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Les risques éventuels associés aux plantes génétiquement modifiés

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CHAPITRE 2 : TRANSGENESE VEGETALE

7.3 Les risques éventuels associés aux plantes génétiquement modifiés

Les risques éventuels associés aux plantes génétiquement modifiées sont nombreux : risque environnemental, risque sanitaire, risque alimentaire, risque technologique et risque socio-économique.

7.3.1 Risque sanitaire

Concernant le risque sanitaire, il peut être subdivisé en :

- risque toxique lié au produit d’expression du gène introduit. Nous pouvons citer l'exemple des métabolites secondaires de la résistance aux herbicides, l'affaire de Pusztai, etc. La résistance aux herbicides peut engendrer des métabolites non dégradables par les plantes qui peuvent être dangereux pour l'homme et éventuellement pour certains animaux.

- risque allergénique lié aux propriétés éventuelles des nouvelles protéines exprimées. Le transgène peut éventuellement coder pour des protéines activant l'allergène dans la plante.

A titre d'exemple d'allergène d'origine alimentaire, le maïs Bt résistant aux insectes réalisé par Aventis, nommé aussi maïs StarLink, a fait l'objet d'études concernant l'allergénicité d'une protéine qui n'est pas dégradée ni par la chaleur ni par les enzymes digestives. Cette variété est donc autorisée seulement pour des usages non alimentaires directs : en industrie ou alimentation animale (Gallais et al., 2006).

Ces risques de toxicité et allergénique sont liés à des risques nutritionnels liés à la modification éventuelle et non intentionnelle de la composition de la plante en ses principaux nutriments. Cette modification peut être due à des modifications de la structure ou à des interactions au niveau du métabolisme de la plante entre le produit du transgène et d’autres molécules, conduisant à des modifications de la composition finale.

7.3.2 Risque socio-économique

Le risque socio-économique comprend des risques pour l'agriculteur, et entre autres, des risques pour les pays en voie de développement (PVD) et même pour certains pays industrialisés qui refusent la mise en culture des PGM. L'agriculteur, par exemple, est dépendant, des firmes qui fabriquent les plantes tolérantes aux herbicides. Il achète les semences et les herbicides spécifiques. En outre, la baisse des prix des produits transgéniques peut avoir des conséquences sur les PVD. Les produits commercialisés par les pays industrialisés, qui sont souvent les producteurs des PGM, peuvent entrer en concurrence avec les produits fabriqués dans les pays en voie de développement produits souvent de manière traditionnelle.

7.3.3 Risque pour l'environnement

Nous nous intéressons particulièrement dans notre recherche au risque pour l'environnement et au risque pour la biodiversité associés à l'utilisation des plantes transgéniques. D'après Gallais et al. (2006), les risques associés aux PGM pour l'environnement et pour la biodiversité se résument essentiellement dans les risques pour la flore (les cultures non transgéniques sauvages et cultivées) et la faune sauvage.

Par rapport aux cultures transgéniques, trois risques peuvent être distingués :

Le risque d'invasivité, c'est-à-dire la prolifération (non intentionnelle ou accidentelle) des PGM dans la nature ;

Le passage du transgène de la variété transgénique aux plantes sauvages (non transgéniques), c'est-à-dire les risques liés à la dissémination des transgènes. Mais, comme nous le verrons mieux par la suite, le flux de gènes peut exister entre plantes transgéniques et plantes sauvages ou avec les plantes voisines (hybrides) ou même avec les plantes éloignées par transfert dit horizontal (transfert de matériel génétique entre plante et microorganismes) ;

Les risques pour la faune (par rapport aux populations de parasites) qui incluent : - Les risques avec les variétés transgéniques résistantes aux maladies et aux insectes ;

- Le risque de dispersion de pollen et de graines (le risque d'intoxication de la faune non-cible) ;

Concernant le risque pour la biodiversité, nous nous intéresserons à deux axes principaux : Axe 1 : L'effet de la culture de variétés transgéniques résistant aux insectes sur la faune du champ cultivé. Deux risques principaux peuvent être distingués :

- le risque d'apparition d'insectes résistants

- le risque d'intoxication de la faune non-cible (cas des lépidoptères : abeilles, papillons Monarque…).

Nous nous limiterons ici à l'effet des cultures transgéniques résistant aux insectes sur la population des lépidoptères (cas du papillon Monarque).

Axe 2 : Les risques d'échange de transgène ou flux de gènes. En effet, deux principaux risques peuvent être distingués :

- des échanges entre plantes (entre variétés transgéniques et variétés traditionnelles) - des échanges entre plante et microorganismes.

Nous nous limiterons ici aux transferts de transgène inter-plantes.

7.3.4 Risques technologiques

En réalité, les risques associés aux plantes génétiquement modifiées sont souvent interconnectés. Les risques environnementaux se sont accrus en fonction du progrès des savoirs et des techniques (l'avènement de l'industrialisation et la mécanisation de l'agriculture…). En effet, la construction génotypique a eu lieu suite aux progrès technologiques et scientifiques (la génétique moléculaire, la physiologie…). Nous nous interrogeons sur le développement des technosciences dans le maintien, l'enrichissement ou la perte de la biodiversité. A-t-on tendance à remplacer la "biodiversité naturelle" par une

"biodiversité artificielle" selon l'expression de Parizeau (1997) ? La transgénèse permettrait-elle l'enrichissement de la biodiversité à l'aide d'une création variétale (construction génotypique) ou sa perte à l'aide d'une uniformisation des variétés cultivées ou de la "maîtrise d'une reproduction à l'identique" selon l'expression de Gallais et al. (2006) ?

7.3.5 Risque alimentaire

Le risque technologique et le risque alimentaire sont aussi étroitement liés. En effet, le débat public sur les OGM est sans doute un débat sur la nourriture. Ce débat révèle les inquiétudes du public et leur peur de "toucher" à la nourriture, au vivant et au naturel. Dans toutes les cultures, la nourriture est perçue comme sacrée. Le débat sur les OGM est un débat qui fait remémorer la composante culturelle de l'alimentation, ses dimensions sociales, religieuses, historiques et symboliques qui ne peuvent pas être ignorées (Gallais et al., 2006). En outre, le risque alimentaire met en jeu la sécurité alimentaire. D'ailleurs, l’un des arguments le plus utilisé pour faire accepter les PGM est celui de la lutte contre la famine dans les PVD.

La perception du risque est une composante fondamentale de sa gestion comme nous l'avons vu auparavant. Nous estimons dès lors que la perception des risques associés aux plantes génétiquement modifiées dépend de la perception de ces plantes transgéniques elles-mêmes, c'est-à-dire que nous estimons que l'appréhension des différents risques reliés à la transgénèse est tributaire de la manière dont le public conçoit les plantes transgéniques et, entre autres, les recherches et les applications biotechnologiques.

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