Cat´ egories faibles enrichies sur une cat´egorie
1.5 Probl` eme de la cat´ egorisation
Les categories enrichies faibles ainsi definies ne sont pas stables par colim-ite. Pour s’en convaincre, considerons deux exemplaires de la categorie ayant un seul morphisme et recollons les de telle sorte que les deux morphismes soient composables. Ce recollement correspond bien `a la somme amalgamee dans les ensembles simpliciaux mais pas `a celle des categories car le resultat obtenu est une precategorie avec deux morphismes composables sans composi-tion correspondante. L’une des idees permettant de remedier `a ce probl`eme est de categoriser le resultat obtenu. Ainsi on definirait les colimites de categories comme les categorisees des colimites des precategories sous-jacentes.
On s’est donc ramener `a un probl`eme de categorisation. On cherche donc un foncteur, notons-le Cat, muni d’une transformation naturelle notee can de l’identite vers Cat, qui `a toute C-precategorie associe une C-categorie. Bien evidemment on voudrait que la C-categorie associee par ce foncteur soit la minimale, c’est `a dire que tout morphisme d’une precategorie dans une C-categorie se factorise par la categorisation de la C-preC-categorie.
A -B categorie @ @ @ @ @ canA R .... .... .... .. ∃ µ Cat(A)
En outre on aimerait aussi que la categorisation donne une C-categorie as-sociee equivalente `a la C-precategorie de depart au sens suivant : soit A une C-precategorie, le morphisme Cat(canA) : Cat(A) ջ Cat(Cat(A)) est une equivalence de C-categories. Ceci nous donnerait d’ailleurs une notion d’equi-valence de C-precategories. On pourra en effet poser qu’un morphisme de C-precategories est une equivalence si sa categorisation l’est.
Comme il est assez difficile de trouver une telle categorisation, en suivant l’idee de [5], nous allons ramener ce probl`eme `a un probl`eme de rel`evement de diagramme. S’il existe en effet une famille I de fl`eches telle que les objets ayant la propriete de rel`evement `a droite par rapport `a I sont des C-cate-gories, une bonne facon d’avoir ces proprietes de rel`evement est de construire la categorisation comme une colimite sequentielle transfinie de sommes amal-gamees des fl`eches de I, ce que nous appellerons un plan infini d’addition de cellules de I.
Dans cette optique nous allons tout d’abord traiter de ces probl`emes de rel`evement et de ceux d’engendrement qui leur sont lies avant de chercher par rapport `a quelles fl`eches nos C-categories pourraient se relever.
Chapitre 2
Dans ce chapitre nous allons tout d’abord rappeler certaines definitions et certains resultats classiques sur les rel`evements de diagrammes. Une des definitions principales est celle d’objet I-injectif qui est un objet ayant la pro-priete de rel`evement `a droite par rapport `a l’ensemble de fl`eches I. En effet le but de ce chapitre est de donner des constructions rendant I-injectifs les objets qui ne le sont pas. Pour ce faire, nous allons utiliser certaines techniques ap-paraissant dans l’argument du petit objet de Quillen qui permet de repondre en partie `a notre probl`eme de rendre I-injectif. L’un des points clefs de cet argument, outre la notion de petitesse, est le procede de colimite sequentielle transfinie de sommes amalgamees de fl`eches de I, ce que nous appellerons plan d’addition de cellules.
Nous donnerons alors une formalisation de plan d’addition de cellules et nous donnerons des conditions pour lesquelles ces plans d’addition de cellules P I-injectivisent, c’est-`a-dire repondent aux trois crit`eres suivants :
- pour tout objet A, P (A) est I-injectif,
- tout morphisme A ջ B vers un objet I-injectif se factorise `a travers le mor-phisme naturel A ջ P (A),
- pour tout objet A, l’image par P du morphisme naturel A ջ P (A) est une equivalence d’objets I-injectifs, si l’on poss`ede une notion naturelle d’equi-valence entre objets I-injectifs.
Si les deux premiers crit`eres sont simples `a traiter, ce n’est pas le cas du troisi`eme qui nous obligera d’une part `a trouver un procede rendant I-injectif avec la propriete d’avoir unicite des factorisations des morphismes `a but I-injectifs. Pour cela, nous ferons intervenir la notion de marquage d’un rel`evement. D’autre part, nous allons montrer que, muni d’un tel procede et en supposant l’existence d’un autre procede d’I-injectivisation qui ne verifie la propriete de stabilite homotopique que pour les objets I-injectifs, le procede I-injectivant `a factorisation unique verifie bien les trois crit`eres.
Comme l’une des utilites de l’I-injectivisation est aussi de pourvoir les ob-jets I-injectifs de colimites, nous allons terminer ce chapitre en comparant les plans d’addition de cellules via un procede de rationalisation des plans et ap-pliquer cette comparaison `a certains types de plans qui sont stables lorsqu’on les compose avec l’un de leurs sous-plans. Avec ces plans, on pourra comparer
la colimite des I-injectives avec l’I-injectivisation de la colimite, ce qui nous permettra d’obtenir une bonne caracterisation d’equivalence pour les colimites d’objets quelconques en termes de colimites de leurs I-injectives.