui dépendent d’un pays à un autre. 55 Un état des faits chez les Etats riches comme ceux en voie de développement. 56 A l’exemple de certains pays du Sahel et e Maroc, Nigéria, Burkina Faso, etc.

- Et enfin, les plus récent des ouvrages comme celui de Sylvie Fol publié en 2009 sous le titre de : La mobilité des pauvres. Ici, ce n’est plus les pauvres des ″pays pauvres″ mais ce sont les pauvres des pays développés notamment ceux de la France, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Et ensuite, la ville des riches et la ville des pauvres de Bernardo Secchi (2014).

Ces auteurs nous monterons l’intérêt du phénomène de la mobilité dans les classes populaires des pays du Nord et dressent un état de la question et d’initiatives pour faciliter la mobilité des catégories défavorisées où les populations pauvres par des spécialistes de la mobilité, de l’exclusion et des acteurs de l’insertion sociale et des transports.