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A l’avènement de l’approche communicative, les besoins en apprentissage des langues étrangère ont profondément changé, la priorité a été attribuer désormais à l’aspect fonctionnelle que notionnelle de la langue. De nouvelles théories ont vu le jour, ce fait coïncide avec l’apparition d’outils qui concurrencent le marché des méthodes pédagogiques. A cette époque, entre l’offre et la demande se décide le statut et le sort de la

48 Jean-Pierre Astolfi, op.cit. p32.

49 Yves Lenoir & all, op.cit. p.48.

langue. A cet effet, voulant anticiper sur la situation critique que pourrait toucher l’enseignement - l’apprentissage de la langue (française pour les étrangers), Louis porcher a insisté fortement sur la formation des enseignants de FLE, mettant en avant un dispositif englobant un apanage de volets cités par Jean ŔPierre Cuq et Isabelle Gruca : « - une initiation théorique et pratique approfondie à la sociologie de l'éducation et à la pédagogie ;- une connaissance des théories de l’apprentissage ;- l'abord, sur le plan linguistique des «modes de description d'une langue», avec un « privilège à accorder aux actes de parole et aux fonctions du langage, (aux) notions de compétence de communication, de réception et de production écrite.»50

En prospectant à nouveau le champ du français langue étrangère, Louis porcher a constaté cette fois, et ce après des dizaines d’années, un réel gouffre entre la pratique enseignante et les nouvelles recherches en ce domaine. C’est alors, selon les déclarations de Cuq et Gruca qu’il a consigné que la formation des enseignants que ce soit à l’initiale ou en continue, doit aborder les orientations suivantes :

« - une formation disciplinaire. Mais, ajoute-t-il, se pose alors le problème des frontières de cette discipline. (...) Outre la maîtrise de la langue qui doit être à la fois langagière et linguistique, faut-il aussi être spécialiste de la littérature, de la civilisation, de l'histoire, etc. de la communauté ou des communautés de référence ?

- une formation sur la discipline (...) réflexion de type épistémologique, sur l'enseignement des langues, son histoire, la politique linguistique, leur rôle dans les sociétés, etc. ;

- d’une formation en didactique des disciplines (...) ;

- une formation professionnelle au métier d’enseignant : techniques de classe, technologies, pédagogie du projet, évaluation (...) ; - aune formation à l'interdisciplinarité, notamment, en ce qui nous concerne, en direction de la langue maternelle des élèves. »51

Nous sommes entièrement conscients que, la planification d’une formation est un travail de persévérance. Elle ne peut se concrétiser que par la prise en considération des trois dimensions ; le temps, le lieu et le contenu. Nous ne pouvons trancher de la primauté de l’un par rapport aux autres, vu les propriétés spécifiques de chacun d’eux. Mais compte tenu de notre recherche, nous allons nous pencher principalement sur le contenu afin de mettre en valeur le travail des concepteurs de la formation. Le travail de préparation des enseignements des langues, suscite du concepteur de la formation des interrogations pertinentes, pour que les données recueillis à travers sa quête soient adéquates aux attentes

50 Jean ŔPierre Cuq et Isabelle Gruca, Cours de didactique du français langue étrangère et seconde, PUG, France, 2002, p.144.

51 Ibid. p.144.

des formés en premier, et en second aux institutions spécialisées. Sa démarche consiste à acquérir des données crédibles à propos des savoirs issus des théories de référence ; à faire surgir les éléments pertinents, ceux qui détiennent des caractéristiques formatives pour un public bien défini. Pour qu’enfin sa transposition en pratiques enseignantes soit faisable, c’est-à-dire, à l’organiser en un dispositif bien raisonné, et selon certaines modalités.

Selon Philippe blanchet52, le champ scientifique de référence pour l’enseignement des langues se compose principalement de domaines différents :

- Domaine de la linguistique ; il prend en charge l’étude et le fonctionnement des langues et la langue spécifique à l’enseignement

- Domaine de l’anthropologie ou l’ethnologie ; il se penche sur la culture, mais, il s’agit ici de sa fonction, de son statut, et la spécificité véhiculée avec l’enseignement de la langue.

- Domaine de la sociologie ; il prend en charge la définition de la réalité sociale des locuteurs de ces langues.

- Domaine de la psychologie ; il s’agit d’interpréter le comportement des locuteurs, d’autant qu’il s’intéresse à la compréhension du fonctionnement des représentations du bilingue et du plurilingue.

- Domaine de la psychologie cognitive ; l’étude en ce volet est réservée à l’acquisition du savoir par le sujet, de sa perception des connaissances et ses stratégies d’apprentissages.

En trame à ces domaines, Michèle MÉTOUDI expose clairement les bases de la formation des enseignants, et fixe les pistes qui devraient être entreprises pendant la réalisation de cette dernière :

« - discuter et établir les principes de la formation,

- choisir les types de mise en œuvre les plus adéquats (ceux qui semblent les moins susceptibles de travestir les principes),

- décrire les contenus et modalités assez finement pour éviter les dérives et assez souplement pour permettre à chaque enseignant de se les approprier dans sa pratique personnelle,

- réfléchir aux écarts entre théorie et pratique (à ce stade, il s'agit de l'écart entre les intentions et les propositions),

- et enfin ouvrir des lieux de réflexion collective (essentiellement réservés aux formateurs de l'IUFM) afin que le sens initialement induit ne se délite pas (et que les connaissances/compétences de chaque enseignant soient développées et renforcées).

52http://www.canal-tv/video/les_amphis_de_france_5/ definitions_generales.3018. Consulté le 12/07/2017 à 09 :00

Autant dire que la mise sur pied d'un plan de formation est une tâche complexe à divers titres : il s'agit de fixer des objectifs et d'inventer les moyens de les poursuivre compte tenu des obstacles complexes qui jalonnent le chemin. »53