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Une approche comparative de modèles de décomposition de la visibilité numérique

Chapitre I – Le phénomène de visibilité numérique

1.4. Une approche comparative de modèles de décomposition de la visibilité numérique

Comme nous l’avions précédemment annoncé, il nous paraissait intéressant, dans cette nouvelle partie, d’effectuer un comparatif entre des modèles de circonscription et d’explication de la visibilité numérique afin de voir s’il n’apparaît pas éventuellement une typologie des plus opératoires sur laquelle nous pourrions nous appuyer afin de produire, dans le cadre de notre recherche, une représentation des différentes formes de visibilité des individus sur Facebook. Tout du moins, cette confrontation saurait nous apporter des pistes quant à notre future analyse. Suivant cette logique, nous souhaiterions articuler quatre recherches : celle effectuée par Dominique Cardon sur le Design de la visibilité (Cardon, 2008), celle réalisée par Alexandre Coutant et Thomas Stenger sur l’impact des réseaux sociaux numériques sur les modes de consommation et le rapport aux marques (Coutant & Stenger, 2010b), celle faisant suite à la grande enquête-jeu Sociogeek, regroupant un nombre important de chercheurs, sur les différents modes d’exposition sur le « web 2.0 » visant à produire une réflexion empirique des différentes formes d’auto-exposition sur les sites de réseaux sociaux et élaborer une typologie de mise en visibilité de soi (Aguiton & al., 2009), et celle de Sarah Gallez et Claire Lobet-Maris quant à la diversité des pratiques relationnelles numériques de jeunes usagers de l’Internet (Gallez & Lobet-Maris, 2011).

La première a conduit Dominique Cardon à réaliser un travail de décomposition des différents traits identitaires sur les plateformes relationnelles en détaillant les diverses formes de visibilité des usagers. Dans sa question de départ, il cherchait à comprendre la manière dont les individus se montrent à autrui et sur les moyens développés afin de rendre visibles les liens tissés entre usagers sur les plateformes d’interaction. Pour ce faire, il s’est appuyé sur une multitude de travaux précédemment effectués sur le sujet afin d’en produire une synthèse et de réaliser une typologie des différentes formes de visibilité dont les cinq modèles correspondent au paravent, au clair-obscur, au phare, au post-it et à la magica lanterna.

Dans le premier modèle, celui du paravent, la divulgation d’informations personnelles, codées au travers d’un système de navigation critérielle, permet de préserver l’identité civile des individus. Les sites de rencontres en sont d’ailleurs l’exemple le plus représentatif. La découverte de l’identité d’autrui se fait au gré de la mise en visibilité de caractéristiques

identitaires de la personne sélectionnée. La visibilité de l’usager est concomitante du système de catégories. Dans le second modèle, celui du clair-obscur, les individus tendent à davantage rendre visibles des informations personnelles aux yeux d’autrui. Il s’agit d’une négociation perpétuelle entre le clair et l’obscur, entre le visible et l’invisible, entre le dévoilé et le camouflé ; ou, vue d’une autre manière, d’un système de gestion des frontières entre les différents espaces de visibilité, que l’on retrouve principalement sur les sites de réseaux sociaux. Le troisième modèle, celui du phare, vise à promouvoir la visibilité des individus par l’élargissement du réseau de relations, que l’on retrouve sur les sites de partage (de vidéos pour Youtube ou d’images pour Flickr). Dans ce modèle, l’activité de l’usager se fonde sur la visibilité de sa production. Avec le développement du micro-blogging, au milieu de la première décennie du XXIe siècle, s’est constitué le quatrième modèle, celui du post-it, qui, là aussi, vise à développer la visibilité de l’usager mais suivant un modèle d’expression contrainte (la limite de 140 caractères par message sur Twitter par exemple). Enfin, le dernier modèle, celui de la Magica lanterna, englobe les plateformes relationnelles à univers virtuels. Sur ces sites, les usagers sont visibles les uns par rapport aux autres mais, de manière assez régulière, se mettent en scène suivant des caractéristiques identitaires différentes de l’identité civile. Tout du moins, il s’opère des variations, plus ou moins importantes, entre l’identité projetée sur le site et l’identité réelle hors-ligne.

