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Une étude épidémiologique sur les hémophiles

Le Dr Habibi, qui travaille au CNTS et siège au bureau de la SNTS rencontre les membres du groupe de travail sur le SIDA le 4 février.

n

est informé

«des risques que présentent certains

donneurs (Haïtiens, Européens ayant séjourné récemment aux USA...)

»(Archives B. Seytre) Une étude est lancée par la SNTS, sous la responsabilité du Dr Habibi, en collaboration avec le Dr Allain, AM Couroucé, le Pr Goudemand et des médecins spécialistes de 1'hémophilie, pour identifier d'éventuels cas de SIDA parmi les hémophiles français70.

Le SIDA est évoqué à la

cers

pour la première fois le 24 mars : le Dr Chippaux, représen- tant le LNS, informe la commission des résultats de l'étude épidémiologique menée par le groupe de travail, qui a permis d'identifier fin décembre 29 cas de SIDA en France

«pour

lesquels la maladie semble avoir été transmise principalement par voie vénérienne mais aussi

par voie sanguine.1...]

Le groupe de travail tenait à ce que la CCTS soit saisie du problème

afin qu'elle réfléchisse sur les précautions éventuelles à prendre en matière de transfusion

sanguine et de dérivés sanguins

». Le Pr Eyquem signale que le problème dépasse désormais le cas des homosexuels et des Haïtiens, le Zaïre étant également touché. Le Pr Ducos estime qu'il s'agit d'un problème important, et que

«la transfusion est directement impliquée puis-

que la contagion peut se faire par le sang ou les produits sanguins» ;

il convient d'attendre les conclusions de l'enquête menée par le Dr Habibi.

n

souligne

«

Aux États-Unis, ce sont les donneurs rétribués qui sont impliqués. Il peut se po-

ser un problème pour les hémophiles français qui reçoivent des concentrés

d'origine commerciale. La sagesse des transfuseurs français qui ont toujours pré-

conisé de réserver le facteur VIII concentré aux cas indispensables trouve ainsi sa

justification.

»

En conclusion de ce point de l'ordre du jour, le Pr Soulier cite le cas d'un hémophile améri-

70 L'article dans lequel des résultats détaillés sont publiés remercie notamment les Dr Sultan, Gazengel, Lar- rieu, Laurian et Vergoz, ainsi que le groupe de travail sur le SIDA.

cain ayant réclamé du concentré français, jugé plus sûr que les produits commerciaux.

À

cette même

cers,

le Pr Soulier fait le point sur la production de concentré de facteur VIII. La production, qui a progressé de 15% à 20% par an, s'essouffle à suivre la demande, et des importations très importantes ont été nécessaires en 1981. Le rapport entre cryolyophilisés et concentrés est en train de s'inverser, et on prévoit pour 1983 la distribution de 75% de concentrés et de 25

%

de cryoprécipités.

«

Par ailleurs, il faut se demander si le risque de transmission de maladie (comme

le sida) ne conduira pas, à terme, à une diminution de la demande de produits

étrangers d'origine incertaine

».

Le Pr Ducos rappelle que le concentré présente des problèmes de rendement, et que la fabri- cation est actuellement limitée par l'approvisionnement en plasma de qualité cryo, et non par la capacité de production, qui est actuellement suffisante71. Or, la préparation de ce plasma

coûte cher aux ETS ; leur équilibre fmancier parfois précaire les fait hésiter à se lancer dans cette production. Le Dr Chassaigne note que le traitement d'un hémophile coûte 36000 francs par an avec des cryoprécipités et 56 000 francs avec des concentrés. Le Pr Goudemand s'inquiète d'une demande se portant à plus de 70% sur les concentrés: une proportion plus raisonnable serait de 50%. Pour le Pr Soulier, cette situation est le résultat de la promotion faite par les firmes commerciales qui ont encouragé les hémophiles à se faire traiter par les produits les plus concentrés.

L'intervention de la presse: ne faut-il pas prendre des mesures préventives?

Le 4 mai, Anne-Marie Casteret, dans le

Quotidien du médecin,

demande en titre

«La menace

de transmission sanguine ne justifie+elle pas d'ores et déjà des mesures préventives?

»

Rappelant la récente publication du cas du bébé transfusé, et les mesures déjà prises aux États-Unis, trois problèmes lui paraissent primordiaux :

- «

la protection des hémophiles»,

qui sont traités avec ces concentrés importés des États- Unis:

«

ne faut-il pas dès à présent recommander aux hémophiles d'utiliser le facteur

VIII français, simple ou concentré, où le nombre de donneurs est dix fois

moindre qu'aux États-Unis

72 ?»

Elle indique qu'en Grande Bretagne, le ministère envisage d'arrêter l'importation de déri- vés;

71 La capacité cumulée des 5 centres producteurs est de l'ordre de 35 millions d'VI, pour une production pré- vue en 1983 de moins de 22,5 millions d'UI.

72 «chaque culot représente plus de 20 000 donneurs [u.)Le nombre de donneurs est au moins dix fois plus petit [pour les produits français) »

-

«la sélection des groupes

à

risque dans les CTS [...] La SFTS va-t-elle donner des consi-

gnes aux CTS afin que les personnes

à

risque soient averties et qu'elles évitent de donner

leur sang?

» Elle cite le Dr Habibi qui indique qu'aucun SIDA n'a été identifié à la suite d'une transfusion sanguine en France métropolitaine, mais que des mesures seront prises si l'étude en cours conclut à l'existence d'un risque.

-

«le vaccin contre l'hépatite B, où plasmas américains et français ont été mélangés [...J.

le ministère va-t-il permettre l'emploi de ces doses, dont le danger potentiel ne peut être

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