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Question 4............................................................................................................. 68

V. CONCLUSION

2. A PPORTS ET LIMITES DE LA RECHERCHE

2.1 Intérêts personnels

D’un point de vue personnel, cette recherche s’est avérée très pertinente par rapport à la pratique de notre futur métier. En effet, il est intéressant de se pencher de manière plus approfondie sur des aspects transversaux et, dans une moindre mesure, didactiques de l’enseignement. De nombreux enseignants nous ont confié ne plus avoir le temps de s’y intéresser de manière aussi approfondie une fois sur le terrain.

Nous avons énormément appris sur les pratiques de l’apprentissage coopératif, et projetons dès la rentrée prochaine, d’introduire dans nos classes respectives certains de ses principes, de manière à rendre le travail de groupe le plus bénéfique possible pour chacun des élèves.

2.2 Intérêts théoriques

Notre recherche peut contribuer modestement aux nombreux travaux abordant l’apprentissage coopératif et ses effets sur les apprentissages. Son aspect novateur à travers l’utilisation du RMT mérite également d’être souligné. Elle fait le lien entre l’apprentissage coopératif et la progression individuelle. Elle documente également les caractéristiques de l’entraide en situation d’interaction.

De plus, notre recherche se caractérise par une visée régulatrice puisqu’elle propose des pistes pour augmenter la participation des élèves de niveau scolaire faible lors du travail interactif. De manière qualitative, sous un angle mathématique, nous analysons les diverses stratégies de résolution de problème de nos élèves cibles. En outre, en faisant appel aux tâches du RMT utilisées dans les pratiques scolaires, notre recherche propose aux élèves des tâches relativement familières et reliées aux programmes d’études.

2.3 Intérêts méthodologiques

Sur le plan méthodologique, les apports de notre recherche sont nombreux. Tout d’abord, dans le but de pouvoir évaluer la progression des élèves, nous avons créé différentes tâches mathématiques proposant des problèmes les plus similaires possibles. Ainsi, nous avons tenté de mettre en place des situations équivalentes et comparables au niveau des stratégies mobilisées. Ensuite, pour pouvoir évaluer les productions des élèves de manière fine et objective, nous avons élaboré une échelle descriptive contenant des critères de pondération. Par ailleurs, nous avons adapté des grilles d’analyse existantes (Nattiv, 1994 ; Webb, 1987) afin de classifier puis de comptabiliser les diverses interactions observées lors du travail de groupe. Les catégories élaborées par nos soins ont été ajustées à des données recueillies dans une situation de classe dans l’enseignement primaire genevois. Nous les avons

stabilisées par un procédé de validation intra-juge avec un double regard. De plus, ce présent document contient un riche ensemble de données pouvant être exploité dans le cadre d’un prolongement. Pour terminer, notre dispositif de recherche pourrait donner lieu à une réplication de l’investigation.

2.4 Intérêts pratiques

Dans la pratique, notre recherche pourrait permettre à certains professionnels de l’enseignement de prendre du recul par rapport au déroulement préconisé par le RMT en tenant compte des avantages et inconvénients de ce dispositif sur les interactions et les apprentissages. Nous aimerions éveiller la curiosité des enseignants par rapport à leurs pratiques des travaux de groupe et, plus particulièrement, centrer leur attention sur les conditions permettant un meilleur apprentissage potentiel pour les élèves de niveau faible. Ainsi, il serait possible de dégager, de cette recherche, quelques pistes d’action facilitant aux enseignants la mise en place de situations interactives à visée coopérative lors de résolution de problèmes ouverts. Par exemple, un petit aide-mémoire non-exhaustif pourrait être créé à l’usage des pédagogues qui pourrait prendre la forme suivante :

- Tâche commune :

o Proposer une tâche qui ne peut être résolue qu’en groupe - Interdépendances positives :

o Partage du matériel

o Objectif atteint (ou non) par la totalité du groupe - Responsabilisation

o De son apprentissage

o Et de celui des autres membres du groupe - Attitudes coopératives

o Introduire un rappel de coopération (par exemple au moyen d’un dé) o Donner des exemples de ce qui peut aider ou non (explications

complètes) - Groupes restreints

o Penser à anticiper les regroupements d’élèves

2.5 Limites

Bien que nous ayons essayé de réfléchir à tous les détails permettant à notre recherche d’être la plus cohérente possible, certains obstacles incontournables nous ont fait faire des choix qui aboutissent à certaines limites de notre recherche.

Tout d’abord, rappelons que pour mettre en places deux conditions comparables, nous n’avons pas pu respecter tous les principes du RMT : nous ne travaillions qu’avec des demi-classes, nous avons dû faire un choix par rapport aux problèmes à présenter aux élèves (trois uniquement, dont la consigne était facilement transformable) et nous avons distribué les feuilles de réponses uniquement 10 minutes avant la fin du temps réglementaire. Toutes ces modifications ont peut-être porté préjudice au déroulement traditionnel du RMT, et lui ont peut-être fait perdre un peu sens vis-à-vis des élèves.

Par ailleurs, pour des questions matérielles (nombre de caméras) et de temps, chaque élève ciblé nécessitant un travail de plus de 20 heures (retranscription, codage, analyse individuelle), nos résultats ne portent que sur 8 élèves. Ce nombre est malheureusement trop petit pour arriver à des conclusions irréfutables.

Pour terminer, cette recherche porte uniquement sur les élèves de niveau faible.

Nous n’avons donc pas tenu compte de l’intérêt ni de la progression des autres élèves. Cela, comme développé dans le prochain paragraphe pourrait être une nouvelle perspective de recherche.