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Prescriptions des inspecteurs

Chapitre I Le développement professionnel de l’enseignant du premier degré

D. Prescriptions des inspecteurs

1) Les prescriptions en orthographe et sur les fichiers

Nous avons constaté que les inspecteurs n’avaient pas tous les mêmes prescriptions sur l’enseignement de l’orthographe et l’utilisation du fichier en mathématiques et que ces prescriptions pouvaient avoir une influence sur les pratiques des enseignants.

Ces prescriptions sur deux schèmes précis d’enseignement peuvent être contextualisées dans les axes de travail que l’inspecteur définit dans son activité quotidienne.

1) Prescription primaire sur l’orthographe

Pour identifier les prescriptions de l’institution sur l’enseignement de l’orthographe, l’analyse des programmes est sans doute le texte le plus approprié (annexe 30).

Dans le socle commun, nous distinguons les objectifs d’apprentissage à atteindre en particulier : « écrire sans erreur sous la dictée un texte de 5 lignes / 10 lignes en utilisant les connaissances/ en se référant aux règles connues ». Dans les programmes les connaissances en orthographe sont plus précises et on trouve également des recommandations sur la façon de construire ces connaissances.

Au niveau du cycle 2 les recommandations sur les dispositifs pédagogiques ne sont pas explicites. Les objectifs auxquels il faut amener les élèves sont clairs :

� écrire en respectant les correspondances ;

� copier sans faute un texte court ;

� écrire des mots mémorisés ;

� entraîner à orthographier correctement ;

� développer l’attention à l’orthographe et les moyens de la contrôler.

En revanche, les moyens pédagogiques ne sont pas évoqués. Toutefois, au niveau du cycle 3 on trouve quatre dispositifs à mettre en œuvre. Deux propositions se rapportent à l’orthographe grammaticale et deux à l’orthographe lexicale. Mais il n’y a pas de démarche pédagogique qui soit défendue dans les programmes 2008 et n’y a pas de complément de programme sur l’enseignement de l’orthographe qui soit proposé.

Dans le cas de l’orthographe grammaticale, Il s’agit de la fixation des connaissances acquises par :

� la pratique régulière de la copie ;

� La pratique de la dictée sous toutes ses formes ;

� la pratique de la rédaction ;

� la pratique d’exercices diversifiés.

La deuxième proposition évoquée concerne l’automatisation des graphies correctes et pour y parvenir le levier proposé est l’application des connaissances orthographiques dans des situations nombreuses et variées.

La troisième proposition pour favoriser l’apprentissage orthographique repose sur l’application des règles d’orthographe ou des régularités dans l’écriture des mots pour la construction de l’orthographe lexicale.

2) Prescription primaire sur les fichiers en mathématiques

L’apprentissage des mathématiques développe l’imagination, la rigueur et la précision ainsi que le goût du raisonnement.

La connaissance des nombres et le calcul constituent les objectifs prioritaires du CP et du CE1. La résolution de problèmes fait l’objet d’un apprentissage progressif et

contribue à construire le sens des opérations. Conjointement une pratique régulière du calcul mental est indispensable. Des premiers automatismes s’installent. L’acquisition des mécanismes en mathématiques est toujours associée à une intelligence de leur signification.

Dans les textes officiels que sont les programmes, il n’y a aucune évocation sur l’utilisation de fichier de mathématiques en classe. Dans les programmes scolaires 2008 en mathématiques proposés par le ministère, il n’y a non plus aucune référence aux démarches d’apprentissage. Les seuls éléments contenus dans ces écrits qui ne sont pas descriptifs de contenus d’apprentissage, sont : « pratique régulière du calcul mental » et

« associée à une intelligence de leur signification l’acquisition des mécanismes mathématiques ». Ces deux phrases fournissent des indications sur la façon d’enseigner.

Les documents d’accompagnement de la mise en œuvre des programmes proposés par le site « éduscol » apportent une clarification sur le choix qui est assumé, de ne fournir aucune indication sur les choix pédagogiques des programmes : « Les programmes nationaux de l’école primaire définissent pour chaque domaine l’enseignement les connaissances et compétences à atteindre dans le cadre des cycles ; ils indiquent des repères annuels pour organiser la progressivité des apprentissages en français et en mathématiques. Ils laissent cependant libre le choix des méthodes et des démarches, témoignant ainsi de la confiance accordée aux maîtres pour une mise en œuvre adaptée aux élèves. » (des ressources pour faire classe, le nombre au cycle 2, sceren).