Afin de compléter cette typologie, Dominique Cardon propose différents angles de lecture, dont un qui nous intéresse plus particulièrement, celui d’une interprétation suivant une ligne directrice opposant la visibilité à l’invisibilité. Ce faisant, la typologie peut dorénavant s’interpréter en fonction de quatre formes de visibilité. La première, visible sur certaines plateformes, propose aux individus de partiellement se cacher afin de mieux se voir dans la vie réelle (se cacher, se voir). La seconde renvoie à un remodelage identitaire sous les traits d’un avatar ou d’une persona (se voir caché). La troisième fait écho à un espace en clair- obscur où les usagers « floutent » en partie leur identité (montrer caché). Et, la dernière recouvre un espace de forte visibilité invitant à l’accroissement de la notoriété (tout montrer,

tout voir) (Cardon, 2008). Cette recherche permet de mettre en lumière la réalité d’usages des

diverses plateformes relationnelles qui s’articulent autour du principe de visibilité. En fonction des caractéristiques propres à chacun de ces dispositifs sociotechniques, les usagers sont invités à exposer plus ou moins d’informations personnelles, voir intimes, suivant des modes de mise en visibilité variables.

Reste que cette typologie, si riche soit-elle, ne peut se superposer complètement à notre recherche, dans le sens où elle a pour objectif d’englober l’ensemble des plateformes relationnelles du web 2.0. Ce modèle, nous semble-t-il, n’offre qu’une photographie figée des différentes plateformes relationnelles. L’évolution des usages n’est pas visible, comme si les usagers ne modifiaient pas leurs usages au cours du temps ou comme si ces dispositifs sociotechniques ne subissaient pas de modifications de leur structure, invitant à de nouveaux usages prescrits. Pour autant, dans le cadre du projet de recherche doctoral qui nous occupe, le modèle en clair-obscur focalise particulièrement notre attention. In fine, cette typologie ne saurait être suffisamment détaillée pour expliquer la diversité de notre objet de recherche qu’est la visibilité des individus sur les réseaux socionumériques, et plus particulièrement sur Facebook. Par contre, ce travail de Dominique Cardon saurait être un bon point de départ à notre exercice de comparaison mais aussi à notre réflexion quant à une future typologie.

La seconde recherche sur laquelle nous souhaitons nous pencher et que nous avons présentée

supra concerne le travail réalisé par Alexandre Coutant et Thomas Stenger sur la manière

dont la mise en scène de soi sur les réseaux sociaux numériques (Rsn) par de jeunes usagers peut amener à revoir l’ordre de l’interaction « hors ligne ». De cet objet de recherche, ils sont arrivés à proposer quatre modèle-types de profil d’usager des Rsn, en se fondant sur les usages observés : la bande de potes, la sphère publique à infrastructure médiatique, le

cérémonial et la cour. Afin de mieux cerner les distinctions et les articulations qui peuvent

exister entre ces modèles, ils les ont intégrés dans une cartographie des modes de présentation des profils sur les réseaux sociaux numériques.

Le modèle de la cour, en référence à la cour royale, correspond à un profil composé d’un vaste réseau de relations dont le rapport avec le public est distant, à l’image des stars médiatiques que tout le monde connait mais qui n’ont que peu de connaissance des membres du public qui ont de l’intérêt pour leur personne. Ce phénomène correspond à ce que Nathalie Heinich appelle la dissymétrie dans la reconnaissance (Heinich, 2012 : 38). Le modèle du

cérémonial, s’appuyant lui aussi sur la société de cour, correspond davantage à un profil

s’adressant à un réseau de relations plus restreint, à l’instar des cercles d’élus. Le modèle de la

sphère publique à infrastructure médiatique, en référence aux travaux de Danah Boyd,

comprend un espace avec de nombreuses interactions entre une part importante d’individus. Enfin, le dernier modèle de profil d’usager des Rsn, le modèle de la bande de potes, se fait l’écho de nombreuses interactions entre un nombre restreint d’individus. Ces quatre modèles

types de profil d’usager des Rsn sont positionnés sur un graphique comprenant deux axes : l’axe vertical oppose le « négocié » au « narcissique » avec le premier comprenant un réseau de collaborateurs et le second accueillant un public large ; l’axe horizontal dressant l’« intimité » face à l’« extimité » avec dans le premier un réseau réduit de relations et dans le second un réseau large.

