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N’Djamena, la ville, son contexte et son développement

PARTIE II. SYSTEME DE TRANSPORT ET PLANIFICATION A N’DJAMENA : POTENTIALITES ET DYSFONCTIONNEMENTS N’DJAMENA : POTENTIALITES ET DYSFONCTIONNEMENTS

CHAPITRE 3. L’OFFRE DU TRANSPORT PUBLIC AU SEIN DE LA VILLE DE N’DJAMENA DE N’DJAMENA

3.1. Présentation du territoire d’étude

3.1.1. N’Djamena, la ville, son contexte et son développement

La ville de N’Djamena vit des situations critiques suite à l’insuffisance ou à l’absence d’infrastructures urbaines172. Elle n’est plus en mesure de faire face à l’expansion économique, urbanistique et à la croissance rapide de sa population. Certes, le fonctionnement du système actuel est très problématique bien que l’Etat injecte des sommes colossales pour la réalisation de certains équipements173. La gestion du transport urbain est un problème crucial qui exige d’être analysé dans toutes ses dimensions pour parvenir à une solution acceptable afin de pouvoir répondre à la pression sociale ; 45% de la population urbaine nationale étant concentrée dans la capitale tchadienne : N’Djamena (Harre, Moriconi- Ebrard, et Gazel, 2010). Et la mobilité est toujours considérée comme champ d’action secondaire alors qu’un système de déplacement réussi exprime la volonté de circulation, de sécurité et du développement harmonieux (Wiel, 2002). Chaque matin vers 6 heures, du lundi au vendredi, les rues de N’djamena sont investies par un monde fou. Piétons, cyclistes, chauffeurs de taxis et de minibus ainsi que d’autres conducteurs d’engins à quatre roues se disputent le passage (Kaspar Wyss, alii., 2000).

Aujourd’hui, il faut ajouter aussi le phénomène de la pratique des mototaxis174 qui s’ajoute au reste des modes de transport. Par ailleurs, le Syndicat National de Transport Hayine (SNTH) a estimé à plus de 11 000 le nombre de mototaxis en 2012 au sein de la ville de N’Djamena. Ce qui nous pousse à mettre en évidence tous les aspects de cette gestion à travers des interrogations sur le dysfonctionnement175 actuel généré par la non-hiérarchisation du transport urbain. Le problème du transport urbain est-il lié à des difficultés organisationnelles marquées par une multitude d’acteurs ? Pour ce faire,

171 D’après le RGPH2 de 2009.

172 D’après les conclusions du colloque de N’Djamena : penser la ville-capitale de demain en 2013.

173 La création des grands équipements à l’échelle du pays sont assurés par la Direction des projets présidentiels et aussi d’autres directions de certains ministères comme celui de la santé, de l’éducation, etc. Mais surtout, c’est le MITAC qui construit les équipements et infrastructures à l’échelle nationale sans coordination avec la direction des projets présidentiels.

174 Voir chapitre 5. 175 Voir chapitre 4.

l’absence d’une voirie hiérarchisée n’assure pas un déplacement harmonieux de tous les modes de transport urbain.

Certains travaux de recherches ont conclu que la mobilité est un droit (Blomley, 1994 ; Cresswell, 2004, Le Breton, 2004), un événement (Laussault, 2004), une valeur culturelle (Orfeuil, 2008) et surtout une pratique (Bourdin, 2004). Cette pratique n’a que deux issues : celle d’être choisie ou contrainte.

Dans les paragraphes qui suivent, nous allons faire une présentation succincte de la ville de N’Djamena, dans son contexte actuel de développement urbain. Et puis, sa situation démographique, économique et sa politique de gestion urbaine.

3.1.1.a. L’histoire de la ville de N’Djamena

N’Djamena176, est la capitale du Tchad. Elle est située à 12,8° de latitude Nord et à 15,2° de longitude Est. Elle est localisée à l’Ouest du Tchad à la frontière avec le Cameroun177. La ville s’étend en amont et en aval de la confluence du Logone et du Chari sur la rive droite de ce dernier. Cette situation confère à la ville un cadre physique particulier.

Du point de vue topographique, N’Djamena est implantée sur une plaine alluviale dont l’altitude varie entre 293 et 298 mètres.

- Le sous-sol est composé d’alluvions quaternaires de l’ancien Lac Tchad superposées au sol cristallin précambrien. Les sols sont tous de type argilo- sableux et argileux (argile gonflante) et contiennent des nodules calcaires.

- Le climat observé à N’Djamena et sa région est de type sahélo-soudanien tropical sec. Il est caractérisé par la prédominance d’une saison sèche longue et d’une saison humide courte.

- Les températures moyennes observées à N’djamena sont comprises entre 20°C et 45°C en saison sèche de novembre à mai et de 18°C à 30°C en saison des pluies de juin à septembre.

- La moyenne annuelle des précipitations pendant ces dernières années est de 584mm, avec des minima et maxima compris entre 225 et 1000 mm.

176 Appellation actuelle de l’ex Fort Lamy depuis 1973.

Carte n° 4. Les limites administratives de la ville de N’Djamena en 2005

Source : Mairie de N’Djamena, réalisation Hassane Mahamat-Hemchi.

La carte 4 nous montre ici les limites de la ville de N’Djamena d’après la loi n°009/PR/2005 du 15 juillet 2005 portant statut particulier de la ville de N’Djamena qui a donné des limites exactes aux 10 arrondissements que compose la capitale tchadienne. Mais ces limites qui sont issues de la restitution de la prise de vue de 2002 nous montrent très bien le décalage sur l’extension urbaine qui existe aujourd’hui sur l’occupation au sol des bâtis selon la restitution de la vue aérienne en date de 2008 (carte 4). Aujourd’hui, il y a aussi une restitution qui date de 2012, mais qui n’est pas disponible au grand public. Par ailleurs, les limites de la ville ont toujours été revues par le Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat (MATUH) et la Mairie selon l’occupation au sol des bâtis sans qu’il n’y ait des textes qui accompagnent le processus d’évolution et d’extension de la ville. Ceci explique très bien les limites données aux différents arrondissements en 2008 selon le MATUH sur la base de la restitution du 2002 (voir carte 5).

Carte n° 5. Le découpage administratif de la ville de N’Djamena

Source : MATUH, 2008.