Par contre ce livret propose des aides pédagogiques et didactiques aux enseignants : « Ce corpus de textes se propose d’aider les enseignants dans la mise en œuvre de ces Programmes »

Ces documents d’accompagnement ont un statut un peu particulier. Ce n’est pas une prescription primaire au sens strict puisque ce ne n’est pas un texte réglementaire mais une ressource proposée par le ministère pour aider les enseignants à concevoir leurs enseignements. Ce document qui se trouve sur le site « Eduscol », site institutionnel regroupe des références, des documents d’accompagnement de la politique de l’éducation nationale. Ces documents d’accompagnement peuvent donc être considérés par les enseignants comme des prescriptions primaires. Il semble donc intéressant de les analyser afin de rechercher une prescription vis à vis des fichiers.

A la lecture de ce document centré sur l’apprentissage du nombre au cycle 2, plusieurs pistes de travail sont données en termes de scenarios pédagogiques, d’exemples de démarches, d’organisation de classe, de programmation. Par contre à aucun moment le fichier comme outil de travail n’est évoqué : ni comme un support d’apprentissage, ni même comme un outil à éviter.

Les manuels de mathématiques au cycle 2 sont principalement constitués d’un fichier accompagné d’un guide du maître. Le fichier apparaît donc comme un support prédominant pour travailler avec les élèves.

On peut donc en conclure qu’aucune prescription primaire par rapport à l’utilisation des fichiers de mathématiques en classe n’est proposée par l’institution.

3) L’orthographe

Nous avons vu que les prescriptions de l’institution sur l’enseignement de l’orthographe ne sont précisées que pour le cycle 3 : Nous pouvons donc résumer ainsi les prescriptions pour l’enseignement de l’orthographe au cycle 3 :

Orthographe grammaticale Orthographe lexicale 1/ Fixation des connaissances acquises par :

� La pratique régulière de la copie,

� La pratique de la dictée sous toutes ses formes

� La pratique de la rédaction

� La pratique d’exercices diversifiés 2/ Application des connaissances

orthographiques dans des situations nombreuses et variées.

1/ Mémorisation de l’orthographe des mots les plus fréquents 2/ Application des règles

d’orthographe ou des régularités dans l’écriture des mots

Ces prescriptions identifient des dispositifs de travail (pratique de la copie, de la dictée, ...) et des objectifs « méthodologiques » : fixer des connaissances, appliquer des connaissances dans des situations variées, mémoriser des mots. Toutefois, dans les programmes de 2008, il n’y a pas de prescription sur la démarche d’enseignement à mettre en place en classe pour y parvenir.

IEN Travail sur l’orthographe mené par Olivier - Les outils des élèves pour écrire Rédaction avec

outils

1/1 Bernard - Démarche précise de dictée

(Contre la dictée négociée)

François - Mémoire orthographique au cycle 2 - Doute orthographique au cycle 3.

- Dictée (la dictée négociée mais comme une démarche parmi

Valérie Rien, travail fait avec IEN avant, rien à changer

Marine - En lien avec la production d’écrit, - Observation de la langue,

- Analyse orthographique à partir de modification de phrase (la phrase du jour) et non l’application des règles pour installer des habitudes de doutes orthographiques

Rédaction 1/3

Annie - L’important c’est la programmation de l’enseignement.

- L’enseignement soit progressif et explicite à des moments précis.

0/ 2

Brigitte - Dictées négociées, - Copies.

- Développement du doute orthographique,

- Une posture réflexive sur ce qui est écrit.

Copies Dictées différentes

2/4

Tableau 43 : comparaison des prescriptions des inspecteurs sur l'orthographe aux prescriptions primaires

Nous avions vu que les prescriptions sur l’enseignement de l’orthographe des inspecteurs ne sont pas toutes identiques. Une comparaison avec les prescriptions de l’institution permet de noter que certains aspects de leurs prescriptions sont identiques à celles formulées par le ministère. En effet cinq inspecteurs proposent dans leurs prescriptions, les dispositifs (copies, dictée, rédaction) qui sont cités dans les programmes 2008. Par contre une inspectrice n’effectue pas de prescription dans ce domaine (Valérie) et une autre procède à des prescriptions qui ne se retrouvent pas du tout dans les programmes : Annie a choisi comme axe de prescription pour l’orthographe la programmation de l’enseignement de l’orthographe.

