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Chapitre III – Question de recherche et formulation des hypothèses

3.1. Le positionnement théorique

C’est à partir du travail que nous avons effectué dans le chapitre précédent, un état de l’art des travaux traitant, de manière directe ou lointaine, de la visibilité des individus sur les réseaux socionumériques que nous sommes maintenant en mesure d’établir notre positionnement théorique sur la base duquel nous allons produire notre analyse. Comme dans toute recherche, il n’existe pas de « voie royale », c’est-à-dire que la mobilisation des théories, des notions et des concepts qui nous semblent pertinents à la bonne réalisation de notre analyse correspond à un choix. C’est d’ailleurs ce choix que nous allons présenter et justifier dans les pages qui vont suivre.

Comme nous l’avons déjà énoncé dans la conclusion à la construction de l’objet de recherche, nous disposons d’un certain nombre de thématiques sur lesquelles nous souhaiterions travailler. Pour rappel, nous avons effectué une synthèse des principaux travaux qui ont porté sur la visibilité numérique, présenté une approche comparative des modèles de décomposition de la visibilité numérique et réalisé un rapide historique de la visibilité. Suite à cela, nous avons été en mesure d’énumérer un certain nombre de thématiques sur lesquelles nous envisagions de nous pencher : la représentation de soi numérique, la défense de l’invisibilité, la gestion de la vie privée, les luttes pour la visibilité, le contexte de la visibilité, et, peut-être pour terminer, le rapport entre la visibilité et le progrès technologique. Après le cadrage théorique qui fit suite à la partie sur la construction de l’objet de recherche, nous sommes

désormais en mesure de préciser nos attentes ainsi que de présenter les concepts et les théories que souhaitons mobiliser.

Comme nous le présentions en introduction à la construction de notre objet de recherche, un des premiers problèmes auquel nous dûmes faire face fut d’un ordre étymologique. Sans être en capacité de le nommer, nous ne serons pas en mesure de l’analyser. Nous faisions face à une multitude de termes : la visibilité, l’exposition, la mise en exposition, la mise en scène de

soi, l’exposition de soi, l’exhibition, la publicité, la publicisation, la représentation, la monstration, la reconnaissance ou l’observabilité. Passé ce cap et ayant effectué le choix de

la visibilité, nous tendions à croire, dans la lignée de Claudine Haroche et Nicole Aubert, qu’il semble se disséminer à tous les niveaux une certaine forme de nécessité de se rendre visible.

A priori, en tant que transformation de société, cette contrainte permanente à s’exposer

correspondrait à une préoccupation des plus contemporaines pour un chercheur en sciences humaines et sociales.

Objet contemporain d’étude pour le chercheur et processus actuel d’inflexion visant l’individu, l’était-il véritablement ? Comme nous avons pu le voir, la pratique d’exposition de soi est préexistante aux réseaux socionumériques, et plus largement Internet. Toutefois, cela n’empêche pas que les individus aient une plus grande conscience du processus opérant.

Afin de justifier le positionnement théorique qui sera le nôtre tout au long de l’analyse, nous choisissons de présenter nos différents questionnements, ainsi que les concepts que nous souhaitons mobiliser, de manière thématique. Une des pistes que nous voudrions exploiter nous pousse à chercher à savoir si la visibilité de l’individu est un moteur, si ce n’est le seul, de son existence numérique. Présenté de la sorte, cela semble inopérant mais après reformulation, nous souhaiterions interroger la possible influence du processus de mise en visibilité sur l’élaboration de nouveaux usages de Facebook et, peut-être par extension, d’Internet. Est-ce que, d’une certaine façon, le processus de visibilité numérique n’induirait pas la création – si ce n’est l’évolution – de nouvelles normes interactionnelles, de nouvelles formes de rapports entre usagers et de nouvelles représentations à autrui. Nous avions idée de mobiliser les travaux de Michel de Certeau, et plus particulièrement, son concept de stratégie comme « calcul (ou la manipulation) des rapports de forces qui devient possible à partir du moment où un sujet de vouloir et de pouvoir est isolable », pour cerner ce que les usagers élaborent en vue de gérer – si processus de gestion il y a – leur visibilité numérique. (Certeau, 1990 : 59). Nous pensons, dans la lignée des travaux de Mizuko Ito et de Danah