Comparativement au travail de Dominique Cardon de décomposition des différents traits identitaires sur les plateformes relationnelles, le modèle d’Alexandre Coutant et de Thomas Stenger offre davantage de spécifications, du fait qu’il se focalise sur les Rsn. Effectivement, la cartographie de Dominique Cardon permet d’avoir une vision plus générale du phénomène mais en pâtit par un manque de précision quant à l’objet de notre recherche. Il y a, également, certains éléments sur lesquels nous souhaiterions insister dans notre analyse et qui n’apparaissent pas dans la recherche d’Alexandre Coutant et Thomas Stenger. Cette cartographie des modes de présentation des profils sur les Rsn ne laisse pas, selon nous, assez transparaître le côté dynamique et évolutif de la gestion des profils des usagers. Comme ces auteurs le rappellent, le profil correspond effectivement à une narration et qu’il ne faut pas uniquement se focaliser sur le seul individu. Autrui participe grandement à la construction du profil de l’usager. Mais l’individu et son réseau de relations ne sont pas les seuls facteurs de constitution de l’identité de l’individu. Le dispositif sociotechnique, ou plutôt les contraintes qu’il impose, tout comme les attentes normatives de la « société » sont tout autant des agents de définition de l’identité de l’usager des Rsn. Un des points sur lequel nous voudrions insister dans notre analyse, plus que de ne prendre en compte que l’individu et son réseau de relations, serait d’y adjoindre le dispositif sociotechnique et, dans la limite du possible, cette « société », au travers de ces attentes normatives. Dans le prolongement de cette réflexion, nous souhaiterions aussi ne pas nous contenter d’insister sur l’aspect informationnel dans la gestion de la visibilité de l’usager sur Facebook mais nous attarder sur la dynamique interactionnelle, inhérente au déroulement de ce processus.

La troisième recherche sur laquelle nous aimerions nous attarder fait suite au « jeu-enquête en ligne » Sociogeek, auprès de plus de 11 000 participants, sur les différents modes d’exposition sur le « web 2.0 » visant à produire une réflexion empirique des différentes formes d’auto-exposition sur les sites de réseaux sociaux (SNS pour Social Networking Sites) et élaborer une typologie de mise en visibilité de soi. Comme nous l’avons précédemment écrit, c’est en s’interrogeant sur la manière dont les individus s’exposent sur les SNS, sur la

possible influence de déterminants sociaux à cette exposition et sur les différentes formes d’auto-exposition que les chercheurs impliqués dans cette enquête sont parvenus à faire émerger cinq différentes manières de s’exposer : l’exposition pudique, l’exposition

traditionnelle, l’impudeur corporelle, l’exhibitionnisme ludique et la provocation trash.

Le groupe avec des formes d’exposition pudique représentant 18,9% de l’échantillon, recense des individus ayant le taux le plus faible d’exposition de soi, c’est-à-dire que les photos publiées présentent une possibilité très réduite de reconnaissance. Le second groupe, celui de l’exposition traditionnelle (24,1%), regroupe des individus ayant des pratiques, définies comme communes, de mise en visibilité de la vie privée avec des publications de photos de famille, de vacances, de sorties, etc. Il s’agit davantage de mise en visibilité de soi au sein d’un collectif et moins d’une narration de soi narcissique. Contrairement à ce dernier, le troisième groupe, celui de l’impudeur corporelle (20%), correspond à la représentation d’un phénomène de société croissant, celui de l’exposition de la nudité physique, de l'intimité sexuelle et de la vie amoureuse d'une personne. Tout cela est représenté sur les sites de réseaux sociaux au travers de la publication de photos. Dans la continuité de l’impudeur corporelle, le groupe de l’exhibitionnisme ludique (24,2%) rassemble les individus qui développent des pratiques de mise en visibilité de soi suivant une culture de l’expressivité : étalage ostentatoire, posture audacieuse, représentation théâtrale, etc. Enfin, le groupe à tendance provocation trash (12,8%) réunit une population d’usagers ayant adopté des formes extrêmes de mise en visibilité de soi, tendant, suivant certaines conditions ou dans certains contextes, à arborer des images « négatives » d’eux-mêmes (ébriété, mal-être, maladie, blessure).