.

Quatre inspecteurs ont adopté parmi leurs prescriptions : la réflexion, l’analyse, le doute orthographique qui ne sont pas évoqués dans les programmes 2008. Cela pourrait laisser à penser que ces prescriptions ne sont pas issues des textes réglementaires. Mais, si on cherche dans les programmes scolaires antérieurs (ceux de 2002) et en particulier dans les documents d’accompagnement de ces programmes, on découvre que ces démarches sont clairement explicitées. En effet, en 2002, l’enseignement de l’orthographe faisait partie de « l’observation réfléchie de la langue ». Dans ce domaine, les textes institutionnels recommandaient : « L’observation réfléchie de la langue française conduit les élèves à examiner des productions écrites comme des objets que l’on peut décrire, et dont on peut définir les caractéristiques. Ils comparent des éléments linguistiques divers (textes, phrases, mots, sons, graphies...) pour en dégager de façon précise les ressemblances et les différences. A cet égard, l’observation réfléchie de la langue française doit être un moment de découverte visant à développer la curiosité des élèves et leur maîtrise du langage, et non une série d’exercices répétitifs mettant en place des savoirs approximatifs. Construire des attitudes intellectuelles de questionnement, de mise en pratique des savoirs acquis, de transfert dans des situations nouvelles. Les phrases-problèmes permettent de sensibiliser les élèves à la compréhension de structures syntaxiques qui leur sont peu familières. »

L’analyse des contenus des programmes 2008 montre que cette approche réflexive n’est pas explicitement véhiculée. Pour autant, elle n’est pas interdite. En effet,

« l’application des règles dans différentes situations » qui est dans les programmes 2008 peut être mise en place en classe selon différentes démarches.

On peut en déduire que les programmes de 2008 laissent plus de choix aux enseignants sur la démarche à mettre en place, alors que ceux de 2002 prônaient une démarche précise.

On constate que les prescriptions des inspecteurs sont donc issues des prescriptions institutionnelles en partie mais elles ne sont pas pour autant identiques. Il existe donc bien des prescriptions primaires secondes sur l’orthographe formulées par les inspecteurs, différentes d’un inspecteur à un autre.

4) Les fichiers

Nous avons vu que les écrits institutionnels ne se positionnent pas sur l’utilisation des fichiers en classe. L’analyse des entretiens des inspecteurs conduisent au constat de positions différentes. Il existe donc des prescriptions propres aux inspecteurs sur l’utilisation de cet outil de travail qui ne se fonde pas sur les prescriptions primaires.

2) Les prescriptions des inspecteurs

Ces deux exemples ne nous permettent pas de formuler de généralisations sur le travail des inspecteurs pour en déduire qu’ils formulent des prescriptions différentes des instructions primaires. En effet, nous avions vu dans la première partie que les prescriptions des inspecteurs faisaient partie des prescriptions primaires formulées par l’institution.

Pourtant, à partir de deux exemples précis, nous faisons le constat de l’existence d’une différence entre les deux types de prescription. Aussi, pour pouvoir généraliser cette différence entre les prescriptions de l’institution et celles des inspecteurs, nous allons nous intéresser à l’ensemble des prescriptions des inspecteurs.

Pour cela, nous avons questionné les inspecteurs sur leurs axes principaux de travail. Ce questionnement fait partie des entretiens menés avec les inspecteurs que nous avons évoqués lors de la partie précédente. Puis nous comparerons les axes de travail des inspecteurs entre eux mais également aux prescriptions primaires.

Dans les entretiens avec les inspecteurs, nous relevons que le nombre d’axes ciblés, la nature des axes, le contenu des axes, ne sont pas identiques entre tous les inspecteurs.

Le nombre d’axes varie de 2 à 5. Certains IEN ont des axes qui ne sont que d’ordre pédagogique (Bernard, Olivier, Marine) ; d’autres choisissent des axes d’ordre à la fois pédagogique et organisationnel (François, Annie, Brigitte, Valérie). Le contenu visé est très différent, avec 22 propositions différentes sur les 28 axes cités en tout par les inspecteurs.