Boyd, que les usagers développent des stratégies afin de gérer la complexité d’usage de ces dispositifs sociotechniques. Après, nous souhaiterions voir, tout de même, quel pourrait être le « degré » de calcul dans ces stratégies. Nous sommes curieux des capacités d’anticipation des usagers dans ce processus de visibilité numérique. Comme nous le rappelions, les individus peuvent être amenés à développer des usages détournés en réponse à des usages souhaités par le dispositif sociotechnique. À un usage rationnalisé et anticipé, les individus peuvent répondre par des usages détournés et modulés.

Plus encore, nous aimerions cerner la conscience qu’ont les usagers de la visibilité sur les réseaux socionumériques. Par défaut, les usagers des réseaux socionumériques disposent d'une forte visibilité sur ces sites malgré les différentes préoccupations qui peuvent les tracasser par rapport à la gestion de leur vie privée sur Internet. Nous nous positionnerons dans la continuité des propos d’Alyson Young et d’Anabel Quan-Haase et nous postulerons qu’il s’opère bien une projection de soi dans l’avenir quant aux conséquences de la publicisation de l’espace privé. Nous tenterons de discuter cette proposition en nous appuyant sur le constat, qu’en dépit des préoccupations soulevées concernant les dangers liés à la divulgation d’informations personnelles sur les réseaux socionumériques, les usagers continuent à faire usage de pratiques de mise en visibilité du privé, voir de l’intime.

Mais cette pratique de mise en visibilité de soi est-elle principalement du ressort de l’usager ? Serait-elle induite par, ce que Claudine Haroche appelle, une injonction à la visibilité

continue ? C’est au croisement de ces deux questions que nous souhaiterions discuter de la contrainte subie par l’usager et du choix qui lui est proposé. Plus spécifiquement, nous

voudrions questionner ce concept d’injonction. Nous le mobiliserons donc dans notre analyse afin de mieux le questionner. Entendu, comme l’écrit Michel Messu, que la vie en société est une « soumission aux contraintes du social » (Messu, 2012), il nous importe de tenter de distinguer la part de consentement, de contrainte et de choix dans cette pratique de mise en visibilité de soi sur Facebook. Par ailleurs, en mettant en exergue ce qui semblerait être un phénomène d’injonction à la visibilité continue, nous serions en droit de nous interroger sur la possible perte de valeur du non-visible, de ce qui est du ressort de l’intériorité de la personne. Nous aimerions aussi traiter de la question de l’invisibilité dans notre analyse. Et nous serions d’avis que, bien au contraire, cette invitation à s’exposer aurait conduit les individus à davantage se focaliser sur ce qui est lié à la vie privée et, plus particulièrement, l’intimité. Pour envisager la validité ou l’invalidité de ces propos, nous faisons le choix de mobiliser la

