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Définir la modernité semble poser problème car, en effet, comment pourrait-on définir cette notion si nous sommes en train de la vivre ? Comment notre regard peut il être objectif face à un phénomène de société du quel nous ne sommes pas encore sortis ?

Ces dernières années, nous avons connu de véritables bouleversements à tous les niveaux et dans tous les domaines. Ces bouleversements, nous les percevons comme « non-évidents », en effet, comment peut-on les définir ? Aussi, ils ont été désignés, tantôt comme des phénomènes de modernité (mise en place de nouvelles façons de voir le monde, la religion, la tradition, et les modifications multiples des contenus de ces derniers), tantôt en sens inverse, comme des phénomènes de régressions culturelles, intellectuelles, voire barbares. De ce fait, que peut-on mettre sous ces mots et qu’est-ce qu’un phénomène de modernité ?

Les bouleversements sont avant tout d’ordre religieux. Nous avons vu dans la première partie de ce chapitre, que la religion tient une place importante dans la transmission de la tradition et d’une certaine forme de la culture. Le principal bouleversement a fait naître deux lignées très distinctes et qui s’opposent sur leurs principes. Selon D. Hervieu-léger203, la première voie porte sur la recherche du sens religieux. Ce serait un travail individuel qu’effectuerait une personne pour pouvoir comprendre le mode de fonctionnement de ladite religion suivie. Cette voie-là donne une liberté totale quant à la pratique ou à la non-pratique religieuse. Il n’y a pas d’obligation de croyance et de pratique, la personne est libre de ses choix. Ceux qui versent dans ce mouvement sont majoritairement les jeunes qui sont à la recherche de

203

D. Hervieu-Léger. 1999. Le Pèlerin et le Converti. La religion en Mouvement. Flammarion. Paris. 289

Pour essayer de voir si rupture il y a, nous devons passer en revue la notion de la modernité afin de mieux l’expliciter et la comprendre.

II. Pour une définition de la notion de modernité

Définir la modernité semble poser problème car, en effet, comment pourrait-on définir cette notion si nous sommes en train de la vivre ? Comment notre regard peut il être objectif face à un phénomène de société du quel nous ne sommes pas encore sortis ?

Ces dernières années, nous avons connu de véritables bouleversements à tous les niveaux et dans tous les domaines. Ces bouleversements, nous les percevons comme « non-évidents », en effet, comment peut-on les définir ? Aussi, ils ont été désignés, tantôt comme des phénomènes de modernité (mise en place de nouvelles façons de voir le monde, la religion, la tradition, et les modifications multiples des contenus de ces derniers), tantôt en sens inverse, comme des phénomènes de régressions culturelles, intellectuelles, voire barbares. De ce fait, que peut-on mettre sous ces mots et qu’est-ce qu’un phénomène de modernité ?

Les bouleversements sont avant tout d’ordre religieux. Nous avons vu dans la première partie de ce chapitre, que la religion tient une place importante dans la transmission de la tradition et d’une certaine forme de la culture. Le principal bouleversement a fait naître deux lignées très distinctes et qui s’opposent sur leurs principes. Selon D. Hervieu-léger203, la première voie porte sur la recherche du sens religieux. Ce serait un travail individuel qu’effectuerait une personne pour pouvoir comprendre le mode de fonctionnement de ladite religion suivie. Cette voie-là donne une liberté totale quant à la pratique ou à la non-pratique religieuse. Il n’y a pas d’obligation de croyance et de pratique, la personne est libre de ses choix. Ceux qui versent dans ce mouvement sont majoritairement les jeunes qui sont à la recherche de

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D. Hervieu-Léger. 1999. Le Pèlerin et le Converti. La religion en Mouvement. Flammarion. Paris. 289

Pour essayer de voir si rupture il y a, nous devons passer en revue la notion de la modernité afin de mieux l’expliciter et la comprendre.

II. Pour une définition de la notion de modernité

Définir la modernité semble poser problème car, en effet, comment pourrait-on définir cette notion si nous sommes en train de la vivre ? Comment notre regard peut il être objectif face à un phénomène de société du quel nous ne sommes pas encore sortis ?

Ces dernières années, nous avons connu de véritables bouleversements à tous les niveaux et dans tous les domaines. Ces bouleversements, nous les percevons comme « non-évidents », en effet, comment peut-on les définir ? Aussi, ils ont été désignés, tantôt comme des phénomènes de modernité (mise en place de nouvelles façons de voir le monde, la religion, la tradition, et les modifications multiples des contenus de ces derniers), tantôt en sens inverse, comme des phénomènes de régressions culturelles, intellectuelles, voire barbares. De ce fait, que peut-on mettre sous ces mots et qu’est-ce qu’un phénomène de modernité ?