IEN nbre

Axes

Axes de travail donnés par l’IEN

Olivier 2 Les sciences, le langage à l'école maternelle

Bernard 5 L'évaluation / le jeu à l'école maternelle, la production d'écrit, les outils de l'autonomie, TICE et les sciences François 5 Lien avec le second degré, langues vivantes, utilisation

du numérique, professionnaliser la fonction de directeur langage à l’école maternelle

Valérie 4 Le climat scolaire, l'évaluation, les BEP, liaison école/collège

Marine 3 Axes pédagogiques : améliorer les résultats des élèves, assurer la continuité des apprentissages, cohérence des projets

Annie 3 Pas d’axe pédagogique : Accompagner les enseignants débutants, les élèves en situation de handicap et troubles du comportement, les nouveaux programmes Brigitte 3 Pas d’axes pédagogiques : la co-éducation / la

parentalité, les enfants hautement perturbants, les nouveaux programmes,

Tableau 44 : Axes de travail des inspecteurs

Nous pouvons conclure que tous les inspecteurs ne se donnent pas les mêmes axes de travail, les mêmes priorités d’actions aux enseignants de leur circonscription. Pourtant, nous avions vu que les prescriptions des inspecteurs étaient des « relais » des prescriptions primaires de l’institution : elles devraient donc être toutes identiques puisque les prescriptions du ministère sont uniques pour tout le pays. Il semble donc intéressant de comparer les prescriptions de ces inspecteurs aux prescriptions de l’institution afin de mesurer les écarts entre les prescriptions primaires et celles formulées par les inspecteurs.

Pour identifier les prescriptions primaires de l’institution deux types d’écrits émanant du ministère de l’Éducation nationale semblent pertinents : (i) les circulaires de rentrée dans lesquelles, chaque année le ministre donne ses orientations et priorités de travail à tous les personnels de l’éducation nationale ; (ii) les programmes d’enseignement de l’école dans lesquels les contenus d’enseignement sont précisés.

Les entretiens avec les inspecteurs se sont déroulés pendant l’année scolaire 2015/

2016, c’est pourquoi le texte étudié est la circulaire de la rentrée 2015. Le seul entretien ayant eu lieu en 2014 est celui de Bernard qui s’est tenu en juin. Les programmes analysés sont ceux de 2008 puisqu’ils étaient en vigueur jusqu’en septembre 2016 pour l’école élémentaire.

3) Les prescriptions de l’institution

1) Les axes de travail : la circulaire de rentrée

La circulaire de rentrée 2015 (annexe 29, partie 1) définit des axes de travail qui peuvent être regroupés en deux catégories : des objectifs de travail formulés en termes d’objectifs d’apprentissage et d’autres en termes d’organisation de la scolarité. Ainsi la priorité

« première » de l’école primaire donnée en 2015 par l’institution est « L'acquisition de la maîtrise de la langue française et des langages scientifiques ».

Dans la circulaire de rentrée 2014, on identifie dans la circulaire douze priorités pour les écoles (annexe 29).

Ainsi l’institution définit les priorités de travail à tous les personnels de l’Éducation nationale à chaque rentrée scolaire : cela concerne les enseignants comme les inspecteurs.

Ce sont donc les prescriptions primaires que les inspecteurs doivent relayer dans les écoles.

Compte tenu que les entretiens se sont déroulés en 2014 et 2015 ainsi ce sont les priorités identifiées dans le tableau suivant que nous devrions retrouver dans le discours des inspecteurs.

Circulaire 2015 Circulaire 2014

� La langue française

� L’école maternelle

� Les mathématiques

� Les langues vivantes

� Les valeurs de la république

� Le numérique

� Les rythmes scolaires

� Les parcours des élèves .

� Réforme des rythmes scolaires

� Dispositifs plus de maitres que de classes

� Activités pédagogiques complémentaires

� Faire évoluer les pratiques d’évaluation

� Liaison école/collège et GS/CP

� Refondation de l’Éducation prioritaire

� Différenciation pédagogique,

� École Inclusive de tous les élèves

� École bienveillante : le climat scolaire

� Développement du numérique

� Défendre et Promouvoir les valeurs de la République

� Partenariat avec tous les acteurs de la communauté éducative

2) Ecarts avec les prescriptions primaires et celles des inspecteurs

Nous allons maintenant rechercher si les prescriptions primaires définies par l’institution font partie des prescriptions mises en œuvre par les inspecteurs interrogés. Ainsi nous pourrons mesurer l’écart existant entre les prescriptions primaires et la prescription des inspecteurs.

