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Plan de la thèse

Dans le document TTHHÈÈSSEE En vue de l'obtention du (Page 28-33)

Question 3 : Quel est l'effet éventuel de l'expérimentation sur la qualité de l'argumentation déployée et sur les domaines de référence convoqués ?

2. Plan de la thèse

Conformément à la QSSV étudiée et aux perspectives éducatives (STS et DD) auxquelles s'inscrivent notre recherche, notre thèse s’organise en quatre principales parties. Il s'agit, dans la première partie, de tenter de cerner la controverse concernant l'impact sur la biodiversité de la transgénèse végétale. Nous nous interrogeons aussi sur la pertinence de la notion du durable dans le traitement des préoccupations environnementales contemporaines. La seconde partie expose la méthodologique de recherche (les épisodes de l'expérimentation, le calendrier…). La troisième partie est consacrée à l’analyse et à l'interprétation des données recueillies (orales et écrites). Quant à la quatrième partie, elle est consacrée à la synthèse et à la discussion des résultats.

Concernant la première partie, nous préciserons tout d’abord les orientations théoriques retenues afin de caractériser le cadre d'analyse biologique et technoscientifique d'une part, et le cadre d'analyse didactique (la perspective de l’éducation au développement durable et l’enseignement des questions socio-scientifiques) d'autre part. Nous consacrons donc deux chapitres aux thèmes clés de notre recherche : le concept de la biodiversité et la transgénèse végétale. Un troisième chapitre est consacré à l'articulation biodiversité-transgénèse végétale.

Ensuite, nous nous intéressons à l'approche éducative du développement durable, aux transitions en matière d'éducation à l'environnement des trente dernières années. Enfin, nous abordons les courants STS, QSS et QSV.

Pour ce qui est de la deuxième partie, nous y abordons tout d'abord le contexte tunisien, les multiépisodes de l'expérimentation proposée et nous y développons la méthode de recueil de données.

Dans la troisième partie, nous présentons la méthodologie d'analyse des données et les résultats obtenus. Dans une première section, nous proposons une analyse macroscopique des situations débats organisées. Ensuite, nous présentons, dans une deuxième section, les grilles d'analyses construites à postériori (cas du raisonnement socio-scientifique) et de manière itérative pour le raisonnement sur le durable (RSD). L'objectif consiste à croiser les différents critères qui décrivent chaque mode de raisonnement (le RSS et le RSD). Dans une troisième section, nous proposons d'analyser les productions écrites (analyse du questionnaire, analyse du corpus des situations-problèmes) de manière à en saisir l’évolution éventuelle des raisonnements, l’évolution des connaissances et des opinions. Cette analyse est suivie d'une synthèse des différents épisodes de l'expérimentation.

PARTIE I : CADRE THEORIQUE : CONTEXTE SCIENTIFIQUE ET NOTIONS CLES SECTION I : CADRE D'ANALYSE BIOLOGIQUE ET TECHNOSCIENTIFIQUE

CHAPITRE 1 : BIODIVERSITE

Nous proposons d'introduire, tout d'abord, les notions scientifiques et technoscientifiques clés pour pouvoir comprendre la controverse autour de la biodiversité. Mais, selon notre restriction de cette problématique, nous focalisons notre point de vue sur une facette du problème : l'impact de la transgénèse végétale sur la biodiversité, ce qui fait l'objet de la première section (cadre d'analyse biologique et technoscientifique) du cadre théorique de notre recherche.

Dans un premier chapitre (autour du concept de la biodiversité), nous présentons un aperçu historique (la genèse du concept) concernant la notion de biodiversité, voire les changements de paradigmes qui ont accompagné l'évolution de la perception de ce concept. Nous tentons de cerner en quoi cette problématique est une question environnementale de nature controversée et complexe du fait qu'elle donne lieu à de multiples discours. Cela tient à la fois à la multiplicité des angles (biologique, sociologique, juridique, économique, culturelle et éthique) sous lesquels elle peut être abordée et à la multiplicité des acteurs sociaux qu’elle concerne. Nous cherchons dès lors à identifier les enjeux reliés à la biodiversité, car il ne s'agit pas d’un concept neutre.

