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n suggère que les procédures d'exclusion soient rediscutées:

«compte tenu d'impératifs économiques, celles-ci [doivent associer] toujours un

interrogatoire très simple au dépistage sérologique désormais possible [...] Une

seule question devrait être posée au donneur: avez vous quitté l'Europe depuis

moins de 2 ans

?

38 fi est pratiqué en Allemagne depuis les années 1960.

Si oui, le dépistage sérologique sera appliqué en fonction de la date et de la destination, les voyageurs revenus depuis moins de deux mois étant de toute façon exclus (Deroff & al.,

198240).

Fin 1982, un rapport du Dr Chataing présenté à la CCTS recommande la mise en place de mesures préventives contre le paludisme post-transfusionnel. Si le dépistage systématique de chaque don est écarté, il recommande que soit réservé au fractionnement le sang de tout don- neur provenant d'une zone d'endémie depuis moins de

4

mois, et celui de tout donneur ayant effectué un séjour en zone impaludée dans les trois dernières années, sauf si un dépistage sé- rologique s'avère négatif (CCTS 25/11/82). Le Dr Chataing rédige un projet de modification de l'arrêté de 1976 sur les prélèvements sanguins, mais aucune modification de ce texte n'intervient41•

Les hépatites virales

Le Pr Trépo rappelle, dans les

Progrès en Hématologie

de 1982, que la transfusion induit continuellement un très grand nombre de maladies chroniques du foie.

«

Pour l'enrayer, il faut bien entendu éviter le recours à toute source de sang non

seulement commerciale, mais aussi de groupes exposés tels que militaires, pri-

sonniers, sujets de régions d'endémie» (Trepo, 1982).

Le

crs

de Tours publie les résultats d'une confrontation interlaboratoires des méthodes de dépistage de 1'HBsAg qui fait apparaître que les nouveaux tests immunoenzymologiques,

«plus sensibles que les techniques d'hémagglutination passive, présentent un intérêt certain

pour les CTS qui ne peuvent ou ne désirent pas utiliser les méthodes radioimmunologiques

»,

qui demeurent les plus sensibles (Crouzat-Reynes, 1982). Une étude épidémiologique sur les donneurs du Calvados porteurs de l'HBsAg fait apparaître certains écarts par rapport aux données de la littérature internationale. En particulier:

«nous n'avons dans aucun cas trouvé d'arguments en faveur d'injections répé-

tées de drogues: cette notion paraît tout à fait nette dans notre groupe de don-

neurs bénévoles où ce mode d'intoxication semble fort peu répandu. Il s'agit là

d'une différence importante avec plusieurs études anglo-saxonnes qui révèlent

dans leur population étudiée un grand nombre de drogués et d'homosexuels et qui

en font un élément épidémiologique majeur» (Arsène

&

al., 1983).

Le

crs

de Toulouse présente des statistiques sur le dépistage de l'anti-HBc, pratiqué dans ce centre depuis début 1979. En particulier, sur 52176 donneurs, 2799 sont anti-HBc+. Si 2 363

40 le manuscrit de l'article a été remis en septembre 1981.

41 fi signale à la DOS que l'arrêté de 1976 en vigueur ne fait plus mention des contre-indications au don du sang ou de la destination de certains prélèvements.

sont aussi porteurs de l'anti-HBs, 376 ne sont porteurs que de l'anti-HBc, et 60 présentent l'HBsAg.

«Les donneurs susceptibles de transmettre le virus B, dépistés par la recherche

de l'anti-HBc, sont donc beaucoup plus nombreux que ceux dépistés par la re-

cherche de l'HBsAg

»

(Smilovici

&

Ducos,

1981).42

Une équipe du

crs

de Lille ayant effectué des recherches sur l'anti-HBc estime

«les porteurs du seul anti-HBc offrent un plus grand risque de transmission

d'hépatite si leur taux est élevé et s'ils n'ont pas d'anticorps anti-HBs. [Ils

correspondent] soit à des porteurs chroniques à faible taux d'HBsAg soit à des

malades sans antigénémie décelable ou ayant éliminé leur HBsAh» (Maniez-

Montreuil

&

al., 1982)

En 1981, le

crs

de Toulouse, dirigé par le Pr Ducos, décide d'ajouter le dépistage des ALT

à

celui de l'anti-HBc sur tous ses prélèvements. En juin 1982, le Pr Trépo et les

crs

de Lyon et de Toulouse lancent deux études destinées

à

évaluer l'intérêt d'une sélection des donneurs de sang en fonction de leur taux d'ALT. Celle de Lyon s'achèvera en février 1983, celle de Toulouse se poursuivra jusqu'en mai 1985. Ces études sont menées de façon prospective et contrôlée.