Comparaison entre les axes de la circulaire de rentrée 2015 et les axes cités par les inspecteurs :

Tableau 45 : Comparaison des axes de travail des inspecteurs

L’ensemble des axes prioritaires définis par le ministère pour l’année 2015 n’est pas cité par les inspecteurs comme leurs axes de travail. Le ministère fixe 12 axes de travail pour l’école primaire en 2015 et 8 en 2014. Les inspecteurs définissent, quant à eux, entre trois et cinq priorités. Les priorités des inspecteurs sont donc moins nombreuses. Les priorités du ministère ne sont pas toutes reprises par les inspecteurs comme les priorités à mettre en œuvre. En effet si on regarde par cette entrée, les priorités du ministère sont relayées entre 8 % (Olivier) et 42 % (François).

Olivier Bernard Philippe Valérie Marie

Laure Annie Brigitte

Tableau 46 : Origines des axes de travail des inspecteurs

Les axes cités par les IEN sont-ils issus des axes définis par le ministère ? Nous constatons des différences entre les priorités affichées par les IEN. Pour 5 sur 7 d’entre eux leurs priorités sont uniquement issues des prescriptions primaires, soit de 2015, soit de 2014

Pour trois IEN, toutes les priorités font partie des axes de la circulaire 2015 (Annie, Marine, François). Pour deux autres inspecteurs (Valérie et Olivier) les priorités sont issues pour la moitié des priorités de 2015 et pour Valérie l’autre moitié de ses axes est celle de la circulaire de 2014. Deux d’entre eux (Olivier et Bernard), choisissent des axes qui n’en font pas partie (les sciences pour les deux inspecteurs et les outils de l’autonomie pour Bernard en plus). Concernant les sciences, un plan en 2011 a été lancé « une nouvelle ambition pour les sciences et les technologies à l’école ».

La plus grande majorité des prescriptions des inspecteurs trouvent leur origine dans les textes institutionnels mais ces écrits sont plus ou moins d’actualité au moment où les inspecteurs les mettent en place sur leur territoire.

Nous pouvons conclure qu’il existe une différence entre les prescriptions institutionnelles et celles portées par les différents inspecteurs.

Les deux types de prescriptions sont différents : nous relevons bien une modification au niveau des inspecteurs des prescriptions conduisant à la création de prescriptions primaires secondaires différentes des prescriptions primaires de l’institution. Nous

Olivier Bernard François Valérie Marin e

constatons que tous les inspecteurs s’appuient sur les prescriptions primaires pour élaborer leurs prescriptions primaires secondaires.

Six inspecteurs sur sept citent comme priorité les nouveaux programmes de l’école maternelle. Aucun d’entre eux ne mentionne les mathématiques, le PEAC, les évaluations CE2 ou les rythmes scolaires comme un axe prioritaire de travail. La langue française n’est citée que par un inspecteur alors que dans la circulaire de rentrée, cet axe de travail est présenté comme l’axe prioritaire de l’école primaire. Les langues vivantes et l’enseignement moral et civique ne sont cités que deux fois, la mise en place de parcours est citée par quatre inspecteurs, la fluidité des parcours par deux d’entre eux.

L’origine de ces choix mérite d’être interrogée afin de pouvoir comprendre comment et pourquoi les inspecteurs définissent ces prescriptions primaires secondaires. Pour cela, il semble intéressant de chercher s’il existe une récurrence dans les différentes prescriptions primaires secondaires. Ensuite nous pourrons chercher s’il existe un lien entre le terrain d’exercice de l’inspecteur et les prescriptions formulées ou un lien avec le profil de l’inspecteur que nous avons défini précédemment ou un lien par rapport à son parcours personnel.

Les inspecteurs ont au plus deux prescriptions communes. Il n’y a aucun lien entre la spécificité de leur territoire et les axes définis puisque Marine exerce en milieu rural alors que Brigitte et Annie en milieu urbain en politique de la ville. Or, elles ont toutes les trois deux axes de travail identiques.

De plus, Bernard et Annie sont deux inspecteurs ayant exercé dans la même circonscription : leurs axes de travail ne sont pas identiques. Le choix des priorités ne peut donc s’expliquer par les besoins du territoire. Les inspecteurs exercent leur choix ; dans

De plus, Bernard et Annie sont deux inspecteurs ayant exercé dans la même circonscription : leurs axes de travail ne sont pas identiques. Le choix des priorités ne peut donc s’expliquer par les besoins du territoire. Les inspecteurs exercent leur choix ; dans