De point de vue scientifique, la biodiversité est considérée comme un thème de convergence8 tel est le cas de l'eau, de l'énergie… De plus, ce concept est médiatisé, voir surmédiatisé par le Sommet de Rio 1992, le protocole de Cartagena 2000, etc. Il constitue aussi un thème important pour une éducation à la citoyenneté et au développement durable, voire aussi pour une initiation à une éducation scientifique "à l'heure des questions socialement vives".

Conformément à la Déclaration de Rio (principe 15) sur l'Environnement et le Développement et à l'objectif du Protocole de Cartagena sur la Prévention des Risques Biotechnologiques Relatif à la Convention sur la Diversité Biologique, nous tenons compte du fait : "que la biotechnologie moderne se développe rapidement et que le grand public est de plus en plus préoccupé par les effets défavorables qu'elle pourrait avoir sur la diversité biologique, y compris les risques qu'elle pourrait comporter pour la santé humaine" et que "la biotechnologie moderne offre un potentiel considérable pour le bien-être de l'être humain pourvu qu'elle soit développée et utilisée dans des conditions de sécurité satisfaisantes pour l'environnement et la santé humaine," (Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques relatif à la convention sur la diversité biologique, 2000, p. 2).

Compte tenu de l'impact que peut engendrer la biotechnologie pour l'environnement et particulièrement pour la biodiversité, nous nous intéressons dans le chapitre qui suit (Chapitre 2 : La transgénèse végétale) à une technoscience controversée (Simonneaux, 2003) : la transgénèse végétale. Nous rappelons l'éventail des définitions proposées, les bénéfices espérés ainsi que les risques redoutés liés à l'utilisation des plantes génétiquement modifiées, puis nous développons, dans le troisième chapitre, une analyse de la controverse socio-scientifique : l'interrelation biodiversité-transgénèse végétale. Nous limitons, préférentiellement, notre analyse au risque éventuel pour la biodiversité. Pour mieux illustrer notre question, nous choisissons d'examiner la controverse socio-scientifique : "l'affaire du

8 Le terme "thème de convergence" a été utilisé dans la rubrique EDD sur le site du ministère de l’éducation nationale Française, de l’enseignement supérieur et de la recherche. "Les problématiques du développement durable sont introduites dans le cadre des programmes et des enseignements et par le biais de thèmes de convergence, tels l'eau ou l'énergie." De même, le thème de biodiversité, de l'alimentation, du tri des déchets…

sont considérés comme des domaines interdisciplinaires dont plusieurs actions de sensibilisation peuvent être recensées. Disponible sur

http://www.education.gouv.fr/cid205/education-a-l-environnement-pour-un-papillon Monarque" qui est indissociable de la controverse scientifique autour du flux de gène (ou la polémique du flux de gène).

1. Aperçu historique

Le mot biodiversité est un néologisme construit à partir des mots "biologie" et "diversité".

L'expression "diversité biologique" (biological diversity) a été inventée par Lovejoy en 1980 tandis que le terme "biodiversité" (biodiversity) a été inventé par Rosen en 1985 lors de la préparation du Forum National sur la BioDiversité tenu à Washington D.C. Ce forum a été organisé par le National Research Council en 1986.

Ce terme apparaît pour la première fois dans une publication en 1988 lorsque l'entomologiste Wilson en fait le titre du compte rendu Biodiversity édité par la National Academy Press9. Depuis 1988, la biodiversité devient un sujet préoccupant. "Il deviendra un des sujets clés de la conférence des Nations Unis sur l'Environnement et le Développement (CNUED), ou

"Sommet de la terre", qui s'est tenue à Rio en 1992" (Hottois, Missa, Pinsart & Chabot, 2001, p. 104).

