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I.2.2. L’approche par les compétences

I.2.2.1. La compétence professionnelle

112 Pierre Pastré, Patrick Mayen et Gérard Vergnaud, La didactique professionnelle, Revue française de pédagogie [En ligne], 154 | janvier-mars 2006, mis en ligne le 01 mars 2010, consulté le 30 septembre 2016.

URL : http://rfp.revues.org/157 ; DOI : 10.4000/rfp.157. p. 164.

− de processus, et non plus seulement en termes de possession de ressources ;

− de porteur de compétences, et non plus en termes de compétences abstraites ;

− de combinatoires, et non plus en termes d’addition ;

− de comportements en situation, et non plus de qualités ou de traits de personnalité. »113 Travailler en contexte renvoie aux situations particulières, que le professionnel est appelé à gérer quand il est question d’agir, car il doit prendre en considération les évènements et l’environnement au même temps. Ceci laisse penser qu’il existe d’innombrables pratiques pour chaque cas ; ce qui suscite du professionnel une exploitation efficiente des opportunités qui s’offre à lui.

I.2.2.1.1. La compétence complexe

Nous reconnaissons qu’une première différenciation entre novice et expert, consiste au cumul de connaissances. Cependant, un autre critère pourrait être plus important, c’est celui de la gestion et l’organisation de leurs connaissances. Et de point de vue pratique, revient à se représenter clairement ses propres savoirs en relation aux informations tirées du contexte, ainsi qu’au mécanisme mis en place pour une exploitation optimale. Nous savons maintenant que le fait d’apprendre par cœur toutes les entrées d’un dictionnaire ne permet pas l’installation de la compétence communicative, nous sommes conscients aussi que le cumul des savoirs ne justifie pas à lui seul la compétence requise au sens du professionnalisme. C’est plutôt la manipulation objective et la coordination de ces savoirs en système cohérents qui va permettre leur bon usage en situations. Ainsi la complexité de la compétence ne réside pas dans la jonction des savoirs et des savoirs faires mais plutôt leurs adjonctions en système complexe pour une perspective pratique.

I.2.2.1.2. La compétence intégrative

Malgré les quelques traits qui qualifient des situations, ils restent dans leurs majorités, des traits spécifiques par rapport à l’ensemble des éléments constitutifs de chaque situation. En ce sens, nous ne pouvons admettre l’existence d’une liste de compétences assez exhaustive pour répondre à chaque cas de situation émergente. Mais l’orchestration de connaissances antérieures sur des situations similaires ainsi que celles spécifiques au contexte sont les ressources nécessaires aux compétences dites pertinentes.

Nous ne pouvons nier que l’usage du savoir est une composante de la compétence, le savoir-faire est également indispensable pour sa formulation. À cet égard, l’exploitation

113 Guy Le Boterf, REPENSER LA COMPÉTENCE, Editions Organisations, Paris.2008.p.21.

des occurrences du terrain caractérisent fortement et formellement le professionnel en enseignement.

I.2.2.1.3. La compétence interactive

Les spécificités de cette compétence ressortent exceptionnellement de sa praxis, de sa mise en cause. Ainsi, il en est de son interaction que son statut est défini de manière objectif. En somme, elle opte pour la maîtrise des situations où elle est évoquée. Dès lors, nous pourrions la caractériser d’un double centrisme :

- Soit elle est centrifuge dans la mesure où, elle est spécifique à des situations d’action.

Elle peut être aussi généralisable, par le fait que son champ d’investigation s’élargie par mesure de transposition à des circonstances auxquelles, elle a prouvé son efficacité.

- Elle peut être centripète aussi par son principe d’adaptabilité aux outils disponibles. La maîtrise de ces outils rend la compétence interactive plus performante. Des lors, nous supposons que la transformation interne qu’elle a subi est dû à l’interaction harmonieuse de ses ressources, ainsi qu’à l’intériorisation des modèles de performances issus de l’exploitation de ces outils évoqués. En somme, l’enjeu est d’une portée paradigmatique, assuré par l’adhésion d’outils et de méthodes qui vont soigneusement interagir avec les prérequis afin de modérer sa progression. En surcroit, les recherches ont démontré qu’une autre interactivité bâtie sur le plan syntagmatique permet à la compétence de s’amplifier en gagnant de l’espace grâce aux outils exploités dans des situations nouvelles.

I.2.2.1.4. Compétence évolutive

Un autre aspect de la compétence est ce caractère évolutif, qui revient en amont à l’atteinte d’un objectif par l’usage du savoir et du savoir-faire. Du moment que ce système est harmonieusement mis en place, lesdites compétences s’accommodent en synergie entre elles pour en faire un système plus complexe. Ainsi, nous pouvons déduire en aval, qu’une fois qu’un niveau de maîtrise soit atteint, un autre supérieure et plus complexe est mis systématiquement en relief par un composite de différentes compétences.

Le tableau114 suivant résume parfaitement les caractères pertinents orchestrés dans des

Une compétence suppose donc la mobilisation et l’orchestration de divers éléments ou composantes sur lesquels elle prend appui.

La compétence est globale et intégrative

Elle fait appel à des ressources variées qui ne sont pas nécessairement les mêmes d’un individu à l’autre. C’est donc le tout qui donne sens aux composantes et non l’inverse.

Une compétence suppose donc une organisation relativement stable qui n’est cependant pas incompatible avec la variabilité de ses manifestations possibles.

La compétence est interactive

D’une part, elle est étroitement liée aux situations dont elle permet la maîtrise. d’autre part, elle se développe à travers son utilisation et s’apparente à cet égard à un outil dont on découvre graduellement les usages possibles.

Une compétence est donc indissociable des contextes dans lesquels elle peut être mobilisée ou dont elle permet la maîtrise et ces contextes sont toujours socialement situés.

La compétence est évolutive

Elle prend nécessairement appui sur les ressources existantes qui sont appelées à se développer et à interagir les unes avec les autres.

Une compétence est donc toujours susceptible d’évoluer du fait même de ses interactions continues avec des contextes et des situations diversifiées et cette évolution ne peut se faire sans un minimum de restructuration ou de réorganisation.