In fine, les résultats issus de cette recherche montrent que les individus sont en capacité de

développer différentes stratégies d’exposition sur les SNS et que ces stratégies sembleraient être liées à certaines caractéristiques sociodémographiques. Une seconde conclusion est que les usagers ne sont pas contraints à s’exposer pour se faire de nouveaux amis mais, dans le cas où ils souhaiteraient étendre leur réseau de relations, la mise en visibilité de soi tendrait à favoriser le phénomène, quitte à déroger avec les règles instituées de la pudeur. Il y a toutefois un élément sur lequel nous souhaiterions insister, qui n’est pas très visible dans l’article et que nous voudrions développer dans notre analyse, c’est la variation dans la pratique de mise en visibilité de soi chez un même usager au cours du temps. Par là, nous cherchons à nous interroger sur la possibilité qu’il pourrait s’opérer des glissements, pour un même usager,

entre les différents profils d’exposition de soi sur les sites de réseaux sociaux suivant l’expérience d’usage.

La dernière recherche que nous souhaiterions mobiliser concerne un travail de recherche ethnographique menées par Sarah Gallez et Claire Lobet-Maris sur les pratiques sociales d’Internet par une population de jeunes usagers de 12 à 18 ans. Dans ce travail, ces deux chercheurs ont tenté de démontrer que cette plateforme d’information et de communication qu’est Internet saurait s’instaurer en nouvel espace d’expérimentation sociale, tant dans le rapport à soi ou à autrui que dans le rapport avec le monde environnant. Partant de constats que les jeunes usagers s’approprient très rapidement les technologies numériques et, plus particulièrement, qu’Internet correspond à un « outil de définition de soi et du monde utilisé dans un contexte de vie particulier », il leur importe de tenter de cerner les différentes dimensions qui composent les pratiques d’expression identitaire de ces jeunes usagers (Gallez & Lobet-Maris, 2011 : 2). Suivant cette logique, Sarah Gallez et Claire Lobet-Maris sont arrivées à élaborer une typologie de huit profils types d’univers numériques ancrés dans des trajectoires de vie. Afin de faciliter la compréhension de ce modèle, elles ont positionné ces profils sur une cartographie.

Cette cartographie comprend trois axes : le premier se rapporte à l’identité numérique exposée, s’étirant entre une identité évanescente d’un côté et une identité pérenne de l’autre ; le second axe, proche de la dynamique d’extériorisation de soi observée par Dominique Cardon, correspond à l’expression identitaire s’articulant entre l’usage de l’être et l’usage du

faire ; et, le dernier axe, perpendiculaire au plan, tient à l’intensité des pratiques, oscillant

entre un faible usage centré et un usage intensif périphérique. Selon ces trois axes – vertical, horizontal et oblique –, il leur a été possible de présenter huit profils types : butineur,

pipelette du net, blogueuse de l’extime, blogueur tribal, free rideuse du chat, Xtrem gamer, club member et dofuïen.