L'histoire de la biodiversité est l'histoire de la recherche d'une relation équilibrée entre exploitation et conservation des richesses naturelles. C'est à partir du XXème siècle que l'homme a pris conscience de la crise environnementale ayant comme origine certaines activités humaines. A la lumière des progrès techniques et scientifiques, notamment dans les années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale, "l'humanité est passée d'un niveau local d'influence à un niveau global." (Hottois et al., 2001, p. 104). La régression (escomptée) de la diversité biologique devient l'un des sujets qui s'inscrit dans le niveau d'influence global ou planétaire. Dès lors, des mesures ont été prises à partir des accords internationaux, notamment la signature de la convention sur la diversité biologique (1992), à partir des programmes internationaux dirigés par l’ONU et la FAO -Food and Agriculture Organization- (l'agenda 21, par exemple) et à partir des propositions des programmes nationaux ou régionaux (stratégie de l'union européenne : Natura 2000, par exemple).

Au cours du Sommet de la Terre à Rio en 1992, la convention a été ouverte aux signatures à partir du 5 juin 1992, puis elle est entrée en vigueur en décembre 1993. Or, la conservation de la biodiversité et l'utilisation durable de ses composantes ne constituent pas des notions nouvelles ; elles ont été discutées en juin 1972 lors de la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain qui s'est tenue à Stockholm.

Il convient de définir, dans le cadre de notre travail, la signification du terme "utilisation durable de la diversité biologique", car il s'agit d'un terme récurrent. D'après la convention sur la diversité biologique, l'utilisation durable de la diversité biologique désigne "l'utilisation des éléments constitutifs de la diversité biologique d'une manière et à un rythme qui n'entraînent pas leur appauvrissement à long terme, et sauvegardent ainsi leur potentiel pour satisfaire les besoins et les aspirations des générations présentes et futures." (La convention sur la biodiversité, 1992, article 2).

En 1973, la première session du conseil gouvernemental pour le nouveau Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) a eu lieu ; ce programme considère la conservation de la nature et des ressources génétiques comme une priorité. La prise de

9 Wilson, E. O directeur de publication et Frances, M. P, directeur de publication associée.

conscience de la communauté internationale face à la perte de la diversité biologique a suscité de nombreuses négociations autour de la notion de partage équitable des ressources naturelles et génétiques.

En 1983, dans le cadre de l'engagement international sur l'exploitation des ressources phytogénétiques, la FAO a décidé de créer la commission des ressources phytogénétiques, une instance intergouvernementale permanente, qui coordonne, supervise et suit le développement d'un système mondial de conservation et d'utilisation des ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture. La commission a régulièrement reçu des rapports sur les politiques, les programmes et les activités axés sur la conservation et l'utilisation de ces ressources. Dans ce même cadre, le programme Stratégie mondiale pour la conservation a été lancé et publié en 1980 par les trois organisations l'UICN (l'Union Internationale pour la Protection de la Nature), le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'Environnement) et le WWFN (World Wide Fund of Nature). En 1992, ces mêmes organisations appuyées par l'UNESCO et la FAO, publiaient la Stratégie mondiale de la biodiversité.

En novembre 1988, le PNUE a mis en place un groupe de travail composé d'experts afin d'explorer la nécessité d'une convention internationale sur la biodiversité. Ce qui a conduit à l'adoption à Nairobi en 1992 du texte final de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB). Les objectifs de la Convention sont : "la conservation de la diversité biologique", "la gestion durable de ses composantes et le partage juste et équitable des bénéfices provenant de l'utilisation des ressources génétiques". En prenant en compte les principes d'équité et de responsabilité partagée, la CDB introduit une nouvelle visée qui consiste à réconcilier la nécessité de conservation en prenant en compte le souci de développement.

Entre les années 1970 et 1990, trois grands évènements ont été organisés dans le but de favoriser la protection de l'environnement et l'utilisation durable de la diversité biologique. Il s'agit de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement, à Stockholm en 1972, la Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement (CMED) en 1983 dont le rapport Notre avenir à tous (ou rapport de Brundtland) a été publié en 1987 et de la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (1992) qui est une sorte de bilan écologique, vingt ans après la conférence qui s'est tenue à Stockholm.

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