théorie de la reconnaissance d’Axel Honneth et plus particulièrement du concept

d’invisibilité qu’il mobilise pour la question qui nous concerne. Axel Honneth soutient l’idée que l’invisibilité ne peut se restreindre au seul cadre de la perception biologique, dans le sens où un acteur peut être physiquement visible mais socialement invisible. Être visible pour un acteur signifierait alors, dans le contexte d’une interaction sociale particulière, qu’il soit positivement identifié par autrui alors que l’invisibilité, a contrario, équivaudrait à être privé du dispositif d’identification positive. La théorie de la reconnaissance nous semble, dans ce contexte, des plus intéressantes puisqu’elle met en exergue cet autrui nécessaire à l’interaction, et ceci même si l’interaction est numérique et les protagonistes sont physiquement distants. Pour paraphraser nos précédents propos, en citant Axel Honneth, nous dirions que « l’attente normative que les sujets adressent à la société s’oriente en fonction de la visée de voir reconnaître leurs capacités par l’autrui généralisé » (Honneth, 2004 : 134). Il est clair que le concept de reconnaissance a acquis une certaine forme de notoriété ces dernières années. Toutefois, nous souhaiterions préciser que nous nous écartons des visées interprétatives et normatives de la reconnaissance pour nous focaliser sur la visée explicative de ce concept. Nous souhaitons nous appuyer sur la reconnaissance pour expliquer les rapports existants entre les individus. Sans nous focaliser uniquement sur la seule dimension intersubjective de la reconnaissance, nous chercherons à saisir le rapport entre l’usager et l’objet technique, ainsi que l’influence de ce dernier sur le processus de reconnaissance. En demeurant sur cet aspect contraignant de l’injonction, nous serions intéressé de savoir si Facebook pourrait véritablement s’apparenter à un instrument introduisant un usage normatif de mise en visibilité de soi sur Internet. D’une certaine manière, nous serions amené à nous demander si le développement de ces nouvelles pratiques de visibilité numérique correspond à un changement d’attitudes et de comportements des usagers ou ce processus serait induit par le dispositif sociotechnique Facebook ? À quoi correspondraient le poids de l’usager et celui de l’acteur industriel dans ce phénomène d’évolution et de développement des pratiques de visibilité des usagers sur Facebook ?

D’ailleurs, quant à cette question des rapports entre les individus, nous ne pouvons nous abstenir de mobiliser la substantielle production scientifique d’Erving Goffman et plus particulièrement ses travaux sur l’interaction sociale, qu’il définit comme « ce qui se déroule de façon unique dans des situations sociales, comprenant des environnements dans lesquels deux ou plusieurs personnes sont physiquement en présence les uns par rapport aux autres » (Goffman, 1973a : 23 ; 1983 : 2). Cette articulation entre l’acteur et les personnes avec

lesquelles il interagit renvoie directement à la question de la visibilité et, par extension, à celle de l’invisibilité. Là aussi, Erving Goffman nous sera utile à la compréhension du rapport visibilité/invisibilité. Par ailleurs, il serait intéressant de se pencher sur le sentiment de l’usager face à cette potentielle intimité médiatisée et de mobiliser le concept d’apparence de Norbert Élias pour effectuer une sorte d’approche de l’identité sur les réseaux socionumériques, tout du moins de questionner ce que Jean-François Côté appelle la « personnalisation des relations sociales médiatisées » (Côté, 2013 : 4). Dans le prolongement, nous pourrions nous demander – nous en doutons mais il nous semble important de le faire – si les réseaux socionumériques n’auraient pas permis une personnalisation de la mise en visibilité.

Beaucoup d’interrogations ont émergé ces dernières années, particulièrement dans les discours médiatiques, concernant l’évolution des formes de mise en visibilité de soi dérogeant aux règles communes de la pudeur. La massification d’usage des réseaux socionumériques aurait révélé davantage de formes d’exposition de soi s'inscrivant dans le cadre de l'impudeur corporelle, comme le nomment Fabien Granjon et Julie Denouël (Granjon & Denouël, 2010 : 25). Par là, nous aimerions mobiliser leur concept de reconnaissance de singularités subjectives, comme sollicitation de la reconnaissance par autrui de ce qui fait le caractère particulier de l'usager, pour tenter de cerner ce à quoi correspond la norme sociale de visibilité et d’en éclairer les différentes frontières. Pour prolonger cette réflexion dans un sens plus large, il nous semblerait pertinent de chercher à comprendre les rapports que peuvent entretenir les usagers avec le public, le privé, l’intimité et la pudeur des sentiments et du corps. C’est en cet instant que les travaux de Norbert Élias arborent une valeur d’autant plus importante pour notre analyse, dans le sens où nous estimons que sons approche historique de l’évolution des mœurs nous permettrait de cerner l’incidence de la pudeur – qu’elle soit corporelle, sentimentale, d’opposition homme/femme ou dans le rapport individuel/social – sur la visibilité de l’usager. Plus encore, nous aimerions mettre à l’épreuve, dans ce contexte d’usage de Facebook, ce que Norbert Élias avançait, à savoir que ce phénomène contemporain de relâchement face aux règles de la pudeur n’est en rien incohérent et que justement il est possible dans une société où un minimum d’habitudes pudiques et d’autocontraintes semblent assurées. Comme nous l’avons écrit, dans la continuité des propos de Nathalie Heinich, ce qui a semblé marquer l’entrée dans une « société permissive », comme un relâchement des mœurs instaurées, n’est véritablement qu’une réévaluation du rapport aux normes intériorisées permettant dorénavant une liberté