Dans cette recherche, il nous semble peu pertinent de présenter en détails ces différents profils dans le sens où ils correspondent à des pratiques générales d’Internet et pas à des pratiques aussi contextualisées que celles sur lesquelles nous nous focalisons sur les réseaux socionumériques dans notre projet de recherche doctoral. Pour autant, cette tentative de cartographie de pratiques virtuelles des jeunes conclut sur trois constats que nous trouvons des plus pertinents et qu’il convient d’interroger. Le premier serait qu’il s’opèrerait une publicisation, qu’il serait intéressant de nommer de « négociée », de plus en plus importante

de l’intimité des jeunes usagers. Le second correspondrait à une certaine forme de pratiques genrées de l’internet. Et, le dernier, soutiendrait l’idée qu’il s’engagerait une réévaluation des temporalités d’usages ou, pour reprendre les propos des auteurs, une « absence de référence au temps social institutionnel et normatif du réel actuel qui entoure l’adolescent » (Gallez & Lobet-Maris, 2011 : 16).

Ainsi la recherche de Dominique Cardon sur le Design de la visibilité saurait nous éclairer avec une interprétation des différentes formes de visibilité, suivant une ligne directrice opposant la visibilité à l’invisibilité, quant à la manière dont les individus peuvent jouer sur la focale de visibilité afin de contrôler l’exposition de soi sur Internet. Toutefois, elle ne pourrait suffire dans le sens où elle offre une vision générale des différentes formes d’exposition sur les plateformes relationnelles et ne peut répondre pleinement aux questions que nous nous posons sur la visibilité des individus sur les réseaux socionumériques. La seconde recherche à partir de laquelle nous avons travaillé, celle d’Alexandre Coutant et de Thomas Stenger sur la manière dont la mise en scène de soi sur les réseaux sociaux numériques par de jeunes usagers, offre certaines précisions que le travail de Dominique Cardon ne pouvait apporter. Pour autant, il persiste des aspects du phénomène sur lesquels des réponses n’ont pas été apportées. Le premier est qu’il serait intéressant de faire émerger le caractère dynamique et évolutif de la gestion du profil par l’usager.

Et, le second, correspond à une volonté de prendre en compte l’ensemble des facteurs de constitution et de modulation de l’identité numérique : l’usager lui-même, son réseau de relations, mais aussi le dispositif technique avec les contraintes qu’il impose, et la « société » par les attentes normatives qu’elle astreint à l’individu.

La troisième recherche sur laquelle nous nous sommes appuyé, le « jeu-enquête en ligne »

Sociogeek sur la manière dont les individus s’exposent sur les sites de réseaux sociaux et la

possible influence de déterminants sociaux à cette exposition, a su révéler la capacité des individus à développer différentes stratégies de mise en visibilité au travers d’une intéressante typologie. Dans le prolongement de ce travail, nous souhaiterions travailler sur les différentes formes de variations qui pourraient s’opérer dans la pratique de mise en visibilité de soi chez un même usager au cours du temps.

Enfin, la quatrième recherche qui nous a semblé pertinent de mobiliser, la construction typologique de jeunes pratiques sociales d’Internet par Sarah Gallez et Claire Lobet-Maris,

nous a particulièrement intéressé pour ses conclusions ; notamment celle portant sur l’importance jouée par la notion de temporalité, la conception que peuvent avoir les usagers du temps qu’ils consacrent au dispositif sociotechnique. Nous souhaiterions justement interroger ce processus d’expérimentation d’Internet par « trajectoires zigzagantes » et ce qu’elles nomment « autodiscipline temporelle » en reprenant le terme d’Amparo Lasen (Gallez & Lobet-Maris, 2011 : 16). C’est au croisement de ces quatre recherches que nous pensons construire une base à partir de laquelle nous pourrions prendre appui afin de produire une potentielle typologie quant à la visibilité des individus sur Facebook.

Nous allons maintenant nous attarder plus en détails sur le concept de visibilité. Pour ce faire, en nous appuyant sur des travaux effectués par d’autres chercheurs, nous présenterons les différentes formes de visibilité, et par extension d’invisibilité, généralement mobilisées. Nous insisterons, par la suite et plus particulièrement, sur la visibilité médiatisée. Nous nous attarderons, enfin, sur les rapports entre la visibilité et la reconnaissance, sur le rapport entre la visibilité et le public, et sur le rapport entre la visibilité et l’observabilité.