À

Lyon, 200 malades de 1'hôpital cardiologique sont sélectionnés, et sont divisés en deux groupes, l'un recevant du sang dont les ALT n'ont pas été mesurées, l'autre du sang avec des ALT normales. Les malades recevant des produits poolés sont exclus de l'enquête43•

Dans une communication au congrès de transfusion sanguine de Saint-Étienne en juillet 1982, le Pr Trepo et le Dr Chataing rendent compte du statut sérologique de 104 donneurs impliqués dans 15 cas d'hépatites post-transfusionnelles. Cette étude fait apparaître que l'éviction des donneurs présentant l'anti-HBc seul et/ou présentant une élévation des transaminases aurait permis d'éviter 8 des 9 hépatites B et 7 des 9 hépatites non-A non-B. Les auteurs concluent

à

l'efficacité de la détection systématique de ces marqueurs (Chèvre & al., 1983).

À

Lyon, sur 2000 prélèvements testés, 3,5% présentent des ALT élevées (supérieures à 45 UIIml) (Chataing & al., 1983)

À

Rennes, un dépistage expérimental des transaminases sur 300 donneurs fait apparaître 4% de SGOT supérieures

à

40 UII ml. Les auteurs notent qu'il est difficile de faire la part qui revient à l'hépatite non-A non-B et à l'alcoolisme dans ces anomalies, et que les problèmes économiques et psychologiques que soulèverait la mise en œuvre d'un dépistage systématique en rendant la réalisation difficile (Torte & al, 1983).

42 La communication indique par ailleurs que sur un échantillon de 8 donneurs porteurs de l'HBsAg, «deux

étaient des donneurs en milieu carcéral récemment contaminés puisque l'anti-HBc est apparu par la suite».

43 Les résultats lyonnais ne feront l'objet d'aucune publication avant le 22 novembre 1985, date à laquelle ils seront présentés àla SNTS. Le protocole est celui présenté dans la revue de l'ADTS en mars 1986.

Dans le forum de Vox Sanguinis consacré au dépistage des ALT (Aach & al., 1983), les Prs Ducos, Trepo et les Drs Chataing et Smilovici considèrent que ce test est parfaitement stan- dardisé et peut être facilement automatisé.

«On ne peut plus éviter confortablement la question de la prévention de l'hépatite post-tranfusionnelle sans être coupable [. ..] Comment utiliser l'information selon

laquelle le dépistage des ALT pourrait dès maintenant éviter au moins la moitié des hépatites post-transfusionnelles

La réponse dépendra de celui à qui elle est posée: le receveur voudra certainement qu'on utilise du sang testé tant qu'il y en aura, l'économiste de la santé demandera une analyse coût bénéfice, le donneur évoquera son inquiétude face à la signification inconnue de ce test sur sa santé future, «le juriste pourrait conseiller à des clients potentiels que cela vaut un procès ».

Le choix n'est pas facile. De plus, le dépistage de l'anti-HBc réduirait également le risque pour le receveur44. La décision à prendre dépend de l'épidémiologie de l'hépatite post- transfusionnelle, des besoins en sang, de l'évaluation de l'intérêt respectif du dépistage des ALT et de l'anti-HBc, et des problèmes de mise en œuvre des tests, données qui ne sont pas homogènes au niveau mondial. Des études doivent donc être entreprises pour valider l'extrapolation des données américaines (Chataing & al. in Aach & al., 1983).

En juin 1983, la Gazette publie un compte-rendu des journées méditerranéennes de la transfu- sion sanguine. S'agissant des hépatites post transfusionnelles,

«les hépatites B sont moins préoccupantes désormais : nos techniques de détec- tion sont précises, sensibles et fiables, les polytransfusés à risques peuvent être vaccinés. Mais ce progrès met en pleine lumière les hépatites non-A non-B [ainsi que le cytomégalovirus). Prévenir vaut mieux que guérir, dit-on,. faut-il alors do- ser les transaminases chez tous les donneurs de sang

?

»

L'APPARITION DU SIDA: UN NOUVEAU RISQUE TRANSFUSIONNEL?

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