plus importante. Du coup, une des questions serait d’interroger la valeur de l’impudeur dans la visibilité. Toujours selon Norbert Élias, la privatisation de plus en plus importante des fonctions corporelles et de tout ce qui s’y rattache, entendu comme la relégation des désirs dans les enclaves de l’intimité, a amené à une réévaluation du rapport au privé, et plus particulièrement à un clivage toujours plus fort entre l’intime et le public (Élias, 1996b : 275). Alors, nous serions tenté de nous demander si, dans le cadre d’usage des réseaux socionumériques, cette éventuelle augmentation de la réalisation de l’acte d’impudeur tient moins de la transgression que du jeu avec la limite en vue d’une reconnaissance positive par autrui. Et, peut-être, entrons-nous, alors, dans le cadre d’usages des réseaux socionumériques, et plus largement d’Internet, dans un espace de luttes pour la visibilité, pour reprendre le terme d’Oliver Voirol (Voirol, 2005b : 107-108) ? Ou, plus simplement, cette pratique de recherche de la visibilité ou de l’invisibilité informationnelle peut-elle s’assimiler à une lutte ? Apparaît-il des formes de lutte pour la visibilité dans ces pratiques s’écartant a priori de la norme sociale de visibilité ? Plus simplement, peut-on faire émerger ce phénomène de « lutte pour le visibilité », dont parle Olivier Voirol, dans les usagers de Facebook ? C’est sur la base de ces questions que nous mobiliserons le concept de lutte pour la visibilité et que nous l’interrogerons.

Bien que nous focalisant sur la visibilité des individus sur Facebook, il demeure néanmoins important de circonscrire le dispositif sociotechnique utilisé : le réseau socionumérique. Il nous paraît important de définir le concept de « réseau socionumérique » pour, d’une part, le dissocier de celui de « réseau social » et, d’autre part, cerner au mieux l’architecture comprenant notre objet de recherche. Nous allons nous appuyer sur une définition « actualisée » de Nicole Ellison, par rapport à celle qu’elle avait précédemment fournie avec Danah Boyd, qu’elle entend aujourd’hui comme une « plate-forme de communication en

réseau dans laquelle les participants 1) disposent de profils associés à une identification unique qui sont créés par une combinaison de contenus fournis par l'utilisateur, de contenus

fournis par des « amis », et de données système ; 2) peuvent exposer publiquement des

relations susceptibles d'être visualisées et consultées par d'autres ; 3) peuvent accéder à des flux de contenus incluant des contenus générés par l'utilisateur fournis par leurs contacts sur

le site » (Ellison, 2011 : 22). Par ailleurs, nous proposons d’interroger, dans la marge, le rapport qu’ont les usagers avec les réseaux socionumériques en prenant les travaux de Danah Boyd comme point de départ, et particulièrement ceux traitant de la manière dont Internet, et plus particulièrement les sites de réseaux sociaux, peuvent infléchir les normes préalablement

établies de l’interaction sociale en coprésence et bousculer le rapport que peuvent avoir les individus aux notions de privé et de public (Boyd, 2008b : 14).