Les bouleversements sont avant tout d’ordre religieux. Nous avons vu dans la première partie de ce chapitre, que la religion tient une place importante dans la transmission de la tradition et d’une certaine forme de la culture. Le principal bouleversement a fait naître deux lignées très distinctes et qui s’opposent sur leurs principes. Selon D. Hervieu-léger203, la première voie porte sur la recherche du sens religieux. Ce serait un travail individuel qu’effectuerait une personne pour pouvoir comprendre le mode de fonctionnement de ladite religion suivie. Cette voie-là donne une liberté totale quant à la pratique ou à la non-pratique religieuse. Il n’y a pas d’obligation de croyance et de pratique, la personne est libre de ses choix. Ceux qui versent dans ce mouvement sont majoritairement les jeunes qui sont à la recherche de

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leur propre identité, ils ne sont plus dans la continuité du croire (ou de copier sur l’ancienne génération), bien au contraire, ils recherchent une certaine forme d’innovation.

Attardons-nous sur la notion d’innovation et sur ce qu’elle suppose : quand on dit « innovation », on pense intuitivement à quelque chose de nouveau, à quelque chose d’inédit dans la technologie, et, en effet, sa définition basique offre ces premières caractéristiques à cette notion qui renvoie à « l’idée de nouveauté, de changement et de progrès […] (ainsi, toutes) les innovations se distinguent par leur portée et leurs implications différenciées aux niveaux économique et social »204. Par cette citation, nous pouvons comprendre qu’au-delà d’apports technologiques innovants, l’innovation a une influence sur l’économie et la société à travers ce qu’elle propose, l’objet innovant changera forcément la manière de voir les choses. Le regard sera, par conséquent, différent. Aujourd’hui, les individus envisagent différemment leurs rapports aux autres du fait de la mise en place des systèmes de vies communautaires en réseaux sur le net ! Et, bien que certains crient à l’isolement de plus en plus flagrant des individus dans leur cocon, le réseau social apporte cette certitude que nous vivons tous ensemble, alors qu’en réalité, il n’en est rien. Selon Schumpeter, il existe trois sortes d’innovation205 et elles apportent toutes des transformations significatives dans la vie et les pratiques des gens. Nous sommes ici dans les progrès aux niveaux technologiques et économiques qui permettent de donner lieux à de nouvelles perspectives et à de nouvelles représentations de la vie de l’homme. Les mécanismes d’innovation, même s’ils sont ressentis comme suivant une mécanique bien huilée, sont susceptibles toutefois de tomber en désuétude car toute découverte n’est pas synonyme d’innovation. Celle-ci doit être porteuse de changement palpable au niveau matériel ainsi qu’au niveau abstrait.

La seconde voie, quant à elle, contredit la première en ce qu’elle ne donne pas de liberté de réflexion. En effet, celui ou celle qui suit cette dite religion se voit dans l’obligation de croire et de pratiquer. C’est dans ce deuxième courant que nous voyons paraître le système sectaire.

Aux côtés de ces lignées, il y a ce qu’on appelle les Grandes Religions et qui s’opposent à leur tour à ces nouveaux modes de pensées. Il est intéressant de voir les différentes tensions qui 204Abdellilah Hamdouch, « Innovation » In Encyclopédie Universalis, CD-ROM. 2014.

205 Schumpeter met en place trois formes d’innovation, celles qui introduisent une rupture paradigmatique historiques au plan scientifique et technologique (parmi ces innovations la machine à vapeur, l’électricité, le mobile, l’organisation en réseaux, etc.) ; les innovations radicales qui affectent le mode de production ou de consommation de manière significative et relativement durable (telles que tous les produits électroménagers ou encore l’automobile) ; et, enfin, les innovations incrémentales, les plus nombreuses, qui portent uniquement sur des améliorations et des combinaisons de caractéristiques de produits, services ou processus existants (comme toutes les applications que l’on retrouve de nos jours sur les Smartphones)

existent dans les contradictions entre religions et courants de pensées, et ceci du point de vue de la création de souplesse au niveau du croire religieux : en effet, pour chaque religion, nous voyons apparaitre des courants de pensées, tantôt libéraux ou laxistes tantôt trop extrémistes avec des théories théologiques parfois complètement à l’opposé de ce qui a été recommandé par les grandes religions. Par conséquent, les individus sont partagés en deux groupes, les pratiquants et les non-pratiquants et la ligne qui sépare les deux est mince. Au-delà, les courants de pensées peuvent être considérés comme des mouvements novateurs en ce qu’ils apportent comme nouveauté(s) dans les pratiques de chacun.

Les Grandes Religions se voient un peu délaissées au profit de ces nouvelles formes religieuses parce qu’elles apportent, justement, cette souplesse qui, aujourd’hui, est recherchée par beaucoup de sociétés contemporaines. Les transformations religieuses influencent les modes de vie et les pratiques des individus dans leurs manières de percevoir, d’abord, la religion, puis dans ce qu’ils se représentent derrière cette religion : comment la pratiquer ? Pourquoi la pratiquer ? Quelle représentation a-t-elle ? Et lui, en tant qu’individu, quelle est sa place dans tout ça : est-il un être passif sans réflexion ou bien au contraire, actif, réfléchissant à ses actes ? Etc. La réflexion amène à l’évolution et dans le domaine de la religion, on le remarque grandement : Ce qui n’était pas admis il y a de cela quelques années l’est aujourd’hui. Et c’est la capacité d’adaptation206et de transformation de l’homme qui le met au rang d’homme moderne.