Une des autres pistes que nous voudrions exploiter nous pousserait à chercher à savoir si la visibilité de l’individu est un moteur, si ce n’est le seul, de son existence numérique. De manière moins large, nous avons vu que la constitution d’un profil sur les réseaux socionumériques correspondait à une forme de narration de soi comprenant des « phases » de création et de re-création identitaire. L’installation de cette dynamique amène à s’interroger sur les évolutions dans la gestion de la visibilité des informations constituant le profil de l’usager. Assez simplement, à quoi correspondraient les variations dans la pratique de mise en visibilité de soi chez un même usager au cours du temps ? Nous pensons qu’il semblerait s’opérer des glissements, chez un même usager, entre les différents profils d’exposition de soi sur les réseaux socionumériques suivant l’expérience d’usage. Afin de justifier ces propos, nous allons mobiliser plusieurs travaux scientifiques, qui nous semblent par ailleurs complémentaires. Nous partons du principe que l’identité correspond à un ensemble de pratiques et, comme l’a présenté Julie Denouël, que l’élaboration de l’identité en ligne correspondrait à un continuum entrecoupé de divers épisodes de vie. Dans un environnement numérique, elle se comprend comme un point d'équilibre entre les deux éléments d'un tandem, entre la projection de soi, d'un côté, et la protection de soi, de l'autre. Dans un contexte d’usage des réseaux socionumériques, il nous paraît pertinent de mobiliser les recherches de Fanny Georges sur la fragmentation de l’identité numérique afin de « travailler » sur la dynamique informationnelle de cette dernière. Pour nous détacher de cette tendance à se focaliser sur l’individu uniquement, nous proposons de reprendre les réflexions de Norbert Élias sur l’identité du « je » et l’identité du « nous ». D’ailleurs, comme il le note très judicieusement, la structure des sociétés occidentales fait davantage valoir le « je » par rapport au « nous » (Élias, 1991b : 208). L’identité du je prévaut dorénavant sur l’identité du

nous et il est davantage fait cas de ce qui différencie les individus les uns des autres plutôt que

ce qu’ils ont en commun. Cela nous permettra de renforcer la valeur d’autrui dans le processus de mise en visibilité sur Facebook.

Comme nous l’avons déjà écrit, la massification d’usage des TIC a entraîné une réévaluation de l’espace d’intimité. Nous partons d’emblée du principe que la notion d’intimité n’est pas figée dans l’espace comme dans le temps. Il y aurait intérêt à questionner ce que représente la

peuvent en donner. Nous prendrons comme point de départ les travaux de Leysia Pallen et Paul Dourish, ainsi que ceux de Nis Bornoe et Louise Barkhuus, concernant la connaissance des usagers des paramètres de gestion de la vie privée. Nous pensons, qu’à un certain moment, il a existé une certaine forme d’opacité sur cette pratique mais qu’il s’est aujourd’hui développé de véritables pratiques de gestion du public, du privé et de l’intime. À coôé de cela, nous avons fait le constat qu’il existe une myriade de définitions de la vie privée et aucune autour de laquelle tout le monde s’accorde, du fait du flou qui règne autour de ce concept et des notions vers lesquelles il renvoie : légitimité, non-ingérence, défense du secret, intimité,

respect, secret, confidentialité. Nous souhaitons donc nous écarter des définitions ancrées

dans une approche purement informationnelles, que peuvent être celles de Samuel Warren et Louis Brandeis, Alan Westin, Charles Fried, Eugene Stone, Ruth Gavison, Michael Froomkin ou Jerry Kang. Nous aspirons à davantage penser la vie privée en termes contextuels plutôt qu’en termes informationnels. Pierre Tabatoni, en reprenant les propos de François Rigaux, apporte une précision qui nous semble capitale dans la compréhension de la vie privée en expliquant « qu’il est impossible, et au surplus inutile, de définir la vie privée, et le mur (de la vie privée) n’est qu’une limite stratégique qui se déplace au gré des circonstances »