On remarquera que la vie en communauté est faite de rapports entre les individus, de relations les liant les uns aux autres et de pratiques. Ces dernières sont plus communément appelées : les pratiques sociales, en ce qu’elles comportent comme actes, comportements, et dispositions des individus face aux traditions de leur société. Selon la définition de l’UNESCO :

« Les pratiques sociales (rituels et événements festifs) sont des activités coutumières qui structurent la vie des communautés et des groupes, et auxquelles un grand nombre des membres de celles-ci sont attachés et y

participent. Ces éléments sont importants car ils réaffirment l’identité de

ceux qui les pratiquent en tant que groupe ou société et, qu’ils soient

206Si nous faisons un tour du côté de l’histoire religieuse de l’homme, nous remarquerons qu’il a une facilité de s’adapter aux choses, aux événements, et aux nouveaux objets qui actualisent à chaque fois son univers. Cette capacité d’adaptation fait qu’il peut, non seulement, transformer ses pratiques ou comportements, mais il peut aussi les réadapter aux nouveaux contenus qui lui sont présentés. Ce qui caractérise l’homme est le fait qu’il soit un être de réflexion et cette dernière lui permet d’avancer et d’évoluer dans son identité et dans sa vie.

pratiqués en public ou en privé, ils sont étroitement liés à des événements importants »207

Nous pouvons mettre plusieurs éléments derrière l’appellation « pratiques sociales » qui vont des plus élémentaires salutations aux fêtes ou carnavals données lors d’événements importants.

Le domaine social est touché par des perturbations au niveau de la tradition. De nouvelles pratiques sociales apparaissent, d’autres disparaissent créant des ruptures et de nouvelles formes d’intolérance : en termes d’exemple, prenons la salutation. Cet acte relativement simple et élémentaire prend des allures plus ou moins importantes selon le pays dans lequel on se trouve. Au Japon, par exemple, le degré d’inclinaison dépendra du grade (son rang social ou hiérarchique dans une société) de la personne à laquelle s’adresse la salutation.

La communication de plus en plus grandissante joue un grand rôle dans la modification des pratiques sociales, en effet, ces dernières années, le domaine de la technologie a beaucoup évolué ouvrant ainsi la porte à une large diffusion de l’information et en permettant, aussi, une large communication entre les individus, une communication caractérisée par une caractéristique importante : il n’y a aucune frontière géographique (et si frontière, il y a, celle-ci sera due à l’absence d’internet). En Algérie, cela a commencé d’abord par l’installation de la parabole dans les foyers, événement qui a permis un libre accès sur les programmations françaises et occidentales, ensuite, par la mise en place de l’Internet. Certes, même si le débit n’est pas aussi bon que dans les pays occidentaux, il n’en est pas moins qu’il permet, lui aussi, un libre accès sur le monde. Cette communication, nouvelle génération, a donné naissance à une nouvelle géographie mondiale où, comme souligné précédemment, les frontières sont quasiment effacées. Facebook, Twitter, etc. sont les nouveaux mouvements sociaux qui permettent que de tels phénomènes puissent se créer. Les nouvelles technologies (radio, télévision, Internet, accès aux voitures, avions, téléphones fixes et surtout mobiles…) sont autant d’outils qui donnent une nouvelle conception du monde. Ainsi, la vie de l’homme moderne est rythmée par eux.

Tous les sociologues sont d’accord sur un fait : la sensibilité traditionnelle tend à être effacée au profit d’un modernisme qui préfigure à l’âge sombre. Voilà là un discours de mauvais augure qui envisage le futur en termes obscures en admettant un parallèle (existant ?) entre l’époque que nous vivons et celle du moyen âge considérée comme période noire. Beaucoup de sociologues mettent l’accent sur les mauvaises appropriations et utilisations de ce que l’homme

considère comme étant des technologies innovantes. Comment ne pas voir le monde changer, les sociétés muter et les individus se transformer à l’heure où tout n’est que bouleversements ? Comment l’accepter ? Et, surtout, comment s’adapter à ce millénaire qui va toujours plus vite, qui est toujours de plus en plus mouvant et en mouvement ?

Pour conclure, il semblerait que pour définir la modernité, nous avons eu sans cesse recours à celle de la tradition. Etrangement, ces deux notions sont liées l’une à l’autre et fonctionnent selon des mécanismes de contradictions, toutefois, à bien y regarder, l’une comme l’autre engendre des processus de complémentarité. La tradition habille la modernité de son manteau en lui conférant une certaine forme de légitimité, quant à la modernité, elle court-circuite la tradition mettant en place des situations sans cesses en renouveau.

III. Approches sémiotiques de la modernité et de la tradition : une